Bien cher Rogémi,
Je parlais de l'étude des langues avant 1950.
Cette année-là fut introduite par circulaire une réforme qui, gardant une part importante à la littérature, permettait aussi de "commencer à parler".
Tout comme vous, et après 1950 (!) j'ai appris l'allemand (on étudiait souvent l'allemenad avant l'anglais), en concurrence avec le grec et le latin. On parlait certes un peu mieux que nos parents, mais sans, comme vous le dites, séjour à l'étranger, c'était encore déficient.
Pour les années antérieures à 1950 pour le secondaire, et à 1955 pour le supérieur, je puis vous apporter un élément intéressant. Ma mère était professeur de lettres classiques, et avait passé des concours fort difficiles. Elle était aussi titulaire de ce qu'on nommait, je crois, une licence libre d'anglais. Au tout début des années 1960, elle partit enseigner le français aux Etats-Unis, dans l'agglomération pourtant "européenne de New York City. Elle fut, les premières semaines, surprise du peu d'efficacité apportée par une bonne connaissance de Tennyson ou de Whitman dans un pays où seuls les hiboux de Boston disaient "ti-whom".
A titre d'anecdote, descendant du bateau, sa première conversation avec ses futurs collègues venus l'accueillir fut sur le thème suivant :
- How are you today ?
- réponse réelle qui plongea les interlocuteurs dans l'embarras.
Personne de lui avait parlé de la civilisation américaine, alors qu'elle avait eu aux tests du ministère des affaires étrangères des résultats excellents (il est vrai que les examens étaient... écrits).