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La colère d'Ayaan Hirsi Ali

Envoyé par Ostinato 
11 février 2008, 14:32   La colère d'Ayaan Hirsi Ali
Le PI ne devrait-il pas apporter son soutien ?


[www.lemonde.fr]


Menacée de mort par des groupes islamistes pour ses prises de position critiques sur l'Islam, l'ex-députée néerlandaise d'origine somalienne Ayaan Hirsi Ali avait dû s'exiler en 2006 aux Etats-Unis. Depuis le 1er octobre, elle est confrontée au refus du gouvernement de La Haye de continuer à assurer sa protection à l'étranger. Une décision qui la rend à la fois démunie et vulnérable. Jointe par téléphone, Ayaan Hirsi Ali interpelle le gouvernement français : à la France de rappeler au reste de l'Europe les principes des Lumières.



Quelle est votre situation actuelle ?

Après un bref séjour en Hollande pour rencontrer les autorités, je suis revenue aux Etats-Unis et je me trouve actuellement dans une ville américaine où j'essaie d'organiser ma sécurité.


Quelle est la position des autorités néerlandaises vous concernant ?

Le gouvernement néerlandais s'était engagé à me protéger aussi longtemps que dureraient les menaces de mort. Mais quand j'ai décidé de partir aux Etats-Unis, il y a eu un revirement, les autorités m'indiquant que la protection promise n'était assurée qu'à l'intérieur des Pays-Bas. Les Américains ont pourtant expliqué qu'ils ne pouvaient prendre le relais : ils n'assurent que la sécurité des non-Américains dotés d'un statut officiel, pas celle d'une simple citoyenne. Le département d'Etat a donc recommandé au gouvernement des Pays-Bas d'engager une société de protection privée, leur assurant que le gouvernement américain les aiderait en matière de renseignement. Les Hollandais ont refusé, et j'ai reçu une lettre me prévenant qu'on mettait fin à ma protection le 1er octobre. Depuis, le premier ministre m'a demandé de repartir aux Etats-Unis et de trouver moi-même des fonds pour ma protection. Je viens donc de lancer une fondation pour laquelle je mendie actuellement de l'argent.


Salman Rushdie dit que vous êtes "la première réfugiée d'Europe occidentale depuis l'Holocauste". Qu'en est-il ?

La Hollande veut bien me donner la liberté de parole, mais pas la liberté de mouvement. Alors que faire ? Courageusement, le Danemark offre de m'accueillir et de me protéger. Mais c'est aux Etats-Unis que je veux vivre aujourd'hui. Mon expression y sera plus libre et plus efficace. Car la vérité, c'est qu'il est devenu impossible de parler librement de l'islam sur le continent européen. L'état d'esprit actuel de l'élite implique d'éviter tout débat par peur d'offenser les musulmans, et conduit à satisfaire les exigences des islamistes, même s'il s'agit de faire taire les gens comme moi.


Ce sujet, l'islam, deviendrait une sorte de tabou ?

La critique de l'islam est un tabou inscrit au coeur même de la religion. Mais que les sociétés européennes, héritières des Lumières, s'imposent à elles-mêmes ce tabou, voilà qui est totalement nouveau. Et stupéfiant ! Le judaïsme, le bouddhisme, le communisme... Tout mouvement collectif ou théologique doit être ouvert aux critiques. Il n'y a que l'islam qui les refuse et qui, d'ailleurs, en soit exempté en Europe.


La décision du gouvernement hollandais résonne-t-elle comme un avertissement pour tous ceux qui, en Europe, souhaitent débattre de l'islam ?

Evidemment ! Mon cas fait passer la question de la liberté d'expression de la théorie à la pratique. Vous pouvez exprimer votre opinion, mais votre tête sera coupée. Si vous êtes musulman et que vous devenez un ex-musulman, si vous êtes une femme et que vous critiquez l'islam et son oppression, le prix à payer est la vie. Vivre dans une démocratie ne change rien à l'affaire. C'est un enjeu majeur pour nos pays, qu'aucun personnage politique d'envergure n'a encore osé prendre à bras-le-corps. Comme si ce n'était qu'un simple incident, alors que c'est rien de moins que la liberté d'expression qui se joue !C'est un enjeu majeur pour nos pays, qu'aucun personnage politique d'envergure n'a encore osé prendre à bras-le-corps. Comme si ce n'était qu'un simple incident, alors que c'est rien de moins que la liberté d'expression qui se joue ! Il n'y a pas de loi pour protéger les gens comme moi dans nos pays, pas de fonds, pas de mouvement.


Il y a quand même déjà eu le cas de Salman Rushdie...

Mais son cas était lui aussi considéré comme isolé ! Personne ne réalise que nous sommes en fait le sommet de l'iceberg, qu'il y a sur le continent des tas de musulmans ou d'anciens musulmans menacés, bâillonnés, et que cette censure concerne tout le monde.


Pensez-vous que la France doive prendre position sur ce sujet ?

C'est à la France d'être à l'origine du sursaut, d'ouvrir le débat. A la France de prendre la tête d'un mouvement visant à faire comprendre à tous les Européens que, ce qui se joue, c'est leur socle de valeurs et de principes les plus fondamentaux. Qu'il est urgent de les protéger. Légalement, politiquement, voire financièrement. Cela dépasse largement mon cas particulier. Il s'agit d'une confrontation entre la religion et la raison. Et parce qu'elle a hérité à la fois des Lumières et du système de la laïcité, qu'elle a une histoire et un rayonnement particuliers, la France a un rôle à jouer. C'est le pays de Voltaire ! Le pays de celui qui a dit : je ne suis pas d'accord avec vos idées, mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez les exprimer. J'aime cette idée qu'il importe avant tout de protéger les idées avec lesquelles vous êtes en désaccord, pas seulement celles que vous approuvez !


Au soir de son élection, le président Sarkozy disait "à tous ceux dans le monde qui croient aux valeurs de tolérance, de démocratie et d'humanisme", que la France serait "à leurs côtés, qu'ils peuvent compter sur elle"...

Eh bien, qu'il commence maintenant ! Il peut expliquer aux politiciens néerlandais à quel point ils ont envoyé un message déplorable en contentant les ennemis de la liberté d'expression. Cela me rappelle l'incroyable capitulation des médias et des hommes politiques au moment des dessins de Mahomet publiés au Danemark. Car ne soyons pas naïfs : si les islamistes parviennent à réduire au silence un individu, voire un pays, ils ne s'arrêteront pas là. Et ils passeront au suivant, puis au suivant, puis au suivant...

Propos recueillis par Annick Cojean
Non je ne pense pas. La petite Somalienne ne m'inspire pas de compassion. Je sens chez elle un opportunisme mêlé à un grand souci de publicité personnelle. Et puis ce discours sur la France "éternelle", mère des droits de l'homme, tenu hier à l'antenne aux côtés d'une dégoulinante Rama Yade m'a profondément écoeuré. A l'heure où ladite France se prosterne devant le gaz poutinien et soutient à bout de bras l'humaniste tchadien (le communiqué du PI est excellent). Alors oui, décidément ce brave Rocard avait raison : la France ne peut accueillir toute la misère du monde. Que nos amis bataves assument leur responsabilité. Et puis imaginons que cette affaire fasse jurisprudence et que toutes les femmes martyrisées par la charia s'avisent de demander la nationalité, les gardes du corps, les dépenses afférentes, le malheureux budget de l'Etat n'y suffirait plus et nous ne serions plus, pour parler comme Eric Le Boucher, dans "les clous de Maastricht".
11 février 2008, 16:06   Re : La colère d'Ayaan Hirsi Ali
Si je le pense.
Je ne comprends pas vos accusations : "je sens en elle". Ce ne sont pas des faits. Si on s'en tient aux faits rappportés par la presse, je ne vois pas ce qui justifie ces propos à son sujet non plus que je perçois le lien avec le gaz poutinien, le Tchad et Maastricht). Je n'ai pas lu l'intervention de Rama Yade. Je vais le faire, mais en général elle ne donne pas selon moi dans le "dégoulinant".
C'est votre droit. Ma réaction à l'égard de la Somalienne n'est fondée, je le reconnais, que sur mon intuition. Quoi qu'il en soit, s'il existe bien sûr une ilslamophilie bien pensante, insupportable, ne négligeons pas aussi celles et ceux qui recherchent un petit quart d'heure de célébrité en se présentant comme les "Voltaire" de notre temps. Et puis convenez que Redeker nous coûte assez cher comme ça. Je n'aime pas non plus Redeker, il est vrai.
11 février 2008, 16:31   Re : La colère d'Ayaan Hirsi Ali
Je viens de regarder un site islamiste "alterinfo", les accusations rejoignent les vôtres.

"Elle est l'étoile montante, car il s'agit bien ici de vedettariat de la haine de l'Autre. Même quand l'autre n'est autre que soi... Ayaan Hirsi Ali est aujourd'hui la reine incontestée de cette galaxie-là. Elle en a saisi tous les ressorts, dont elle joue comme une experte pour en tirer le meilleur profit, toujours à son avantage. Tout dans son parcours en témoigne. Les mensonges à répétition : elle ment sur son pays d'origine dans sa demande de droit d'asile, mais aussi sur son identité et sur son âge, elle ment enfin sur le caractère forcée de son mariage ; mais, tout cela s'explique, puisqu'à l'époque elle était encore musulmane…

L'opportunisme sans scrupule : elle passe du parti socialiste au parti libéral néerlandais en moins d'un ans et finira son parcours politique dans un think thank néo-conservateur US, elle se découvre une vocation subite pour l'athéisme au lendemain du 11 Septembre, enfin elle s'associe dans un combat pour l'émancipation de la femme musulmane avec un cinéaste qui ne cessait de déclarer : « La plupart des femmes, à mes yeux, ne sont que de petits utérus qui parlent », car quand on est islamophobe peut importe le flacon pourvu qu'on est l'ivresse…"


[www.alterinfo.net]
Je n'accuse Ayaan Hirsi Ali de rien. Je disais juste que je ne la "sentais" pas. Et puis cette manie de l'adoption...
11 février 2008, 16:44   Re : La colère d'Ayaan Hirsi Ali
L'argument du coût me paraît, pardonnez-moi Alexis, euh je veux dire Michel, enfin Petit-Détour,assez peu digne de la France et sutout très dérisoire quand on pense aux milliards jetés par la fenêtre en "politique de la ville" ou dépensés en prestations sociales diverses accordées à des centaines de milliers d'immigrés fraîchement débarqués avec une générosité de dindon qui tend son derrière pour se faire plumer.

Je n'ai pas vu l'émission à laquelle vous faites allusion mais je suis le parcours d'Ayaan Hirsi Ali depuis plusieurs années, je l'ai souvent entendue s'exprimer et j'ai lu quantités d'articles qu'elle a écrits : elle m'a toujours donné l'impression d'être digne et forte ; et puis je n'ai jamais lu une ligne ou entendu une phrase d'elle avec lesquelles j'aie été en désaccord réel.
Excusez moi, Cher Marcel, mais la question du "coût" me semble au coeur des débats dans notre beau pays. Ignorez-vous que la France est en faillite ? En tout cas c'est notre Premier ministre qui le dit. Ignorez-vous le déficit de notre commerce extérieur, de notre budget ? Le coût du travailleur de France n'est-il pas trop élevé en ces temps de concurrence chinoise et indienne ? Je ne parlerai même pas de nos comptes sociaux. Cela dit je suis prêt à vous faire une concession. Que Marianne d'un mouvement généreux adopte la Somalienne ! Mais seulement après que l'on aura appliqué les trois cents mesures de Jacques Attali destinées à liberer la croissance (comme c'est beau, dans les années 68 on scandait "libérez nos camarades !" mains c'est "libérez la croissance !"). Là nous pourrons nous le permettre.
11 février 2008, 17:16   Re :soutien de l'UMP
Voilà qui est bien.
Et beaucoup mieux que dans l'affaire Redeker.
Une évolution notable de la position sur les rapports avec l'Islam semble en cours.


L'UMP demande un passeport français pour Ayaan Hirsi Ali
AP | 11.02.2008 | 15:59
L'UMP souhaite que la Néerlandaise Ayaan Hirsi Ali, menacée mort pour ses écrits contre l'intégrisme musulman, "puisse obtenir la nationalité française dans des délais brefs", a déclaré lundi le porte-parole du parti Yves Jego, s'appuyant sur les engagements de campagne du président Sarkozy.

"Cette jeune femme extrêmement courageuse (...) qui fait l'objet de menaces de mort tout à fait précises, nous souhaitons à l'UMP qu'elle puisse obtenir la nationalité française dans des délais brefs", a déclaré M. Jego lors du point presse hebdomadaire du parti majoritaire.

"Nous (souhaitons) que le discours qui a été tenu pendant la campagne par Nicolas Sarkozy visant à faire de la France le pays ou les femmes menacées dans le monde puissent trouver refuge et protection soit suivi d'effet", a ajouté le député de Seine-et-Marne.

La veille, Nicolas Sarkozy avait fait savoir par la voix de sa secrétaire d'Etat Rama Yade aux Droits de l'Homme qu'il proposerait la création d'un fonds communautaire pour assurer la protection des personnes victimes de condamnations religieuses. Mme Yade avait ajouté que l'octroi de la nationalité française à l'ancienne député néerlandaise pouvait être "totalement examiné", sans s'engager davantage.

Ayaan Hirsi Ali, ancienne députée néerlandaise d'origine somalienne, avait été placée sous la protection de la police après l'assassinat en 2004 par un islamiste du réalisateur Theo van Gogh, pour lequel elle avait écrit le scénario du film "Soumission", dénonciation du sort réservé aux femmes par les intégristes musulmans. Le meurtrier, condamné à la prison à vie depuis, avait laissé sur le cadavre une lettre de menaçant la députée de droite. AP
Bien chers amis,


Je suis pour ma part totalement opposé à un quelconque geste "supranational"

Mon idée générale est que la France doit s'occuper des affaires des Français, un point c'est tout. Vous noterez que le Gouvernement des Etats-Unis, qui n'est pas d'un islamisme forcené, n'assure pas sa protection, alors qu'elle était sur son sol.


Celui des Pays-Bas a interrompu la sienne, car elle partie à l'étranger, ce qui me semble assez logique.

Si cette dame habite en France, il n'y a aucun problème pour la protéger. En revanche, dès qu'elle quitte notre territoire, c'est son problème.
11 février 2008, 19:43   Re : La colère d'Ayaan Hirsi Ali
Il ne me paraîtrait pas mal venu de donner l'exemple. Cela n'est pas supra national sauf à vouloir une conception qui m'apparaît frileuse de l'Etat national et qui ne me convient pas.
Bien chère Ostinato,

Il s'agit tout de même de la protection d'un étranger à l'étranger !

Si cette dame demande à être protégée en France, je ne vois pas de problème, mais à condition qu'elle réside chez nous.

Si on lui donne notre nationalité, et qu'il lui plaise de demeurer au Soudan apr exemple, que faisons-nous ?
11 février 2008, 20:10   Re : La colère d'Ayaan Hirsi Ali
Elle est française donc elle doit tenir compte des indications du gouvernement compte tenu de l'enjeu qu'elle représente. Ceci devrait être discuté avant sa nationalisation. Mais je pense qu"il s'agit d'une personne raisonnable et qui ne s'en irait pas à l'aventure comme une vulgaire desperada d'un anti-islamisme échevelé.
11 février 2008, 21:03   Re : La colère d'Ayaan Hirsi Ali
J’ai entendu je ne sais plus où, une proposition qui m’a paru intéressante, de protection pour elle et d’autre personnes poursuivies par des menaces islamistes chapeautée par les 27 pays de l’union européenne.
Mais dans ce cas où arrêter les protections ? allez-vous y inclure les persécutés du monde entier ?

Croyez-moi : chacun chez soi, c'est le mieux...
Utilisateur anonyme
12 février 2008, 23:35   Re : La colère d'Ayaan Hirsi Ali
Croyez-moi : chacun chez soi, c'est le mieux...

Comme en '38 ?
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