Après différents éloges de Jean Ferrat, ici-même, qui ont dû consterner les gardiens du temple de l'idéologie renaudcamusienne, voici, dans un ordre d'idée approchant, une des trois pensées du jour de l'écrivain Eric
Chevillard, dont le blog intitulé "l'autofictif" (par dérision) mériterait votre examen attentif, car il est remarquablement
dénué de la plupart des travers que l'on pourrait redouter d'un auteur publié "chez" Minuit :
Longtemps, la médiocrité chassa la médiocrité, les engouements vulgaires d’une génération disparaissaient avec elle. Il n’en va plus ainsi par la faute des multiples techniques d’enregistrement dont profitent les affairistes pour comprimer régulièrement de leur grosse patte le ressort lucratif de la nostalgie. Du coup, la sous-culture se sédimente comme la culture. On ne s’en débarrasse plus. Non seulement il faut avaler, un entonnoir dans chaque oreille, la soupe musicale du jour mais encore sempiternellement les succès épuisants des cinquante dernières années. Or n’est-ce pas dilater quelque peu la notion de devoir de mémoire que de commémorer quotidiennement sur les radios le répertoire de Daniel Balavoine ou de Claude François