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Rue arabe

Envoyé par Henri Rebeyrol 
30 mars 2008, 07:50   Rue arabe
La "rue arabe", métonymie pour "opinion publique arabe", est passionnée, elle s'enfamme facilement, elle est la colère des peuples, la voix des sans voix, la hantise des gouvernants, le contre-poids aux tyrans, etc. L'essence de la "rue arabe" n'est pas dans cette "scie" de siencieux du social oriental, mais dans la réalité, vraie, avérée, attestée, de la France "multiculturelle" actuelle.

Lyon. Hier, samedi, vers midi, je suis allé à pied de la rue Chevreul (près du Rhône) à la gare de la Part-Dieu (ça prend 40 minutes), en allant tout droit, à partir de la rue de Marseille. Ce sont les noms que j'ai lus sur le plan le ville, place Gabriel Péri, rue Paul Bert, Boulevard Gambetta, place Voltaire, rue E Dolet, noms qui évoquent en moi toutes les formes de résistance française de l'histoire (à l'Allemagne, à la Prusse, à l'Inquisition, à la Bêtise, etc.), qui m'ont incité à choisir cet itinéraire.

Très rapidement, en arrivant près de la place Péri (quartier de la Guillotière) et en constatant que j'étais le seul autochtone à marcher sur le trottoir, j'ai compris que la réalité des rues démentait l'essence et le sens des noms qu'elles portent : la rue Paul Bert n'est plus qu'une juxtaposition de restos à bouffe rapide et exotique (kebabs, parfums et saveurs d'Orient, pâtisseries dégoulinantes de miel, orientales à en vomir), de boutiques de téléphonie, de magasins de costumes de cérémonies et de créations de caftans (de la "sape" de mariage, hommes et femmes, faussement luxueuse, tapageuse, m'as-tu vu, arrogante, pittoresquement orientale : j'ai eu le sentiment qu'une même famille possédait toutes ces mêmes boutiques, sans doute pour assécher le marché et empêcher toute concurrence), de libraires orientales (en fait strictement islamiques : aucun livre haram n'était exposé). Plus aucune boutique non hallal. Les immeubles de bon standing ne sont plus entretenus, les portes des immeubles sont ouvertes ou défoncées. Embouteillage interminable, coups de kalaxon, cris... En bref, au coeur de Lyon, de Péri ou de Gambetta à Voltaire et à Dolet, en passant par Paul Bert, c'est la rue arabe dans sa réalité sordide et déprimante, celle de l'enfermement sur soi, de la privatisation de l'espace public, du marquage ethnique et religieux.
A l'aller, j'avais fait une expérience opposée, en traversant le quartier français : rue Mazenod, berges du Rhône, espace public, soigneusement entretenu, de la discrétion et de la courtoisie, où chacun peut rester sur son quant-à-soi et être lui-même.

A la fin de la guerre et pendant les années 1950. j'ai entendu, au cours des repas de famille, les mêmes anecdotes sans cesse répétées par des adultes qui, en 1942, sortaient à peine de l'enfance et qui se souvenaient tous des conseils que leur donnaient leurs parents avant la promenade : "si vous croisez les verts-de-gris, vous changez de trottoir ou vous prenez la première rue adjacente". Rue Paul Bert, même en changeant de trottoir, même en prenant la rue adjacente, il est impossible de les éviter. Les barbus en djellaba, les femmes voilées, les gens de là-bas, etc. occupent tout l'espace public. Ils ne laissent rien à qui ne serait pas eux.
Utilisateur anonyme
30 mars 2008, 10:12   Re : Rue française/ rue arabe
"où chacun peut rester sur son quant-à-soi et être lui-même."/"Ils ne laissent rien à qui ne serait pas eux".

Oui, deux formules pour désigner deux mondes, cher JGL. Et en poussant un peu l'observation on pourrait ajouter qu'après leur passage ("passage" qui ne fait que commencer), ils ne restera plus rien derrière eux...
30 mars 2008, 10:38   Re : Rue arabe
Citation
Ils ne laissent rien à qui ne serait pas eux.
Accablant.

Mais, cher JGL, ne pourrait-on pas dire que cette transformation n'est due qu'aux agissements très visibles d'une minorité à l'intérieur de l'immigration arabo-musulmane pendant que la majorité vit cahin-caha comme le reste des habitants autochtones du pays ?
Utilisateur anonyme
30 mars 2008, 10:59   Re : Rue arabe
"la majorité vit cahin-caha comme le reste des habitants autochtones du pays ?"

Donc, l'"intégration" ça fonctionne, selon vous... ? Cher Rogemi je vous trouve tellement optimiste, ce matin (?).
30 mars 2008, 11:03   Re : Rue arabe
C'est bien évidemment de notre faute : c'est nous qui les parquons, ghettoïsons, reléguons, discriminons.
Utilisateur anonyme
30 mars 2008, 11:23   Re : Rue arabe
Donc, l'"intégration" ça fonctionne, selon vous... ? Cher Rogemi je vous trouve tellement optimiste, ce matin (?).

Voilà en tout cas un reproche que l'on ne pourra pas vous faire, M. Wagner ! Le style de JGL est toujours excellent, mais je trouve sa description plutôt manichéenne : la grouillante, sordide et déprimante "rue arabe" et le discret et courtois "quartier français", l'ombre et la lumière, la barbarie et la civilisation, les caftans et les tailleurs Chanel, les makrouts et les Paris-Brest. J'ai même trouvé la comparaison finale avec les "verts-de-gris" un peu déplacée. C'est grave, Docteur Wagner ?
30 mars 2008, 12:10   Re : Rue arabe
Citation
Cher Rogemi je vous trouve tellement optimiste, ce matin (?).
Vous plaisantez, cher D. Wagner, il n'y a pas le moindre optimisme dans ma question et que des quartiers anciennement autochtones se transforment aussi radicalement ne contredit nullement le fait que la très grande majorité des arabo-musulmans, même dans leurs pays d'origine, ne s'habillent pas en djellaba et que les femmes ne sont pas toutes voilées.
Utilisateur anonyme
30 mars 2008, 13:21   Re : Rue arabe
"C'est grave, Docteur Wagner ?"

Mais non, cher Alexis, rien de grave... il faut seulement se rappeler (en passant) qu'une guerre se gagne aussi par une occupation territoriale réussie, même par des civils, et surtout par des civils ! Une invasion durable (et définitive) n'est pas le fait d'armées mais de populations qui s'installent, se reproduisent, tiennent la rue, et qui défient (du regard, mais pas seulement), obligeant trop souvent le pauvre "de souche" à baisser la tête, à changer de trottoir, de rue, de quartier.
Alors oui, nous l'avons oublié mais c'est aussi dans la rue que tout se joue, et la démographie et la force physique sont autant d'armes que le terrorisme, la doxa antiraciste, la construction de mosquée, etc., mais tout ça n'est pas/plus si grave, après tout...
30 mars 2008, 13:58   Re : Rue arabe
» pâtisseries dégoulinantes de miel

Si c'est ce que je crois, l'on peut franchement placer "miel" entre guillemets...
Utilisateur anonyme
30 mars 2008, 14:07   Re : Rue arabe
""miel" entre guillemets..."

Ah... ? il n'y a pas d'abeilles non plus, au "bled" ?...
30 mars 2008, 16:21   Re : Rue arabe
Si, bien sûr, mais des abeilles voilées.
30 mars 2008, 18:37   Re : Rue arabe
Donner un nom à un lieu, rue ou place, dans une ville est un acte symbolique de haute importance : c'est rendre hommage à un grand homme certes, mais c'est aussi inscrire dans les lieux une trace de la pensée ou des actions de ce grand homme. Les collèges Neruda, Robespierre, Picasso, etc. qui sont le théâtre de délits, incivilités, grossièretés, violences, etc. ont fini par se conformer à l'essence de celui dont ils portent le nom : cela ne me gêne en rien, c'est dans l'ordre symbolique du monde. Il en va autrement de Bert, Péri, Gambetta, Dolet, Voltaire : si les édiles qui ont donné à ces lieux les noms de ces grands hommes voyaient, un demi siècle ou un siècle plus tard, ce que ces lieux sont devenus, ils se sentiraient trahis ou ils estimeraient avoir trahi les grands hommes qu'ils ont cru honorer. Si les édiles lyonnais étaient courageux (je doute qu'ils le soient), ils débaptiseraient ces lieux et les désigneraient d'un nom conforme à ce qu'ils sont devenus.

J'ai été le témoin pendant une dizaine d'années du grand nettoyage du sud de la Méditerranée, au terme duquel quasiment tous les pays arabo-musulmans ont été purifiés ou débarrassés (libérés, par la force, la contrainte, la menace, etc. : peu importent les moyens, seuls comptent les résultats) des populations exogènes qui y avaient toujours vécu ou qui s'y étaient installées au cours du XIXe siècle. La purification ethnique ou religieuse me fait horreur. Je constate que ces populations, après avoir purifié leur territoire ou avoir profité du départ de l'Autre (koufars ou incroyants ou infidèles), ont traversé la Méditerranée, pour reproduire dans les quartiers où ils s'installent le même phénomène. Que, parmi les élites ou dans l'intelligentsia, personne ne proteste ou n'émette la moindre critique (certes, cela ne m'étonne pas), atteste la culture en voie de déliquescence et aussi l'absence de coeur de la part de ceux qui vont jusqu'à se réjouir de ces changements de population.

L'espace public n'est pas une simple zone neutre : il a des significations, il est chargé d'histoire, il est, comme les millefeuilles, fait de couches de sens. Ce qui caractérise la rue arabe, quand elle est consacrée au commerce, c'est sa spécialisation : rue des orfèvres, rue des maroquiniers, etc. La règle en France est la diversité, pas la spécialisation uniforme : les commerces sont à l'image du quartier et des gens qui y habitent... Quand une rue dans une ville ne rassemble que des boutiques de costumes ou de robes de mariage ou de circoncision, ou de caftans, etc. ou des kebaberies, elle draine tous les clients éventuels de la ville, mais aussi de toute la région, ce qui soulève des problèmes insolubles de parking et de circulation : embouteillages, deux côtés de la rue et trottoirs encombrés de véhicules, livraisons aléatoires, accès au quartier limité ou quasiment réservé aux clients de ces boutiques.
Le souk est la négation de la ville.
Utilisateur anonyme
30 mars 2008, 21:32   Re : Rue arabe
Je suis tellement content d'être d'accord avec vous, cher Rogémi ! Le sens des nuances caractérise l'élite de l'intelligence.
Utilisateur anonyme
31 mars 2008, 16:53   Re : Rue arabe
Marcel Meyer écrivait:
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> C'est bien évidemment de notre faute : c'est nous
> qui les parquons, ghettoïsons, reléguons,
> discriminons.

On ne les parque pas, on les fuit, dès qu'on en a la possibilité, parce qu'ils sont trop nombreux et qu'ils imposent leurs coutumes et modes de vie importés.

Ce qui est de "notre" faute, c'est d'avoir mis en place la politique inédite du regroupement familial et d'avoir ainsi transformé une immigration de travail, à dimension individuelle, en immigration de peuplement, à dimension de masse.

Le nombre porte un coup fatal au génie assimilationniste français qui a permis jadis aux "polaks", "russkofs", "ritals" ou "portos" de se fondre dans la France, d'en faire leurs l'Histoire et la Culture, les Principes fondateurs et les modes de vie.
31 mars 2008, 17:15   Re : Rue arabe
Sommes-nous au troisième degré de l'humour ou bien avons-nous manqué un rendez-vous au premier ?
Utilisateur anonyme
31 mars 2008, 18:09   Groom
Quel étage, Monsieur ?
Utilisateur anonyme
31 mars 2008, 18:27   Re : Groom
Boris, vous êtes impayable !
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