Le site du parti de l'In-nocence

Où l'on découvre avec stupeur que les poules n'auraient pas de dents

Envoyé par Cassandre 
Article paru dans " le Monde des livres ". L'étonnement ingénu de l'auteur de l'article prouve l'extraordinaire réussite du lavage de cerveau arabolâtre qui dans le domaine de l'histoire comme ailleurs a fait marcher depuis plus de vingt an la vérité sur la tête.

" Etonnante rectification des préjugés de l'heure, ce travail de Sylvain Gouguenheim va susciter débats et polémiques. Son thème : la filiation culturelle monde occidental-monde musulman. Sur ce sujet, les enjeux idéologiques et politiques pèsent lourd. Or cet universitaire des plus sérieux, professeur d'histoire médiévale à l'Ecole normale supérieure de Lyon, met à mal une série de convictions devenues dominantes. Ces dernières décennies, en suivant notamment Alain de Libera ou Mohammed Arkoun, Edward Saïd ou le Conseil de l'Europe, on aurait fait fausse route sur la part de l'islam dans l'histoire de la culture européenne.


Que croyons-nous donc ? En résumé, ceci : le savoir grec antique - philosophie, médecine, mathématique, astronomie -, après avoir tout à fait disparu d'Europe, a trouvé refuge dans le monde musulman, qui l'a traduit en arabe, l'a accueilli et prolongé, avant de le transmettre finalement à l'Occident, permettant ainsi sa renaissance, puis l'expansion soudaine de la culture européenne. Selon Sylvain Gouguenheim, cette vulgate n'est qu'un tissu d'erreurs, de vérités déformées, de données partielles ou partiales. Il désire en corriger, point par point, les aspects inexacts ou excessifs.
"AGES SOMBRES"
Y a-t-il vraiment eu rupture totale entre l'héritage grec antique et l'Europe chrétienne du haut Moyen Age ? Après l'effondrement définitif de l'Empire romain, les rares manuscrits d'Aristote ou de Galien subsistant dans des monastères n'avaient-ils réellement plus aucun lecteur capable de les déchiffrer ? Non, réplique Sylvain Gouguenheim. Même devenus ténus et rares, les liens avec Byzance ne furent jamais rompus : des manuscrits grecs circulaient, avec des hommes en mesure de les lire. Durant les prétendus "âges sombres", ces connaisseurs du grec n'ont jamais fait défaut, répartis dans quelques foyers qu'on a tort d'ignorer, notamment en Sicile et à Rome. On ne souligne pas que de 685 à 752 règne une succession de papes... d'origine grecque et syriaque ! On ignore, ou on oublie qu'en 758-763, Pépin le Bref se fait envoyer par le pape Paul Ier des textes grecs, notamment la Rhétorique d'Aristote.
Cet intérêt médiéval pour les sources grecques trouvait sa source dans la culture chrétienne elle-même. Les Evangiles furent rédigés en grec, comme les épîtres de Paul. Nombre de Pères de l'Eglise, formés à la philosophie, citent Platon et bien d'autres auteurs païens, dont ils ont sauvé des pans entiers. L'Europe est donc demeurée constamment consciente de sa filiation à l'égard de la Grèce antique, et se montra continûment désireuse d'en retrouver les textes. Ce qui explique, des Carolingiens jusqu'au XIIIe siècle, la succession des "renaissances" liées à des découvertes partielles.
La culture grecque antique fut-elle pleinement accueillie par l'islam ? Sylvain Gouguenheim souligne les fortes limites que la réalité historique impose à cette conviction devenue courante. Car ce ne furent pas les musulmans qui firent l'essentiel du travail de traduction des textes grecs en arabe. On l'oublie superbement : même ces grands admirateurs des Grecs que furent Al-Fârâbî, Avicenne et Averroès ne lisaient pas un mot des textes originaux, mais seulement les traductions en arabe faites par les Araméens... chrétiens !
Parmi ces chrétiens dits syriaques, qui maîtrisaient le grec et l'arabe, Hunayn ibn Ishaq (809-873), surnommé "prince des traducteurs", forgea l'essentiel du vocabulaire médical et scientifique arabe en transposant plus de deux cents ouvrages - notamment Galien, Hippocrate, Platon. Arabophone, il n'était en rien musulman, comme d'ailleurs pratiquement tous les premiers traducteurs du grec en arabe. Parce que nous confondons trop souvent "Arabe" et "musulman", une vision déformée de l'histoire nous fait gommer le rôle décisif des Arabes chrétiens dans le passage des oeuvres de l'Antiquité grecque d'abord en syriaque, puis dans la langue du Coran.
Une fois effectué ce transfert - difficile, car grec et arabe sont des langues aux génies très dissemblables -, on aurait tort de croire que l'accueil fait aux Grecs fut unanime, enthousiaste, capable de bouleverser culture et société islamiques. Sylvain Gouguenheim montre combien la réception de la pensée grecque fut au contraire sélective, limitée, sans impact majeur, en fin de compte, sur les réalités de l'islam, qui sont demeurées indissociablement religieuses, juridiques et politiques. Même en disposant des oeuvres philosophiques des Grecs, même en forgeant le terme de "falsafa" pour désigner une forme d'esprit philosophique apparenté, l'islam ne s'est pas véritablement hellénisé. La raison n'y fut jamais explicitement placée au-dessus de la révélation, ni la politique dissociée de la révélation, ni l'investigation scientifique radicalement indépendante.
Il conviendrait même, si l'on suit ce livre, de réviser plus encore nos jugements. Au lieu de croire le savoir philosophique européen tout entier dépendant des intermédiaires arabes, on devrait se rappeler le rôle capital des traducteurs du Mont-Saint-Michel. Ils ont fait passer presque tout Aristote directement du grec au latin, plusieurs décennies avant qu'à Tolède on ne traduise les mêmes oeuvres en partant de leur version arabe. Au lieu de rêver que le monde islamique du Moyen Age, ouvert et généreux, vint offrir à l'Europe languissante et sombre les moyens de son expansion, il faudrait encore se souvenir que l'Occident n'a pas reçu ces savoirs en cadeau. Il est allé les chercher, parce qu'ils complétaient les textes qu'il détenait déjà. Et lui seul en a fait l'usage scientifique et politique que l'on connaît.
Somme toute, contrairement à ce qu'on répète crescendo depuis les années 1960, la culture européenne, dans son histoire et son développement, ne devrait pas grand-chose à l'islam. En tout cas rien d'essentiel. Précis, argumenté, ce livre qui remet l'histoire à l'heure est aussi fort courageux."

ARISTOTE AU MONT SAINT-MICHEL. LES RACINES GRECQUES DE L'EUROPE CHRÉTIENNE de Sylvain Gouguenheim. Seuil, "L'Univers historique", 282 p., 21 €.
Roger-Pol Droit
Article paru dans l'édition du 04.04.08.
Abonnez-vous au Monde à -60%
Inoui que des gens aient cru seulement un quart de seconde ce mensonge grossier...
Merci, chère Cassandre, de nous avoir fait lire ce petit chef d'oeuvre d'ironie involontaire : en fait, ce compte rendu, très sérieux, d'un journaliste et philosophe disposant d'un grand crédit dans l'intelligentsia, que nous lisons avec recul et en rigolant de la naïveté de son auteur.
Il me semble pourtant qu'Alain de Libera n'a pas versé, comme Arkoun, Saïd et alii - les gens du Seuil, les journalistes du Monde et d'ailleurs, les intellos de l'Université, les enseignants de collège, etc. - l'ont fait, du moins pas autant qu'eux, dans l'arabophilie et l'islamophilie qui est la règle en France et en Europe depuis au moins un demi siècle, au point de falsifier toute l'histoire. De même, il ne me semble pas que les Araméens (ou araméens) aient été, comme le dit l'auteur du compte rendu, "arabes" : parmi eux, les érudits ou les savants savaient le grec et la langue des conquérants et envahisseurs; mais le fait de connaître une langue étrangère n'implique pas que l'on soit de la même lignée (id est "race") que ceux qui ont pour langue première ou identitaire cette même langue.
Lentement, très lentement, des lambeaux de vérité percent l'éteignoir bien-pensant. Combien de temps pour que réapparaissent les perspectives historiques qui permettent de comprendre le sort des chrétiens d'Orient ou les croisades ?

J'ai eu récemment l'occasion de discuter avec un infirmier d'origine kabyle qui me voyait lire Les Confessions d'Augustin. Quand je lui ai dit que saint Augustin était peut-être le plus grand écrivain berbère, il a cru que je me moquais de lui.
En effet, merci beaucoup Cassandre.
Je ne peux toutefois m'empêcher de constater deux choses.

D'une, la presse dite de référence a contribué autant que la télévision à la propagande, contrairement à ce que son statut aurait pu faire croire aux naïfs.
Concernant le Monde, ce constat avait été fait dès 1976, par Michel Legris, un journaliste ayant travaillé 16 ans au Monde, et ayant constaté la gauchisation du journal. Son livre, Le Monde tel qu'il est, paru chez Denoël, s'était vendu à 80 000 exemplaires, suite au passage de l'auteur à Apostrophes. Mais rien n'avait changé, au contraire, Edwy Plenel étant l'indigne successeur de l'indigne successeur de Beuve-Méry, André Fontaine.
Cela relativise me semble-t-il les critiques que m'adressait le Maître de Plieux tantôt concernant mon intérêt pour la télévision. A la télévision, au moins, on ne se cache pas derrière sa culture comme dans la presse, on dit clairement qu'on vend du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola. Quand les gens sont prévenus, ils sont moins manipulés que lorsqu'ils croient avoir affaire à de l'information, de la vraie.

De deux, les médias sont à la fois immigrationnistes et anti-musulmans. A chaque fois qu'on parle des musulmans depuis 1979 au moins dans les médias, c'est pour parler du terrorisme, de l'islamisme, du fanatisme, de l'embrigadement des esprits, de la maltraitance des femmes, etc. Lire Thomas Deltombe, L'islam imaginaire, paru en 2005 à La Découverte, qui a fait ce travail d'analyse de vingt-cinq ans de médiatisation de l'islam. De telle sorte qu'il est au minimum partiel de dire que les médias ont baigné dans une islamophilie. Quand ils le font, et ils le font évidemment, c'est pour nier l'origine des délinquants arabes et/ou musulmans, quand ils le sont. D'ailleurs Edwy Plenel, lors du débat avec Alain Finkielkraut à Science-Po sur Renaud Camus, s'était enorgueilli de ne pas mentionner l'origine des délinquants.

Conclusion : la propagande est partout.
"Somme toute, contrairement à ce qu'on répète crescendo depuis les années 1960, la culture européenne, dans son histoire et son développement, ne devrait pas grand-chose à l'islam. En tout cas rien d'essentiel. Précis, argumenté, ce livre qui remet l'histoire à l'heure est aussi fort courageux."

Espérons que cette allusion au courage de l'auteur ne soit pas de mauvais augure et que nous n'aurons pas à rajouter l'Affaire Gouguenheim au mémorial inauguré dans le précédent fil de discussion...
A chaque fois qu'on parle des musulmans depuis 1979 au moins dans les médias, c'est pour parler du terrorisme, de l'islamisme, du fanatisme, de l'embrigadement des esprits, de la maltraitance des femmes, etc.

Je rappelle respectueusement à M. Robin que le premier avril, c'était il y a quatre jours.
"Je rappelle respectueusement à M. Robin que le premier avril, c'était il y a quatre jours."

Et moi je rappelle respectueusement à Alexis que cette affirmation n'est pas de moi, mais d'un journaliste qui a travaillé sur les archives de la télévision française depuis vingt-cinq ans sur l'islam.
Citation

Cela relativise me semble-t-il les critiques que m'adressait le Maître de Plieux tantôt concernant mon intérêt pour la télévision. A la télévision, au moins, on ne se cache pas derrière sa culture comme dans la presse, on dit clairement qu'on vend du temps de cerveau disponible pour Coca-Cola. Quand les gens sont prévenus, ils sont moins manipulés que lorsqu'ils croient avoir affaire à de l'information, de la vraie.

Ce Robin! Quel talent pour tout ramener à son misérable nombril !
"Ce Robin! Quel talent pour tout ramener à son misérable nombril !"

Moi je parle de ce que je connais, sans être insultant, vous feriez bien d'en faire autant cher Corto.
Je vous donne acte que vous connaissez les programmes de la télévision, cher Robin.
Citation
De telle sorte qu'il est au minimum partiel de dire que les médias ont baigné dans une islamophilie.

Cher JR,
A la télévision le réel déchire de temps en temps le rideau de fumée qui est là pour nous empécher de voir les choses telles qu'elles sont, surtout dans les journaux d'informations.

Mais le rouleau compresseur permanent des contes à dormir debout sur l'Islam tolérant et magnifique et à qui nous devons tellement, a été et reste de rigueur dans les émissions les plus diverses.

Il y a quelques temps j'ai vu une émission de caractère touristique sur l'ile de Majorque. Sur une durée de 60 minutes le réalisateur a réussi à placer 30 minutes sur la présence musulmane sur l'ile qui fut vraiment formidable et on a eu droit à l'écoute de vieux chants majorquins soi-disants d'origine mauresque.

On ne peut qu'en déduire que le film a été financé par un quelconque Emir plein aux as.
"Au lieu de rêver que le monde islamique du Moyen Age, ouvert et généreux, vint offrir à l'Europe languissante et sombre les moyens de son expansion, il faudrait encore se souvenir que l'Occident n'a pas recu ces savoirs en cadeau".
Bien sûr que non. On joue beaucoup à cet de l'ambiguïté de l'expression "transmettre". Le savoir grec n'a pas été transmis comme un cadeau que les Arabes entendaient faire à l'Occident, comme au jourd'hui, les occidentaux s'efforcent de sauver tout ce qui fait partie du "Patrimoine de l'humanité", à commencer par des oeuvres non occidentales. On se procurait quand l'occasion s'en présentait les traductions en arabe des auteurs grecs par toutes sortes de moyen, en particulier ceux du commerce : l'achat à prix d'or des manuscrits, et parfois, le vol. Beaucoup, en occident, comme le nom des auteurs grecs ne figuraient pas sur les textes, croyaient que les auteurs en était vraiment des Arabes.
Vous avez bien écrit : "chaque fois que l'on parle des musulmans dans les médias", c'est de façon négative. Quelques exemples au hasard :

La Mecque, sur les chemins du paradis (20 octobre 2003, Arte)

La Nuit du Ramadan (France 2, le 11 octobre dernier)

Mahomet, la Révélation et les origines du Coran (29, 30 et 31 janvier, Arte)

Ces musulmans qui disent non à l'islamisme (soirée Théma, Arte, 28 août 2007)

Sainte Bernadette et les musulmans, l'histoire insolite et exemplaire d'une rencontre entre deux communautés et du respect de l'Autre (France 3, novembre 2007).

Et je ne compte pas les passages de Tarik Ramadan aux émissions Ripostes, FOG et autres Mots croisés, alors que l'on n'a pas encore vu une seule fois Anne-Marie Delcambre à la télévision française... Franchement, arrêtez votre char, M. Robin !
Cher Alexis,
Avant-hier 3 avril 2008 nous avons eu droit sur ARTE à

Paradise now
Un film d'Hany Abu-Assad

Un témoignage très intime du ressenti insupportable de deux amis palestiniens perdus dans un monde sans avenir.

A S S E Z ...
"A chaque fois qu'on parle des musulmans depuis 1979 au moins dans les médias, c'est pour parler du terrorisme, de l'islamisme, du fanatisme, de l'embrigadement des esprits, de la maltraitance des femmes, etc."

La logique médiatique de l'audimat veut que l'on parle, de préférence, des évènements violents quels qu'ils soient. Or il se trouve que les principaux évènements les plus violents dans le monde sont le fait de musulmans. Je ne vois pas en quoi cette vérité de La Palisse fait des médias des adversaires de l'islam. Si c'était le cas comment expliquer que, de l'aveu même de celui qui écrit l'article, le fait que l'occident doive tout à l'islam soit devenu parole d'évangile, si j'ose dire ? Je pense au contraire, qu'une étude minutieuse révèlerait à quel point revient toujours, chez les commentateurs accrédités, l'excuse de la prétendue humiliation arabe pour justifier les pires exactions du terrorisme. Il n'est que voir et d'entendre également comment, sur Arte, par exemple, est présenté le fait que l'islam soit arrivé au pouvoir dans tout le moyen-orient, en Espagne et en Afrique du nord. Ni le mot conquête, ni le mot colonisation ne sont jamais prononcés, mais le mot bénin, passe-partout d'"installation" , comme s'il s'agissait d'une présence on ne peut plus normale. Et je pourrais multiplier les exemples. Même en ce qui concerne le terrorisme islamique, d'ailleurs, le mot musulman ou islam sont rarement mis en avant.
Si "Le Monde" découvre la lune, alors peut-être un jour le "Nouvel Obs", voire "Libé" (non là, je rêve) en feront-ils autant.
Sur cette question de la connaissance des auteurs grecs au Moyen-Age, la Nouvelle revue d'histoire avait publié il y a déjà deux ou trois ans une très bonne interview d'un médiéviste (était-ce Jacques de Heers?) qui disait en substance à peu près la même chose que Gougenheim. Mais évidemment, c'était la NRH, pas le Journal de Référence.
Je me souviens avoir participé à une table ronde en 1992 ou 93 sur l'école qu'organisaient des amis chevènementistes. J'ai failli pouffer de rire en entendant une conseillère d'orientation (chevènementiste ! et Témoignage chrétien) s'écrier (je la cite en substance) : ce qu'il faut dans une classe, quand on dit les mots "chiffres arabes", c'est insister sur "arabes", à la fois pour donner de la fierté aux enfants d'immigrés et susciter le respect des autres".
Le seul problème, pour ce qui est de ces chiffres, c'est que nous ne les devons pas aux arabes, mais aux anciens habitants de l'Inde et que nous devons aux arabes, non pas le nombre 0, mais le seul nom donné qui est donné à ce nombre : zéro, ainsi que le nom "chiffres".
Il me semble que la réalité, sur ce point comme tant d'autres, est complexe.
Ainsi, dans les JT quand on parle de l'islam c'est systématiquement de manière négative, peu de gens le nieront. 80% de la population ne s'informe que par les JT, c'est triste à dire mais c'est ainsi.
Ainsi, aussi, dans des documentaires infiniment moins regardés, que ce soit sur Arte ou ailleurs, on peut parler de l'islam d'une manière positive, c'est un fait Alexis, vous avez parfaitement raison.
Les faits sont multiples, et pas forcément cohérents entre eux, ce qui est intéressant c'est de chercher à dégager une tendance, et elle ne me semble pas à la faveur de l'Islam aujourd'hui.
Tiens, un nouvel exemple qui vient juste de tomber, un gamin qui s'appelle Islam et qui est refoulé d'une émission de télé à cause de son prénom : [www.rue89.com]
"Ainsi, dans les JT quand on parle de l'islam c'est [url=
]systématiquement de manière négative[/url], peu de gens le nieront."
Alexis, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'exceptions à cette règle, chacun peut comprendre qu'en disant "systématiquement" je ne suis pas un ayatollah (justement, nous parlions de ce mot) surtout quand dans mon message je vous donne raison sur un point.
Essayez de regarder dans sa totalité [url=
]cette émission diffusée en 2005[/url], vous verrez la différence entre la règle et l'exception qui confirme la règle.
Utilisateur anonyme
05 avril 2008, 16:24   Re : Rideau
Si vous pensez que les choses ne sont pas systématiques, évitez d'employer l'adverbe "systématiquement"... Jean Robin, vous êtes vraiment désespérant de mauvaise foi ; je laisse les autres liseurs de ce forum continuer de discuter avec vous s'ils le désirent. Pour ma part, on ne m'y reprendra plus !
Utilisateur anonyme
05 avril 2008, 17:02   Re : Rideau
Citation

Jean Robin, vous êtes vraiment désespérant de mauvaise foi ; je laisse les autres liseurs de ce forum continuer de discuter avec vous s'ils le désirent. Pour ma part, on ne m'y reprendra plus !
Ni moi, non plus, cher Alexis. comme je l'écrivais sur un autre fil : basta !
05 avril 2008, 17:11   L'été dernier à Hamadan
Tout monument persan est entouré d'un jardin, et l'été dernier, dans celui du monument d'Avicenne, à Hamadan, notre conférencière (fort capable, puisque Clio l'employait à nous expliquer l'Iran) racontait la fuite dramatique des derniers philosophes néo-platoniciens chassés d'Athènes par le fanatique Justinien, leur accueil chaleureux au royaume du Châh sassanide, l'école qu'ils fondèrent, et l'admiration respectueuse dont les envahisseurs arabes entourèrent leurs héritiers à leur arrivée sur les lieux. Rien de tout cela ne tenait debout, et nous fûmes plusieurs à lui rappeler la vérité, à savoir que jamais la philosophie grecque (entre autres) ne cessa d'être lue et enseignée dans la Seconde Rome, que Théodore et Hadrien de Cantorbéry fondèrent un enseignement de grec dès 699, etc... Notre guide, qui était jeune et élevée dans les affabulations de la nouvelle vulgate, tombait des nues.
Le seul problème, pour ce qui est de ces chiffres, c'est que nous ne les devons pas aux arabes, mais aux anciens habitants de l'Inde et que nous devons aux arabes, non pas le nombre 0, mais le seul nom donné qui est donné à ce nombre : zéro, ainsi que le nom "chiffres".

Qui connaîtrait la liste des produits, des savoir faire attribués faussement ou non aux arabes et ramenés en Europe par les croisés ?
Il serait intéressant de pouvoir répondre précisément sur ce point très concret quand on se trouve confronté à de l'islamophile débordante.
05 avril 2008, 18:02   Augustin et Adrien
Bien cher Marcel,

Il est en effet dommage que les grands personnages de l'histoire berbère, dont le plus fameux est effectivement Saint Augustin, soient récusés par le dogme actuel qui ne voit dans le Maghreb que des musulmans, et encore mieux des musulmans arabes.

Ce point m'était rappelé il y a quelques jours par un ami Algérien, berbère, qui mettait cela sur le compte de l'arabisation forcenée.

Sans remonter à Jugurtha, des acteurs majeurs de l'histoire de l'occident furent berbères.

Je citerai notamment l'empereur Septime Sévère, ainsi que son successeur Caracalla, ou bien Adrien de Cantorbéry, dont on parle dans un autre message.
Comme l'indiquait justement Pascal Ottavi, voici ce qu'écrivait déjà Jacques Hees dans le numéro 24 de la revue /Enquête sur l'histoire/ paru en décembre 1997 :

"Contrairement à une idée diffusée à différents niveaux de l'enseignement et dans l'opinion, les traducteurs ou savants juifs ou "arabes" (persans surtout et andalous) n'ont pas été les seuls à transmettre, au Moyen-Age, les leçons des auteurs de l'Antiquité. Tout au contraire. Leurs activités et leur influence, certes non négligeables, se trouvaient limitées à des secteurs géographiques circoncrits. Les clercs d'Occident, homme d'Eglise et hommes de Loi, n'ont pas attendu l'exil des Grecs de Constantinople, après la prise de leur ville par les Turcs en 1453, pour s'initier directement aux textes anciens, pour les étudier, se passionner pour eux. Ce fut bien le fait d'une filière byzantine mais qu'il convient de situer beaucoup plus tôt, dès les années 1100."
05 avril 2008, 18:18   Transmission
Cette question de la transmission des oeuvres de l'antiquité est probablement très complexe.

Pour un auteur comme Galien, dont l'oeuvre eut une importance majeure pour la médecine occidentale, on peut citer, sans grand risque de se tromper, deux transmissions distinctes :

- une transmission majeure par Averroès (qui fut d'ailleurs exilé car jugé trop scientifique par l'islam de l'époque) ;

- une transmission plus partielle, par Constantin l'africain, moine bénédictin, qui alla recueillir les sources en Afrique musulmane (c'est à dire consulter les ouvrages encore existants). Constantin était chrétien de Carthage (encore un berbère !).

Pour une biographie de Constantin l'africain, l'encyclopédie catholique :

[www.newadvent.org]
05 avril 2008, 18:40   Re : Transmission
Remis en pepective, cela pourrait en somme donner ceci : les populations chrétiennes et accessoirement juives soumises par la conquête arabe tâchèrent de faire survivre leur propre culture, celle de la civilisation romaine faite de la fusion ou en tout cas de la juxtaposition d'Athènes et de Jérusalem, en en traduisant les textes fondamentaux dans la langue du conquérant.
Dans le même ordre d'idée, Roger-Pol Droit est aussi l'auteur de l'Oubli de l'Inde, une amnésie philosophique.

» Inoui que des gens aient cru seulement un quart de seconde ce mensonge grossier...

» Merci, chère Cassandre, de nous avoir fait lire ce petit chef d'œuvre d'ironie involontaire : en fait, ce compte rendu, très sérieux, d'un journaliste et philosophe disposant d'un grand crédit dans l'intelligentsia, que nous lisons avec recul et en rigolant de la naïveté de son auteur.


Il me semble que l'on aurait mauvaise grâce à prendre les choses de haut. Je me souviens d'un fil laborieux, sur ce forum, il y a peut-être une année, où l'on essayait de démêler les fils de cette histoire. C'est tout à l'honneur de notre aréopage, bien entendu. Mais cette transmission de la philosophie grecque par les Arabes était déjà la vulgate quand j'étais en philo, il y a quelques décennies. Pour ma part, je salue ce livre de Gougenheim, qui va à l'encontre de cette triste vulgate universitaire de niveau touristique. Je salue aussi l'excellent compte rendu de Roger-Pol Droit, qui est très loin d'être un naïf.
En fait, je suis ne suis pas loin de penser qu'attribuer les mérites de la civilisation arabo-musulmane à l'islam et aux Arabes musulmans est un des plus grands bluffs de l'Histoire.
A propos de Roger-Pol Droit, voici un amusant billet de Basile de Koch publié sur le site Causeur.
Pas gentil, ça. Vous préférez vraiment Basile de Koch à Roger-Pol Droit ? À mon humble avis, le premier a bel air, de parler de la "balourdise" du second...
Vous avez sans doute raison, d'autant que Roger-Pol semble avoir un peu moins de retard sur l'islam que sur Staline.
... et que Basile de Koch semble bien inspiré par les « Inrock' »...
Ah non, cher Bernard ! Basile de Koch est ce qu'il est, mais le traiter d'Inrock, c'est immérité. Il serait certainement ahuri de se savoir comparé à ces hurluberlus et ceux-ci ne le seraient sans doute pas moins.
Sans doute avez-vous raison. J'ai pris au pied de la lettre la phrase de l'article que vous citiez : « Une fois de plus, ce sont les Inrocks qui m’ont éclairé : nous avons, à ce qu’il paraît, un “devoir de résistance politique (…) contre l’époque sarkozyste (…) par la subversion de nos rires” », ce qui est un contresens... Mais enfin, ce n'est pas non plus parce que les Inrock' ont trouvé à manger dans un ouvrage qu'il est mauvais...
C'était évidemment de la propagande anti-raciste et ethno-masochiste...Mais cela a marché, on ne peut plus désormais dire un mot sans recevoir au visage ces poncifs.
Comme vous dites: y en a assez de ces souverains poncifes!
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter