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En attendant les vacances de printemps...

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 09:42   En attendant les vacances de printemps...
... on ne s'ennuie pas dans certains lycées :

08.04.2008
Invasion (suite)


Comme presque tous les jours de la semaine, les élèves du lycée X ou Y (je sais même plus) essaient d'entrer dans le nôtre.

Comme tous les jours, on appelle la police.

Comme presque tous les jours, je suis en première ligne...

A 11h15, (à l'instant, quoi) je viens de me faire démolir le nez par un jeune lycéen du camp d'en face, à 1m50 d'un policier qui n'a pas réagi, mais bon... ça va...

Je saigne même pas... c'est moi qui suis douillet, sans doute.

Heureusement que notre infirmière est gentille et qu'elle m'a donné de la glace et un bisou magique !


(Extrait du blog Educator, tenu par un "prof du 93")
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 10:02   Re : En attendant les vacances de printemps...
Aucune réaction de la part des syndicats d'enseignants qui appelent les lycéens à amplifier leur mouvement...
La mort du sentiment national, du patriotisme, du lignage, de la transmission, a laissé le champ libre à la guerre civile tiède permanente. On est solidaire du clandestin qui risque la rafle et la déportation, du collègue syndiqué (même, à la rigueur, s'il est français), du SDF, du jeune (allumé de banlieue), etc. et on lutte, on se rebelle, on se met en grève, on manifeste, on pétitionne, on fait le coup de poing, systématiquement, quelles que soient les circonstances, les positions et les données du problème, contre l'ennemi : Sarko, la droite, le gouvernement, le patronat et, bien sûr, les franchouillards gaulois.

La déliquescence de la culture, de la civilisation nationales, la grande déculturation est aussi liée à cela.
Utilisateur anonyme
09 avril 2008, 13:12   Re : En attendant les vacances de printemps...
En tout cas, au jeu du plus grand bordel, ce n'est pas sûr que c'est la France qui gagnerait. Feuilleter pour en juger les pages du journal Le Pan
09 avril 2008, 22:33   Espérons qu'il pleuve
Je vous envoie, cher Marcel Meyer, mes salutations découragées. On ne me frappe pas, du moins pas encore, mais mes collègues syndiqués enseignent aux élèves comment manifester, faire grève et bloquer un lycée. Le tout baigne dans la meilleure des consciences de bien faire, et la SNCF distribue même des billets gratuits à ceux qui vont brandir des banderoles en procession à la ville voisine. Tout va bien, et seuls assisteront aux cours ceux que la pluie et le mauvais temps auront découragé d'aller dans les rues. L'enseignement de l'ignorance progresse admirablement, avec l'accord des enseignés eux-mêmes. Voilà bien un consensus, ou je ne m'y connais pas.
Bien chers amis,


Attendons que le temps se remette au beau.

Les charmants adolescents vont, de plus en plus, hanter nos rues, agacés par la montée de sève.

Leurs parents bobos vont les y encourager, n'en doutez pas, car cette belle jeunesse s'oppose ainsi au démon fasciste, incarné par qui vous savez.

La bienveillante police se fera insulter copieusement et, si elle a le malheur de se saisir de quelqu'un, on hurlera au scandale.

Puis, par une belle journée de printemps, les Hordes que vous savez viendront faire sur ces petits jeunes bien propres leurs démonstrations de balayettes, remplaçant les cours de Techtonik par la valse des téléphones portables, les forces de l'ordre étant devenues brusquement invisibles.

On aura droit au concert de lamentations habituel, et tout rentrera dans l'ordre.



A propos de maintien de l'ordre, un de mes vieux amis, qui fut aussi, sans jeu de mot, un proche collaborateur de Maurice Papon, a complété, il y a quelque jours, mon vocabulaire. Il travailla, en 1953, à la création des Brigades contre les Agressions et Violences, dites BAV, qui succédèrent aux déjà fameuses "brigades nord-africaines" et éclipsèrent leurs devancières par la gloire de leurs faits d'armes, immortalisés sous le nom de "bavures";
On vous imagine solidement accroché à la barre, bien cher Henri, tenant bon dans la tempête ; et l'on est partagé entre le désir de voir les rares et précieux ennemis du désastre rester en place et maintenir coûte que coûte à tout le moins le témoignage de la culture, et celui de leur crier "Assez ! Réfugiez-vous dans les catacombes".
Citation
Je vous envoie, cher Marcel Meyer, mes salutations découragées. On ne me frappe pas, du moins pas encore, mais mes collègues syndiqués enseignent aux élèves comment manifester, faire grève et bloquer un lycée. Le tout baigne dans la meilleure des consciences de bien faire

On ne peut que vous remercier, cher Henri et cher Marcel, même si ces descriptions apocalyptiques nous font d'autant plus mal qu'elles sont vraies.

Dans la même veine et pour illustrer ce phénoméne de la révolte des enfants qui est loin d'être récent je vous propose de lire ce qu'écrivait Raymond Ruyer en 1977 dans son livre «les cent prochains siècles« à la page 155.

"Les enfants rendus « impossibles »

Les prêcheurs "natalistes", surtout les politiciens prêcheurs, perdent leur temps. On ne peut dire, en théorie, que les enfants, « en civilisation », sont difficiles à élever. Bien au contraire, avec les commodités des congés de maternité, des écoles maternelles, des garderies, des colonies, etc. Mais l'enfant y est à la fois source de soucis plus interminables, et il est moins « récompensant », moins <gratifiant>. Les commodités modemes, les innombrables auxiliaires et rendeurs de services aux parents sont souvent, comme les services tertiaires pour les entreprises, une source de complications coûteuses en argent et en soucis : médecin, hygiéniste, dentiste, orthophoniste, ophtalmologiste, oto-rhinologiste, vaccinateur, radiologue, testeur, psychologue, pédagogue à systèmes, professeur de musique, de danse, de judo, d'expression corporelle, de relations affectives, etc. Les enfants se casent mal dans les logements modemes. Ils gênent les distractions. IIs asservissent malgré les aides extérieures. Ils ne sont plus, pour le père, des sujets sur lesquels exercer une autorité royale. IIs ne lui donnent plus le plaisir de commander et de régenter.

Dressés par l'école «libérée» et animés par les «idées modernes» enfants contestent l'autorité parentale sans cesser d'être exigeants. Or, tout devoir, et même tout instinct, demande un élément de « récompense ». Le devoir parental a beau reposer sur un instinct fort, il demande aussi une récompense : amour, reconnaissance, crainte, révérence, identification, promesse de collaboration. On ne peut certes plus dire que ses enfants sont, pour le père civilisé, des « flèches dans son carquois ».

L’enfant, modèle à suivre par les adultes

Certains pédagogues modernistes veulent faire de l’enfant une sorte de force révolutionnaire, un modèle pour une civilisation futuriste – modèle analogue aux modèles ethnographiques proposés en exemple à l’occident. Modèle, l’enfant, avec son anarchie rayonnante, son désir sans contrôle, sa libido primitivie et jouisseuse – qui ne doit surtout pas être réprimée, censurée ou castrée, par une éducation et une discipline contraignantes, dans la famille ou dans une-école-complice-de-la-police. L’ «enfant modèle», autrefois, c’était l’enfant «sage comme une image». Aujourd’hui, il y une démagogie qui s’appuie sur les enfants et les encourage à parler haut, à se poser en novateurs. Le pouvoir aux enfants est une plaisanterie qui tend à devenir une revendication sérieuse.

Si bouffonne que soit l’idée d’une lutte des classes entre enfants et adultes, elle n’est pas sans prendre une certaine consistance, en civilisation, parce que toute civilisation est égalitariste et prend position contre toute domination absolue (des propriétaires, des patrons, des gouvernants, des dieux, des parents). Semblables aux rois, qui ont perdu le pouvoir absolu et ne sont plus propriétaires de leurs sujets, les parents, n’étant plus propriétaires de leurs enfants, n’ont plus intérêt à accroitre une propriété qui est devenue une charge comme toutes les autres formes de propriété. Ils sont encore pareils aux artisans qui renoncent à prendre de jeunes apprentis, trop exigeants, trop protégés par les lois, plus exigeants que travailleurs. Les pédagogues progressistes ne semblent pas s’apercevoit qu’ils rendent les enfants « impossibles »dans tous les sens du mot.

La grève des parents et l’hésitation à l’embauche

En les excitant à la lutte contre les adultes, les pédagogues tendent une perche aux adultes : « Laissons ces jeunes excités dans monde des non-nés – en chomage radical. Le chômage des jeune apprentis ouvriers est provoqué par l’hésitation des embaucheurs à introduire des contestataires dans leur entreprise."
Utilisateur anonyme
11 avril 2008, 17:50   Re : En attendant les vacances de printemps...
Cette semaine, à France-Culture, Aldo Naouri dans la série d'émissions "À voix nue", à huit heures du soir.
Débat intéressant. A lire ...


Faut-il réhabiliter le patriarche ?
Au nom du père

Ils sont méditerranéens. Ils sont un peu machos. Ils s'inquiètent de l'ultraféminisation de la société. Rencontre entre François Caviglioli, auteur du « Grand Absent »*, et le pédiatre Aldo Naouri

Le Nouvel Observateur. - A l'opposé du chromo habituel, ce livre de François Caviglioli fait du père méditerranéen un homme fragile, un souverain en trompe-l'oeil, la réalité du pouvoir appartenant aux femmes... Vous partagez cette vision?

Aldo Naouri. - C'est même un constat que j'étendrais à toutes les sociétés. Cela dit, l'inverse n'est pas franchement souhaitable : quand le père est autoritaire, intervenant, hyperprésent, cela donne chez les enfants de belles psychoses paranoïaques. Souvenez-vous du cas du président Shreiber, analysé par Freud, ou du film « Shine ». Cette fragilité du père peut se vérifier partout, même si elle est très lisible dans le bassin méditerranéen. Le père a toujours eu besoin du soutien sociétal pour fonder son autorité symbolique. Quand il n'a plus ce soutien, il disparaît. C'est ce qui se passe dans les sociétés occidentales aujourd'hui.

François Caviglioli. - Sans doute parce que le modèle de l'homme méditerranéen s'est étendu à la planète entière, par le jeu des conquêtes et des migrations. Il a essaimé jusqu'en Russie via Byzance, on le retrouve aujourd'hui à New York. A travers le mythe d'OEdipe, Freud a notamment contribué à rendre la Méditerranée universelle. Il l'a exportée mieux que les légions romaines. Il en fut le meilleur dir com.

N. O. - Peut-on dire cependant que «l'ordre patriarcal» est un mythe, qu'il a toujours été de pure façade?

F. Caviglioli. - Le père du Mezzogiorno est un roi fainéant, revêtu des insignes du pouvoir, mais qui en a abandonné l'exercice à la mère. C'est elle qui règne sur la maison, lieu des activités biologiques essentielles : sommeil et reproduction. Dans l'emprise méditerranéenne, la place du père, c'est la place du mort. Le redouté paterfamilias romain vit en fait sous la menace constante de son fils. Celui-ci est un ennemi qu'il faut forcer à se démasquer. Il est le prédateur potentiel de son père, et cela vaut autant pour un roi d'Israël que pour un docker marseillais. Le propre du père, c'est d'être dès l'origine menacé, inquiet de ce qui se trame chez lui.
A. Naouri. - Aussi bizarre que cela paraisse, la fonction paternelle est une création récente dans l'histoire de l'humanité. Elle advient avec la loi de l'interdit de l'inceste, quand se met en place un sens de la hiérarchie générationnelle et la conscience de l'écoulement du temps. Les pères commencent alors à intégrer, quoique de façon brumeuse, la place qu'ils peuvent occuper face aux enfants : celle du symbolique. Lorsqu'une femme désigne un homme à un enfant comme étant son père, elle l'introduit dans le monde symbolique.

N. O. - Et c'est justement ce processus-là qui pour certains est aujourd'hui menacé par une «féminisation» de la société entière, que l'on songe aux exigences paritaires ou aux lois remettant en question la transmission du nom paternel... Est-ce un vrai tournant de civilisation ou une anxiété générée par le caractère encore récent de la visibilité publique des femmes?

A. Naouri. - C'est un phénomène extrêmement profond. Je parlais de la loi de l'interdit de l'inceste. Eh bien, elle-même est aujourd'hui battue en brèche. Et cela pour une raison très simple : on a intérêt à ce qu'elle n'existe plus. Le penchant maternel naturel face à son enfant c'est qu'il ne manque de rien - ce qui se dit justement incestus en latin. La société consumériste a intérêt à encourager cette propension. Le problème, c'est que ce mouvement vient faire obstacle à la fonction historique du père qui est justement de séparer, d'introduire des mécanismes de frustration. Nous sommes tombés dans le versant contraire : l'infantolâtrie. Au moment où Elisabeth Guigou était ministre de la Justice, il y eut même le projet de recentrer le droit familial sur l'enfant. Pour légiférer sur la transmission du nom, on a pris appui sur le fait que dans la péninsule Ibérique les deux patronymes - paternel et maternel - sont conférés à l'enfant. Mais s'est-on jamais demandé pourquoi ? L'Espagne est l'héritière de sept siècles d'occupation arabe. L'islam admettant la polygamie, la transmission du nom maternel permettait de s'y retrouver au sein de généalogies compliquées. Mais on ne s'en est pas soucié. Tout concourt aujourd'hui à nier totalement la dissymétrie du rôle du père et de la mère, à faire du père une « mère bis ».

N. O. - La possibilité d'établir à 100% la paternité biologique marque aussi un tournant... Parleriez-vous comme l'anthropologue Pierre Legendre d'une regrettable «conception bouchère de la paternité»?

F. Caviglioli. - « Pater semper incertus », dit l'adage latin. Le père est toujours incertain. Il faut aussi songer à la belle réponse de Télémaque quand on lui demande si Ulysse est bien son père : « Ma mère me l'a dit. » Aujourd'hui, nous sommes en rupture avec ce principe d'incertitude fondateur, et c'est en fait bien plus tragique. Auparavant, les pères incertains, jaloux, soupçonneux, mais n'ayant pas la preuve de leurs infortunes passées, pouvaient s'attacher à ces enfants. La preuve ADN détruit ces affinités électives. C'est à mes yeux terrifiant.

A. Naouri. - Tout à fait d'accord. Je dirais même que cette incertitude nourrissait une sorte de violence latente qui, même non exprimée, servait à dissuader la fusion de la mère avec l'enfant. Si tu veux que je croie que cet enfant est le mien, fais-le moi sentir. Aliène-toi à moi. Ne reste pas collée à lui ainsi. Là encore, on voit que même les évolutions techniques contribuent à entamer la fonction paternelle.

N. O. - Ce «déficit de père» explique pour certains de nombreux phénomènes contemporains de violence. François Caviglioli, vous évoquez dans ce livre le cas des émeutes en banlieue de novembre 2005...
F. Caviglioli. - Oui, on veut maintenant refabriquer là-bas du père, mais c'est après avoir complètement assassiné les pères musulmans. Après les avoir transplantés loin de leur famille, avec la complicité des entreprises françaises. Le regroupement familial de 1974 n'aura pas restauré leur autorité, bien au contraire. Leurs enfants étaient devenus des étrangers, maîtrisant des codes auxquels, eux, tournaient le dos. Et c'est assez compréhensible. Le père musulman appliquait sans le savoir le théorème de Tocqueville : aucun individu n'accepte de fondre ses valeurs dans celles d'une société dominante s'il a la conviction qu'il n'occupera que le dernier rang dans le nouveau système. Du reste, la situation se perpétue... Pendant les émeutes de 2005, on n'a entendu que les mères. Les pères sont restés aussi silencieux et désarmés que leurs pères il y a vingt-cinq ans, ces pères de l'exil envers qui ils s'étaient montrés si sévères.

A. Naouri. - Ces migrants venaient de pays dans lesquels les enfants devaient plaire aux parents. Ils se sont retrouvés dans une France où le mot d'ordre était inverse : c'est vous qui devez plaire à vos enfants. D'où de profondes perturbations. Mais les phénomènes de banlieue ne sont au fond que la pointe avancée de ce qu'on observe désormais dans l'ensemble des couches de la société. Il y a aussi de plus en plus d'enfants-tyrans, et même à Neuilly.

N. O. - Ce recul généralisé du père que vous diagnostiquez, est-ce selon
vous un phénomène réversible?


A. Naouri. - Je n'en crois rien. Et c'est très inquiétant pour la suite. Je n'arrive pas à imaginer ce qui pourrait conduire la société à offrir à nouveau son soutien aux pères. Il faudrait un retournement complet des mentalités, et j'ai bien peur d'être peu suivi. (Rires)

F. Caviglioli. - C'est d'autant plus préoccupant que l'humiliation du père se traduit souvent politiquement par des catastrophes. Lorsque le préfet de la Corse a supprimé le Corso en 1959, cette chaussée où les pères ajacciens venaient se montrer en majesté le soir, trouver leur légitimité sociale, les fils ont été rejetés vers le culte hystérique et incestueux de la mère-patrie. En août 1960, comme par hasard, naît le premier mouvement autonomiste qui conduira au nationalisme mortifère que nous connaissons. Cette « parade des pères » était capitale, précisément parce que l'autorité du père est toujours fragile, à construire par des rituels. Il en va de même pour la naissance de groupes terroristes islamistes comme le GIA.

A. Naouri. - Autre exemple. Lorsque le juge Bruel a remis un rapport sur la violence des banlieues en 1998, sa conclusion était : il y a manque du père. Qu'a-t-on fait alors ? Eh bien, pour recréer du père, on s'est mis en tête d'inventer... le congé paternité ! Encore une façon pour le législateur d'ignorer totalement la spécificité du rôle paternel.

N. O. - Une femme en mesure d'être élue à la présidence de la République et se revendiquant haut et fort comme une mère, est-ce une des manifestations ultimes de cet effacement patriarcal?

A. Naouri. - A mes yeux, les personnalités politiques n'ont pas de sexe. Je suis d'ailleurs tout à fait navré lorsque j'apprends que 30% des militants PS ont voté pour Ségolène Royal lors des primaires parce qu'elle était une femme. J'observe cependant qu'il n'y a pas besoin d'être de sexe féminin pour mettre en oeuvre des politiques « maternantes ». C'était déjà le cas de François Mitterrand.

F. Caviglioli. - Une remarque sur cette affaire. On entend toujours parler des « éléphants » du PS. Il faut cependant savoir que, dans la savane, les éléphants ne sont pas du tout faits pour gouverner, mais pour se battre entre eux. C'est la matriarche qui règne chez les éléphants. En élisant une candidate, le PS sera finalement revenu à l'état de nature...

N. O. - «A la mémoire de mon père, avec toutes mes excuses», c'est la dédicace du livre de François Caviglioli... Un bon père, c'est quoi pour vous?

A. Naouri. - Il faut du père. Mais il n'y a de père que de pacotille, et c'est heureux. Alors je dirais qu'un père suffisamment bon, au fond, ce n'est rien d'autre qu'un homme auquel la mère de ses enfants se réfère. Un amant dont elle est fière.

(*) « Le Grand Absent. L'histoire secrète du père méditerranéen », par
François Caviglioli, Lattès, 160 p., 16 euros.

Né en 1937 à Lyon, François Caviglioli est grand reporter au « Nouvel Observateur » et coscénariste de nombreux films de Pascal Thomas. Il est l'auteur de : « Ben Barka chez les juges » (la Table ronde) et « Master ».

Né en Libye en 1937, Aldo Naouri est pédiatre. Il est notamment l'auteur de : « Adultères », « les Pères et les mères » (Odile Jacob) et « Une place pour le père » (Seuil).
Aude Lancelin, Le Nouvel Observateur
Débat intéressant dites-vous? débat plus qu'intéressant: à lire, à copier-coller et même à débattre. Je relis ceci et n'en reviens pas:

"F. Caviglioli. - C'est d'autant plus préoccupant que l'humiliation du père se traduit souvent politiquement par des catastrophes. Lorsque le préfet de la Corse a supprimé le Corso en 1959, cette chaussée où les pères ajacciens venaient se montrer en majesté le soir, trouver leur légitimité sociale, les fils ont été rejetés vers le culte hystérique et incestueux de la mère-patrie. En août 1960, comme par hasard, naît le premier mouvement autonomiste qui conduira au nationalisme mortifère que nous connaissons. Cette « parade des pères » était capitale, précisément parce que l'autorité du père est toujours fragile, à construire par des rituels. Il en va de même pour la naissance de groupes terroristes islamistes comme le GIA. "

De plus en plus rares se font les sociétés où la mère consent encore à s'effacer et à reconnaître le père par vieille convention. Le père est inexistant, il est profondément désincarné, le pauvre Joseph qui a toujours tort sur tout, le maculé concept sans chair aucune. On est père par convention, mais pas seulement vis à vis de l'enfant dans la revendication de paternité: aussi vis à vis de sa mère qui, à un certain point des débats, en un certain seuil atteint dans la guerre conjugale et familiariste, concède, par déférence et soumission aux concepts de la civilisation, à le faire asseoir en bout de tablée, la grande gueule taiseuse qui ne sert à rien, comme un indispensable figurant de théâtre ou prisonnier de guerre qu'il serait tabou de supprimer après sa défaite, et on lui décolle la louchée de purée dans l'assiette sans lui souffler mot.

Mais quand les familles auront liquidé ce smurtz pour l'envoyer coucher sous les ponts ou en foyer social, gare à la mauvaise graine invasive et destructrice, âme vengeresse du vieil écarté !
Utilisateur anonyme
11 avril 2008, 20:07   L'Homme n'existe pas
Comme Francis, je suis convaincu que là se joue, souterrainement peut-être, notre destin.
Oui vous avez raison, Francis, le mot intéressant est plutôt anodin alors que ce débat est exceptionnel et d'une fécondité rare. J'essaye ces derniers temps d'éviter des expressions trop dithyrambiques mais là les éloges sont plus que méritées.

A ce propos allez écouter sur France-Culture les 5 émisssions A voix Nue de cette semaine avec Aldo Naouri.

Citation
Comme Francis, je suis convaincu que là se joue, souterrainement peut-être, notre destin.

Mais bien sûr, Boris, il s'agit bel et bien du destin de l'occident dont il s'agit.
Utilisateur anonyme
11 avril 2008, 21:03   Il s'agit bel et bien du destin de l'occident dont il s'agit
Dites, Rogemi, vous le faites exprès, rassurez-moi…

Ou bien les messages de BéJi sont-ils automatiquement rendus invisibles par le logiciel innocent ?
Citation
Dites, Rogemi, vous le faites exprès, rassurez-moi…

Je regrette mais je ne peux que constater que l'épidemie d'obésité, par exemple, est la conséquence directe de l'éviction des pères.

Aldo Naouri en parle trés bien et Jean Clair aussi.

Je remets en ligne un passage du livre de Jean Clair JOURNAL ATRABILAIRE [pages 77 à 88] qui m'avait profondément impressionné et que j'avais déjà soumis à l'appréciation des liseurs sur l'ancien forum.

Hansel et Gretel
Multiplication des obèses dans les rues, des hommes et des femmes de trente, quarante ans, mais aussi des enfants. Enormes, boudinés, ces gamins ressemblent aux images de la gourmandise chez Bruegel, petits monstres enveloppés de chapelets de saucisses, brandissant des bretzels et des poissons gras.

La gloutonnerie, la gastrimargia de Cassien, la fureur du ventre, est devenue le péché mortel de ces dernières années. Luxuria l'avait précédée, dans les années qui avaient vu la légalisation du commerce pornographique.

À force de voir ces mutants se dandiner dans les rues, on finit par soupçonner qu'on est entré dans un monde nouveau. Moins pourtant le royaume de Gargantua que celui d'un Gulliver abordant le rivage inconnu du peuple des Yahoos.

Donc, on engraisse les enfants. Pour les nourrir. Ou pour les manger ? On les aime, bien sûr, mais de quel amour qui finit par les dévorer ? On protège leur " pureté " comme aucune époque ne l'a fait, mais on les fait participer aux jeux sexuels en famille et, le plus souvent, on l'a vu dans des procès récents, sous la direction de la mère. La pédophilie est poursuivie comme crime absolu - mais le tabou de l'inceste est levé. Les punitions corporelles utilisées depuis toujours pour mater l'animal ou la brute chez l'enfant de l'homme sont désormais proscrites. Mais les sévices sexuels se multiplient. Que comprendre ?

L'histoire est pleine de ces crimes. L'homme dévore l'homme et, si possible, l'adulte l'enfant. Les anciens mythes en font état : l'horrible histoire d'Atrée et de Thyeste... Abuser des enfants, les violer, les torturer, les tuer, les ingérer enfin. Gilles de Rais, Haarmann, " le boucher de Hanovre ", " M. le Maudit ", le Sergent Bertrand, Vacher l'Éventreur, ce sont des théories de monstres qu'ont peints, durant Weimar, Dix et Grosz, et qu'a filmés Fritz Lang.

Mais la sensibilité s'est aujourd'hui fixée sur l'enfant de façon singulière. La mise en examen précipitée de pauvres bougres livrés à Azazel comme les nouveaux boucs émissaires, traînés sous les caméras et soumis à la vindicte populacière, finit par trahir un autre malaise, plus profond que celui que l'on croit dissiper.

Ce souci obsédant de protéger l'enfant et ce qu'on croit l'innocence de son état, alors que cent ans de psychanalyse et de pédagogie, de Freud à Piaget, nous ont appris ce que chacun sait de lui - naturellement méchant et fort averti des choses du sexe -, semble dissimuler chez l'adulte un trouble autrement plus grave. Qu'est-ce qui fait de l'enfant le bien le plus précieux ? Prétendre sans arrêt vouloir le mettre " au cœur du système éducatif ", alors que pèse un soupçon sur tout geste affectueux du maître, et que la mère elle-même sera aisément accusée, au nom de l'OEdipe - de trop aimer son fils ou sa fille -, c'est en fait une ségrégation. Ce n'est plus une é-ducation, c'est une mise à l'écart. Pour cacher obstinément ce dont on ne veut rien savoir ?

Qui se souvient de Gabrielle Russier, coupable d'avoir aimé un de ses élèves ? De quel " corps enseignant " venait-elle, qui se voulait si possessif ? Maman ou putain ?

Il est troublant de penser que la pédophilie a pris, dans la hiérarchie des peines, le rang qu'occupait au xixe siècle le parricide : l'interdit majeur. Jugée à son tour le faîte de l'abomination, elle est le symétrique inversé du meurtre patriarcal, et comme lui autrefois, jugée d'une gravité exceptionnelle. L'affaire Dutroux et le procès d'Outreau occupent dans les actualités la place qu'ont occupée, dans un autre temps, les cas de Pierre Rivière ou de Violette Nozières. Leur crime était pourtant courant : la mort du vieux, au fond des campagnes, n'était pas rare.

Freud, en inventant le complexe d'OEdipe, semble ne faire que recueillir le long héritage de cette histoire morale et pénale du meurtre du père, prétendant en tirer une loi du développement général de la psyché. Or, en 1913, quand il publie Totem et Tabou, cette histoire touche à sa fin ; elle a perdu de sa fascination et de son effroi, et bientôt n'aura plus cours lorsque la qualification même de " parricide " disparaîtra du code pénal, annonçant du même coup le moment où l'autorité du père serait disputée, sa présence auprès de sa progéniture déclarée superflue, et même l'héritage de son nom dénié à sa descendance. Le père, donc, privé de son imago comme privé de son nom... Une ombre désormais, cherchant à se faire oublier : Personne, Niemand, Nemo...

C'est en 1970 que la notion de " puissance paternelle " a été abolie du code civil. C'est en 1972 que la pornographie devient légale. C'est en 1975 que l'avortement est autorisé. La proximité de ces dates ne peut pas ne pas être interrogée. Bien plus que d'une crise des repères, comme disent les psychanalystes, c'est de la mort du père que nous souffrons. Disparition de la Loi. Et c'est un matriarcat, autrement plus puissant que la domination du Père, qui lui a succédé. Bachofen avait vu juste. Retour aux cultes des grandes Déesses mères, retour aux formes monstrueuses des divinités de l'Anatolie, réapparition des déesses des animaux, créatures adipeuses, pli sur pli, tas de graisse affalés sur les bancs des métros ou des aéroports, un marmot à leur côté, dont on soupçonne qu'elles feront, un jour ou l'autre, leur quatre heures.

Car je ne peux m'empêcher de penser que pareil " progrès " des mœurs cache, sous son vernis de modernité, une face plus secrète, indicible, l'innominata, qui serait un retour au niveau archaïque de la pulsion sexuelle. Le stade du Petit Poucet. Et c'est moins la sécurité de l'enfant qu'on affirme que, tout au contraire, le Père ayant dis-paru, le besoin inavoué de tenir en respect l'appétit cannibale qu'il inspire à la mère. Ce souci obsessionnel de le protéger s'accompagne ainsi, chez les gens les plus frustes, de la visée inverse : le protéger, pour mieux l'ingérer. L'enfant, dans sa propre famille, tenu comme une propriété de nature animale, est un être sur lequel on aura tous les droits. Ce n'est plus le meurtre du vieux sous l'édredon qui marque aujourd'hui notre époque, c'est l'inceste en famille, sous la conduite de la mère.

Indice de cette ségrégation : parler des " jeunes " comme d'une classe sociale, permanente, et non d'une classe d'âge, transitoire. C'est les parquer là encore - comme on met à part l'animal qu'on engraisse. " Jeune ", je me méfierais d'une telle sollicitude. Hansel et Gretel, avec des yeux plus gros que le ventre, en croquant dans la forêt la maison de pain d'épices aux fenêtres en sucre candi, composent l'image saisissante de la passion gloutonne que la mère leur inspire, ce corps béni d'où coulent le lait et le miel. Mais dans le conte, cette frénésie cannibale se paie d'un étonnant renversement de la paideia, lorsque c'est la mère qui se transforme, on le sait (le sait-on encore ?), en ogresse qui viendra à son tour croquer les deux marmots.

L'ogresse serait la forme ultime - ou primitive - née de cette longue tradition où la mère, et derrière elle, la grand-mère, la tante, les cousines, soumettent les filles à leur loi, bien plus féroce que l'autorité paternelle. C'est vrai de l'Islam où la mère inculque à l'enfant le principe de sujétion auquel elle a été elle-même soumise, et de génération en génération, transmet la malédiction d'être née fille. C'est vrai de la société occidentale, quand disparaît l'autorité du Père, et que la mère, la méchante mère tout entière et désormais, transmet semblable malédiction, non plus seule-ment à la simple lignée femelle, mais à toute la progéniture mâle et femelle. C'est se venger aussi, inconsciemment, du fait que n'ayant plus d'" homme " auprès d'elle, il lui faille s'ériger non seulement en castratrice mais aussi en homophage.

Et c'est bien le moment de cette inversion du processus culturel et de ce retour violent à la nature qu'on semble aujourd'hui vivre. Ce n'est plus l'enfant que l'on éduque pour guider ses pulsions anales, cannibales, orales, ou tout ce qu'on veut, vers un stade génital acceptable pour la société, c'est la mère, devenue la marâtre, la sorcière, qui, libérée de la présence du père, mais tout autant ne supportant pas son absence, retrouve la possibilité d'assouvir sa passion anthropophage. Les enfants ne sont à ce point attirés, recueillis, enfermés, protégés, nourris, que pour pouvoir demain offrir aux adultes la possession de leur chair grasse et blanche. Entourés de mille soins, de mille conseils et de mille soutiens - n'a-t-on pas entendu récemment, sur une radio, une assis-tante sociale en grève déplorer de n'être employée qu'à mi-temps au collège, ce qui lui interdisait d'être toujours disponible pour donner la pilule à " ses" jeunes, c'est-à-dire les prévenir de devenir mères ? -, ces éternels enfançons, survalorisés au nom de l'enfant unique, surprotégés au nom du principe de précaution, mais toujours sevrés des marques physiques d'une affection - d'amour tout simplement -, on les conditionne à la vie d'assistés, de bétail entretenu qu'ils connaîtront adultes, naviguant d'emplois précaires en CDD, et de petits boulots en RTT.

Les enfants ont toujours été aimés, corps et âme - car où passe la frontière ? -, plus tôt et bien au-delà de ce que notre morale supporte aujourd'hui. Les Lumières étaient intriguées par la remarquable relativité des mœurs selon les temps et selon les pays. Côté garçons, on découvrait que l'Antiquité favorisait les rapports qui liaient l'éraste et l'éroumène et qu'à Rome, sous l'Empire, c'est dès quatorze ans que se prenait la toge virile, interdisant au jeune homme d'habiter plus longtemps sous le toit des parents... Côté filles, quelle Reine d'Angleterre fut mariée à douze ans ? Quel âge avait Béatrice quand Dante la croise à Florence au coin du pont et qu'il n'oubliera plus, pour ne la retrouver qu'au seuil du Ciel de Dieu ? Quel âge avait Iseult ? Quel âge, Laure de Noves ? Comment imaginer que les plus beaux poèmes de Pétrarque, chantant la giovinetta, furent inspirés par une enfant ? Et quel âge encore l'autre Laure, à qui Mirabeau donna une éducation fort particulière, comme à Sophie et ses autres héroïnes ? Seize ans, c'est l'âge de l'adolescente que Shelley épousera. Au regard des poètes du dolce stil nuovo comme au regard des Lumières, nous passerions pour des gérontophiles. Quel âge avait Blanche-Neige quand elle commence d'inspirer, par sa beauté, " plus belle que la reine elle-même ", une jalousie mortelle à sa marâtre ? Sept ans, dit le conte. Selon les Évangiles apocryphes, Marie n'a que douze ans lorsque Joseph la prend pour épouse.

Les modèles des artistes, dans les ateliers, n'avaient pas plus de treize à quatorze ans. Que de sottises n'ai-je à cet égard entendues à propos de Balthus et de son intérêt pour Thérèse Blanchard, la fille de la concierge, ou pour la toute jeune Setsuko dont il laissa des dessins fort libres ? Il faut attendre la Restauration, avec son goût de bénitier ranci, pour voir les modèles d'atelier devenir de vieilles femmes à la chair lourde et usée. Quel historien étudiera jamais ce phénomène de société qui fut aussi le début du déclin du nu en peinture ? Comment faire une académie d'un corps qui désormais n'est plus désirable ?

J'ai eu la chance de vivre dans un milieu populaire où l'on aimait tripoter les enfants, où la mère, l'oncle, la tante, la bisaïeule, le curé, le moniteur de colo, le maître et la maîtresse les prenaient en main, les embrassaient, les pelotaient, autant qu'à l'occasion ils les corrigeaient. Et j'ai plus tard aimé ces pays, en Méditerranée surtout, l'Italie, l'Espagne, où l'on touche celui qu'on aime, on le prend dans ses mains, on l'embrasse et on le tâte, comme Saint Thomas la plaie du Christ pour vérifier la vérité charnelle de son dieu, et où l'enfant, le " jésus ", est le petit roi élu, sous les applaudissements de la famille. Aucun soupçon de pédophilie n'a jamais pesé sur ces embrassades.

Entre-temps, la culture anglo-saxonne a envahi nos coutumes. Un simple regard à New York un peu trop appuyé sur une aimable passante risquera de vous faire accuser de harcèlement sexuel.

Le mythe d'OEdipe comme fondement de la vie en société ne peut se comprendre que dans une époque où l'enfant accédait vite aux responsabilités, et quittait tôt le nid familial. Pareille précocité menaçait l'autorité du patriarche et la tranquillité du mâle dominant. Dans une société où l'adulte vit désormais très vieux, la menace se dilue, s'éloigne ou demeure contenue, et le jeune, déclaré inoffensif et désarmé comme un agneau, peut aussi, traînant jusqu'à trente ans dans son incestueuse famille, longtemps être engraissé avant consommation. L'obésité spectaculaire des " jeunes " semble le signe narquois de ce gavage.

Plus ancien, plus durable et plus inquiétant que le mythe d'OEdipe, réapparaît alors, sous couvert de la protection des " jeunes ", le mythe de Saturne qui dévorait comme on sait sa progéniture, avant de la recracher. Et plus archaïque encore que la figure du vieux Kronos, réapparaît, inattendue, la silhouette monstrueuse des déesses cannibales des toutes premières cultures.

Le tabou de l'inceste, comme on le découvre au procès d'Angers, où il semble que, dans le couple des Thénardier diaboliques, ce fut la femme à diriger l'affaire, n'a pas été levé en ce début du
XXIe siècle. Il s'est déplacé sur la dévoration de l'objet d'amour. Il a régressé du stade génital au stade oral. Involution vertigineuse de l'homme dit moderne à l'anthropoïde anthropophage qui l'a précédé.

Beaucoup plus fort que la famille monoparentale est ce retour à la famille archaïque, dominée
par la Mère, où non seulement l'on copulait entre soi, mais où l'on dévorait le moussaillon. " Tu es beau à croquer ", les mots innocents que glissait la mère à son enfant et qu'au nom du politiquement correct on n'ose plus murmurer sont passés de la métaphore amoureuse à la désastreuse réalité. L'omophagie, disait Lévi-Strauss, est un inceste.
Utilisateur anonyme
11 avril 2008, 21:53   Re : En attendant les vacances...
Bon. Il le fait exprès.
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