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Mea culpa

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
23 avril 2008, 18:36   Mea culpa
Il y a quelques jours, j'ai, de façon imprudente, pris partie contre la mise sur un pied d'égalité de l'homme et de l'animal.

Certaine dépêche, lue ce jour, m'incite à me repenser ma position (cela avait été vu sur le forum il y a quelque temps, mais de façon moins nette) :


NANTES (AFP) - Les préfectures de Loire-Atlantique, de Vendée et du Morbihan vont lancer en 2008 une campagne de destruction pour tenter de réduire la population d'ibis sacré, une espèce originaire d'Afrique en train de coloniser la côte Atlantique en menaçant d'autres espèces.


Les opérations de chasse prévues en 2008 seront menées par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), ont précisé mardi les trois préfectures dans un communiqué commun.

Echappé à l'origine du parc animalier de Branferré dans le Morbihan où quelques spécimens avaient été introduits en 1975, l'ibis sacré, oiseau d'Afrique sub-saharienne, a peu à peu colonisé la côte atlantique dans les années 1990, mettant en danger des espèces d'oiseaux autochtones plus rares et poussant certains spécialistes à préconiser leur éradication.

En 2007 leur population était estimée par les spécialistes à plus de 5.000 individus contre quelque 3.000 deux ans plus tôt.

Affectionnant les zones humides, les ibis sacrés ont notamment colonisé des sites sensibles comme la Brière, le Golfe du Morbihan ou encore le Lac de Grand Lieu au sud de Nantes, où "leur comportement alimentaire opportuniste provoque de fortes perturbations, notamment en période de reproduction, sur des espèces à forte valeur patrimoniale", souligne le communiqué.

Des cas de prédation par l'ibis ont été repérés sur des nichées de cormorans mais aussi de sternes de Dougall et de guifettes, deux espèces d'oiseaux marins très rares en France.

Concentrés surtout dans le Morbihan, la Loire-Atlantique et la Vendée, les ibis sacrés sont toutefois aussi présents désormais dans d'autres régions de France, notamment dans le sud où quelques couples se seraient également échappés de parcs zoologiques comme celui de Sigean (Aude) dans les années 1990.

Du fait de son nomadisme et de son régime alimentaire éclectique (l'ibis ne répugne pas à visiter les décharges publiques et les fosses à lisier), cet oiseau chauve au bec courbe vénéré par les anciens Egyptiens sous la forme du dieu Thôt a été classé en 2005 par l'ONCFS et l'Inra comme une "espèce exotique envahissante" potentiellement dangereuse pour la biodiversité.

Une première campagne de destruction en 2007 en Loire-Atlantique a permis d'éliminer quelque 270 oiseaux
Si les ibis sacrés remontent nicher dans le Morbihan, et si, dans le Var, les flamants roses ne prennent parfois pas la peine d'opérer leur migration saisonnière en Mauritanie, c'est que le changement climatique est passé par là, et il n'est pas exclu que les sternes et autres oiseaux autochtones de Bretagne soient allés chercher la fraîcheur en Irlande.

Et puis si on supprimait les décharges et les fosses à lisier, l'ibis opportuniste renoncerait peut-être à nicher en Bretagne.

Au Japon, ce sont les corbeaux, noirs comme des corbeaux, gros, gras, lourds comme des chapons, juchés absolument partout, portant dans leur bec vernissé des objets improbables, s'abattant sur les cerisiers encore en fleurs, les kakis juteux, les orangers, se défiant mutuellement dans des duels de coâssement interminables, qui sont partout chez eux. Les Japonais ne s'en plaignent pas outre mesure, sauf à Tokyo, semble-t-il. Il y a une chanson, une comptine sur le corbeau, ses petits, son manège, sa famille, etc. qui, selon certains, rendrait à elle seule les Japonais indulgents envers cette peste noire.
Un corbeau devant moi croasse,

Une ombre offusque mes regards,

Deux belettes et deux renards

Traversent l'endroit où je passe,

Les pieds faillent à mon cheval,

Mon laquais tombe du haut mal,

J'entends craqueter le tonnerre,

Un esprit se présente à moi,

J'ois Charon qui m'appelle à soi,

Je vois le centre de la terre.

Ce ruisseau remonte en sa source,

Un boeuf gravit sur un clocher,

Le sang coule de ce rocher,

Un aspic s'accouple d'une ourse,

Sur le haut d'une vieille tour

Un serpent déchire un vautour,

Le feu brûle dedans la glace,

Le Soleil est devenu noir,

Je vois la Lune qui va choir,

Cet arbre est sorti de sa place
.



Théophile de Viau
Utilisateur anonyme
26 avril 2008, 12:56   Re : Le Feu (pour Jérôme Vallet)
Citation

Le Soleil est devenu noir,

Je vois la Lune qui va choir

Cher Francis, votre compliment n'est-il pas un peu sinistre ? Permettez-moi d'essayer à mon tour avec un poème d'Aragon, qui me semble plus roboratif pour Jérôme Vallet et son prochain retour.

Citation

Mon dieu, mon Dieu, cela ne s’éteint pas
Toute ma forêt, je suis là qui brûle
J’avais pris ce feu pour le crépuscule
Je croyais mon cœur à son dernier pas.
J’attendais toujours le jour d’être cendre
Je lisais vieillir où brise l’osier
Je guettais l’instant d’après le brasier
J’écoutais le chant des cendres, descendre.
J’étais du couteau, de l’âge égorgé
Je portais mes doigts où vivre me saigne
Mesurant ainsi la fin de mon règne
Le peu qu’il me reste et le rien que j’ai.
Mais puisqu’il faut bien que douleur s’achève
Parfois j’y prenais mon contentement
Pariant sur l’ombre et sur le moment
Où la porte ouvrant, déchire le rêve.
Mais j’ai beau vouloir en avoir fini
Chercher dans ce corps l’alarme et l’alerte
L’absence et la nuit, l’abîme et la perte
J’en porte dans moi le profond déni.
Il s’y lève un vent qui tient du prodige
L’approche de toi qui me fait printemps
Je n’ai jamais eu de ma vie autant
Même entre tes bras, aujourd’hui vertiges.
Le souffrir d’aimer flamme perpétue
En moi l’incendie étend ses ravages
A rien n’a servi, ni le temps, ni l’âge
Mon âme, mon âme, où m’entraînes-tu ?
Sinistre je m'en défendrais. Ce n'était qu'un simple rappel à l'arbre à ne pas quitter sa place en même temps qu'une prière qu'il n'ait déjà gagné le Paraguay des musiciens :

Índia

Índia teus cabelos nos ombros caídos
Negros como as noites que não têm luar
Teus lábios de rosa para mim sorrindo
E a doce meiguice desse teu olhar
Índia da pele morena
Tua boca pequena eu quero beijar
Índia, sangue Tupi
Tem o cheiro da flor
Vem que eu quero te dar
Todo meu grande amor
Quando eu for embora para bem distante

E chegar a hora de dizer-te adeus
Fica nos meus braços só mais um instante
Deixa os meus lábios se unirem aos teus
Índia levarei saudades
Da felicidade que você me deu
Índia a tua imagem
Sempre comigo vai
Dentro do meu coração
Flor do meu Paraguai


(chant traditionnel du Paraguay, chanté en brésilien par Gal Costa)

(Jérôme, souffrant, a subi jeudi dernier une opération chirurgicale dont il appréhendait l'issue - espérons qu'il ne tarde pas à nous donner de ses nouvelles)
Je ne savais pas Jérôme malade et si sérieusement. Je souhaite de tout coeur son rétablissement et son retour sur ce forum.
26 avril 2008, 17:25   Nouvelles
Je joins mes souhaits à ceux de Cassandre, et j'espère avoir bientôt des nouvelles de Jérôme.
28 avril 2008, 21:58   Re : Nouvelles
Je joins mes voeux à ceux de Cassandre et à ceux de Jmarc.
30 avril 2008, 15:13   Slip léopard
Et moi à Cassandre, Aline et jmarc.
Utilisateur anonyme
30 avril 2008, 18:51   Re : Mea culpa
Merci à tous.

Je crois que je suis vivant. Et je crois que je suis encore moi-même ! (Il faudrait que je vérifie plus sérieusement, on verra plus tard...)

Pourquoi "slip léopard", Petit Détour ? Ca me rappelle vaguement quelque chose, mais quoi...?

(J'écris depuis un PC (vous savez, ces choses incroyables qu'on utilisait au XXe siècle), ce qui explique mon incapacité à faire la cédille capitale...)
A Boris, qui a frôlé l'aller simple au Paraguay, il faut à présent un autre slip que celui de Tarzan:



30 avril 2008, 23:08   Paraguay
La Paraguay, c'est très beau. L'intrument de musique national est la harpe, dont on joue dans le terminal d'Asuncion. La compagnie TAM Mercosur est presque la seule à desservir cet aéroport, American Airlines l'ayant abandonné à cause notamment de l'absence de radar et d'une sécurité disons perfectible (la harpe résonne étrangement quand on embarque).

Pour les maladies graves, je conseillerais plutôt l'Uruguay : tout, dit-on, y arrive avec vingt ans de retard.

Je souhaite à Jérôme un bon retour, sous quelque avatar qu'il se présente.
01 mai 2008, 10:29   Re : Paraguay
Jérôme, c'est un plaisir de vous lire à nouveau.
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