Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 618 : Sur un appel de MM. Glucksmann & Lévy

Le parti de l'In-nocence soutient l'appel que MM. André Glucksmann et Bernard-Henry Lévy publient dans le journal "Le Monde" en date de ce jour et qu'ils adressent à la chancelière allemande Mme Angela Merkel et au président de la République française M. Nicolas Sarkozy pour leur demander de favoriser, par tous les moyens dont il disposent, l'entrée de l'Ukraine et de la Géorgie dans l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord.

Le parti de l'In-nocence estime, comme les auteurs de cet appel, qu'au moment où la Russie cède à nouveau à ses vieux démons et donne des signes de constituer comme par le passé une menace sérieuse pour la liberté et l'indépendance de ses voisins, le geste que constituerait l'accueil de ces deux pays au sein de l'Otan serait d'une portée symbolique à même d'effacer un peu les amers souvenirs de la lâcheté occidentale face à l'occupation soviétique de la moitié de l'Europe.
"lâcheté occidentale", comme vous y allez...
Entre Barack et Vladimir, que choisir?
Les russes fournissent e. a. les pays arabes en armes sophistiquées qui sont ensuite utilisées contre Israel. Ils apportent en outre à l'Iran une aide déterminante dans ses efforts pour obtenir l'arme atomique.

Alors il ne faut pas nous demander qui choisir!
Utilisateur anonyme
03 avril 2008, 12:55   Re : On nous cache tout
Entre Barack et Vladimir, que choisir ?

Barack a été élu président des Etats-Unis ?
Lors d'une précédente discussion sur le Kosovo, j'avais cité le livre de l'ancien conseiller à la Maison blanche, Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier. Ce livre a le mérite d'exposer la stratégie américaine mondiale, pour les années à venir, dont le but est le contrôle de l'Eurasie où se situent les trois quarts des ressources énergétiques de la planète. Ce contrôle passe par la neutralisation de la puissance russe et son refoulement par une stratégie d'encerclement, que l'on voit à l'oeuvre avec l'élargissement de l'OTAN et l'installation de bases militaires en Asie centrale. A cette offensive, réalisée bien entendu au non des "droits de l'homme et de la démocratie", répond, depuis 1999, avec l'arrivée au pouvoir de Primakov, succédant au piteux pro-américain Eltsine, puis de Poutine, une contre-offensive destinée à sauvegarder les intérêts vitaux de la Russie : abandon, couronné de succès, des politiques économiques d'inspiration "libérales", renforcement de la coopération avec la Chine, rapprochement avec l'Iran. La politique en vigueur en Russie ne fait donc que répondre à une politique américaine agressive et interventionniste. Je conseille donc au PI de ne pas choisir entre ces deux brigands et m'attriste de le voir soutenir la prose bêtement sentimentale des deux compères de l'ex-gauche prolétarienne, qui masque à gands coups d'incantation "droits de l'hommesque" les sordides luttes de pouvoir en cours pour l'hégémonie mondiale.
Je dois dire, cher Michel, que je suis assez d'accord avec vous.
Je regrette mais les USA ont de bonnes raisons de ne pas faire confiance à la nouvelle Russie car les dirigeants actuels de ce pays sont tous des anciens du KGB de sinistre mémoire. Il ne faut pas oublier que pendant 80 ans l'agit-prop communiste sous divers manteaux a mis à mal l'occident et son leader les Etats-Unis sur tous les continents (Chine, guerre de Corée, Indochine, guerres coloniales, Cuba, j'en passe et des meilleures).

A ce propos je vous propose un entretien étonnant.

Texte de l’interview de Yuri Bezmenov
septembre 26, 2006

Nous interviewons aujourd’hui Yuri Alexandrovitch Bezmenov. Youri Bezmenov est né en 1939 dans la banlieue de Moscou. Il est le fils d’un officier de haut rang de l’armée soviétique. Il est issu des écoles de l’élite du système soviétique, et il est devenu un expert de la culture et des langues de l’Inde. Il a fait une carrière exceptionnelle au sein de Novosti, qui était, et est encore, l’agence de presse du régime soviétique, agence qui servait également de paravent pour le KGB.
Il est passé à l’Ouest en 1970 après été avoir été totalement dégouté du système soviétique, et il l’a fait au péril de sa vie. C’est certainement l’un des plus grands experts mondiaux en matière de propagande soviétique, de désinformation et de manipulation.


Quand les soviétiques parlent de subversion idéologique , qu’entendent-ils par là ?

La subversion idéologique, c’est un processus qui n’a rien d’illégal ou de caché. C’est une action menée au grand jour. Il suffit pour s’en rendre compte de se déboucher les oreilles, d’ouvrir les yeux, et cela devient évident. Il n’y a aucun mystère. Cela n’a rien à voir avec l’espionnage. Je sais que travailler dans le renseignement, cela fait plus romantique, c’est plus vendeur auprès du public. C’est sûrement pour ça que les producteurs d’Hollywood aiment tant les films du genre James Bond.
Mais en réalité, l’action principale du KGB n’est pas du tout de faire du renseignement. Selon moi, et selon l’avis de beaucoup d’autres transfuges qui ont le même profil que moi, seuls 15% du temps, de l’argent et des effectifs sont consacrés à l’espionnage en tant que tel. Les 85% restants sont consacrés à un processus très lent, que l’on appelle soit subversion idéologique ou manipulation de l’opinion, - xxxxxxxxxxx dans le langage du KGB - ou guerre psychologique . Cela signifie essentiellement : changer la perception de la réalité de tous les américains, au point que malgré la profusion d’information, plus personne n’est plus capable de tenir un raisonnement correct afin de défendre ses propres intérêts, ceux de sa famille, de sa communauté, ou de son pays. C’est un processus de lavage de cerveau généralisé, qui va très lentement, et qui comprend 4 phases.
La première phase est celle de la démoralisation . Cela prend entre 15 et 20 ans pour démoraliser un pays. Pourquoi tant d’années ? Parce que c’est le nombre d’années minimum requis pour éduquer une génération d’étudiants du pays visé, et pour l’exposer à l’idéologie adverse. En d’autres termes, l’idéologie marxiste-léniniste est actuellement injectée dans les esprits malléables d’au moins 3 générations de jeunes américains, sans rencontrer de résistance, sans être contre-balancée par les valeurs de base de l’Amérique ou par un patriotisme américain.
L’essentiel de l’activité du département était de compiler d’énormes quantités d’information sur des personnes qui étaient ensuite instrumentalisés pour influencer l’opinion publique. Éditeurs, écrivains, journalistes, acteurs, éducateurs, profs de sciences politiques, députés, hommes d’affaires… La plupart de ces gens étaient divisés en deux groupes : ceux qui soutenaient la politique du régime soviétique étaient promus à des postes de pouvoir. grâce à la manipulation de l’opinion et des media. Ceux qui refusaient l’influence du communisme dans leur pays, leur réputation était ruinée. Ou ils étaient exécutés. Physiquement. Révolution oblige.
Ainsi, dans une petite ville du Sud-Vietnam, plusieurs milliers de Vietnamiens ont été exécutés en une seule nuit, après que la ville ait été prise par les Viet-Cong, au bout de seulement deux jours. Et la CIA n’a jamais compris comment les communistes avaient pu aller si vite, pour repérer chacun d’entre eux, connaître leurs domiciles là où les trouver, les arrêter, tout cela en une seule nuit. en à peine quelques heures, avant le lever du jour, et les embarquer dans des camions, les conduire hors de la ville et les exécuter.
La réponse est très simple : bien avant que les communistes occupent la ville, il existait un réseau complet d’informateurs, des vietnamiens habitant la région, qui savaient absolument tout des personnes en mesure d’influencer l’opinion publique, jusqu’aux simples barbiers ou aux chauffeurs de taxi. Tout ceux qui étaient favorables aux États-Unis ont été exécutés. Même chose à Hanoï [Vietnam], pilotée par l’ambassade soviétique. et je faisais la même chose à New-Dheli. À ma grande horreur, j’ai découvert, dans les dossiers des personnes qui allaient être exécutées, le nom de journalistes pro-soviétiques qui étaient mes amis personnels

Pro-soviétiques !?

Oui, absolument ! Ils défendaient un idéal communiste, ils avaient fait plusieurs voyages en URSS. Et pourtant, le KGB avait décidé que, révolution oblige, pour mener à bien les changements politiques drastiques de l’Inde, il fallait les éliminer. - Pourquoi cela ? Parce qu’ils en savaient trop… Simplement parce que les idiots utiles, les gens de gauche qui sont idéalistes, qui croient en la beauté du système soviétique, communiste, socialiste… quand ils ouvrent les yeux sur la réalité, ils deviennent les pires ennemis du système.

C’est pourquoi mes instructeurs, au KGB, insistaient tout particulièrement sur ce point : Ne vous préoccupez jamais des gauchistes. Oubliez ces prostitués politiques. Visez plus haut. Telles étaient mes instructions. Essayez de pénétrer les média conservateurs bien établis, essayez d’atteindre les producteurs de films riches à millions les intellectuels, les milieux soit-disant académiques, entrez en contact avec les cyniques, les égo-centriques qui peuvent vous mentir d’un air angélique en vous regardant droit dans les yeux. Voilà les gens qu’il fallait recruter : ceux qui n’avaient plus aucuns principes moraux, les gens avides de pouvoir, ceux qui se prennent pour quelqu’un, ou qui se croient très importants. Voilà les profils que le KGB cherchait à recruter .

- Mais pour éliminer les autres, ne sont-ils pas utiles ?

- Non, ils ne sont utiles que dans la phase de déstabilisation du pays. Par exemple, tous les gens de gauche ici, tous ces professeurs, et ces magnifiques défenseurs des droits à l’égalité, sont instrumentalisés dans ce processus de subversion, et ce uniquement pour déstabiliser le pays. Quand cette étape sera achevée, ils ne seront plus nécessaires. Ils en savent trop. Quand leurs illusions tomberont, une fois un pouvoir marxiste en place, ils seront bien évidemment scandalisés, car ils s’imaginent que ce sont eux qui vont prendre le pouvoir. Cela n’arrivera jamais bien sur. Ils seront alignés contre un mur et exécutés. Ils seraient les adversaires les plus acharnés d’un régime marxiste-leniniste.

C’est ce qui s’est passé au Nicaragua : vous vous souvenez quand la plupart des anciens communistes ont été jetés en prison, ou quand l’un d’entre eux a changé de camp pour s’opposer aux sandinistes. C’est aussi arrivé à Grenade, quand Maurice Bishop, du parti marxiste, a été exécuté par un autre, plus marxiste que lui. Même chose en Afghanistan quand Taraki a été assassiné par Amin, lui même assassiné par Karmal avec l’aide du KGB. Même chose au Bangladesh, avec Mujibur Rahman, un leader de gauche très pro-soviétique, assassiné par ses propres amis communistes de l’armée. Le mécanisme se répète chaque fois à l’identique. Une fois qu’ils ont servi, les idiots utiles sont soit exécutés jusqu’au dernier - je parle des idéalistes marxistes - ou exilés, ou jetés en prison, comme à Cuba, ou beaucoup d’anciens marxistes sont en prison.

Fondamentalement, l’Amérique est coincée par cette démoralisation . Si vous commenciez maintenant, à la minute même, à former une nouvelle génération d’américains, cela prendra quand même de 15 à 20 ans pour inverser la tendance, pour inverser cette perception idéologique de la réalité, et revenir à la normale et aux idées patriotiques.

Le résultat ? Vous pouvez observer le résultat. La plupart de ceux qui ont fait leurs études dans les années 60, de ceux qui ont quitté l’école, et la plupart des pseudo- intellectuels occupent à l’heure actuelle des postes de pouvoir au gouvernement, dans l’administration, dans les affaires, les médias, ou dans le système éducatif. Vous êtes coincés avec eux. Et vous ne pouvez pas vous en débarasser. Ils sont contaminés. Ils sont programmés pour penser et réagir à certains stimulus d’une façon déterminée. Vous ne pouvez pas changer leur façon de voir, même si vous leur présentez des informations véridiques. Même si vous leur démontrez que blanc, c’est blanc, et noir c’est noir, vous ne pouvez pas modifier leur perception de base et leur logique de comportement.

En d’autres termes, chez ces gens, le processus de «démoralisation» est total et irréversible. Pour débarasser la société de ces personnes, il faut de nouveau attendre 15 à 20 ans, pour éduquer une nouvelle génération d’étudiants, leur inculquer des idéaux patriotiques et en faire des gens de bon sens, qui agissent dans l’intérêt de la société américaine. Et ces personnes qui ont été programmées , et qui sont en place, favorables aux idéaux communistes, ce sont ces mêmes personnes qui seraient voués à être massacrés dans un tel système. La plupart d’entre eux, oui. Simplement parce que avec le choc psychologique qu’ils éprouveraient en découvrant ce qu’est VRAIMENT leur magnifique société d’égalité et de justice , ils se révolteraient, c’est bien évident. Ils seraient extrêmement mécontents, frustrés. Et un régime marxiste-léniniste ne peut tolérer ce genre de personnes. Ils rejoindraient à coup sûr le camp des dissidents et des opposants. Et à la différence des États-Unis actuels, il n’y a pas de place pour les dissidents dans un régime marxiste-léniniste. Ici, vous pouvez devenir très célèbre, comme Daniel Ellsberg, ou démesurément riche comme Jane Fonda, en répandant des opinions dissidentes ou en critiquant la politique du Pentagone. Dans un système marxiste, ces gens seraient simplement pfft’, écrasés comme des cafards. Ils n’obtiendraient rien en retour de leurs belles et nobles idées d’égalité. Ca, ils ne le comprennent pas. Ce serait un shock terrible pour eux.

Aux États-Unis, le processus de démoralisation est en fait terminé. Et cela depuis 25 ans. Il dépasse même toutes les espérances : la démoralisation atteint désormais une telle ampleur que même Andropov et tous ses experts n’auraient jamais rêvé d’un tel succès. Pour la plupart, elle est maintenant effectuée par les américains eux-mêmes sur d’autres américains, grâce à la disparition des repères moraux. Comme je l’ai dit auparavant, dire la vérité [sur les régimes marxistes] n’a plus aucune d’importance. Une personne démoralisée n’est plus en mesure de prendre en compte la réalité des faits. Les faits, le réel, cela ne l’atteint plus. Même si je la bombardais d’information, de preuves authentiques, de documents, de photos, même si je l’emmenais de force en URSS pour lui montrer les camps de concentration, elle refuserait de le croire, jusqu’à ce qu’il recoive un bon coup de pied au derrière. C’est seulement quand la botte militaire s’abattra qu’alors il comprendra. Mais pas avant. C’est ça le tragique de la démoralisation.

L’étape suivante est la déstabilisation : dans ce cas, les révolutionnaires ne se soucient plus de vos idées ou de votre façon de vivre. Tout ça ne compte plus. Cela prend seulement 2 à 5 ans pour déstabiliser un pays, et ce qui compte, ce sont les fondamentaux : économie, relations étrangères, défense. Et l’on peut voir clairement que, dans certains domaines, dans des domaines aussi sensibles que la défense ou l’économie, l’influence des idées marxistes-léninistes est absolument prodigieuse. Je n’en croyais pas mes yeux, il y a 14 ans, quand je suis arrivé ici, je ne pensais pas que le processus irait aussi vite.

L’étape suivante est l’insurrection. Cela prend environ 6 semaines pour amener un pays au bord de la crise, comme vous pouvez le voir en Amérique Centrale actuellement.

Après la crise, à la suite des violents changements de régime, de structure et d’économie, arrive ce que l’on appelle la phase de normalisation, qui peut durer indéfiniment. La normalisation est une expression d’un grand cynisme, issue de la propagande soviétique. Quand les chars ont envahi la Tchécoslovaquie en 1968, Brejnev a déclaré : Maintenant, la situation en Tchécoslovaquie est normalisée .

Et c’est ce qui arrivera aux Etats-Unis si vous laissez tous ces abrutis amener le pays à la crise, si vous les laissez promettre aux gens monts-et-merveilles et le paradis sur terre , si vous les laissez déstabiliser votre économie, éliminer l’économie de libre-échange, et mettre un gouvernement Big-Brother à Washington, avec des dictateurs bienveillants du genre Walter Mondale qui vous promettront tout ce que voulez, peu importe que ces promesses sont tenues ou non. Il ira ensuite à Moscou baiser les pieds de la nouvelle génération de criminels communistes. Il donnera l’illusion d’avoir les choses bien en main et qu’il contrôle la situation.

Mais la situation n’est PAS sous contrôle. Elle est même épouvantablement hors de tout contrôle, La plupart des politiciens américains, la plupart des médias, et le système éducatif forment une génération de gens qui croient vivre une période de paix. C’est faux. Les Etats-Unis sont en guerre. Une guerre non déclarée et totale, contre les principes et les fondements même de ce système. Et l’initiateur de cette guerre, ce n’est pas Andropov, bien sur, c’est une guerre contre le système communiste mondial, aussi ridicule que cela paraisse. ou contre la conspiration communiste mondiale, que cela fasse peur aux gens ou non, je m’en fiche. Et si vous n’avez pas peur maintenant, rien ne vous fera peur… Il ne faut pas devenir paranoiaque à ce sujet. A vrai dire, ce qui se passe actuellement, c’est que contrairement à moi, vous avez encore plusieurs années à vivre, - à moins que l’Amérique ne se réveille - avec cette bombe à retardement. Et le désastre approche chaque seconde un peu plus. Et contrairement à moi, vous n’aurez nulle part où vous réfugier. A moins d’aller en Antarctique, avec les pingouins. Ici, c’est le dernier pays de libertés, où tout reste possible.

Et que faire alors ? Que recommandez-vous aux Américains ?

La première chose qui me vient à l’esprit, c’est qu’il faut un effort national de grande ampleur pour éduquer les gens dans le sens des valeurs patriotiques, et ensuite expliquer le réel danger du système socialiste, communiste, quel que soit son nom, le danger de l’état providence , du système Big Brother . Si les gens ne réussissent pas à saisir l’imminence de ce danger et de cette évolution, rien n’aidera les Etats-Unis. Vous pouvez dire au revoir à vos libertés. à la liberté des homosexuels, aux droits des détenus etc… Toutes vos libertés disparaitront, elles seront carbonisées en quelques secondes. Et vos précieuses vies avec. Deuxièmement, au moins une partie de la population est convaincue que le danger est réel. Ils doivent FORCER le gouvernement, - et je ne parle pas d’envoyer des lettres, des pétitions, ou d’autres nobles et belles activités de ce genre - , je parle bien de forcer le gouvernement à arrêter d’aider le communisme.
La Russie est un nain politique, économique et démographique, comparé à la Chine et aux USA.
Je ne vois pas la diaspora russe, par contre je vois la diaspora chinoise et sa puissance.
Je ne vois pas la Russie en Afrique, par contre j'y vois la Chine.
Bref, la Russie a beaucoup plus à voir avec la France actuelle qu'avec les Etats-Unis. Si on cherche la castagne des années à venir, mieux vaut se tourner du côté de la Chine et de l'Inde...
Utilisateur anonyme
03 avril 2008, 16:26   Re : Communiqué n° 618 : Sur un appel de MM. Glucksmann & Lévy
La politique en vigueur en Russie ne fait donc que répondre à une politique américaine agressive et interventionniste. Je conseille donc au PI de ne pas choisir entre ces deux brigands et m'attriste de le voir soutenir la prose bêtement sentimentale des deux compères de l'ex-gauche prolétarienne, qui masque à gands coups d'incantation "droits de l'hommesque" les sordides luttes de pouvoir en cours pour l'hégémonie mondiale.

On retrouve ici les éternels arguments de la pensée gauchiste : on nous fait le même coup depuis des années à propos de Cuba, où il est bien connu que la sanglante dictature castriste "ne fait que répondre à une politique américaine agressive et interventionniste". D'autre part, en ne choisissant pas entre ces deux "brigands" (l'équivalence dans le brigandage saute en effet aux yeux : il est par exemple évident que le processus électoral actuellement en cours aux Etats-Unis pour l'élection du nouveau Président est la réplique parfaite de celui que l'on vient de voir à l'oeuvre en Russie), on fait tout de même un choix par défaut en laissant les mains libres à Poutine. Un dernier point de détail : je signale à M. Petit-Détour que BHL n'a jamais été membre de la Gauche prolétarienne.
Alexis, Alexis, j'évoque les luttes géopolitiques en cours pour l'hégémonie mondiale et vous me parlez de Fidel Castro, que je n'aime pas, et de Barak Obama, qui me plaît beaucoup en revanche par sa démarche chaloupée et élégante. En outre, il ne me semble pas avoir fait un éloge de Poutine, le tchéchénocideur. J'essayais de dire que face à l'offensive américaine, il était logique que la Russie défende, ce qu'elle pense être, ses intérêts de puissance. Et que les droits de l'homme n'ont rien à voir là dedans de son côté comme du côté américain. Sinon on ne comprendrait pas pourquoi les USA ont soutenu au cours de leur démocratique histoire des hommes aussi éminents que Duvalier (Haïti), Videla (Argentine), Stroessner (Paraguay) , Pinochet (que l'on ne présente plus), Saddam Hussein (contre les Iraniens), Suharto (Indonésie), Pol Pot (contre les Vietnamiens), Faycal (wahabbite fanatique), Moubarak, Mao (contre l'URSS) et j'en passe. Vous avez raison sur un point : BHL, quoique althussérien, ne militait pas à la GP.
M. Robin est un moderne de choc, qui se doit, pour nous éclairer, de méconnaître l'inutile: la guerre froide, l'URSS, la GP, Béni Lévy, ne pèsent plus rien.

Or c'est lui qui a raison: les méga-rapports de force ont cette particularité que dans la mondialisation actuelle, ils évoluent plus vite, selon des lois dynamiques qui restent à découvrir, que les micro-rapports, que le connu et le familier, l'interprétable par le quotidien et le sensible. Robin le Jeune a raison et nous avons tort: la Chine, l'Inde sont plus importantes pour connaître l'avenir du monde que la vieille Russie, la vieille Amérique qui ne se remettent pas de leurs maux. Ce que le monde a traversé ces cinq dernières années déterminera son cours bien davantage que ce que nous ont donné à connaître les cinquante dernières années familières aux générations dominantes. Cette dynamique, où l'accélération de l'histoire donne raison à l'inexpérience, compose un paradoxe nouveau, que ne perçoivent ni les Attali ni les BHL, dont tous les schémas de connaissance éprouvés sont surannés, écrasés par la montée journalière de faits nouveaux. L'intelligence, la vieille science, ont ce défaut d'être sourdes aux faits qui sonnent leur glas: la Chine pèse déjà plus que les Etats-Unis; ses programmes militaires sont indépendants, ne sont aucunement sustentés par le crédit international, lequel est un vaisseau financier voguant sur la mythologie ("on ne prête qu'aux mythes"), vaisseau aujourd'hui en perdition.

L'histoire est ouverte depuis la fin des blocs; elle se livre et souhaite appartenir à qui en cueille la fleur avec naïveté, à la Robin.
Cher Alexis, si j'étais gauchiste ça se saurait. Il se trouve simplement que je suis d'accord sur ce point avec M. Petit-Détour. Il s'agit, en effet, d'enjeux géopolitiques classiques. Chacune des deux puissances défend ses intérêts, et il me semble que dans ce cas précis les Américains sont plus dangereux pour les intérêts russes que l'inverse.
Cassandre, vous n'êtes pas gauchiste mais vous avez fréquenté Franz Fanon à Blida. Tout de même ! Sinon votre interprétation de ce que je tentais de dire est parfaite.
"tchéchénocideur" : j'aime beaucoup !
Vous avez raison Michel, Barak Obama a tout de Nixon: le pied félin, les coudes lancés, l'épaule gauche haut levée qui fend l'invisible adversité, le regard prédateur. Je ne doute pas une seconde de l'attrait qu'un Nixon noir peut exercer sur votre imaginaire.

Pour l'Amérique, les droits de l'homme passent après les droits de l'Amérique. C'est un fait.

Comparaison ne vaut pas raison: en Russie, les droits de l'homme sont un concept étranger, comme dans tout l'Orient.

Que faire alors et où se positionner ? Avec qui s'allier ? Il n'est pas question de ne pas choisir. Chaque puissance est relative et exerce son ascendant sur des espaces où sa domination peut être revendiquée: le Caucase ou l'Europe de l'Est pour la Russie, l'Amérique latine pour les USA, une part de l'Asie centrale et de l'Asie du Sud-Est pour la Chine, le Françafrique pour la France.

Avec qui est-il question dans cet échiquier de s'allier, de se reconnaître, de se saluer, selon vous, quand l'échiquier est traversé en son centre de l'Arc musulman? La question est subtile, elle appelle pourtant une réponse tranchée. Les vieille rengaines gauchistes du siècle passé sont inaudibles désormais. L'histoire ne les entend plus.
Cher Francis,
Je crains que la réalité n'ai rien à voir avec le conflit entre modernes et anciens. Les rapports de force entre nations changent, il ne vous aura pas échappé que le Mur de Berlin est tombé, que l'URSS également, et que dans le même temps la Chine a "profité" de 10% de croissance annuelle.
C'est désormais, que vous le vouliez ou non, la 4è puissance mondiale, loin devant la Russie et devant la France et l'Angleterre.
Quant à son influence grandissante en Afrique, où la Russie n'est plus depuis belle lurette, allez vous balader du côté du Darfour et on en reparlera.
Alors vous pouvez me renvoyer à mon inexpérience et à ma naïveté, mais cela ne change rien aux faits, si l'on veut bien prendre la peine de les regarder en face.
Et quand vous me citez le crédit international que la Chine a contracté, je vous répondrais juste : et les Américains ?
Et quand vous me parlez de la vieillesse des nations, je vous répondrais : et la Chine ?
Utilisateur anonyme
03 avril 2008, 17:31   Re : Communiqué n° 618 : Sur un appel de MM. Glucksmann & Lévy
Il s'agit en effet d'enjeux géopolitiques classiques. Chacune des deux puissances défend ses intérêts, et il me semble que dans ce cas précis les Américains sont plus dangereux pour les intérêts russes que l'inverse.

Il faudrait tout de même aussi demander aux habitants de la Géorgie et de l'Ukraine ce qu'ils en pensent : je ne suis pas persuadé qu'ils seraient de votre avis.
Une des grosses différences entre les états-Unis et la Chine est que le "miracle" économique chinois s'est fait exclusivement sur le mode de la prédation : augmentation colossale de la production en vue de conquérir les marchés extérieurs, à l'intérieur queue de nouille!
Très efficace à court terme, mais avec le temps, problèmes sociaux de masse, dépendance extrème vis-à-vis des anciennes grandes puissances, absence totale de "way of life" à revendre au monde entier, absence de rayonnement.
Je croirai en la Chine le jour où ils se poseront sur Mars.
"Il faudrait tout de même aussi demander aux habitants de la Géorgie et de l'Ukraine ce qu'ils en pensent : je ne suis pas persuadé qu'ils seraient de votre avis."

Certes, mais je crains que ni la Russie, ni l'Amérique ne s'en soucient. L'Amérique at-elle l'air de se soucier de savoir ce que pensent les peuples d'Europe sur l'entrée de la Turquie?
"Certes, mais je crains que ni la Russie, ni l'Amérique ne s'en soucient. L'Amérique at-elle l'air de se soucier de savoir ce que pensent les peuples d'Europe sur l'entrée de la Turquie?"
C'est pire : l'Amérique fait tout ce qu'elle peut pour faire rentrer la Turquie dans l'Union Européenne. N'oublions pas que c'est avant tout son allié dans l'OTAN, et qu'Israël et la Turquie sont aussi très amis.
D'ailleurs Israël n'a jamais reconnu le génocide arménien, ce n'est pas par hasard...
Francis Machin s'écoute parler... Jean Robin s'écoute ne rien dire... Le dialogue continue...
Didier Machin écoute quoi ? Dit quoi ? Parle à qui ?
03 avril 2008, 20:55   Machin
N'oubliez pas le dénommé Machin, qui ne tua pas la promeneuse du Pont-de-Neuilly.
03 avril 2008, 21:23   Re : Machin
C'était moi : j'avoue tout !
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