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Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin

Le parti de l'In-nocence déplore vivement la mort d'un clandestin poursuivi par la police à laquelle il tentait d'échapper. Il rappelle néanmoins que ce clandestin était hors la loi et s'inquiète du chantage à l'émotion, de la dérive compassionnelle dont la surenchère orchestrée par les médias affecte de plus en plus la société française, au point que l'application de la loi finit par paraître facultative, ne devant se faire qu'au gré d'émotions qui ne laissent la place à aucune réflexion dépassionnée de nature à ramener l'opinion à plus de discernement, seule garantie d'une véritable justice.

Le parti de l'In-nocence tient à souligner que le respect de la loi démocratiquement votée est le fondement de toute société civilisée. Il ne rappellera jamais assez que ce sont les régimes fascistes qui ont eu pour stratégie de privilégier l'émotion sur la réflexion et la raison ; c'est pourquoi il s'étonne que, à l'heure où tant de gens voient la menace du fascisme partout, et souvent là où elle n'est pas, nulle voix ne se fasse entendre pour fustiger cette régression qui en relève.
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 04:27   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
Il est juste de rappeler aussi que cet individu avait déjà était arrêté deux fois par les services de police, que le renvoi des illégaux est si peu "fasciste", les mailles du filet si peu étroits et la justice si douce qu'elle l'avait donc relâché sciemment deux fois. Il en aurait donc était à sa troisième arrestation. S'il avait été renvoyé à la première constatation de son illégalité il serait certainement en vie, dans son pays aujourd'hui.

Précisons que contrairement à ce que certains hurlent, le renvoi systématique est loin d’être acquis, un illégal n’est 1) jamais renvoyé s’il y a progéniture 2) Il faut connaître le pays d’origine, et la plupart se gardent bien de le dire 3) Il faut que le pays émetteur accepte le retour (problème diplomatique avec le Mali par exemple qui n’en accepte pas un seul). Etc. etc.
Le communiqué touche dans le mille et les observations de M. Magnus ne peuvent pas être honnêtement négligées.(J'émettrai simplement une réserve d'ordre sémantique sur son expression : "dans son élément naturel", qui n'est pas de la plus grande élégance.)

Il reste que démontrer le pathos de l'adversaire est loin d'être facile. Il vous renverra systématiquement à votre propre absence de sensibilité et d'empathie. Pour n'aborder que les dimensions objectives du problème, il faudrait apporter la preuve que l'immigraton clandestine est massive et qu'elle est donc un facteur de déstabilisation du pays, car l'on entend souvent dire que le danger est exagéré, voire fantasmatique. L'immigrationniste ira même jusqu'à vous dire que la politique française en la matière est reconnue pour être une des plus sévères d'Europe, et du monde - cela, bien entendu, à l'encontre de la vocation-de-terre-d'accueil-du-pays-des-droits-de-l'homme.
Il ne rappellera jamais assez que ce sont les régimes fascistes qui ont eu pour stratégie de privilégier l'émotion sur la réflexion et la raison

Il y a dans ce rappel comme la levée d'un pan de voile sur le futur: les amis du désastre et de l'émotion pourraient avoir un jour la prise de conscience violente des nouveaux convertis, et leur "bonne" émotion d'aujourd'hui pourraient fort bien se transformer, comme il est de règle, comme on l'a vu tant de fois dans le 20e siècle en Europe, en émotion meurtrière, en fascisme de masse et de rue. Les belles âmes, les âmes bêlantes d'aujourd'hui pour le gentil immigré clandestin que les méchants voudraient "rafler" et "déporter" risquent d'avoir le virage de cutie mauvais, bref, risquent un jour de se muer en doriotistes fous, en vrais fascistes moulés à la louche de l'histoire. Regardez-les bien nos amis du désastre et du droit au sol pour tous en 2008, dans vingt ans: des chemises noires, des rhinocéros prêts à commettre toujours mus par l'émotion, mais inversée, l'impensable pour rattraper leurs erreurs.
09 avril 2008, 15:28   Bérenger
Bien cher Charles Magnus,


Je partage le fond de votre analyse. Cependant, tout comme Olivier, je suis un peu gêné par des questions de vocabulaire.

Je crois sincèrement que votre propos gagnerait à ne pas employer des termes trop vifs, comme "élément naturel" et surtout comme "progéniture".

"S'il y a des enfants" serait, à mon sens, plus approprié.
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 16:58   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
Il y a dans ce rappel comme la levée d'un pan de voile sur le futur: les amis du désastre et de l'émotion pourraient avoir un jour la prise de conscience violente des nouveaux convertis, et leur "bonne" émotion d'aujourd'hui pourraient fort bien se transformer, comme il est de règle, comme on l'a vu tant de fois dans le 20e siècle en Europe, en émotion meurtrière, en fascisme de masse
Oui et je pense que pas mal de politiques le savent très bien et ont peur de ce qui pourrait tourner à la guerre civile. Ils tentent - au-delà de leurs croyances diverses - d'éviter l'emballement par l'installation d'une chape de plomb qui a le défaut d'empêcher tout débat serein sur le sujet et tout réel début de solution en nous enfermant tous dans une sorte de cercle vicieux infernal. Les symptômes de cette maladie de la société sont donc d'abord diffus et sporadiques, bandes violentes, émeutes locales.
C'est aussi pourquoi pour moi le Parti de L'in-nocence, du fait même de ses principes, fait et tient le bon choix en alertant le public autant qu'il le peut dans le respect dû à la fois à la Raison et à chaque être humain.
"Progéniture" m'avait également fait tiquer, surtout mis en relation avec l'"élément naturel", mais dans la mesure où le terme est employé sans distinction pour les hommes et pour les animaux, je ne l'ai pas relevé.
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 18:57   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
Pardon il était 4 heures. Cependant la déshumanisation que les deux expressions "élément naturel" et "progéniture" peuvent supposer (bien que, pour le second, c'est à peu près comme cela que parlaient nos rois et empereurs) ne doit pas vous cacher le fait que les clandestins utilisent eux-mêmes ces blocages administratifs comme pouvant les préserver sur le territoire indéfiniment. Que les enfants en question, même si les émotionnels de service les utilisent constamment comme élément de pathos et en jouant sur les sentiments profondément humain justement (la pitié, l'attendrissement), sont, dans certains cas, utilisés voir enfantés uniquement pour des raisons administratives.

Sinon comment expliquer qu'alors que les français légaux, classiques, attendent pour faire des enfants le confort matériel, le bon moment, etc. les clandestins eux se satisferaient de l'inconfort et de la gene économique pour enfanter et même plusieurs fois ?

Il ne faut pas avoir une vision néo-colonialiste comme la plupart des défenseurs de la clandéstinité ont, en voyant les clandestins comme des naifs, normalement habité d'intentions pures (le "bon sauvage"),non, ils jouent le jeux aussi et connaissent les règles, ou en tout cas comment les contourner.

P.S:
J'ai remplacé "élement naturel" par "son pays", c'est vrai que c'est mieux et ne retranche rien du propos. Par contre pour "progéniture" je crois que la critique est produit du politiquement correct.
Bien cher Charles Magnus,

On peut dire d'un homme qu'il a proliféré, c'est correct mais rare ; on dit plus souvent qu'il a eu des enfants. Proliférer s'utilise pour les plantes, les animaux et les hommes.

On peut dire aussi qu'il a eu une progénitude, mais cela aussi se dit d'un animal.

On peut dire d'une femme qu'elle est gravide, mais je préfère enceinte, réservant gravide pour les vaches.

En revanche, le terme "enfants" et le terme "petits" distinguent l'homme de l'animal.


Je crois donc, très sincèrement, qu'un forum largement inspiré par l'oeuvre de Renaud Camus se doit d'employer, autant que faire se peut, le langage le plus clair, le plus simple, le moins équivoque possible.


Pour le reste, je ne suis pas totalement persuadé que le taux de naissances chez les clandestins excède de beaucoup le taux de naissances chez les personnes en situation régulière de même origine.


Je pense qu'on resterait sur un terrain plus sûr en se limitant aux autres problèmes que vous évoquez, à savoir la difficulté générale à appliquer la loi pour tout un ensemble de raisons, et les questions spécifiques à certains pays.
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 20:37   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
perseverare diabolicum est.
09 avril 2008, 21:12   Persistance
Bien charles Charles Magnus,


Je constate que nous ne partageons pas le même point de vue, sur une question formelle, et je ne vois guère l'intérêt de poursuivre sur ce poit.
Il faut redouter le zèle féroce de qui a des erreurs à rattraper, surtout lorsqu'il s'agit d'erreurs politiques qui ne s'étaient trouvé d'autres fondements que dans la compassion naturelle pour les faibles, ou ceux erronément perçus tels: parmi les fascistes les plus violents et dangereux du siècle dernier, on trouve d'anciens socialistes, le cas de Doriot étant exemplaire à cet égard.
Comment la nation qui a accumulé, plus que toute autre au monde, tant d'artistes, de philosophes, d'écrivains de génie si habiles à débusquer les faux semblants, les moindres ridicules des hommes, mais aussi à exalter leurs grandeurs complexes, a-t-elle pu accoucher de ce droit de l'hommisme dont la saint-sulpiniaiserie abyssale n'empêche pas, bien au contraire, le venin. Car rien de plus venimeux que les apôtres de cette nouvelle religion dont l'essentiel se résume, au bout du compte, à leur faire détester leur peuple au motif, le plus nul, le plus minable, le plus puéril qui soit,QU'IL N'EST PAS ASSEZ PAUVRE. Sur la scène médiatique, il ne faisait plus recette avec sa bagnole, sa télé, son frigo et son hachélème tout confort , que, pourtant, il n'avait pas volées. Il fallait renouveler le genre, le dépoussiérer pour que le spectacle continue. L'irruption de l'Afrique avec ses Maghrèbins frimeurs fut l'aubaine espérée. Voilà au moins des pauvres qui jouaient le jeu que l'on attendait d'eux. Quel art de se plaindre ! Quel brio pour jouer fièrement les victimes ! Ah ça vous avait une autre gueule que le prolo gaulois besogneux avec sa clope au bec et son litron de rouge, lèvres scellées sur ses misères et son labeur ! Avec eux au moins on en avait pour son argent, d'autant plus qu'ils faisaient pression à la baisse sur les salaires ! Moyennant quoi, nos dialogueux qui voient dans toute autorité même la plus légitime, dans toute règle, y compris de grammaire, dans tout toute union sans libre consentement entre un homme et une femme, le signe du pire fascisme, ont fait preuve à l'encontre de leur peuple de ce qu'aucun roi, aucun chef, aucun dictateur si despotique qu'il fût, ne se serait jamais permis, à l'exception de quelques monstres reconnus comme tels : l'obliger à faire cadeau de son pays à des peuples étrangers hostiles, à s'unir à ces derniers et pour la vie. Le malheureux essaya bien de protester un peu, on le rappela vertement à l'ordre et les récalcitrants furent menacés de prison. Or donc, foin de dialogue, de concertation et de respect, la décision serait sans appel : nos antifascistes hystériques ouvriraient les frontières pour que viennent se substituer au peuple de leur pays n'importe quelle population, si arriérée fût-elle, puisque au nom d'un relativisme culturel érigé en Absolu, il n'y avait plus de différence entre arrièration et progrès, entre barbarie et civilisation . Passées à la trappe, également, les vertus séculaires qui vous valaient depuis la nuit des temps la considération de vos semblables. Désormais ce n'est pas à celui qui fait preuve de courage, d'endurance, de créativité, de services rendus à la société, que va la considèration, mais à ceux qui se prévalent d'avoir eu leurs ancêtres colonisés ou esclavagisés, comme jadis on se prévalait de l'ancienneté de ses quartiers de noblesse. Du coup, un machin bizarre, repoussant, sans nom dans aucune langue est en train de se constituer, que même le père Ubu le plus fou n'aurait pas rêvé : une "aristocratie" négative, inversée. Ce ne sont plus, en effet, les mérites éminents, guerriers ou autres, les services rendus au monarque ou à la patrie, l'étendue du savoir qui valent titres de gloire, privilèges de toutes sortes et bientôt, sans doute, droit de cuissage sur les autochtones, mais le seul fait d'avoir eu des aîeux serviles ou soumis, c'est-à-dire, au bout du compte incapables. Qu'importe d'ailleurs que ces nouveaux "pauvres " aient eu très vite l'air moins pauvres que la population qui les a accueillis dans ses quartiers : inférieurs pour in férieurs, ils ont au moins le charme de cet exotisme barbare qui excite tant nos belles-âme , lesquelles confondent coeur et libido, quand ils croient avoir le premier sur la main. La France entière transformée en laboratoire d'ubuïsation généralisée. Alferd Jarry se serait bien passé d'une telle postérité.
Chère Cassandre, vous êtes de plus en plus pittoresque! Il y a certainement du juste dans tout ça, cependant 1) j'ai du mal à mettre au point mon télescope sur ce "prolo gaulois besogneux avec sa clope au bec et son litron de rouge, lèvres scellées sur ses misères et son labeur" équipé de "sa bagnole, sa télé, son frigo et son hachélème tout confort" ... 2) j'ai également du mal à cerner les contours de ces belles âmes dialogueuses confondant cœur et libido et EN PLUS excitées par la pression à la baisse sur les salaires, et 3) il aura fallu que je vienne ici pour apprendre que l'aristocratie était une méritocratie. Il y a quelques boulons à resserrer dans votre démonstration.
Vous me lisez mal ou vous me comprenez mal .
Oui, il y a toujours eu, au départ, à l'origine d'une aristocratie, une valeur positive reconnue, à tort ou à raison, à quelques uns dont les descendants par la suite, même s'ils avaient souvent tendance à se reposer sur les lauriers de leurs ancêtres, se prévalaient, au moins, des exploits de ceux-ci et non de leur impuissance ou de leurs échecs. Aujourd'hui il y a une sorte d'aristocratie victimaire, à l'envers, qui se prévaut, précisément, comme de quartiers de noblesse, des échecs et de l'impuissance de ses ancêtres et entend s'en servir pour ne pas avoir à faire ses preuves, reconduisant ainsi, de génération en génération, les ratages ancestraux au risque de donner l'idée qu'ils n'étaient peut-être pas entièrement le résultat d'une injustice.
Je crois que j'ai quelque excuse à vous "comprendre mal" sur ce point: Désormais ce n'est pas à celui qui fait preuve de courage, d'endurance, de créativité, de services rendus à la société, que va la considération, mais à ceux qui se prévalent d'avoir eu leurs ancêtres colonisés ou esclavagisés. Vous vouliez sans doute dire "ce n'est plus à celui qui se prévaut d'ancêtres qui ont fait preuve etc."
Le quatrième point que je trouve pas piqué des hannetons c'est votre portrait d'une France de stoïques gagne-petit, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, dans laquelle l'Arabe (non content de paralyser nos grandes villes avec les embouteillages de ses souks, comme nous l'expliquait tantôt JGL) aurait inventé l'art de la revendication permanente, de la pleurnicherie, des droits toujours bafoués, des manifs et des grèves à propos de tout et de n'importe quoi.
votre caricature de mon texte, la mauvaise foi de la lecture que vous en faites ne méritent pas de réponse.
Utilisateur anonyme
10 avril 2008, 19:11   JF, Hannibal-Lecteur
Ah bon, je me demandais aussi…
Ah, cette bonne chère merveilleuse fidèle mauvaise foi!
En fait de caricature, je croyais être plus proche de la paraphrase, et encore, un peu délavée . "Les lèvres serrées sur ses misères" quand même, c'est pas de moi!
Très sérieusement, je pense que votre vision de la Tartufferie pro-immigrée de gauche n'est pas sans mérite, mais le tableau est gâché par votre passion de chanter toujours le gaulois et d'accabler toujours l'Arabe, sans le moindre bémol (ou quart de ton pour faire plaisir à Boris Joyce). C'est de la polémique, certes, mais avec qui?
Je suis très loin d'accabler l'Arabe -ou l'Africain- autant que celui-ci accable publiquement le Gaulois qui, lui, n'a pas la possibilité de lui répondre, la pommade à l'égard du premier étant de rigueur sur tous les écrans de télévision, sur les chaînes de radio, dans les écoles et les lycées.
Pour rejoindre Cassandre, je rappelle à ceux qui ont plus de cinquante ans les dessins de Cabu (vipère lubrique, comme on disait) relatifs au "beauf". Tout était bon pour ridiculiser le Français "franchouillard".
Je suis très loin d'accabler l'Arabe -ou l'Africain- autant que celui-ci accable publiquement le Gaulois
Oui c'est ça que je voulais dire. Mais ici n'est que partiellement "public". Pourquoi ne pas se payer le luxe de la subtilité, de la nuance, de la complexité? Bref jouer à fond la caisse, sans danger aucun, la supériorité autognosique du blanc, la sublimité du "regard éloigné"? Vous n'êtes pas à la télé, que diable!
Sans rapport avec tout ça, d'un point de vue purement musical, ma phrase aurait mieux sonné si j'avais dit: votre passion toujours/de chanter le Gaulois et d'agonir l'Arabe
Utilisateur anonyme
10 avril 2008, 23:02   Re : Tintin en Afrique
Il est vrai, cher jmarc, que Tintin en Afrique était un modèle d'objectivité et que les Gaulois ont toujours fait preuve d'une grande équanimité à l'égard de l'Arabe ou de l'Africain.
10 avril 2008, 23:25   Re : Tintin en Afrique
J'ai beau me relire je en vois pas en quoi j'accable l'"Arabe". D'ailleurs je n'utilise jamais le mot. Je ne fais que reprendre exactement l'image d'éternelles victimes que certaines populations immigrées, chaque fois qu'elles ont l'occasion de donner de la voix par le truchement de leurs artistes, de leurs intellectuels, de leurs jeunes des cité, entendent présenter d'elles-mêmes plutôt que de mettre en avant leurs mérites dont je ne doute pas qu'ils sont aussi grands que peu visibles.
Utilisateur anonyme
11 avril 2008, 05:30   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
Bravo Cassandre, ne vous laissez pas démonter devant les ethno-masochistes.
Il en faut beaucoup plus pour démonter Cassandre, très heureusement.

Et non, elle n'accable pas l'Arabe et elle est encore bien plus loin de toujours chanter le Gaulois. Comme nous tous, Cassandre sait bien que les immigrés du Tiers Monde ne pourraient pas vivre en Europe dans cet état d'esprit sans la complaisance abjecte qui les invite à le cultiver. Ce qu'elle dit, c'est que cette complaisance a été imposée au peuple par des "élites" cyniques - le patronat à la recherche de main-d'oeuvre bon marché - ou niaises - l'écoeurante coalition des "scienceux du social", des médiâtres, des artistes de variétés et des milieux politiques installés. Et les deux armes qui ont permis à ces crétins pleurnichards d'imposer leur idéologie au peuple, c'est la négation obstinée et systématique de la réalité ( le niveau monte, il n'y a pas d'insécurité mais seulement un sentiment d'insécurité et non, il n'y a pas d'immigration massive) et la reductio ad hitlerum de ceux qui ont la lucidité et le courage de dénoncer leur écoeurante marmelade idéologique - reductio qui, il faut bien l'admettre, a bénéficié de la complicité active de Jean-Marie Le Pen, ce qui fait sans doute de ce dernier une catastrophe historique au moins aussi déterminante que le fut le calamiteux Chirac.
Non, non, elle n'accable pas l'Arabe, M. Meyer. Il est simplement traité de "barbare" et "d'arriéré". C'est une question de forme comme dirait jmarc. On va pas en faire toute une histoire.
Je ne traite pas l'"Arabe" en tant que tel,de barbare et d'arriéré, mais sa culture (islamique). Considérer au nom du relativisme culturel, qu'il n'y a pas de différence entre arrièration et progrès, entre barbarie et civilisation est priver l'humanité de tout espoir d'un monde meilleur et déligitime la prétention de l'occident à s'ingérer dans les affaires des autres pays pour y encourager le respect des droits de l'homme.
11 avril 2008, 12:34   Arabe et arabe
Bien cher jfbrunet,


Je saisis l'occasion pour vous rappeler qu'il existe en France des Arabes qui ne sont pas musulmans, et avec lesquels il n'y a aucun problème. Je pense en particulier aux Libanais maronites.

Auriez-vous une explication sur les raisons pour lesquelles ces personnes-là ne font pas parler d'elles ?
11 avril 2008, 12:37   Titin au Congo
Bien cher Corto,


Il est évident qu'il y a eu des abus.

Cependant, pour faire le lien avec d'autres fils récents, comment expliquez-vous que les Mahorais aient choisi de rester Français, malgré les pressions de l'ONU et de l'OUA, malgré les quolibets et les moqueries de la gauche bien pensant quand finissait de souffler le Grand Vent de la Décolonisation et que l'Aube Rouge se levait à l'est, annonciatrice de lendemains qui chantent ?

Ne serait-ce pas qu'il préfèraient la tutelle de "Tintin-aux-Comores" plutôt que celle des sultans d'Anjouan ?
Jean-Marie Le Pen, ce qui fait sans doute de ce dernier une catastrophe historique au moins aussi déterminante que le fut le calamiteux Chirac.
Ah oui, notre pauvre extrême droite éternellement victime de l'éternel Le Pen. Et quand on y songe, aussi bien, la gauche victime de Mitterand, de Jospin, de Hollande. Oui, c'est ça, je me sens mieux maintenant.
Ah bon, je croyais la Gauche victime de JF, moi…
Non, vous n'avez pas compris. Ce n'est pas l'extrême-droite qui est la victime de Le Pen, c'est la France.
Ah mais cher M. Meyer, c'est qu'en plus d'être de mauvaise foi, je suis un peu bête, vous voyez.

Si l'épine du racisme était si facile à extraire du flanc sublime de l'anti-antiracisme, et s'il suffisait d'éviter quelques blagues sur le nazisme et l'antisémitisme pour sauver l'extrême-droite et avec elle la France dont vous rêvez, quelqu'un aurait déjà trouvé le truc.

Cher Boris, la Gauche réelle, avec son inrockuptible gadoue aux pieds, si j'avais le moindre pouvoir, pour sûr qu'elle serait ma victime!
"(...) s'il suffisait d'éviter quelques blagues sur le nazisme et l'antisémitisme pour sauver l'extrême-droite et avec elle la France dont vous rêvez, quelqu'un aurait déjà trouvé le truc."

Décidément, vous ne comprenez pas, sans doute parce que vous ne le souhaitez pas. Sauver l'extrême-droite, voilà bien la dernière ambition qui me viendrait à l'esprit. Cette ambition-là, Le Pen l'a eue avec un succès extraordinaire : il a amené l'extrême-droite de la marginalité à la place de deuxième force politique du pays (pas pendant longtemps, heureusement, mais tout de même...). Et c'est bien là que réside le drame : comme il était le seul à défendre l'existence d'un peuple français, il a eu ce succès, mais comme il était bel et bien l'extrême droite, ainsi que tout le monde pouvait le constater, la diabolisation de ce thème, la reductio ad hitlerum de toute défense de l'identité, de la culture, de l'héritage français allait quasiment de soi.

Quant à la France dont je rêve, je vous interdis bien d'en juger, vous qui affichez une complicité active avec ce qu'elle est en train de finir de devenir. Je ne comprends du reste absolument pas ce qu'un ami du désastre comme vous peut bien faire dans ces parages.
Je ne comprends du reste absolument pas ce qu'un ami du désastre comme vous peut bien faire dans ces parages.

Cher M. Meyer, je me vois un peu comme le Christ aux outrages. Vous m'interdisez de juger de la France dont vous rêvez, vous traitez de désastre ce dont je suis l'ami, et je tends l'autre joue.

Notez cependant que personne non plus ne vous oblige à ferrailler avec moi (avec une énergie que je ne vous ai jamais vu déployer contre de très évidents Le Penistes sur ce site). Par ailleurs, je ne pense pas être coupable de paralyser ce lieu par ma loquacité (je vous ferai remarquer que je n’ai jamais démarré un fil ici).

Très sérieusement, je ne perçois pas ce qui distingue le programme de Villiers (en faveur de qui l'In-nocence s'est déclarée) de celui de Le Pen. Je ne vois pas non plus ce qui distingue la vision de ces deux de la vôtre, ou de celle de Cassandre : la fixation presque exclusive sur l'immigration, Daniel Cohn-Bendit et leur cortège de féministes hystériques et de folles avec des plumes au cul (la suite chez ce demi-sel de Murray) comme explication à tous les malheurs de la France, non plus que l’invocation d’un « peuple de France » (préférablement « petit ») victime de ses élites, avec les trois paires de guillemets de rigueur. Je ne vois guère pour les distinguer que les blagues sur le troisième Reich (dont il a été supputé ici-même qu’elles fussent une stratégie pour échapper au pouvoir).
Utilisateur anonyme
13 avril 2008, 10:25   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
Et si vous nous donniez votre vision de l'avenir, vos solutions pour la France et sa culture ? C'est facile d'arriver, de juger, de condamner, d'insulter et puis de partir comme un dindon.
"la suite chez ce demi-sel de Murray" (Philippe Muray j'imagine).

Voilà une phrase qui en dit long sur son auteur.
Comme un dindon... Et le coup de pied de l'âne, vous connaissez?
Philippe Muray avec un seul « r » (M. Meyer, vous me faites rougir de honte, si , si , je vous assure, c'était très bien trouvé) est en effet pour moi l'essence du demi-sel ou du demi-habile. Une grande “plume”, l’art des généralisations vertigineuses, des rapprochements audacieux et des formules chocs, pour, à la fin, accoucher de théories ou de visions retournables comme des chaussettes. Prenez l’exemple de l’ « homo festivus », très en vogue ici. Il serait assez facile de montrer que les sociétés traditionnelles étaient en fait beaucoup plus festives que la contemporaine. Les fêtes d’invention récente, de la nuit blanche parisienne à la fête de la musique en passant par les techno-parades, ont proliféré sur l'assez rapide déclin, après guerre, des innombrables carnavals et fêtes de quartiers de l'ancien temps. Les sarcasmes de Muray, qui expriment certes mieux qu’on ne saurait le faire soi-même des mouvements d’humeurs qu’on peut partager, ne sont finalement que ceux de l’élite raffinée face à la vulgarité festive du petit peuple. La disparition des fêtes (à Trifouillis-les-oies mais aussi à Versailles, lorsqu'on y songe) me paraît une piste autrement féconde d’analyse du monde moderne que le soi-disant avènement d’un « homo festivus ».
13 avril 2008, 17:45   Pour tous les Jfbrunet
Je ne crois pas à la supériorité génétique de races sur d'autres races mais je crois à la supériorité, au moins à un moment donné de l'histoire, de certaines civilisations, en l'occurrence, la nôtre, comme, d'ailleurs, jadis, selon les Amis du Désastre, la musulmane sur la chrétienne. En revanche, je ne crois pas que cette supériorité soit le choix de Dieu ou du "décret" d'une nature visionnaire ayant ses "préférences". Je crois qu'elle est le résultat de tâtonnements, de bricolages, de conditions conjoncturelles favorables, le tout coïncidant avec l'apparition de certaines fortes personnalités en phase avec la conjoncture. Alors se produit un miracle analogue à celui de l'apparition de la vie due, elle-même, à de semblables tâtonnements, bricolages et conditions conjoncturelles favorables, au cours de millions d'années, et non à une quelconque décision divine de la faire naître sur la terre. Je crois qu' il n'y a pas de différence fondamentale, de solution de continuité, entre le processus culturel et le naturel. La culture me semble le prolongement du processus qui a permis l'appartion de la vie, puis d'un être à la conscience réflexive, lequel a permis l'apparition de la culture, de la civilisation, puis, nouvelle étape, résultant d'un nouveau bricolage miraculeux, culturel celui-ci : l'avènement de la Raison ( accompagnée ou non de la foi religieuse ), en occident. Cette Raison me paraît être à la civilisation ce que l'appariton de la conscience est à la nature vivante. Et parce qu'il s'agit, dans l'un et l'autre cas, d'un miracle qui n'aura sans doute plus jamais l'occasion de se reproduire, le devoir de l'homme vis-vis de la nature comme de la Raison civilisatrice est de préserver le miracle et non de le détruire. Faut-il blâmer la nature d'avoir "sacrifié" tant d'espèces avant d'en arriver à la vie consciente ? Faut-il cesser de procréer sous prétexte que l'on sacrifie des millions de spermatozoïdes pour permettre à un seul de féconder l'ovule ? Ni la nature ni l'Histoire ne progressent à l'économie. C'est sans doute regrettable mais plus regrettable encore serait de vouloir pour cette raison en finir avec la nature et avec l'Histoire. De même faut-il en finir avec la cuture occidentale sous prétexte que, de régressions en nouveaux progrès ( parce qu'elle a été capable de se regarder dans un miroir, de se prendre comme objet d'analyse et de réparer ses erreurs y compris morales ) elle s'est accouchée au cours d'un processus long, doloureux, en accumulant les morts ( surtout les siens ) comme d'autres civilisations ( mais qui, elles, ont refusé et refusent de se remettre en question pour si peu ) au moment où, justement, elle touche peut-être au but ? Ce serait, selon moi pure folie, et folie criminelle vis-à-vis de l'humanité toute entière qui aurait plus à perdre à cette disparition qu'à y gagner.
A ce niveau de généralité je n'ai pas grand chose à redire à votre texte. Essayons le même registre:
Pour tous les Français-de-souche de la terre
Maintenons très haut la flamme des remises en question, des processus longs et douloureux, des bricolages miraculeux, du sens des nuances, des paradoxes et de la complexité du réel, qui ont fait la grandeur de la civilisation occidentale.
J'aurais bien voulu citer vos propos dans mon message, afin de les reprendre un par un, de les commenter et d'y répondre commodément, mais la touche "Citer" n'a pas l'air de marcher. L'analyse que Muray fait de la fête ne consiste pas à comparer la quantité de fêtes qu'il y avait avant 1789 et aujourd'hui. Il étudie la fête comme obligation sociale absolue, comme horizon indépassable de toute vie politique, intellectuelle et culturelle: le prototype de cette fête-là est né en 1793, d'ailleurs, dans l'idée des Terroristes de créer de toutes pièces une espèce de communion citoyenne globale, ainsi qu'en témoignent, par exemple, les Mémoires du jeune Mathieu Molé (qui avait perdu son père sur la guillotine festive cette année-là). Loin de protester contre "la vulgarité festive du petit peuple", comme vous dites, il souligne au contraire la déperdition de vraie joie populaire dont souffre le festif contemporain engagé, la disparition de la véritable fête dans des simulacres volontaristes et petit-bourgeois. Il observe la naissance de nouveaux corps de métiers liés au festif, qui ont en commun la confusion sentimentale et le discours larmoyant propres aux fascismes (mais vous en observerez la naissance dans les bergeries robespierristes de la Terreur). Vous dites enfin que tout cela "accouche de théories ou visions retournables comme des chaussettes": il me semble que Philippe Muray a toujours été très clair, quand les journalistes de l'empire du Bien le mettaient en demeure d'être constructif et de proposer quelque chose, au lieu de critiquer sans arrêt. Sa pensée n'a jamais visé à construire une n°ième utopie à ranger au magasin des armes futiles et meurtrières, mais de pratiquer l'outrage (c'est son mot) systématique à ce qui est, et à ce qui s'imagine aussi inévitable que souhaitable. Il se maintenait obstinément dans la négativité de la critique, pour rappeler à l'époque et à ses laudateurs journalistiques, qui croient avoir tout inventé, qu'elle n'est qu'une époque de brève folie comme une autre. Dans votre analyse, vous oubliez que tous ses Exorcismes spirituels, son Céline, son XIX°s à travers les âges, sont d'abord des études littéraires sur le roman, genre auquel il assigne justement cette fonction sociale et politique d'outrage à ce qui est.
Des douze candidats à l'élection présidentielle de 2007, un seul, par sa famille et par l'héritage symbolique qu'il assume en totalité, est, même s'il ne l'a dit que deux fois en public (mais pas dans les media), fidèle à la France combattante de 1940-44 : c'est Villiers, qui (les media le cachent avec ferveur : si Mme Royal avait défendu ce même héritage familial ou symbolique, ils l'auraient clamé partout), assume en totalité ou en partie l'héritage de De Lattre de Tassigny. De Lattre, c'est autre chose que Mitterrand, Hernu, Jospin (père et fils), Tasca ou la famille Royal : ne parlons pas de Buffet (avec les boulets Thorez et Duclos qu'elle traîne), ni de Besancenot et du bilan communiste.... En tout cas, cet héritage n'a rien à voir avec Vichy, ni avec l'extrême-droite, ni avec les doctrines racistes ou raciales, ni avec la fascination pour l'Allemagne, ni avec mai 68 ou Cohn-Bendit.
Citation
En tout cas, cet héritage n'a rien à voir avec Vichy, ni avec l'extrême-droite, ni avec les doctrines racistes ou raciales, ni avec la fascination pour l'Allemagne, ni avec mai 68 ou Cohn-Bendit.

A la bonne heure. Merci, cher JGL, d'avoir remis les pendules à l'heure. !
Utilisateur anonyme
14 avril 2008, 10:22   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
A tout hasard, est-ce vous, ici ?
Jeune communiste? Et moi qui croyez qu'aprés toutes les déconvenues de ces 90 dernières années c'était une espèce en voie de disparition et bien je me trompais...

Les sectionnaires sont toujours parmi nous et rodent comme des loups assoiffés de sang.
Vos pratiques, M. Obi Wan sont vraiment d'un goût charmant, et votre pifomètre complètement détraqué. Mes relations avec quoi que ce soit de communiste ont toujours été nulles (et, malheureusement, je suis nettement plus âgé que votre trouvaille googlesque) (mais j'étais plus mignon à son âge). La détestable obligation qui m'est faite par votre petite enquête de préciser, ne serait qu'en négatif, ma véritable identité, démontre assez la sagesse qu'il y a à ne pas inscrire son vrai nom sur ce site, comme vous l'avez bien compris vous-même.
M. JGL, je suis moins sensible que vous aux héritages familiaux des personnalités politiques, sur lesquels vous vous étiez déjà exprimé ici tantôt. Je continue à ne pas voir ce qui différencie les programme de Villiers et Le Pen, hic et nunc, par delà les effluves sulfureuses dont s'entoure l'un et pas l'autre.
Utilisateur anonyme
14 avril 2008, 11:15   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
Pour une fois, je suis d'accord avec JF. Pas à propos de Villiers, mais à propos de ces "recherches" webmatiques complètement idiotes. De plus, penser ne serait-ce qu'un instant que JF a plus ou moins cet âge-là (pour ne rien dire du reste) est vraiment curieux.
Ben quoi, vous m'aviez bien confondu avec la pianiste Marcelle Meyer, non ?
Utilisateur anonyme
14 avril 2008, 11:43   Re : Communiqué n° 623 : Sur la mort d'un clandestin
C'était une question, pas une affirmation ! Et notez qu'en matière de délicatesse, c'est vous qui jetez l'accusation infâme de faire partie de l'extrême-droite à la volée, qui traitez de "demi-sel" Muray que vous n'avez pas lu, manifestement, pour vous tromper à ce point sur sa notion de "festivité". Il y avait à cela une autre explication, celle d'une lecture à travers la grille d'interprétation d'un idéologue du genre communiste, par exemple. Et bien ce n'est pas communiste, en tout cas. Dont acte !
D'accord c'était vraiment de mauvais goût mais merci quand même, Obi Wan, de nous avoir fait sourire car bien sûr personne n'avait cru une demi-seconde seulement que ce jeune communiste puisse être JF Brunet.
MM Obi Wan et Rogemi, en picadors de cour de récré, lançant tout et n'importe quoi, juste pour fatiguer la bête...(ça marche, remarquez).
Je répondrai plus tard à Henri à propos de la techno-parade engagée et petite-bourgeoise héritière des fêtes révolutionnaires par-dessus la tête des bons vieux carnavals d'antan.
"Je répondrai plus tard à Henri à propos de la techno-parade engagée et petite-bourgeoise héritière des fêtes révolutionnaires par-dessus la tête des bons vieux carnavals d'antan."

Ne vous donnez pas cette peine. Votre art du résumé saisissant et de la reformulation honnête de la pensée d'autrui me persuade que vous n'êtes pas un interlocuteur de bonne foi. Lisez plutôt Philippe Muray lui-même.
Cher Henri, mon résumé se voulait plaisant: en tant qu'amateur des "outrages" de Muray, vous devriez apprécier, sinon le résultat, du moins l'esprit. Je veux bien ne pas "caricaturer", mais il ne faudrait pas non plus que les formulations soient toujours si inextricablement liées à d'ineffables contextualisations ou effets de style qu'elles ne survivent jamais à la moindre tentative de résumé, voire de paraphrase! N'avez-vous pas écrit que le festif contemporain (je citais la techno-parade, Halloween, ou la Fête de la musique) était "engagé"? N'avez-vous pas écrit que le prototype de ces fêtes est né en 1793�? (quand je faisais remonter le déclin des fêtes populaires, que ces inventions venaient combler comme elles le pouvaient, à la deuxième guerre mondiale). Je suis de très bonne foi en assez grand désaccord avec le diagnostic de Muray. Quant au lien occasionnel entre la fête et la politique il me semble dater de bien avant 1789, puisque vous tenez tant à cette date.
Je suis à vrai dire surpris que vous, amateur des complexités infinies de l'Histoire, appréciez tant l'échafaudage idéologique Murayen, si soucieux de « faire sens », et de quelle cohérente façon, « à travers les âges » .
Vous ayant lu en diagonale - en toute bonne foi, une franche aversion pour votre prose m'empêche de faire mieux - je vous ai vu mentionner à trois reprises en trois messages "le déclin des fêtes populaires après la deuxième guerre mondiale" comme pilier de votre argumentaire sur la réhabilitation "languienne" de la fête en France ces dernières décennies. Or chacun sait, et ce n'est pas même la peine de le relever, que de Trifouillis-les-oies à Montrouge l'on n'a jamais plus dansé et chanté en France qu'après cette guerre, et ce presque jusqu'au milieu des années 70. La techno-parade et le reste que vous évoquez au passage sont apparues bien après, après même la fin des années Palace et Bains Douche. La fête fabriquée, à laquelle vous inventez des justifications anachroniques, et son Festivus Festivus sont apparus (coïcidence certes mais jalon remarquable) après la mort de Roland Barthes, pas celle du Général Leclerc à Colomb-Béchard.
l'on n'a jamais plus dansé et chanté en France qu'après cette guerre
Cette affirmation me semble très probablement fausse. Des études documentent une société paysanne extrêmement festive au XVIIIème et XIXème siècle qui n'était que l'ombre d'elle-même après la "Fin des Terroirs". Pour ce qui est d'après la guerre, en tous cas, je suis assez vieux pour avoir vu de mes propres yeux mourir un certain nombre de fêtes de villages ou de quartiers avec danses, ou processions de chars, très précisément au cours des années 60. D'autre part, le remplacement d'un phénomène par l'autre n'a aucune raison de coïncider à l'année, voire à la décennie près. Enfin, Lang n'est pas derrière toutes les fêtes récentes (comme l'importation de Halloween) et la "fête organisée" par le pouvoir ne date pas de Lang. Une jolie exposition sur Marie-Antoinette, actuellement au Grand-Palais, montre les gigantesques feux d'artifices, pharaonesques spectacles et "architectures éphémères" conçus pour les naissances royales, aussi bien à Versailles qu'en Place de Grève. Dans un autre registre, les expositions universelles ou envols de dirigeables depuis le jardin des Tuileries à la transition des XIX et XXèmes siècles font pâlir toutes les Langueries.
14 avril 2008, 17:04   Danse
Bien cher jfbrunet,

A propos des danses, je crois pouvoir affirmer que les années suivant la Libération furent marquées par un grand appétit pour ce genre de chose (sans doute parce que cela posait problème du temps de l'occupation).

Que la coutume ait périclité circa 1960, c'est un autre problème.
Citation
Que la coutume ait périclité circa 1960, c'est un autre problème.
Cher Jmarc,

Je crois que de fixer le changement de paragdime vers 1960 est prématuré.

En effet tout au long des années soixante il y eut encore dans chaque village de France et de Navarre le bal obligatoire du samedi soir.

C'était l'époque de l'accordéon musette (Yvette Horner et co) et dans de nombreuses régions ce type de festivités se maintint jusqu'aux années soixante-dix avant que le yéyé/le rock ne mettent définitivement fin à cette coutume.
14 avril 2008, 17:29   Bal populaire
Bien cher Rogémi,


Vous avez raison sur ce point, qui est celui de la danse comme distraction populaire.

Je voulais en fait parler de la danse comme divertissement général, toutes classes sociales confondues.

Je crains fort que la mode n'en soit passée vers la fin des années 1950 / tout début des années 1960, quand les modes de vie de la classe supérieure évoluent brusquement (généralisation de la voiture, apparition de la télévision, loisir à l'époque élitiste dans les classes aisées), et surtout parce qu'on passe d'une période d'euphorie (sortie de la guerre et années immédiatement suivantes, sans privations) à une époque plus sombre (guerre d'Algérie qui, contrairement à celle d'Indochine eut une forte incidence sur la population à partir de 1956).
Citation
Je voulais en fait parler de la danse comme divertissement général, toutes classes sociales confondues.

Mais, très cher Jmarc, rappellez vous des boums et des surprise-parties qui étaient organisées partout dans les années soixante et soixante-dix.

D'ailleurs si le film LA BOUM a été tourné en 1980 est-ce qu'il s'agissait déjà de nostalgie ou est-ce qu'à l'époque c'était encore au goût du jour?.

On ne peut donc pas dire que la danse et la fête n'étaient pas au rendez-vous dans les années soixante-dix. Ayant quitté la France en 1974 et ce genre de distraction n'étant plus de mon âge j'ai, par la suite, décroché complétement.
14 avril 2008, 20:04   Nous sommes d'accord
Bien cher Rogémi,


Nous sommes d'accord.

Dans mon esprit, tout le monde dansait en 1948, mais ce n'était plus le cas en 1975. De nos jours, les jeunes dansent (paraît-il, si on peut appeler cela danse), mais les gens plus mûrs beaucoup plus rarement.
14 avril 2008, 20:15   Re : Nous sommes d'accord
Cher jmarc
Il me semble que le débat s'est un peu égaillé, mais pourquoi pas. Dans mon analyse je ne comptais pas comme "fête" les boums (privées) et les sorties "en boîte" (payantes). La fête dont je dis qu'elle a décliné au début de la deuxième moitié du XXème siècle (non pas par rapport à la Guerre, période très particulière, mais par rapport aux siècles qui ont précédé) se déroule dans un espace public, et gratis pro deo.
15 avril 2008, 09:48   Fête et politique
La fête, cher M. Brunet, est évidemment liée au politique depuis qu'il se donne en spectacle (peut-être dès son origine, qui sait?) : il suffit de visiter le Colisée ou le cirque d'El-Djem pour comprendre que la cité antique impériale est une mise en scène festive. Philippe Muray ne dénonce pas la politisation de la fête, ni même la perte du "véritable" sens festif à l'ancienne au profit d'un festif "engagé". Du moins n'ai-je rien lu de tel dans ses livres, mais je ne les ai pas tous lus.

Je crois que la question porte sur le sens à donner au terme engagement : quand une cité antique dédie des jeux, des monuments à l'empereur, quand une ville des Flandres se saigne aux quatre veines pour préparer la Joyeuse Entrée de son Duc de Bourgogne, elles ne pratiquent pas le même type d'engagement qu'un Etat central érigeant des statues et montant des spectacles où la présence et l'enthousiasme sont obligatoires. Il faut distinguer la fête imposée d'en haut et celle qui émane du bas : Paul Veyne, critiquant sévèrement le sociologisme étroit qui voit de la propagande partout et en tous temps, le dit dans son Empire gréco-romain, p. 410. La cité antique qui organise des jeux ou érige des statues à l'empereur fait du cérémonial, écrit-il, pas de la propagande, qui est, selon lui, "l'entreprise de conquête d'une opinion encore incertaine : ' la propagande se rapporte à une opinion, non à un consensus ; elle concerne seulement les questions controversées et non celles sur lesquelles toute dissension est exclue ' (Laswell et Kaplan, Power and society) ... Elle cherche à conquérir des consommateurs, des électeurs, des partisans. " (L'empire gréco-romain, p. 410).

L'entreprise récente de festivisation du politique ressemblerait plus, selon ces termes, aux fêtes des états totalitaires qu'à celles de l'Europe d'Ancien Régime ou de l'empire romain, car la fête totalitaire procède d'une volonté de modifier la société par l'action de l'état (venue d'en haut), ce que ces anciennes structures politiques n'avaient pas l'intention de faire: voyez les analyses de François Furet sur la naissance du volontarisme politique sur la société dans Le passé d'une illusion. François Furet voit apparaître cette ambition volontariste dans la France de la Terreur, c'est pourquoi je citais Matthieu Molé et ses souvenirs de jeunesse de 1793. Ces fêtes de la Terreur (Muray intitule un de ses essais " Les Olympiades de la Terreur ") n'empêchent nullement d'autres fêtes, populaires et spontanées, de se tenir, et la question de savoir si un type de fête remplace l'autre ne se pose pas. Ils peuvent coexister dans le même espace social et historique (vous en trouverez de beaux témoignages dans les romans de Flaubert, où les deux sont également dépeints sous des couleurs grotesques, ribotes paysannes, comices agricoles, plantations d'arbres de la Liberté, etc). Ce que Philippe Muray décrit dans ses oeuvres est le phénomène d'embrigadement festif, le caractère obligatoire de l'assistance à la fête (sous peine de sanctions, voyez l'interrogatoire de l'abbé Morellet en 1794, où sa "section de quartier" lui demande s'il a bien assisté aux grandes fêtes républicaines des deux années précédentes), et le type de mentalité qui, d'en haut, est infusé dans la société par les médias.

On pourrait objecter que le type traditionnel de la fête politique, le cérémonial, selon le mot de Paul Veyne, ne devait pas être moins obligatoire que la fête révolutionnaire terroriste. L'historien prétend, dans son analyse des rapports entre populations grecques et populations latines dans l'Empire, qu'un tel ensemble politique n'aurait pu survivre sans un fervent consensus et une réelle volonté commune de vivre ensemble, manifestés dans les monuments, les inscriptions, les dédicaces, et mille témoignages épigraphiques et littéraires. Il semble bien que l'état totalitaire ait la nostalgie de cette spontanéité, de cet unanimisme perdus. A la fin du cycle historique impérial, vous avez un témoignage magnifique de l'inverse de la fête volontariste "à la Jack Lang" : ce fameux passage des Confessions de Saint Augustin (VI, 8, 13) où Alypius, ami de l'auteur, entraîné malgré lui au cirque, est empoigné et converti immédiatement aux Jeux par l'extase de communier avec la foule dans le sang des gladiateurs.

Je vivais à Paris quand les premiers symptômes de festivisation sont apparus, sous l'action du pouvoir socialiste. Je trouvais à l'époque que ses intentions étaient bonnes ; ce n'était pas une mauvaise idée de créer de toutes pièces "du lien social", comme on dit dans les médiathèques caillassées de banlieue et au festival d'Avignon. La vie était morne et personne ne se parlait, alors, pourquoi pas des fêtes officielles, des Nuits Blanches, des Parades, des plages imaginaires? Hélas, la bêtise crasse de tout cela s'imposa vite à moi, mais j'avais pour ces choses le même éloignement a priori que pendant mon adolescence, quand j'évitais les fêtes de village.

La lecture des textes de Philippe Muray est infiniment utile, mais je ne crois pas lire cet auteur comme un guide pour m'orienter dans notre temps et y voir plus clair : je vous le répète, il n'a jamais eu cette ambition lui-même, exécrant les maîtres à penser. L'outrage qu'il pratique est un genre littéraire aussi éloigné de la provocation festivalière que Baudelaire l'est de Paul Géraldy. Il n'est pas sûr que tous y réussissent aussi bien que lui, car tout le monde n'a pas la plume de Juvénal, et je n'estime pas l'outrage pour lui-même, mais pour l'esprit qu'on y met. Je vous remercie en tous cas de votre patiente réponse à ma réaction agacée, car vous m'avez aidé à me demander comment j'ai lu Philippe Muray: sous la forme d'essais et de satires, il a écrit le roman qui manquait à notre temps. Je mélange un peu les distinctions génériques, mais pour mieux définir une manière possible de l'entendre : non comme le savant et rigoureux analyste de ce qui nous arrive, mais comme un témoignage de l'attitude à adopter devant ce qui nous arrive, la distance, l'ironie, la non-participation, l'abstention.

Un dernier mot: Muray a des pages profondément philosophiques sur la disparition du principe de réalité, qui me dépassent et qui pourtant sont au fondement de son étude de l'époque. C'est faute de les comprendre, peut-être, que je ne sais pas le lire autrement que je fais. Son "échafauge idéologique", comme vous dites, me plaît par ses effets de vérité, qui parfois, d'ailleurs, sont des vérités. J'apprécie ses intuitions et ses observations, mais j'aime aussi, esthétiquement, l'échafaudage, faute d'en voir en profondeur les tenants et les aboutissants, à la façon de l'amateur athée de théologie imaginé par Borgès dans un de ses contes.
15 avril 2008, 11:40   Re : Fête et politique
Merci, cher Henri, pour cette belle analyse et aussi pour la leçon qu'elle représente : comment dépasser son agacement pour en tirer quelque chose d'utile à soi, aux lecteurs et peut-être même à l'objet de l'agacement, qui doit lui aussi être remercié d'avoir su susciter cela.
Cher Henri, je joins mes remerciements à ceux de Marcel Meyer qui, au passage et à propos de votre analyse nous propose une assez belle définition de l'in-nocence. Je m'empresse d'archiver votre texte.
Utilisateur anonyme
15 avril 2008, 21:59   Re : Une belle définition de l'in-nocence
Vous avez raison, chère Aline, mais il était moins une, car les in-nocents, ou prétendus tels, commençaient à s'échauffer sérieusement plus haut sur le fil.

Mais souffrez, à ce propos, que je me prévale de ma petite année de fréquentation de ce site pour vous dire que vous me semblez incarner fort bien les valeurs de l'in-nocence, vous qui gardez votre calme, votre sens de la courtoisie et de l'humour, face à certains qui en sont parfois fort dépourvus.

Oserai-je encore ajouter que vous avez aussi une qualité devenue fort rare et que j'apprécie tant : un regard bienveillant sur les êtres et les choses ?
15 avril 2008, 22:43   Re : Fête et politique
Cher Henri, l’objet de l’agacement se joint aux remerciements. J’use souvent de la veine ironique voire sardonique voire assassine qui prévaut largement en ce lieu, mais retournée contre lui au lieu d’être dirigée vers l’extérieur comme à l’accoutumée, une façon improbable de se faire entendre, j’en conviens. J’aurais beaucoup à dire sur votre dernière intervention, mais je manque de crédibilité ici, c’est trop d’effort pour trop peu. Juste une remarque de détail : Vous me dites « Philippe Muray ne dénonce pas la politisation de la fête, ni même la perte du "véritable" sens festif à l'ancienne au profit d'un festif "engagé" ». Mais, un peu plus tôt :« il souligne au contraire la déperdition de vraie joie populaire dont souffre le festif contemporain engagé, la disparition de la véritable fête dans des simulacres volontaristes et petit-bourgeois »
Je suis un peu perdu. Mais il est tard dans la journée et sur ce fil.
Le rapprochement des deux citations montre une contradiction, en effet. Je devais penser dans la première à un texte de Muray (mais lequel?) où il distingue la fête du festif; j'ai dû vouloir trop montrer ensuite, dans la seconde, qu'on ne doit pas ranger Muray parmi les passéistes qui voudraient retrouver les fêtes à l'ancienne : rien n'est plus éloigné du passéisme et de l'esprit de restauration que sa pensée. Je me joins enfin au concert de remerciements, mais en vous les adressant, car la véritable leçon d'in-nocence venait de vous, qui n'avez pas répondu par l'injure à mon agacement.
cher Henri,
voici ce que je dirais à propos "des pages profondément philosophiques" de Muray, dont vous reconnaissez qu'elles vous "dépassent".

Muray a lu attentivement Hegel, ou bien il a lu les interprétations que Kojève fait de la pensée d'Hegel, ce qui ne laisse pas d'étonner ceux que séduit l'allégresse jubilatoire et ironique, parfois bouffonne, de son style. Autrement dit, Muray est un philosophe de l'histoire (ou de l'Histoire), caché ou honteux, en tout cas "pur et dur" (comment concilie-t-il cela avec son christianisme massif, presque dans la ligne du Syllabus ? Question difficile !), à une époque où plus personne (quasiment plus personne) ne croit à la philosophie de l'Histoire - ce qui fait aussi le charme de sa pensée, qui semble un vestige détaché ou "chu" (comme dirait Mallarmé) de quelque continent englouti. De fait, il semble qu'il ne partage pas les analyses qu'Aron a développées dans sa (seconde) thèse (? à vérifier) sur La philosophie critique de l'histoire (Dilthey, Rickert, Simmel), publiée chez Vrin avant la guerre, semble-t-il : j'ai la seconde édition, celle de 1950, laquelle philosophie critique se construit à la fin du XIXe siècle sur les ruines avérées de l'hégélianisme.
Muray est persuadé que l'homme est sur terre (homo erectus, faber, sapiens, sapiens sapiens) pour faire l'Histoire et il fait l'Histoire par son travail : il "maîtrise" la nature; de ce que la nature lui offre, il fabrique des outils; il remue la terre; il extrait des minerais, avec lesquels il usine des machines, etc. Ce travail est un travail de destruction : il consiste à bouleverser, à chambouler, à transformer, à détruire, etc. Il faut détruire des arbres pur faire des livres. C'est la négativité en oeuvre et la négativité est source de progrès, d'avancées, de mieux être, de meilleure alimentation, etc. Je ne suis pas spécialiste d'Hegel, mais il semble que la pensée de Muray soit, de ce point de vue et si tant est que je ne la trahisse pas, fidèle à Hegel.
D'où les "thèmes" chers à Muray, qu'il tire comme les fils de l'écheveau hégélien (ou de la matrice hégélienne de sa pensée) : la critique de homo festivus (le branleur béat qui rejette le travail), du présent perpétuel, des 35 heures, de l'Empire du Bien (qui est un refus de la négativité, donc du Mal, banni, pourchassé, annihilé), de l'écologisme, de l'indifférenciation généralisée, de la fin de l'Histoire, de la fin du travail, de la volonté suicidaire de l'homme moderne d'échapper à sa condition : il n'en a pas d'autre que de faire l'Histoire.
Utilisateur anonyme
16 avril 2008, 12:28   Re : Si j'osais ajouter au mot de l'interprète
Je suis très heureux de lire le dernier message de JGL. En effet, pour ceux qui, comme moi, n'ont qu'une culture historique et philosophique très maigre et parcellaire, et qui lisent Muray avec non seulement jubilation, mais aussi et surtout un profond sentiment de gratitude, il est important que quelqu'un comme JGL confirme les intuitions qu'on peut avoir (que j'ai) en lisant Muray, qu'il ne s'agit pas seulement d'un brillant styliste qui abonde dans le sens qu'on souhaite, mais d'un philosophe d'envergure.
Je vous remercie, cher JGL, de ce point philosophique qui éclaire toute discussion sur Philippe Muray. En effet, il place la négation au principe de l'action, et toutes ses attaques ont pour but de défendre une certaine idée de l'humanité que vous formulez très clairement, en montrant la cohérence interne d'une pensée construite. Que cette conception néo-hegelienne (vous rappelez à juste titre qu'il cite fréquemment Kojève, mais sans jamais se donner la peine de donner les sources de ses citations) se concilie mal avec la dogmatique catholique, c'est ce que vous nous expliquerez, j'espère. Elle n'est pas si éloignée d'une certaine idée biblique de l'homme (mais ce n'est peut-être pas une idée catholique romaine), placé sur terre le'ovdah ouleshomrah, pour qu'il la travaille et la conserve, afin d'en faire un monde habitable pour lui-même et pour Dieu. Ce dernier commandement lui est donné avant même le Péché originel, dont on sait l'importance stratégique dans les analyses que fait Muray du roman, du comique, et dans les outrages dont il abreuve joyeusement notre univers plein de bébés et de grands enfants. Pouvez-vous nous dire aussi pourquoi la philosophie de l'histoire n'est plus à l'ordre du jour dans la pensée contemporaine?
"D'où les "thèmes" chers à Muray, qu'il tire comme les fils de l'écheveau hégélien (ou de la matrice hégélienne de sa pensée) : la critique de homo festivus (le branleur béat qui rejette le travail), du présent perpétuel, des 35 heures, de l'Empire du Bien (qui est un refus de la négativité, donc du Mal, banni, pourchassé, annihilé), de l'écologisme, de l'indifférenciation généralisée, de la fin de l'Histoire, de la fin du travail, de la volonté suicidaire de l'homme moderne d'échapper à sa condition : il n'en a pas d'autre que de faire l'Histoire."



A vous lire, Cher JGL, on croirait que tout ce qui est mouvement, action et destruction dans le monde serait l'Histoire, aux yeux de Muray inspiré par Hegel, et qu'à ce titre, l'Esprit à cheval, suivi de ses valeureux fantassins, se retrouverait, deux siècles plus tard, dans un avion supersonique, accompagné de ses commerciaux cocainés, tous proches du burn-out, ou encore, sous les traits d'un exploiteur infâme de la forêt amazonienne entouré de ses pygmées alcooliques. Détruire le règne du travail comme idéologie, n'est-ce pas là une façon de faire l'Histoire? Le consensus autour du travail ne serait-il pas précisément la négation de l'Histoire, qui est une longue et pénible avancée vers la liberté - et la paresse des temps édeniques (comme le dit Malevitch dans son petit opuscule : La paresse comme vérité effective de l'homme)?
Utilisateur anonyme
17 avril 2008, 22:11   Re : MySpace
A propos de Philippe Muray, je signale ceci, qui m'a tout de même un peu surpris...
Utilisateur anonyme
17 avril 2008, 22:53   remi
bravo ! tres original et la voix vraiment se prete parfaitement, beaucoup de finesse dans les textes, bonne continuation !!!
17 avril 2008, 22:59   Re : MySpace
C'est "l'outrage". Je vous conseille aussi le poème sur Delanoë:

Delanoë damné et sa gueule de tramway
Ses trottoirs à poussettes et ses complots pluriels
Son bétail culturel destiné à rester
Sa fabrique de plage et ses Verts criminels

Sans moi ni moi ni moi
Ni moi ni moi ni moi

L'infime Delanoë sans honte et sans remords
Ses projets infamants son sourire de pendu
Etc...


Maintenant, vous me direz, c'était le fin de sa carrière, et les plus grands génies ont le droit de devenir gâteux.
Utilisateur anonyme
17 avril 2008, 23:25   Gâteau
Ah, on sent qu'il est content, le JF, d'avoir ramassé un bout de mégot qu'il pense compromettant, hein…
18 avril 2008, 09:10   Re : Gâteau
Cher Boris
Vous devriez au contraire admirer rétrospectivement la retenue dont j'ai fait preuve jusque-là en m'abstenant de citer "Minimum Respect" dont l'indigence formelle (qui me fait parler de gâtisme) n'est pas, il faut le reconnaître, très typique de Muray. Pour le reste, c'est cohérent avec certains thèmes de l'auteur: anti-hygiénisme, anti-écologisme et dans la foulée haine des Verts "criminels", de leur tramway et quartiers piétonniers, et plus généralement de tout ce que suffisamment de gens trouvent "bien" pour que ça soit estampillé "Empire du Bien" et vomi par notre dandy Hegelien. On imagine sans peine les soties dévastatrices qu'il aurait pondues sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics et le Vélib.
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