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Etranges Italiens

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
30 avril 2008, 13:47   Etranges Italiens
Tout le monde ici aura remarqué qu'après avoir largement élu Berlusconi aux législatives, les électeurs transalpins se sont à nouveau distingués en portant à la mairie de Rome Gianni Alemanno, un ancien du MSI (néo-fasciste) très mollement repenti, à ce que j'ai cru comprendre, et ce à une majorité de 53 ou 54%.
Imagine-t-on celà à Paris ou à Madrid?
Assurément, nos amis Italiens filent en ce moment un assez mauvais coton qui risque de les faire mal voir de "Télérama" ou des "Inrocks".
Quant à l'explication de ce phénomène, elle me reste assez obscure. Comment ce peuple, fondateur de l'Europe (je parle de l'Europe, pas de l'UE), héritier d'une culture brillante, peut-il être à ce point ignorant de la bienséance politique la plus élémentaire?
très mollement repenti : en effet. Un ami, présent à Rome lors de l'annonce officielle des résultats, me racontait qu'un certain nombre de partisans du nouveau maire fêtaient leur victoire en paradant le bras tendu dans les rues de la Ville éternelle. Berlusconi a du souci à se faire car l'attelage qu'il s'apprête à conduire semble passablement hétéroclite. Entre les sécessionistes de la Lega et les néofascistes partisans de l'unité de l'Etat, la voie sera très étroite. Tant mieux.
30 avril 2008, 15:43   Re : Etranges Italiens
Vue de France, la situation de "l'Italie" est simple : c'est opéra bouffe, comédie à l'italienne, mélange de burlesque et de dérision, macaronis contre gelatti, pizzaiolos contre joueurs de mandoline, etc. Dimanche, lors de l'émission "Esprit public" (France Culture), Max Gallo a essayé de redresser cette vision manichéenne. En vain, semble-t-il.

Jamais en cinquante ans, de 1945 à 1990, un pays n'a autant changé, et en profondeur, que l'Italie : fin de la paysannerie, industrialisation, découverte de gisements de méthane, fin de l'émigration massive, fin de l'explosion de la population, déchristianisation, développement de l'immigration, etc. Or, en 50 ans, les résultats électoraux n'ont guère changé. A la fin des années 1980, la démocratie chrétienne obtenait régulièrement entre 30 et 35 % des suffrages, le PCI aux alentours de 30 %, les socialistes et leurs alliés républicains, de 20 à 25 %. On aurait pu s'attendre logiquement à ce que l'opinion évolue de le même sens que la société : rien de tel ne s'est produit. Comment l'expliquer ? Par le conservatisme ? La réalité prouvait que les Italiens ne sont pas plus conservateurs que les Français, puisqu'ils ont jeté aux orties les modèles anciens.

La seule explication qui vaille est la "lottizzatione" (orthographe ?) : le nantissement ou le partage effectif de l'Etat entre les trois grandes forces et cela dès 1945, ce qui a donné le "pacte" italien ou le pacte républicain. Tout a été partagé en trois parts égales : la télévision publique, les postes de responsabilités, les chaires dans les Universités, les services publics, les crédits, les subventions, etc. Autrement dit, si la situation politique n'a pas évolué, c'est que chacune de ces forces s'est constitué une clientèle électorale et a mené, par la corruption, une politique clientéliste ("mafieuse", diront les mauvais esprits). Bologne, la ville d'Europe où l'on voyait, de novembre à mars, le plus de manteaux de vison au mètre carré et dans tous les milieux, était dirigée par une junta communiste, qui tenait la ville, parce qu'elle "tenait" la moitié des électeurs.

Cette situation a éclaté au tout début des années 1990, sous l'impulsion de Berlusconi et de tous ces entrepreneurs qui ont fait l'Italie nouvelle et moderne et qui, sans cesse, devaient passer sous les fourches caudines des trois forces politiques (en bref, on les faisait cracher au bassinet). Quand Berlusconi est devenu assez puissant, il a dit : "non", et il a fait exploser le système. De fait, en Italie, a commencé à apparaître le système majoritaire : deux camps qui s'affrontent et se succèdent au pouvoir, à l'échéance prévue. C'est, objectivement, plus sain, d'un point de vue démocratique, que des gouvernements fondés sur des compromissions ou des alliances contre nature (les ennemis de mes ennemis sont mes alliés), même si c'est fort loin de l'idéal démocratique. Ainsi Berlusconi a pu gouverner à deux reprises pendant cinq ans et il va gouverner encore pendant cinq ans pour appliquer le programme qu'il a exposé à ses électeurs et que les électeurs ont avalisé. Il a tenu un discours en partie churchilien, et promis aux électeurs, ce que Sarkozy n'a pas eu le courage de promettre, mais ce qu'il va être obligé de faire, de la sueur et des larmes
Personnellement, si j'étais progressiste en diable, je soutiendrai ce qui se passe en Italie depuis 15 ans, ce que font d'ailleurs, mais sans le crier sur les toits, de nombreux progressistes de l'Université italienne.
Cher JGL, vous surestimez Berlusconi et vous sous-estimez le facteur géopolitique dans la mise en place d'une nouvelle donne politique en Italie. C'est la fin du bloc dit soviétique (les soviets avaient disparu en fait depuis longtemps) qui a provoqué la mort du vieux système politique italien. En 45, les Américains, de peur de voir l'Italie basculer dans l'orbite russe du fait de son très puissant PC, ont favorisé la mise en place d'un système assurant le règne sans partage à Rome de la Démocratie chrétienne. Le rôle du PCI, à condition qu'il ne postule jamais au contrôle pouvoir central, on lui laissait les grosses miettes des municipalités toscanes et émiliennes, était d'encadrer un prolétariat combatif et réfractaire (Togliatti a eu dû mal à lui faire déposer les armes en 45 ), le tout sous surveillance des réseaux paramilitaires Gladio mis en place par l'OTAN. Le pauvre Aldo Moro est mort, et pas seulement de la main des Brigades rouges, aussi pour cette idée saugrenue d'associer Berlinguer et sa bande au pouvoir. Une fois la troisième Rome tombée la nécessité d'un tel ordre politique disparaissait et sous Craxi couvait Berlusconi. Réjouissant.
Utilisateur anonyme
30 avril 2008, 18:40   Re : Etranges Italiens
Cette situation a éclaté au tout début des années 1990, sous l'impulsion de Berlusconi et de tous ces entrepreneurs qui ont fait l'Italie nouvelle et moderne et qui, sans cesse, devaient passer sous les fourches caudines des trois forces politiques (en bref, on les faisait cracher au bassinet). Quand Berlusconi est devenu assez puissant, il a dit : "non", et il a fait exploser le système.

Il y a tout de même un maillon qui a sauté dans l’historique que nous propose JGL : c’est la lutte des magistrats contre la corruption institutionnelle lors de l’opération Mani Pulite (Mains propres) au début des années 90. C’est à ce moment-là que les cadres des deux principaux partis qui se partageaient le pouvoir (le PS et la Démocratie Chrétienne) se sont retrouvés inculpés (et pour certains emprisonnés) et que tout le système a explosé. C’est le génie de l’opportunisme (et la crainte de voir les magistrats s’intéresser de trop près à ses multiples affaires) qui a poussé Berlusconi à occuper aussitôt le terrain politique ainsi libéré en créant son parti Forza Italia (où l’on retrouvait aussi bien quelques néo-fascistes, des démocrates chrétiens et des socialistes repêchés, et même des anciens communistes). Berlusconi a réussi grâce à son charme et à son bagout (rappelons-nous qu’il a commencé sa carrière comme chanteur de charme sur les navires de croisières) à faire oublier aux Italiens qu’il n’avait rien d’un homme neuf mais qu’il était au contraire une créature de l'ancien système, qui a largement profité des largesses de Craxi pour bâtir son empire médiatique et commercial. JGL nous parle de "cracher au bassinet" , il s’agissait plutôt d’un système de donnant-donnant où chacun trouvait largement son intérêt. En fait de fourches caudines, tout cela se terminait le plus souvent en libations conviviales dans les villas et palaces d’Hammamet et de Charm el-Cheikh…

Au sujet de Gianni Alemanno, il me semble abusif de le réduire à sa turbulente jeunesse néo-fasciste : il a été pendant cinq ans un excellent ministre de l’Agriculture dans le gouvernement Berlusconi et il a publiquement désapprouvé les (quelques) saluts fascistes le soir de son élection en prononçant la phrase suivante : "Il faut en finir avec les vieux slogans ; moi, mon modèle politique, c’est Sarkozy !"
Utilisateur anonyme
30 avril 2008, 19:46   Re : Juste en passant
Carla où t'as mis le ricin ?

Je trouve vraiment ce titre lamentable.
30 avril 2008, 20:53   Re : Etranges Italiens
Au sujet de l'opération "mains propres", lancée par des juges et des policiers, qu'excédait la multiplication d'assassinats de juges et de policiers (ordonnés par la Mafia, la Camorra ou la N'dranghetta et sans doute, pour certains d'entre eux, à la demande d'hommes politiques), je crois me souvenir qu'elle a été possible parce que des entrepreneurs, des industriels, des hommes d'affaires, à qui les juges avaient assuré qu'ils iraient jusqu'au bout, ont lâché le morceau et transmis secrètement, anonymement ou publiquement des informations et des dossiers dans lesquels les hommes politiques, dont Craxi, étaient compromis. Le système a alors éclaté, mais cela n'aurait pas eu lieu sans la révolte de ceux qui avaient toujours gardé, contraints ou libres, le silence.
Bien cher JGL,

Que pensez-vous des thèses qui font que la Mafia et ses équivalents calabrais et sarde seraient indissociables du fonctionnement profond de l'Italie du sud, et cela depuis des siècles, en application du principe que l'Etat central serait illégitime ?

Plus concrètement, que les Mafias seraient en fait les seuls médiateurs réels pour les problèmes locaux, le racket et les impôts n'étant pas très nettement distingués dans l'esprit des populations ?

J'ai sous la main, en cet instant, le Guide Joanne "Itinéraire de l'italie du sud et de la Sicile", édition de 1869, qui me dit, au bas de la page 555 et en haut de la page 556 :

"La Sicile (...) était plus malfamée encore. Depuis l'antiquité, le brigandage y est endémique...

Quelques années avant l'insurrection de 1848, on avait essayé d'établir en Sicile un corps de gendarmerie napolitaine. Les gendarmes furent vaincus et expulsés...

Le gouverneur, prince de Satriano, rétablit l'ancien corps des compagnons d'armes... et c'est là une institution d'un ordre tout à fait inconnu au reste de l'Europe que celle d'une gendarmerie qui est tout à la fois force armée et compagnie d'assurance".
30 avril 2008, 23:02   Humour douteux
D'ailleurs, bien cher JGL, Castrogiovanni ne fut-il pas l'endroit où le premier enlèvement fut pratiqué, celui de Proserpine ?

L'absence de légitimité de l'Etat central n'est-elle pas déjà citée dans le "De Signis" ?
Utilisateur anonyme
01 mai 2008, 08:48   Re : Etranges Italiens
Le système a alors éclaté, mais cela n'aurait pas eu lieu sans la révolte de ceux qui avaient toujours gardé, contraints ou libres, le silence.

Certes, mais on ne peut pas dire que Berlusconi soit du nombre de ces entrepreneurs révoltés qui ont "lâché le morceau", bien au contraire ! Souvenons-nous de ses attaques incessantes contre les "toghe rosse" (les juges rouges), alors que les membres du pool de Milan, à qui l'on doit la conduite de l'opération dite Mani pulite, n'ont pas ménagé les cadres du PC dans leurs enquêtes ; souvenons-nous qu'à travers ses journaux et ses télévisions, Berlusconi n'a cessé de mener des campagnes virulentes contre les juges (c'est en partie pour avoir refusé de se prêter à ces campagnes de diffamation qu'Indro Montanelli a démissionné de son poste de directeur du Giornale, dont Berlusconi était propriétaire) ; rappelons-nous des lois votées par les divers gouvernements Berlusconi : la réforme du Conseil supérieur de la magistrature, la loi sur le "légitime soupçon" (qui permet d'interrompre un procès et d'obtenir un "dépaysement"), la loi sur les rogatoires, qui complique à dessein la collaboration judiciaire internationale ; souvenons-nous enfin de la suppression des escortes policières pour les juges milanais...

Un mot aussi sur le discours "en partie churchillien" de Berlusconi : dans cette campagne comme dans les précédentes, Berlusconi a promis aux particuliers et aux entreprises des baisses d'impôts ("L'Etat doit arrêter de faire les poches des Italiens") ; il a également annoncé la réouverture des grands chantiers publics (particulièrement la construction du fameux pont sur le détroit de Messine, qui est chez lui une véritable obsession). Où est la sueur ? Où sont les larmes ?
01 mai 2008, 09:00   Re : Etranges Italiens
Cher Jean-Marc,
Je n'ai pas d'autre information sur les organisations criminelles que ce qu'en disaient la presse italienne (La Repubblica : un b ou deux ?) et ce que montraient les téléfilms (la Piovra) de la fin des années 1980.
Pour ce qui est de l'interprétation du phénomène, je m'en tiens à un ouvrage ancien de Ianni, La Mafia à New-York (je ne suis plus sûr du titre, Plon, Terre humaine : pour lui, la mafia s'est constituée ou reconstituée à NY parmi les immigrés, afin de les protéger des autres communautés ou du pouvoir de l'Etat, et de maintenir aussi un sentiment d'appartenance communautaire), et au roman de Lampedusa, Le Guépard : la mafia (même si le nom n'est pas employé par Lampedusa : à verifier) s'est constituée sur les ruines de l'ancien système "féodal" - années 1860-80, par méfiance des contremaîtres, gérants d'exploitations agricoles, intendants de grands domaines, vis-à-vis des gens du Piémont et de l'Etat froid et austère qu'ils ont constitué. Le film que Visconti en a tiré va encore plus loin dans les thèses sociologiques et marxisantes : c'est l'unité italienne, les armées de Garibaldi, Cavour et la dynastie de Savoie qui, en prenant Palerme et en détruisant l'ancien système, "féodal", issu de la conquête normande, ou en éliminant les anciennes castes dirigeantes, a provoqué ou hâté la transformation de vieilles structures de socialisation en organisations criminelles, chargées de protéger les nouveaux propriétaires. La stratégie matrimoniale du Prince Salina (sa devise est, je cite en substance : tout chager pour que rien ne change) est parfaitement adaptée à la nouvelle situation : marier son neveu à la fille du "parvenu", intendant de ses domaines, petit propriétaire aussi, maire du bourg, ayant l'appui des sociétés secrètes et surtout membre de la future classe dirigeante de la Sicile.
01 mai 2008, 10:32   Re : Etranges Italiens
Cher Alexis,
Mon intention n'est pas de défendre M. Berlusconi, mais de faire comprendre que la situation en Italie ne se réduit pas à la vision caricaturale qui en est donnée en France et que, pour ce qui est de l'interprétation que l'on peut en faire, elle est beaucoup riche de leçons que ce que l'on en dit.
Oui, nous avons tous entendu parler des conflits violents entre M. Berlusconi, entrepreneur et homme politique, et la justice de son pays - du moins certains juges. Quelle est la thèse de ses partisans ? La corruption a été générale; on en pouvait pas faire d'affaires sans y consentir; la cause en était le système (partage du pays en lots entre trois grands partis ou associations de partis); les entrepreneurs en étaient les principales victimes; etc. Le système disparu, ce que demandent les entrepreneurs, c'est l'amnistie générale. Voilà, je ne défends pas ce qui s'est passé; j'essaie de comprendre des faits : l'effondrement de l'ancien système et des forces politiques qui ont établi le pacte républicain en 1946 (Max Gallo a révélé qu'il n'y avait plus un seul élu au Parlement et même au Sénat portant l'étiquette socialiste" ou "communiste", comme si un siècle d'histoire était en train de se clore), l'émergence d'un système politique majoritaire opposant les démocrates aux républicains. Bien entendu, je ne me fais aucune illusion sur l'efficacité de ce système, puisque la question essentielle - à savoir la constitution d'un Etat "central" qui exprime le Bien public ou l'intérêt général - n'est toujours pas réglée et que la divsion de l'Italie en trois ensembles (Le Nord, le Centre, le Sud) hétérogènes, chacun aspirant à de plus en plus d'autonomie (ou même d'indépendance), est encore plus nette que dans le passé.
M. Berlusconi a bien annoncé dans sa campagne que les Italiens allaient devoir se serrer la ceinture : il a même parlé de "sang" et de "larmes". Au-delà des rodomontades et des blagues cyniques dont cet homme politique est coutumier, cette volonté de dire la Vérité est quand même un point positif.
Utilisateur anonyme
01 mai 2008, 11:07   Re : Etranges Italiens
M. Berlusconi a bien annoncé dans sa campagne que les Italiens allaient devoir se serrer la ceinture : il a même parlé de "sang" et de "larmes". Au-delà des rodomontades et des blagues cyniques dont cet homme politique est coutumier, cette volonté de dire la Vérité est quand même un point positif.

Sur ce point, Berlusconi a plusieurs fois précisé au cours de la campagne que lorsqu'il parlait de sacrifices, "il ne faisait pas allusion aux citoyens, mais à ceux qui ont en charge de gérer la dépense publique."

"Et voilà, Messieurs, comment parle la Vérité !" (Pirandello)
02 mai 2008, 15:27   Re : Etranges Italiens
Je connais mal la situation des finances publiques de l'Italie, mais il semble qu'elle soit encore plus alarmante qu'en France : une dette plus importante, qui serait le double du PIB (en France, 63% environ), alors que, depuis plus de quinze ans, les différents gouvernements ont tenté de supprimer les sources d'un endettement plus colossal encore : avant 1992, un fonctionnaire qui avait servi l'Etat pendant 2 ans pouvait prétendre à une pension; au bout de 15 ans de service, un fonctionnaire pouvait demander à jouir de ses droits à pension, etc...

De nombreux Etats connaissaient une situation tout aussi alarmante dans les années 1990 : le Canada, la Nouvelle Zélande, la Suisse, les pays scandinaves... Tous ont adopté les mêmes mesures : une réduction importante des dépenses publiques et le basculement vers le secteur privé ou associatif, marchand ou non, d'une partie des obligations qui incombaient à l'Etat. En Suisse, beaucoup de services dits publics ont été concédés à des entrepreneurs privés et le nombre des fonctionnaires a été réduit dans d'importantes proportions.
Pour réduire les déficits et payer les dettes publiques, je ne vois pas d'autres solutions. Une augmentation des impôts entraînerait l'installation à l'étranger ou dans des pays voisins des ressortissants les plus aisés. M. Sarkozy tablait sur la croissance pour augmenter les recettes de l'Etat et ainsi présenter en 2012 un budget en équilibre.

Je ne sais pas quelles sont les intentions de M. Berlusconi. S'il croit qu'il peut réduire les déficits et payer les dettes en s'en prenant à ceux qui gèrent la dépense publique (qui sont-ils ? les responsables du Trésor public ? les ordonnateurs ou les payeurs ? les fonctionnaires ? combien sont-ils ?), ou bien il est naïf et ignore tout du fonctionnement d'un Etat (or, il a dirigé un gouvernement pendant près de 10 ans), ou bien il est cynique et tient ses électeurs pour des gogos (ayant vécu quelque temps en Italie, je doute fort que l'on puisse faire gober aux Italiens n'importe quoi), ou bien il fait de la provocation pour éluder ou détourner une question piège des journalistes. De toute façon, quel qu'ait été le sens, churchilien ou non, de ses propos sur le "sang" et les "larmes", qu'ils aient été des saillies ou non, je vois mal, personnellement, comment, s'il veut réduire la dette et présenter un budget en équilibre, il peut éviter de prendre les mesures qu'ont prises avant lui, et courageusement, les dirigeants canadiens, néo-zélandais, suédois, etc.
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