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Service public ?

Envoyé par Henri Rebeyrol 
20 avril 2008, 19:29   Service public ?
Répliques sur la 5. Sempiternel "débat" sur l'école, qui donne envie de vomir. Mêmes arguments éculés de la part des défenseurs de la loi Jospin, mêmes contrevérités, même volonté de nier la réalité, même mépris pour les contradicteurs (ils sont accusés d'être hostiles à l'école publique, de détester les "profs", de vouloir empêcher que les petits Français accèdent à la culture, ils sont favorables à la perpétuation des inégalités sociales, etc.)
Meirieu a ressorti son couplet sur le "service public" : l'école, a-t-il expliqué, est un service public; l'Etat doit donner les moyens pour que ce service public fonctionne. Meirieu est bac + 8 ou + 15 + 30.
Il y a cinquante ans, les maîtres de l'école primaire savaient, parce qu'ils avaient du bon sens et qu'ils étaient un peu cultivés, que l'école publique, leur école, n'était pas un service public; qu'il y avait un abîme entre un "service", même public (on paie pour obtenir le service; le service public est ouvert à tous; que l'on ait 5 ans ou 85 ans, la lettre correctement timbrée que l'on dépose dans une boîte aux lettres sera remise à son destinataire, même si c'est le Père Noël), et l'école : elle n'est pas un service, mais une institution; elle pratique la dicrimination de l'âge; elle est gratuite; elle ne distribue pas de diplômes à qui en veut ou à qui les paie, etc.
Meirieu avait pour contradicteurs Mme Polonyi, MM Darcos et Brighelli. Aucun d'eux ne lui a rétorqué qu'il raisonnait comme jamais un instituteur public n'aurait osé raisonner et que des raisonnements de ce type tenus par des Bac + 30 (qui contaminent jusqu'aux universités; il y a même des docteurs à bac + 40 qui veulent transformer les universités de province dans lesquelles ils exercent en "services publics de proximité" : autant dit en bureaux de poste) attestaient, plus que les mauvais résultats en lecture, en calcul ou en orthographe, le désastre de l'éducation nationale.
20 avril 2008, 20:56   Désastres
Bien cher JGL, je soucris pleinement à vos propos relatifs au service public.


Au sujet de l'enseignement du passé, il y avait quand même quelques points regrettables par excès d'académisme.

Le plus connu était celui concernant les langues vivantes. Jusqu'en 1950, l'étude de ces langues était centrée sur la compréhension des grands textes littéraires étrangers, et sur la version.

Les élèves étaient donc, malgré un fort niveau de culture, souvent dans l'incapacité de parler la langue en question. En fait, on étudiait l'anglais comme on étudiait le latin.
20 avril 2008, 23:54   Re : Service public ?
Citation
En fait, on étudiait l'anglais comme on étudiait le latin.

Et alors en quoi cela était-il génant très cher Jmarc ?

Dans les années 60 et 70 l'apprentissage des langues était peut être teinté d'académisme mais les éléves appliqués faisaient à l'époque l'acquisition de solides connaissances de grammaire et de vocabulaire et en passant quelques semaines en Angleterre ou aux USA ils étaient en mesure de capitaliser ces acquis.

J'ai appris l'allemand et ses déclinaisons, si difficiles pour nous francais à manier, grâce à ces vieilles méthodes et je peux vous assurer que même après 34 ans en Germanie ces bases solides me rendent encore aujourd'hui de bons services.

Plus les connaissances grammaticales d'une langue étrangère sont étendues plus la maitrise de la langue parlée sera facile.
21 avril 2008, 09:03   Langues
Bien cher Rogémi,

Je parlais de l'étude des langues avant 1950.

Cette année-là fut introduite par circulaire une réforme qui, gardant une part importante à la littérature, permettait aussi de "commencer à parler".

Tout comme vous, et après 1950 (!) j'ai appris l'allemand (on étudiait souvent l'allemenad avant l'anglais), en concurrence avec le grec et le latin. On parlait certes un peu mieux que nos parents, mais sans, comme vous le dites, séjour à l'étranger, c'était encore déficient.

Pour les années antérieures à 1950 pour le secondaire, et à 1955 pour le supérieur, je puis vous apporter un élément intéressant. Ma mère était professeur de lettres classiques, et avait passé des concours fort difficiles. Elle était aussi titulaire de ce qu'on nommait, je crois, une licence libre d'anglais. Au tout début des années 1960, elle partit enseigner le français aux Etats-Unis, dans l'agglomération pourtant "européenne de New York City. Elle fut, les premières semaines, surprise du peu d'efficacité apportée par une bonne connaissance de Tennyson ou de Whitman dans un pays où seuls les hiboux de Boston disaient "ti-whom".

A titre d'anecdote, descendant du bateau, sa première conversation avec ses futurs collègues venus l'accueillir fut sur le thème suivant :

- How are you today ?

- réponse réelle qui plongea les interlocuteurs dans l'embarras.

Personne de lui avait parlé de la civilisation américaine, alors qu'elle avait eu aux tests du ministère des affaires étrangères des résultats excellents (il est vrai que les examens étaient... écrits).
21 avril 2008, 09:37   Re : Langues
Cher JMarc, je ne sais si c'est moi qui ai aujourd'hui le réveil difficile, mais je ne comprends pas du tout votre "anecdote" finale : n'en manquerait-il pas un morceau, par hasard ?
21 avril 2008, 09:47   Anecdote
C'est en fait une question de civilisation ou, plutôt, de différence de culture.


Un Français de cette époque n'était pas habitué qu'un inconnu lui demande, de biut en blanc, "comment allez-vous ?" et un Américain n'était pas habitué à ce qu'on lui réponde autrement que "fine".

De la même façon, on n'apprenait pas à un Français que "maux de ventre" se disaient "douleurs d'estomac".
21 avril 2008, 09:50   Re : Service public ?
Si je puis me permettre de vous éclairer : Quand on vous demande "How are you today?", Vous n'êtes pas censé répondre "Not very well, I'm afraid" ou toute autre réponse "réelle",mais "Thank you, how are you?".

Certes, cher Jean-Marc, mais il suffit d'une explication de 15 secondes pour qu'une personne qui a appris l'anglais comme votre mère ne refasse plus jamais cette erreur. En revanche, quelqu'un qui a appris l'allemand comme on le fait à présent à l'école française sera à tout jamais incapable de le lire normalement, de l'écrire ne serait-ce que de façon approximative, et même, comble d'absurdité, de le parler.
Utilisateur anonyme
21 avril 2008, 14:11   Re : "Très bien, merci, et vous même ?"
Je ne suis pas certain que le bon usage français soit si éloigné de l'anglais. Car Père et Mère m'ont toujour appris à répondre à des personnes que je rencontrais pour la première fois et qui prenaient la peine de me demander comment j'allais : "Très bien, merci, et vous même ?"

Mais je comprends bien, cher jmarc, que Madame votre mère ait pu se sentir un peu dépaysée, arrivant à New-York City, après un long voyage et avoir quitté cette campagne rustique, pleine de cris et de piaillements, que vous décriviez si bucoliquement dans un récent message.
21 avril 2008, 14:25   Contacts
En fait, ce qui était troublant, pour un Français de cette époque, c'était d'être abordé directement par une question sur la santé. Qu'on demande des nouvelles dans le cours de la conversation, c'est assez normal, mais à condition qu'on ait une raison pour le faire.

Je pense que le "comment allez-vous ?" ou le "comment ça va ?" sont des questions assez récentes en français, et qu'elles étaient par le passé réservées à des personnes qui relevaient de maladie.

Pour ce qui est de la France rurale, j'ai sans doute été mal compris dans mes messages précédents (ou peu clair).

A l'époque de mon enfance, les enfants étaient "mis au vert" durant les vacances, c'est à dire auprès des grands-parents. Je ne sais si mon cas était général, mais j'étais un enfant "urbain" pendant l'année scolaire et "rural" à Pâques et durant les vacances d'été.
Utilisateur anonyme
21 avril 2008, 15:34   Re : Contacts
Vous avez sans doute raison, cher jmarc, quant à l'introduction récente du "comment allez-vous ?" ou du "comment ça va ?" en français.
Sans doute sous l'influence américaine après la seconde guerre mondiale. Pour ma part, c'est une formule que j'emploie surtout quand je rencontre quelqu'un dont je ne parviens pas à me rappelez le nom..., le "comment ça va ?" présentant au surplus l'avantage de ne pas faire de bourde lorsque l'on n'est plus très sur de vouvoyer ou de tutoyer la personne. Dans des réunions mondaines ou professionnelles, pour rendre la formule un peu plus courtoise, je commence par dire : "Cher ami (e)" ....
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