Sur la question des Kurdes

La presse nous parle ces temps-ci des Kurdes migrants débarqués en Corse.

Au-delà de la question théorique de l'indépendance du Kurdistan, le Parti a-t-il une doctrine sur les Kurdes qui sont sous la domination soit turque, soit irakienne, soit syrienne ?

De façon plus précise, le Parti considère-t-il que la France et le Royaume-Uni sont exempts de responsabilités en cette affaire alors que, Puissances administrantes de l'Orient en application du traité de Sèvres, ils n'eurent rien de plus pressé que de déchirer ce traité et de négocier avec les Turcs le traité de Lausanne qui faisait litière de l'indépendance de l'Arménie et du Kurdistan, préservant les intérêts que présentaient l'absence de Kurdistan pour la richesse de la Syrie et de l'Irak, leurs protectorats ?

le Parti a-t-il une doctrine sur les Kurdes

Une doctrine sur les Kurdes ? - Et pourquoi pas une doctrine sur le camembert, pendant qu'on y est ?

Parce que le camembert ne débarque pas sur les plages corses, et parce que la France n'a jamais administré une partie du Kamemberistan, et parce que la France n'a pas signé le traité de Livarot.

En cela, elle a bien agi: le Traité de Livarot comportait un préambule parfaitement "nauséabond".

A propos, bien cher Francis, sauriez-vous si on trouve du durian en France ?

Je souhaiterais le présenter à des connaissances, et à le déguster devant elles...

Bref, pour résumer : les Kurdes, A.O.C. ?

A ma connaissance, on n'en trouve pas, du moins pas du frais. Vous trouverez peut-être du "duoyop" (terme employé à Bornéo, territoire qui est au durian ce que le Beaujolais est au beaujolais), savoir de la pâte de durian confit comprimée en "saucisson", qui se déguste en poussant la pâte vers la sortie, si je puis dire. La Thaïlande exporte aussi son duoyop (sous un autre nom); le duoyop thaïlandais est plus sucré que l'autre, mais je le considère comme excellent - la Thaïlande le propose en différents "crus". Le durian sous cette forme est "addictif", avec un très fort goût de reviens-y, irrésistible.

Le durian frais est interdit de transport dans les avions, comme on l'interdit dans les grands hôtels, bien sûr à cause de son odeur. Mais il y a un moyen de contourner la loi que j'ai appris à Djakarta: l'animal peut être presque totalement neutralisé en le glissant dans un sac de plastique ou de cellophane - en ayant pris la précaution préalable de l'enrober de papier journal - que l'on bourrera de café moulu, ce qui a pour effet de masquer, voire d'absorber l'odeur caractéristique. J'ai fait cette expérience qui paraissait concluante, puisque mon durian a traversé les frontières d'aéroport sans se faire remarquer, pour en faire le clou d'un dîner en ville à Toulon, il y a quelques années. Il se trouve que, trop curieux, certains convives ne résistèrent pas à leur envie de l'entamer avant mon arrivée ce soir-là. Le résultat fut étonnant: deux malades, dont une à l'hôpital pour empoisonnement. Je n'ai jamais pu élucider si mon durian était "passé", s'il s'était gâté dans le transport, si le café l'avait corrompu ou si mes gourmands avait fait une "réaction allergique" de type hystérique. J'avoue ne pas avoir tenté d'en avoir le coeur net en y goûtant.

Cela dit, une mise en garde s'impose: pas de durian aux personnes souffrant d'hypertension et JAMAIS de durian avec un verre d'alcool. La boisson d'accompagnement doit impérativement être l'eau fraîche, en grande quantité. Toutes boissons excitantes dont le thé et le cafés sont à proscrire. Le durian le soir avant le coucher peut provoquer une rupture d'anévrisme dans la nuit.

Bon appétît !

Cool...

Allez avenue de Choisy chez les Frères Tang ou tout autre petit commerce d'alimentation, vous pourrez y acheter les épouvantables durians. Il vous suffira de vous orienter à l'odeur...

ici

Si vous voulez faire une mauvaise blague à vos amis, allez à la pâtisserie voisine faire l'acquisition de gâteaux au durian. Une seule bouchée et le goût vous en reste pour toute la journée. Est-il quelquechose de plus dégoûtant que le goût du gâteau au durian ? Il y a même des pièces-montées au durian. Il faut faire une mission parlementaire et l'interdire, comme la burqa.

J'ai des lacunes concernant la législation dans mon pays. Le service juridique du parti pourrait-il m'expliquer comment
il peut se faire que des immigrants illégaux d'abord interpelés par la maréchaussée sont ensuite remis en liberté en France. Merci

Parce que toute interpellation n'est pas forcément légale, à cause de ce que notre droit appelle les "Libertés publiques".

Ah je vois que monsieur est un connaisseur.

Et sinon, le munster, vous le tartinez avec ou sans cumin ?

Mon premier contact olfactif avec le durian fut désastreux. Je suis cependant parvenu à vaincre ma répugnance, et je trouve cela très fin, en réalité. Mon initiation se passa à Bangkok.

Bien cher Francis, si vous allez un jour au Brésil, essayez le cupuaçu, en jus. Non sucré, on dirait de l'éther ; sucré, c'est excellent.

Le münster avec cumin d'un côté de la tartine et sans cumin de l'autre côté, juste après une andouillette bien fraîche à l'odeur de quelquechose.

On voit que vous ne connaissez pas le brin d'amour...

Je ne connais pas le cupuaçu (quel nom à sentir l'andouillette!), vous avez son nom latin ? Le durian est un monstre olfactif (que rien ne résume mieux que l'expression "odeur de poubelle de cuisine oubliée"); sa finesse, sa délicatesse au goût composent avec son odeur un immense paradoxe. C'est un paradoxe asiatique. Nous avons chez nous, en Occident, mille paradoxes parallèles à celui-là, bien explorés par Rabelais dans sa métaphore de la substantifique moelle. La moelle des choses en Orient, où est-elle bon dieu ? Dans l'apparence des choses, dans le contraste de la "fadeur" (Jullien), de l'ineffable douceur et du monstre outrancier dont c'est l'apanage. Le durian a goût de pétale d'osmanthe, dont on fait des liqueurs, d'impalpables distillats. Sa teinte, couleur chair, mais pardon, chair du pays, coquille d'oeuf, brume de lune, est la seule véritable annonciatrice de son goût.

Si on aime le vomi, je ne dis pas.

Il se nomme Theobroma grandiflorum.

Ah c'est donc un proche parent du cacaoyer (Theobroma Cacao), famille des sterculiacées. Je vois sur les photos qu'il lui ressemble, sa cabosse est très semblable. Pas étonnant qu'il faille sucrer la décoction, pour une variété sauvage. Je suppose qu'il est "très légèrement" narcotique, avec son goût d'éther.

Cher Jean-Marc,

Les Kurdes, qui sont parmi les plus anciens peuples du Proche-Orient ou d'Asie mineure (ils continuent les hittites; ils sont plus anciens que les Français, aussi anciens que les Egyptiens et les Juifs), devraient vivre depuis longtemps dans un Etat kurde, libre et souverain, comme cela avait été résolu à Sèvres en 1920.
Un parti qui défend l'indépendance de la France et le droit des Français à rester eux-mêmes ne peut pas refuser aux Kurdes ce qu'il exige de conserver en France.

La seule réserve que j'exprimerais porte sur l'avortement de l'Etat kurde, dont vous faites porter la responsabilité, un peu trop hâtivement, à la France et à la Grande-Bretagne (ah repentance et auto-accusation !). Les Etats-Unis aussi s'étaient portés garants de la bonne application du traité de Sèvres, accepté par les autorités ottomanes d'alors et qui prévoyait la création d'un Etat arménien, à l'Est de la Turquie actuelle, d'un Etat kurde dans les limites du territoire qu'occupent depuis des millénaires les Kurdes, et même d'un Etat grec, destiné aux quelque deux millions de "grecs" - grecs par l'ethnie ou par la religion - qui vivaient alors en Ottomanie.

C'est l'armée turque qui, par fierté nationale - ou plutôt impériale - a rejeté ce traité et a fait pendant trois ans une guerre sans merci, avec le soutien de militaires allemands (pourtant "vaincus"), pour en obtenir l'annulation et le remplacement par le traité de Lausanne, qui est unilatéralement favorable aux Turcs et hostile aux vieilles nations de l'Empire ottoman. Le seul reproche que l'on puisse adresser à la France, à la Grande-Bretagne, aux Etats-Unis est de ne pas avoir fait ou repris la guerre pour obliger l'armée turque à accepter le traité de Sèvres. Mais comment faire une nouvelle guerre, qui aurait duré deux ou trois ans, ou même plus, après les quatre années de première guerre mondiale et alors que l'opinion publique commençait à dire "plus jamais ça" ou "plutôt le déshonneur que la guerre" ?

Certes pour la partie turque du Kurdistan, mais la France et la Grande-Bretagne administraient la Syrie et l'Iraq, et les Etats-unis rien du tout.

Il était tout à fait possible aux Français et aux Anglais de laisser se créer un Kurdistan sur des parties de la Syrie et de l'Iraq, ils ne le firent pas et au contraire écrasèrent les rebellions kurdes.

C'est en cela que nous avons des torts.