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les Inrockuptibles

Envoyé par Bruno Chaouat 
10 avril 2008, 19:59   les Inrockuptibles
Je peine même à orthographier ce nom dérisoire, mais quelqu'un pourrait-il m'informer sur l'origine intellectuelle et idéologique de ce magazine ?
10 avril 2008, 20:10   Ab origine
Bien cher Bruno,


Pour les origines intellectuelles, vous pouvez chercher pendant un temps qui vous donnera une idée de l'infini.

Pour le reste, c'est un journal qui s'est toujours voulu "intelligent", donc de gauche. Il faut dire qu'il y a un marché pour cela.
10 avril 2008, 21:24   Re : les Inrockuptibles
Ah, Bruno Chaout, mais oui, Bruno Chaouat, je me souviens parfaitement... Est-ce qu'il ne m'avait pas cru fâché, suivant sa pente irrépressible, parce que je ne répondais pas assez vite à un sien e-mail à un moment où je devais corriger à peu près mille pages d'épreuves pour des publications en cours ? Mais il n'y a rien à faire, les gens comprennent toujours très bien qu'on n'a pas de temps, mais seulement qu'on n'a pas de temps pour les autres, pas de temps en général, pas pas de temps pour eux... Voulez-vous lui dire que je suis à Vancouver et jusqu'à présent ne m'en trouve pas mal ? Le parti est entre les mains d'hommes nouveaux, qui en mènent la barque énergiquement, guettés dans les rapides par les censeurs coutumiers, lesquels se livrent à un utile travail critique, même s'il est, par définition, irritant pour les dents et parfois injuste. Les Inrockuptibles, ah oui, Les Inrockuptibles... Il y a le palais de Tokyo, aussi, qu'est pas mal...
10 avril 2008, 21:33   Vancouver
Au saut du lit et déjà attentif à ses ouailles, cher Renaud Camus.
10 avril 2008, 21:35   Saut du lit
Saut du lit ? Renaud Camus ? Anna, comment-le savez-vous ?

Je crains de comprendre...
10 avril 2008, 21:57   Re : les Inrockuptibles
Mais cher Renaud Camus, je vous prie de bien vouloir pardonner ma paranoïa, ma "pente irrépressible". C'est que vous m'aviez fait l'honneur d'une question, et que je craignais que ma réponse ne vous fût désagréable, voilà tout. Vancouver, le nom fait rêver, et le pays, je doute qu'il soit à sa mesure...
Ma question sur les "Inrockuptibles " n'était en rien une provocation, je vous prie de le croire, et n'a, par ailleurs, rien à voir, mais rien du tout, avec l'affaire Camus (je me souviens à présent que c'est dans ce magazine qu'elle avait éclaté, à moins que ce ne fût Libération... ce qui explique, cher Renaud Camus, peut-être, et même justifie, votre ton un rien sarcastique.)
Utilisateur anonyme
13 avril 2008, 20:48   Re : les Inrockuptibles
Pour répondre à la question initiale, "les inrockuptibles, origines et métamorphoses", rapidement, et de mémoire: il s'agit au départ d'un magazine de critique de musique rock, fondé par un duo d'étudiants dans les années 85-86. Confidentiel au départ, le tirage augmentera lentement mais sûrement, à mesure que la réputation d'ntransigeance (comme le nom l'indique) et le style "littéraire" des articles attireront de nouveaux lecteurs. Jusque là, le journal est à peu près totalement apolitique, préoccupé exclusivement de rock "new-wave" (le groupe fétiche de la rédaction a longtemps été "The Smiths") et, un peu, de littérature.
Tout change vers 1995-96, dans la foulée du mouvement social de novembre-décembre. De nouvelles plumes débarquent, venues de "Libération", comme Arnaud Viviant, ou d'autres horizons nettement plus politisés, dans une coloration vaguement "situationniste" (l'auteur culte devient alors Guy Debord). Le journal s'étoffe, la pagination et le tirage augmentent, les rubriques se diversifient pour embrasser l'ensemble de la production "culturelle" (ou dite telle), et investir de plus en plus franchement le terrain politique ( les "sans-papiers", notamment, passent au premier plan des préoccupations). Le rythme de parution, de mensuel qu'il était, devient hebdomadaire.
Vers 1997-98, excédé, je cesse de le lire; je ne peux vous en dire beaucoup plus (aujourd'hui, je crois que Viviant n'y est plus).
14 avril 2008, 04:27   Re : les Inrockuptibles
Monsieur Ottavi, merci infiniment pour cette précieuse généalogie. Je suis supris de lire en quatrième de couverture d'un livre datant justement de la fin des années quatre-vingt-dix, sur le dernier Jean Genet, que l'auteur, Hadrien Laroche, est journaliste aux "Inrockuptibles" et qu'il est en même temps loué par Jacques Derrida comme l'un des meilleurs chercheurs de sa génération. Je suppose que Genet et la question des sans-papiers, qui aura occupé le dernier Derrida, expliquent la disproportion (journal de rock branché d'un côté, éloge de Derrida de l'autre).
Merci encore.
Utilisateur anonyme
16 juillet 2008, 09:47   Re : les Inrockuptibles
Plutot Indecrocktables qu'Inrockuptibles...
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