Hier j'ai ragardé le film de N. Ray datant de 1956 : "Derrière le miroir". Il s'agit d'un homme victime d'une grave malaldie très rare que seul un produit nouveau peut guérir à haute dose : la cortisone, dont on ignorait encore, à l'époque, les effets pervers. Le héros pour soulager ses douleurs est obligé d'en prendre de plus en plus au point d'en être intoxiqué et de voir son psychisme totalement métamorphosé, pour finir par sombrer dans la folie meurtrière. Or, il se trouve que la première phase de sa métamorphose se caractérise par une déshinibition qui lui fait penser et dire devant un auditoire de parents d'élèves -il est professeur de collège et considéré jusque là comme un enseignant exemplaire- ce qu'il pense des enfants en général, de ses élèves en particulier et de la philosophie éducative de l'institution scolaire. On découvre alors que cette philosophie qu'il conspue est très exactement le ... soi-mêmisme et le jeunisme d'aujourd'hui ! Il le fait avec des mots qui pourraient être ceux de l'in-nocence. Je n'ai pas eu le temps de les retenir, sauf cette phrase : " Le pur instinct de l'enfant ! Vous savez comment on appelle une personne adulte qui a gardé "le pur instinct de l'enfant" ? -silence- Un demeuré ! laisse tomber le professeur devant l'auditoire médusé des parents, car il s'agit d'une réunion mensuelle de parents d'élèves. Comme quoi toutes les modes y compris pédagogiques, les pires comme les meilleures, nous viennent des Etats-Unis et nous ont été imposées par ceux qui dénigrent le plus ce pays.