Vous avez opté pour relever les bizarreries dans la langue française au lieu de l'anglais, c'est probablement plus sage. L'orthographe française ayant toujours été pour moi un motif de vexation intime, je me garderai de commenter ces bizarreries - pour des raisons qu'il serait intéressant d'explorer, je ne fais presque jamais, vraiment, et sans que je ne puisse expliquer tout à fait pourquoi, de fautes d'orthographe en anglais, que j'ai appris à écrire à l'extrême fin de l'adolescence. Je suis toujours surpris de ces professeurs anglais qui enragent et désespèrent de voir des adultes ou des jeunes écrire "I beleive" et qui leur cornent aux oreilles que le "i" vient toujours avant le "e". Je n'ai jamais fait cette faute, alors qu'en français, il n'est pas extraordinaire que j'écrive encore "acceuil".
Le cerveau humain est bien mieux doté à 20 ans et mieux encore à 25 ans qu'à 12 ans. Si bien que celui qui apprendra à
écrire une langue à ces âges, l'apprendra plus sûrement qu'au sortir de l'enfance, et l'orthographe ne lui posera jamais les mêmes problèmes, au lieu que l'enfant qui, à 10 ou 12 ans, a mal épelé un mot risque de garder ce "bogue" toute sa vie, ce qui est mon cas pour la ceuillette des cerises.
A l'oral en revanche, l'enfant acquerra une prononciation plus exacte et plus classique que le jeune adulte qui aura presque toujours le plus grand mal à se débarrasser de l'accent qui trahit sa langue maternelle.
Autre bizarrerie: ma prononciation des sons du chinois est jugée excellente, alors que ma maîtrise du vocabulaire et des expressions est catastrophique; c'est que ma mémoire auditive pour les mots chinois est cruellement défaillante, elle laisse la belle impression que peux produire ma maîtrise de la phonétique toute seule loin dans les lignes ennemies, sans support aucun. En revanche, m'étant fait au chinois sur le tard, je suis un petit champion pour la reconnaissance sémantique des idéogrammes, ce qui correspond à ma bonne orthographe de l'anglais (mémoire visuelle solide car acquise à un âge où les sémantèmes pouvaient la soutenir).
Les meilleurs professeurs de phonétique chinoise sont les enfants des écoles primaires, je peux vous l'affirmer en connaissance de cause. Ils sont intraitables, vous corrigeront avec rudesse, moquerie, en véritables petits "fascistes", jusqu'à ce que votre prononciation soit impeccable et qu'ils en soient satisfaits. Si vous n'y parvenez pas, ils vous lâcheront en vous accablant de lazzis.