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Carla Del Ponte en a trop dit ....

Envoyé par Gérard Rogemi 
On croit rêver....

Carla Del Ponte en a trop dit

Les révélations contenues dans le livre de l'ancien procureur du TPIY sont incompatibles avec ses nouvelles fonctions diplomatiques, estime Berne. Les réactions de la presse internationale.
L'ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), Carla Del Ponte, est rattrapée par son passé de magistrate et se retrouve même en position d'accusée. L'ouvrage autobiographique La chasse : moi et les criminels de guerre [éd. Feltrinelli, Rome] relatant son rôle au TPIY qu'elle vient de publier fait scandale. Nommée ambassadrice de Suisse en Argentine depuis le 1er janvier 2008, elle "découvre la difficile transition entre deux fonctions aux antipodes l'une de l'autre", commente Le Temps. Dans son livre, Carla Del Ponte confie qu'"en 1999 l'Armée de libération du Kosovo (UCK) a déporté 300 Serbes vers l'Albanie avant de prélever leurs organes et de les vendre à des trafiquants internationaux. Elle ajoute que Hashim Thaci, l'actuel chef du gouvernement kosovar, était au courant de cette affaire, qui n'a à ce jour jamais été élucidée...", rapporte, de son côté, la Tribune de Genève.

C'en était trop pour son nouvel employeur, le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) dirigé par Micheline Calmy-Rey. "Berne n'apprécie pas tellement ces confessions qui fâchent en outre Pristina", note la Tribune de Genève. En conséquence, Carla Del Ponte s'est vu interdire par le DFAE de participer à une conférence de presse à Milan à l'occasion de la sortie de son livre, devoir de réserve oblige. Le DFAE "invoque la protection des intérêts nationaux pour justifier son veto à une promotion active du livre par son auteur", rapporte Le Temps. "Faut-il rappeler que la Serbie a rappelé à Belgrade son ambassadeur posté à Berne après que la Suisse eut reconnu l'indépendance du Kosovo ? C'est l'extrême sensibilité de la politique de la Suisse dans les Balkans que souligne indirectement le silence imposé à l'ambassadrice."

En Suisse, "le contenu du livre amène toutefois les élus à se poser des questions. Concernant les accusations de trafic d'organes, le sénateur Dick Marty [(PRD), président de la Commission de politique extérieure à la Chambre basse du Parlement] note que "cela pose la question de savoir si l'on a vraiment mis les moyens nécessaires pour découvrir la vérité". Le député Ueli Leuenberger (Vert/GE) aimerait lui aussi en savoir plus. "Ces accusations sont très graves. Pourquoi Mme Del Ponte ne s'est-elle pas donné les moyens de faire la lumière plus tôt ?"

Dans une interview accordée aux Izvestia de Moscou, le président de l'Association des disparus serbes du Kosovo, Simon Spasic, réagit avec virulence : "Envoyons Carla Del Ponte au tribunal. Elle était au courant des camps de concentration pour Serbes", titre en une le quotidien russe. Spasic est révolté par le déni de justice infligé aux Serbes par Del Ponte et la communauté internationale "pour des raisons politiques". "Ils ont attendu que le Kosovo déclare son indépendance pour publier ce livre" et que, "si Carla del Ponte l'avait écrit il y a cinq ans, l'ancien commandant de l'UCK n'aurait pas été Premier ministre du Kosovo mais envoyé en prison." Selon Spasic, "tous les proches des victimes savent qui a commis ces crimes. Ils ont des preuves. De nombreuses choses se sont déroulées sous leurs yeux."

Cette histoire n'est, bien évidemment, pas passée inaperçue à Belgrade où le procureur général s'est saisi de l'affaire dès le 21 mars, selon le porte-parole du parquet général Bruno Vekaric. Au dire de la justice serbe, le tribunal de La Haye a transmis à Belgrade, de façon "informelle", des éléments concernant "la capture et le meurtre de dizaines de Serbes dont les corps ont été acheminés en Albanie et leurs organes revendus à des trafiquants internationaux", rapporte le quotidien serbe à grand tirage Blic. Selon Vekaric, les enquêteurs serbes avaient déjà des éléments sur cette affaire mais ils n'étaient pas suffisants pour l'ouverture d'une information judiciaire.
12 avril 2008, 13:49   Surprise
Pour ma part, je suis très surpris que cette dame dévoile cette affaire alors qu'elle n'a plus de fonctions au sein de ce tribunal, et qu'il me semblait qu'elle ne fuyait pas la presse au temps de cette activité.
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