Le poète martiniquais Aimé Césaire, chantre de la négritude, est mort.

Le poète martiniquais Aimé Césaire, chantre de la négritude, est mort
17/04/2008 11h29


©AFP/- Le poète martiniquais Aimé Césaire est mort jeudi matin à l'âge de 94 ans au CHU de Fort-de-France (Martinique), a indiqué jeudi une source gouvernementale.

...................................

N. Sarkozy vient d'annoncer que la France lui rendra hommage.

Assurément j'ai vraiment dû manquer quelque chose (j'ai honte...), car, autant que je m'en souvienne, je n'ai jamais éprouvé le moindre désir de le lire (j'ai bien essayé un peu, il y a fort longtemps, mais...).

Bien cher D. Wagner,

Je me bornerai à constater :

- que MM. Césaire et Senghor furent deux produits de l'enseignement français, dans ce qu'il avait de meilleur ;

- que leur oeuvre littéraire, comme toute oeuvre, a des parts d'ombre et de lumière. Je ne sais qualifier ce qu'est un bonpoète, je puis en tout cas dire que ce furent des poètes importants ;

- que M. Senghor resta un grand ami de la France ;

- que M. Césaire eut très tôt le courage et l'intelligence de tourner le dos au "grand vent des indépendances" pour soutenir l'autonomie.

Par ailleurs, M. Césaire fut pendant un demi-siècle maire de la plus grande ville de l'outremer, et parlementaire français.

L'ensemble de ces qualités me paraît devroir justifierun hommage.

" tourner le dos au "grand vent des indépendances" pour soutenir l'autonomie"


Cher Jmarc je ne vois rien de particulièrement courageux à soutenir de tels raisonnements politiques puisque, pour le dire vite, l'autonomie c'est l'indépendance, plus les subventions la "France coloniale".

Oui, parfaitement d'accord avec jmarc. Un hommage d'autant plus justifié que le président n'est jamais avare d'hommages pour des personnalités qui me semblent bien moins considérables.

"des personnalités qui me semblent bien moins considérables."

Oui, il est CON-SI-DE-RABLE ce Césaire !

J'avoue, et je m'en excuse, que la mort de Philippe Muray m'a davantage affecté... mais c'est une autre affaire, et certainement moins considérable, médiatiquement parlant.

J'ignorais quasiment tout du Martiniquais jusqu'à ce que je lise le petit essai en défense (si mes souvenirs sont bons, il était attaqué par la jeune génération de la littérature martiniquaise représentée notamment par Chamoiseau au nom d'une créolisation jugée plus ouverte sur le monde que la négritude défendue par Césaire, considérée comme quasi raciste) d'Annie Le Brun, Pour Aimé Césaire, qui m'a donné envie de le lire.
J'ai donc lu son Discours sur le colonialisme et surtout son chef d'oeuvre poétique en prose Cahier d'un retour au pays natal, qui avait beaucoup impressionné André Breton dont il était proche.

Bien cher D. Wagner,

J'ai vécu aux Antilles et je puis vous dire qu'autonomie et indépendance sont des choses fort différentes. Du point de vue statutaire d'ailleurs, la Martinique est par exemple bien moins autonome en France que ne l'est la Galice en Espagne.

Le courage politique était très fort, je vous rappelle que les discours de Césaire sur la départementalisation eurent lieu à la Libération, alors que la guerre d'Indochine commençait.

Les pays voisins (Dominique, Sainte-Lucie...) rêvèrent d'indépendance, ils l'eurent, et ils s'en mordent les doigts.

Ségolène Royal demande le Panthéon pour Aimé Césaire

Ségolène Royal a demandé jeudi l'entrée au Panthéon d'Aimé Césaire, "éminent symbole d'une France métissée" décédé à l'âge de 94 ans.

"Une grande voix s'est éteinte, celle d'un homme de conviction, de création, de témoignage, qui fut sa vie durant un éveilleur de conscience, un éclaireur de notre temps, un démineur d'hypocrisies, un porteur d'espoir pour tous les humiliés, un combattant inlassable de l'humaine dignité", a déclaré la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes dans un communiqué.

Ségolène Royal exprime sa "reconnaissance profonde" au président d'honneur du comité de soutien de sa campagne présidentielle de 2007.

Source : Associated Press.

« un démineur d'hypocrisies »

Rien que ça, ça vaut le Panpanthéon !

""éminent symbole d'une France métissée"



Me disais bien qu'il devait y avoir un peut d'"ça"...

Bien cher D. Wagner,

Je vous trouve bien injuste.

M. Césaire fit effectivement partie de ce que le métissage peut donner de plus positif, comme en firent partie Eboué, Monnerville ou Fanon.

Il fut un auteur français de qualité.

Pour que vous compreniez ce que la problématique du noir et du blanc circa 1945, aux Antilles, permettez-moi de vous raconter le résultat d'une recherche que je fis aux archives de Fort-de-France.

Y figurent un certain nombre de textes, sur les rapports raciaux.

Une histoire m'avait frappé. Au début du XXème siècle, un monsieur Béké vivait avec sa compagne de couleur, qui lui avait donné plusieurs enfants. Du moment que le couple n'était pas marié, il n'y avait pas scandale, pour la société de l'époque.

Cet homme âgé s'approchait de sa fin, et il avait réparti son bien parmi ses enfants métis. Sa compagne lui dit alors à peu près, en présence du prêtre qui raconta cela :

"Vous avez toujours été si bon pour nous... reconnaissez vos enfants, qu'ils portent votre nom..."

Le mourant lui répondit :

"Hélas je ne peux pas, mon nom n'a toujours été porté que par des blancs".

Que voulez-vous dire après cela ?

Cher Jmarc,

m'agacent seulement tous ces hommages qui démontrent encore une fois cette dimension proprement mythique prise dans l'opinion par des thématiques (métissage, combat contre le colonialisme, reconnaissance des minorités, exaltation de la négritude, etc) chargées d'une positivité de plus en plus spectaculaire à la faveur de la confusion des concepts, du flou des idées, et de la haine de soi.

Certes, et je comprends votre point de vue.

Je voulais simplement indiquer qu'Aimé Césaire n'est pas Jamel Debbouze.

Par ailleurs, j'avais été surpris du peu d'hommages rendus à Senghor, lors de sa mort.

"Par ailleurs, j'avais été surpris du peu d'hommages rendus à Senghor, lors de sa mort."

Oui, cher Jmarc, mais n'assistons-nous pas à une surenchère métissolâtre ? Il me semble que Sarkozy n'a pas d'autre choix que d'en rajouter.

Simple pièce au dossier :

[ilikeyourstyle.net]

Il est compréhensible et même salutaire que le déferlement d'hommages disproportionnés qui depuis hier nous accable suscite chez certains des réactions iconoclastes et anticonformistes, mais on pourrait tout de même souhaiter qu'elles soient de meilleure qualité que ce billet qui ne dépasse guère le niveau du cacaboudin des cours de maternelle.

Ce n'est pas moi qui vous contredirai. Ce blog, auquel Didier Goux se croit obligé de faire régulièrement de la publicité, est tout simplement répugnant.

Je me joins au choeur alexo-joycien.

Pour ma part, je crois qu'on ne peut s'opposer à l'apologie de l'altérité générale et absolue :

- qu'en soulignant ce que notre civilisation a de bon, voire de supérieur ;

- qu'en reconnaissant les quelques exemples très réussis de l'altérité.

Dit autrement, je ne compte pas me prosterner devant le premier joueur de djembé venu, mais je m'incline devant Aimé Césaire.

Ce n'est sûrement pas Boris Joyce qui s'opposera à M. Alexis, ça non ! Et si jamais cette association de "nonfaiteurs" se sentait un peu faiblarde, M. Petit-Détour (Petit-Détour, n'est-ce pas...) serait toujours là pour voler au secours de notre duumvirat.

Sur le fond ? Non, rien... Circulez...

« Sur le fond ? Non, rien... Circulez... »

En effet.

"Sur le fond ? Non, rien... Circulez..."

"En effet"

Soit, soit, et si l'on en restait là ?

Ne faites donc pas votre père fouettard, Marcel. C'est donc si dramatique, que deux messages un peu aigres se répondent ?

Non, mais on a vu récemment que..., bon d'accord, je n'ai rien dit.

Moi non plus je n'ai rien dit, mais vous êtes vraiment gonflé !

Comment cela, gonflé ? Je n'accuse personne en particulier. Allez , ne prenez pas la mouche.

Deuxième pièce au dossier. On clique svp I-C-I

Un court extrait pour vous mettre l'eau à la bouche:

"Car évidemment France Info, ment. Je ne peux pas croire une seconde que le père d'Aimé Césaire a pu être professeur puis inspecteur des impôts. Ou que sa grand-mère ait su lire.
Surtout quand je pense que durant cette période, mes ancêtres, ces salauds de colonialistes blancs étaient des ouvriers agricoles pour les uns et ouvrier dans le bâtiment pour l'autre."

Surtout ne me lapidez pas ....

Bien cher Rogémi,


A votre place, j'éviterais ce genre de citation.

J'ai découvert qu'on pouvait encore, à notre époque, écrire des choses pareilles :


Mon réveil s'est déclenché ce matin, aux environs de midi.
Il était réglé sur la fonction « radio » ; la radio était réglée sur France Info.
Je me suis cru quelques instants revenu un bon demi-siècle en arrière... Négre, négriture, France, colonialisme... Une conférence de Paul Chack en 1943 sur ...

Hélas non. Aimé Césaire est mort.



Pour ma part, l'idée que j'ai de notre pays est qu'on ne dit pas "hélas" quand on parle des interventions de Paul Chack.

J'espère que votre commentaire et votre lien se voulaient ironiques.

Citation
J'espère que votre commentaire et votre lien se voulaient ironiques.

Allons, cher Jmarc, avez-vous cru un seul moment que ce post était sérieux?

Mais reconnaissez qu'il n'y a pas que du faux dans ce qu'écrit dans ce billet cet énergumène que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Ève, comme Paul Chack d'ailleurs.

En flanant un peu sur son blog on comprend très vite à qui on a à faire: un extrémiste de droite dans toute sa splendeur. Vraiment répugnant comme dirait Boris mais je pense que notre assemblée constituée d'adultes majeurs et vaccinés est parfaitement en mesure de gérer ce type de post.

Je suis en effet rassuré.

En parcourant ce blog, j'ai plutôt le coeur au bord des lèvres.

Avez-vous un très beau poème de lui ? J'avoue ne pas le connaître.