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Communiqué n° 1018, samedi 20 mars 2010 : Sur les attaques contre M. Éric Zemmour

Communiqué n° 1018, samedi 20 mars 2010
Sur les attaques contre M. Éric Zemmour

Le parti de l'In-nocence apporte son appui total et sans réserve à M. Éric Zemmour face aux attaques et aux menaces, aussi bien juridiques que médiatiques, dont il fait l'objet de la part de diverses officines de collaboration à la contre-colonisation en cours et au Grand Remplacement à l'œuvre. M. Éric Zemmour est pour notre peuple une des dernières voix audibles dont les propos ont quelque rapport avec ce qu'il observe quotidiennement et ce qu'il éprouve jour après jour. Que les puissances de la répression médiatique parviennent à le faire taire après tant d'autres, quelques-uns des tout derniers liens seront tranchés entre ce qui survient et ce qui se dit, entre l'expérience et la parole, entre la réalité physique et sensible des jours, d'une part, et l'endoctrinement permanent d'autre part : on entrera sans restriction dans la fiction totale et dans le monde imaginaire que fomentent de toutes leurs forces les champions d'une humanité nouvelle elle-même imaginaire. Le seul critère à retenir pour juger des propos de M. Éric Zemmour, ce n'est pas de se demander s'ils sont conformes ou non à la formidable vulgate de l'anti-racisme dogmatique, mais de se poser cette question simple et de partout chassée : sont-ils vrais ou ne le sont-ils pas ?
Citation
mais de se poser cette question simple et de partout chassée : sont-ils vrais ou ne le sont-ils pas ?

Très beau communiqué. J'espére que celui-ci sera envoye à qui-de-droit !
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je me joins à l'enthousiasme général exprimé ci-dessus concernant ce très juste communiqué.
J'approuve "total et sans réserve" car le travail de Zemmour mérite le respect.
Il semblerait que Zemmour soit sur le point d'être licencié du Figaro.
Voilà une mauvaise nouvelle ! Cela me semble toutefois peu crédible...
Parce que Zemmour a toujours su éviter de dépasser la ligne jaune et que le pouvoir a l'intention et grand besoin de radicaliser intelligemment sa ligne politique en vue de 2012. Il le fera notamment en adaptant le discours Zemmourien.
Citation
Il le fera notamment en adaptant le discours Zemmourien.

Je suis du même avis. La raclée (attendue) de la droite aux élections régionales et la déception des électeurs du FN qui avaient voté en masse pour Sarkozy dés le premier tour ne peut pas laisser l'UMP indifférent.

L'ouverture de Sarkozy vers la gauche, qu'il avait cru pouvoir affaiblir en faisant entrer dans son gourvernement certaines personnalités connues comme Kouchner et consorts, se retourne contre lui puisqu'elle lui aliène une partie importante des votes à droite et je ne parle même pas des sympathisants du FN.

NS a joué à l'apprenti-sorcier et les deux ans qui viennent ne vont pas être faciles pour lui et son gouvernement et son parti.

Pour ne pas être battu à plate couture il faudrait qu'il s'approprie le discours zemmourien. Mais en aura-t-il le courage face à un PAF complétement acquis au camp adverse.
Moi je veux bien mais enfin Le Figaro, que je sache, n'est pas aux ordres du pouvoir !
Pour ne pas être battu à plat de couture il faudra qu'il s'approprie le discours zemmourien.


Ne rêvons pas, la droite molle, NS en tête, continue de courtiser la gauche antiraciste - la preuve : Patrick Lozès, Président du CRAN, et Michel Wieviorka, sociologue et Président du Conseil scientifique du CRAN, ont remis mardi 9 mars à 11h30 au Ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités territoriales, Brice Hortefeux, et au Ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, un rapport de 130 pages, préconisant 50 mesures pour lutter contre le racisme et le communautarisme.

Nota bene : rapport demandé par Brice Hortefeux et Bernard Kouchner...
Citation
Moi je veux bien mais enfin Le Figaro, que je sache, n'est pas aux ordres du pouvoir !

Non mais le propriétaire est un certain Dassault qui n'est certainement pas favorable à la gauche.
Mais Zendji on parle de stratégie à adopter pour rester au pouvoir. Le PAF, tous les partis de gauche et d'extrème-gauche haissent Sarkozy.

NS fut peut-être trop sûr de lui mais il se peut trés bien que je me trompe et que la gauche ne sorte pas de son coma avancé et qu'en 2012 ils n'arriveront pas à se mettre d'accord sur un candidat commun et qu'ils repartiront à la bataille en ordre séparé.
Pour ne pas être battu à plat de couture il faudrait qu'il s'approprie le discours zemmourien. Mais en aura-t-il le courage face à un PAF complétement acquis au camp adverse.

Un bon plat de couture, tiens, rien de mieux pour se requinquer un soir de défaite électorale
Éric Zemmour nous a répondu ceci :

« Merci de votre soutien. Surtout, continuez à alimenter ma réflexion de vos commentaires pertinents. Amicalement. Eric. »
23 mars 2010, 10:15   Langue et gastronomie
L'expression "plat de couture" désigne traditionnellement le défilé de mode auquel se livrent les ministres défaits et les ministrables réjouis les soirs de débâcle électorale. On dit dans dans le Paf : « Ils nous ont servi un riche plat de couture ». L'étymologie selon laquelle la formule désignerait le petit en-cas quelquefois servi sur canapés à l'issue des présentations de haute-couture est erronnée. Notons toutefois qu'en Allemagne le "plat de couture" est un potage mélangé (Bavière), assez proche de notre "soupe à la grimace".
Oui cher Maitre je raffole de cette soupe bavaroise !
23 mars 2010, 10:35   Jaehzornig
Bien cher Maître,


Pour préciser votre propos, je signale que la Naehensuppe est en fait la soupe de la couturière. C'est d'ailleurs davantage une spécialité souabe que bavaroise au sens strict (voir Alfred von Spazieren, Kochkunstführer, Halle 1862, ouvrage dans lequel il démontre que la Naehensuppe appartient à la catégorie des gebundene Suppen).
29 mars 2010, 11:20   Communiqué de victoire
Recu ce matin cette missive du patron d'une petite revue d'information Les 4 Vérités. A lire

Un extrait:
Citation

"La première observation porte sur le Figaro. Ce quotidien ressemble à la droite parlementaire : ses dirigeants s’adressent à un lectorat de droite, mais eux-mêmes sont, au fond, de gauche.]


Rouxel Jean - dimanche 28 mars 2010

C’est une information en forme de communiqué de victoire que nous lançons cette semaine : la direction du Figaro-Magazine a renoncé à limoger le journaliste Eric Zemmour, qui avait été convoqué le 29 mars à un entretien de pré-licenciement.

C’est un communiqué de victoire, parce que les 4 Vérités et ses lecteurs s’étaient clairement engagés en faveur du journaliste. Nous avions exposé les raisons de ce soutien dans une pétition adressée au directeur des rédactions du Figaro, Etienne Mougeotte, pétitions que de très nombreux lecteurs et internautes ont signée.

C’est ni plus ni moins que la liberté d’expression qui était en jeu. « Au-delà du cas de Zemmour et du "Figaro", la question est simple, écrivions-nous : a-t-on encore, en France, le droit de s’opposer à la bien-pensance antiraciste ? La question, c’est celle de la liberté de la presse et du "politiquement correct". Aux "4 Vérités", nous sommes clairement pour la première et contre le second. »

Pour licencier le journaliste politiquement incorrect, la direction figaresque prenait en effet prétexte des propos tenus par Zemmour sur Canal +, le 6 mars : « Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes... C'est un fait. ». Il se murmurait aussi, ajoutions-nous, que la chronique de Zemmour sur RTL, qui vaut à cette radio un certain succès d’audimat, déplaisait à certains caciques du Figaro.

Sans doute ces derniers n’avaient-ils pas bien mesuré l’audience dont leur victime propitiatoire bénéficie auprès de leur propre lectorat. Au-delà même du succès rencontré par la pétition des 4 Vérités, ou de la manifestation organisée devant le siège parisien du Figaro par les jeunes admirateurs du journaliste, le quotidien a été submergé d’appels et de courriels de protestation. Le chaos ! Selon nos informations, on considère au Figaro que lorsqu’un lecteur exprime son mécontentement, dix mille autres ont éprouvé la même irritation sans se donner la peine d’écrire ou de téléphoner. Si l’on respecte ces proportions, le licenciement d’Eric Zemmour aurait sans doute fait plus de mécontents qu’il ne reste de lecteurs au « Fig-Mag ». On conçoit qu’Etienne Mougeotte se soit hâté de faire machine arrière, même si, pour sauver la face, il a excipé des excuses qu’a présenté Eric Zemmour et des éclaircissements qu’il aurait apportés. Le K.O…

Une nouvelle opinion publique

Je tirerai néanmoins de cette affaire deux observations et une conclusion.

La première observation porte sur le Figaro. Ce quotidien ressemble à la droite parlementaire : ses dirigeants s’adressent à un lectorat de droite, mais eux-mêmes sont, au fond, de gauche.
Quand Mougeotte envisage de sanctionner Zemmour pour des propos qu’il considère comme racistes, on croit entendre en écho Sarkozy confier à Frédéric Mitterrand qu’il ne s’est jamais senti de droite. Ce n’est pas nouveau : depuis des années, ce journal se débarrasse de ses collaborateurs « droitiers » dès qu’ils deviennent trop voyants ou bruyants. C’est ainsi que Le Figaro-Magazine a naguère sombré dans la médiocrité.

En second lieu, je ne sache pas que les propos tenus sur Canal + par Eric Zemmour soient beaucoup plus racistes que ceux tenus voilà quelques années par Malek Boutih, qui, à l’époque où il dirigeait encore SOS-Racisme, avait évoqué la sur-représentation des personnes originaires du Maghreb et d’Afrique dans les prisons françaises. Quant au bien-fondé de ses dires, il a été confirmé par l’avocat général Philippe Bilger, qui a déclaré : « Je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce fait. (…) Tous les Noirs et tous les arabes ne sont pas des trafiquants, mais beaucoup de ceux-ci sont noirs et arabes. »

Le magistrat risque semble-t-il d’être sanctionné par sa hiérarchie et a été rappelé au devoir de réserve par le Garde des Sceaux, Michelle Alliot-Marie. Le problème n’est donc pas de savoir si ce qu’a dit Zemmour est vrai ou faux, mais si les français ont le droit de le savoir, ou plus précisément encore, s’il est autorisé d’exprimer tout haut ce dont la plupart des Français se doutent déjà.

Ma conclusion, c’est que quelque chose bouge en France, où une autre opinion publique que celle artificiellement créée par les médias est en train de se faire entendre. C’est cette opinion publique qui vient de faire reculer Etienne Mougeotte. Et ce n’est peut-être qu’un début.

La source i c i
Le droit de tout dire est-il le droit de dire n'importe quoi ?? Est-il illégitime de penser qu'antécédemment à tout problème objectif de la présence de populations relativement nouvelles sur un territoire "donné" ( si j'ose dire), il y a un préjugé, une défiance, une peur, voire une passion de la haine ? Je suis toujours effaré d'entendre et de lire des personnages comme Renaud Camus ( ou autres Zemmour ) prendre l'Histoire (avec un H très coupant ) à témoin de la défiguration de l'identité française, "de souche", de la culture française ... Comme s'il avait jamais existé quelque chose de tel ailleurs que dans les fantasmes de quelques beaux esprits... Votre "Histoire" remonte au mieux aux bourgeois de Louis-Philippe. Les Naziostalgiques d'une certaine "pureté" française, d'une civilisation douce et policée, qui aurait existé à un moment pour une classe "cultivée", font fi d'abord de ce que l'existence ( d'ailleurs discutable, fragile, vacillante ) de cette classe supposait d'oppression sociale et économique, ensuite que même si il a jamais apéré, ce moment de brillance n'a été qu'un éclair sans réelle importance dans le courant du temps. Je suis historien; je pense les sociétés en termes de siècles, les civilisations en millénaires. Le "fonds" de population européen - et français ) a toujours été métissé sur base d'une population d'origine d'ailleurs indéterminable, à moins que votre prétendue passion du passé vous fasse adopter les Néanderthals pour ancêtres, mêlée d'éléments celtiques, venus de l'est de l'Europe, si ce n'est de l'Eurasie, d'élèments grecs, italiotes, phéniciens, puis germaniques, nordiques, hispanisants, quand il ne s'y est pas mêlé une pincée d'Arabes ou de Hongrois, et bien sûr de Juifs ( encore que des historiens israéliens eux-mêmes nous dénoncent cette "origine" comme étant très largemet un mythe )... Au lieu de fermer les yeux en vous pinçant le nez, regardez mieux !!!!
Il n'y a pires sourds que ceux qui ne veulent rien entendre. La pénible inculture de ce Zenon me désole.
Cher zenon,

Jusque sur ce forum j'ai dû lire beaucoup de choses pénibles, mais alors là vous pulvérisez certain record, pas des plus enviable.
Je suis historien; je pense les sociétés en termes de siècles, les civilisations en millénaires.

Ah oui, très bien, très bien. On peut aussi remonter à la pangée, si vous voulez !

(En fait de ligre, vous ne seriez pas plutôt zébrule ?)
31 mars 2010, 23:43   Le casse-fleur
Le "fonds" est détestable. Les apparences lui sont préférables; elles disent tout du "fonds" supposé que l'on ne veut pas plus connaître que ça. Elles présentent l'avantage de détacher la pointe de l'être, sa fine fleur. Le précieux résultat qui compte, l'aboutissement heureux du long calvaire du fonds, c'est au fond, l'actuel. Le plan de l'actuel où sévit le désastre est le seul sujet véritable qui nous occupe ici. Voilà pour notre "passion du passé". Quand aux "oppressions sociales et économiques" que l'histoire a tout de même fini par corriger peu ou prou, on les voit revenir en force, précisément avec le massacre des fleurs que vous relativisez au nom de l'histoire, d'une absurde échelle du temps ou d'une fatalité du retour obligé à l'antique boue des siècles de laquelle toute extraction ne saurait être selon vous qu'illusoire.
Où l'ont voit que l'expression d'une pensée non concordante suscite haine et insultes, la passion de haïr, disai-je ...
L'amphigourie verbale et l'inculture noire en sus du manque de perspective me semblent en effet les caractères, les symptomes, d'une petit bourgeoisie décadente et pétainiste, qui se croit, qui se veut menacée dans ses privilèges pour seule preuve qu'en en ayant possédé, elle aurait le droit de les revendiquer... Vous n'êtes même plus les membres gourds d'un mouvement politique nauséeux et dangereux mais les adeptes d'une secte au discours rôdé, aux arguments affûtés et longuement répétés comme des antiennes ... Des gens comme vous se gorgent d'injustices, s'ennivrent de ségrégations, jouissent de la moindre discrimination, du plus petit classement... Je vous devine, le cerveau en feu et le membre presque droit à relire la législation hitlérienne sur les aryens, demi aryens, quart d'aryens, assimilables, semi assimilables... Allez, allez au bout, demandez bûchers et chambres puisqu'il s'agit de purifier ce qui n'a, d'ailleurs, jamais existé !
A la pangée ? Pourquoi pas ? Votre souci de l'origine et de la pureté première des choses doit vous faire regarder avec regret le moment du Big Bang non...?? Et déjà vous vous demandez : mais quelle race ? Quelle tribu étrangère à nous, donc à tout ? Quel noir ? Quel arabe ? Quel juif compté sur une radio nationale peut bien être responsable de ce que ce qui était parfait à l'origine se soit abâtardi ??
Qu'est-ce qui n'a "jamais existé", Zenon mon petit ? Allez, dis-nous tout.
Je ne suis pas petit...
La persécution, vous devez adorer ( intransitif oui !!), non ??? Vous en êtes des spécialistes, actifs et passifs !
Pour un adepte de Marguerite vous manquez d'à propos.
01 avril 2010, 00:46   Boson de Higgs
"(...) adopter les Néanderthals pour ancêtres (...)"

Il me semble en effet qu'on peut parfois s'identifier à eux, en tant qu'espèce humaine menacée.


"Votre souci de l'origine et de la pureté première des choses doit vous faire regarder avec regret le moment du Big Bang non...??"

On ne pourra toutefois jamais engager autant d'énergie et d'argent à regarder dans cette direction des origines que n'en engagent ceux qui organisent la collision des particules.

L'intérêt considérable pour la traque du boson de Higgs vous parait-elle une marque de regard en arrière ou en avant ?
Utilisateur anonyme
01 avril 2010, 06:53   Re : Boson de Higgs
(Message supprimé à la demande de son auteur)
01 avril 2010, 08:45   Re : Re ZENIBULON.
des personnages comme Renaud Camus ( ou autres Zemmour )
Les Naziostalgiques d'une certaine "pureté" française
une petit bourgeoisie décadente et pétainiste
un mouvement politique nauséeux et dangereux
une secte au discours rôdé
relire la législation hitlérienne
bûchers et chambres


Où l'ont [sic] voit que l'expression d'une pensée non concordante suscite haine et insultes, la passion de haïr, disai-je

Cher petit "Troll", soyez au moins cohérent dans vos provocations...
Pénible, mais c'est la loi d'un forum public...
(Bien ri quand même au "t'es un grand, maintenant"... Au-delà du joyeux contre de quarte, c'était bien viser l'immaturité du propos...)
J'ai deviné : poisson d'avril !
Cher monsieur, vous vous trompez de combat et d'adversaire . Le problème n'est pas, n'a jamais , été, en France, hormis la brève période pétainiste, ni sur ce forum, la pureté ethnique , contrairement à la plupart des autres pays du monde en particulier ceux vers lesquels je soupçonne que va votre sympathie. Pour ceuxci, en effet, elle va de soi et ils n'hésitent pas à en faire ouvertement, officiellement le moteur de leur nationalisme jusqu'à s'arroger, à l'occasion, le droit de recourir au crime et à la purification dite justement " ethnique ". Nous, nous ne faisons que nous interoger sur une identité, la nôtre, conçue comme purement culturelle et qu'une contre-colonisation massive est en train de mettre à mal .

( Mais je crois plutôt aussi à un poisson d'avril )
Marcel Meyer, arrêtez, on vous a reconnu ! (C'était bien imité, remarquez...)
Très cher Zenon (quel beau pseudo !), bienvenue à vous et merci pour cette intervention.

Non que je partage votre avis, et loin de là, mais il a au moins le mérite d'être à contre-courant, j'entends à contre-courant sur ce forum, j'aurais tendance à dire dans le sens du vent hors icelui. Vous avez raison, je pense, de pointer du doigt l'acharnement avec lequel les uns et les autres vous renvoient dans vos cages, ils ont le tort de vous traiter de la même manière qu'eux-mêmes se voient traiter lorsqu'ils sont atomisés dans le grand suc de la pensée dominante, et donc de faire à d'autres ce qu'ils n'auraient pas aimé que ceux-là leur fissent.

Cela dit, cette pensée "dominante", quelle est-elle ? C'est celle qui n'a de cesse que ne soit niée l’existence d’un legs commun, non au sens d’une hérédité, mais au sens d’un héritage, celle qui refuse obstinément de constater que l’homme a besoin de racines pour croître, ce qui ne signifie en rien végéter toujours dans le même terreau, ni refuser surgeons ou greffons, bien au contraire, mais ne pas raser le tronc pour leur donner toute l’importance.
Je pense pouvoir prétendre que, de ce que j’en ai lu, vous ne pourrez pas déduire de la prose de Renaud Camus qu’il nie cela. Et je ne pense pas que la plupart des « contributeurs » de ce forum nient également qu’un apport culturel extérieur soit nécessaire en permanence pour donner plus de vigueur au tronc.

Voyez-vous, nous avons beau être sur le déclin, si nous sommes encore considérés de par le monde comme les tenants d’une culture qui fait date, c’est parce que nous n’avons jamais cédé, jusqu’à maintenant du moins, à la juvénile tentation de la tabula rasa, à l’arrogance d’une génération spontanée qui prétend ne rien devoir à ses prédécesseurs et posséder tout en soi sous la bénédiction des Droits de l’Homme.

Je prends souvent comme exemple la sentence spartiate de Renan, résumant à elle seule l’essence d’une nation : « Nous sommes ce que vous fûtes, nous serons ce que vous êtes ». À celle-ci j’ajouterai une pensée de Rémi Brague, nous comparant (bien avant l’ami Zemmour), à des Romains lorsqu’il voit en la France, à tout le moins en l’Europe, les barbares de leurs prédécesseurs, les lettrés civilisés de leurs successeurs. C’est cette déférence, ce respect des Anciens qui, je pense, pousse à l’humilité, non moins qu’à l’ouverture à l’exotisme. En cela, les Romains sont nos modèles absolus.

Vous êtes historien dites-vous, et vous semblez malgré tout mépriser l’objet de vos études. Car qu’est-ce que l’Histoire (avec ce « H » ravageur), si ce n’est la capitalisation culturelle de l’Humanité (avec le tranchant du même H) ? Peut-être pensez-vous qu’il n’y a finalement qu’un arbre, celui de cette humanité que nous sommes les seuls, pauvres Français, à imaginer confraternelle et transfrontalière. J’ai, pour ma part, la faiblesse de croire en des affinités successives, de proche en proche, des fraternités de mœurs, des fraternités ethniques, des fraternités de langue ou de religion. On peut le déplorer, mais rien n’y fera, c’est humain et universel. Un peuple aura toujours besoin de savoir d’où il vient pour savoir où il va. Cela peut vous sembler « fasciste » ou je ne sais quoi (outrance d’un nouveau venu ou simple poisson d'avril comme il ressort de l'avis général ?) et sûrement aurait-il mieux valu que chacun et chacune vît le monde de haut comme vous le faites, en termes plus englobants et au long des siècles pour mieux apprécier ce que l’Homme a en partage, mais je peux vous certifier que ce n’est pas donné à tout le monde, que l’Éducation nationale œuvre même en sens inverse en abrutissant nos futurs citoyens à grand coup de relativisme culturel, et que l’inculture est telle qu’il nous faut, sans vergogne, commencer par nous recentrer sur nos acquis les plus pérennes.
Ce Gilgamesh est décidément un don du ciel.
Il a bien mérité, je crois, de l'In-nocence.
01 avril 2010, 11:47   Té, justement
Des Français innocents
31 Mars 2010 Par Sylvain Bourmeau

Dans un récent article de Mediapart, Carine Fouteau a précisément montré comment Nicolas Sarkozy a rendu possible à droite ce qu'on a tendance à qualifier de « dérapages racistes », lors même qu'il faudrait plutôt y voir l'expression d'une pensée aussi structurée que décomplexée.

Mais sans doute peut-on remonter encore d'un cran en amont et noter que si Nicolas Sarkozy a pu rendre possible ce discours, c'est aussi parce qu'il imprégnait depuis quelques années d'autres univers sociaux, sans pour autant que cela vaille à leurs auteurs de sévères rappels à l'ordre voire une mise au ban. C'est bien ce que vient rappeler un communiqué qui tombe ce jour signé du Parti de l'In-nocence.

Ce parti est inconnu des électeurs, et pour cause, c'est dans la République des lettres qu'il bataille. Son fondateur et seul idéologue [!!!!!!!!!!] est l'écrivain Renaud Camus, encore si respecté dans le monde littéraire que son dernier livre sur les demeures d'écrivains, publié aux très respectables éditions Fayard, (le genre d'ouvrage façon chefs d'œuvres en péril qui donne à entendre le crépitement du feu dans la cheminée dès qu'on l'entrouvre) fut, par exemple, copieusement servi le mois dernier dans le supplément Livres de Libération. Renaud Camus dont le Journal ouvertement antisémite fit voilà quelques années l'objet d'une polémique après avoir été encensé par Stéphane Bouquet dans ce même Libération.

Renaud Camus, donc, dont le parti à membre unique [!!!!!!!!!!!] a diffusé ce jour son 1023ème communiqué qui, par hasard, tomba dans ma boite mail :

« Le parti de l'In-nocence se félicite de l'émission "Répliques" du 27 mars 2010, sur France Culture, et salue pour leur courage son animateur M. Alain Finkielkraut et ses invités, spécialement Mme Véronique Bouzou (l'autre invité était le sociologue Didier Lapeyronnie NDLR).

Au moment où M. Éric Zemmour est harcelé de toute part pour oser tenir en public un discours qui corresponde un peu, enfin, à l'expérience quotidienne de nos concitoyens, cette émission, autant et plus que les autres de la même série, a eu l'immense mérite de déchirer pour un moment le voile d'offuscation que le pouvoir médiatique et ses alliés politiques et institutionnels tiennent serré sur ce qui survient.

Les auditeurs ont pu distinctement entendre répudier pour une fois ce qu'on pourrait appeler le "saccharinois", ou le "lénifiançais", ou le "français d'après", cette sinistre novlangue qui pour ne pas blesser la sensibilité à fleur de peau des antiracististes organiques nomme la société arabo-noire "les milieux populaires", les territoires africano-musulmans "les cités", le défi perpétuel et l'étalage de la violence des "incivilités" ou, sa plus délicate trouvaille, les zones de non-droit et les secteurs sécessionnistes (sauf pour les allocations et subventions) les "quartiers sensibles" .

Le parti de l'In-nocence espère passionnément que ces rarissimes exemples de réinflux de sens dans les mots et de vérité dans les phrases feront école, et qu'ils permettront à notre peuple de nommer enfin, et d'abord de comprendre, ce qui lui arrive, à savoir la contre-colonisation violente et le Grand Remplacement. »

Renaud Camus n'est qu'un exemple parmi d'autres. L'abominable Nabe sature actuellement la presse de ses propos abjects, récupérant ces derniers temps la polémique Karski/Haenel pour tenter de se refaire une virginité. Richard Millet a publié voilà peu chez Gallimard un livre dégueulassement raciste (dont je m'étais fait l'écho ici).

Qu'on me comprenne bien : ce ne sont pas MM. Camus, Nabe ou Millet qui ont rendu possible le fait que Nicolas Sarkozy rende à son tour possible les dérapages racistes de ses sbires. Ce sont tous ceux qui ont laissé ces trois piètres écrivains proférer ce genre de conneries. Pire : qui les ont publié ou encensé. Comme si la littérature raciste constituait un élément central de notre identité nationale littéraire.

PS : à l'inverse, il faut saluer le courage d'Olivier Bétourné, directeur adjoint de Fayard à l'époque où fut publié ledit Journal de Camus et dont il s'est désolidarisé avec panache en publiant une tribune à la Une du Monde - ce qui lui coûta le poste de PDG de cette maison auquel pourtant le groupe Hachette le destinait depuis quelques temps.
Citation
Gilgamesh

Non que je partage votre avis, et loin de là, mais il a au moins le mérite d'être à contre-courant, j'entends à contre-courant sur ce forum, j'aurais tendance à dire dans le sens du vent hors icelui. Vous avez raison, je pense, de pointer du doigt l'acharnement avec lequel les uns et les autres vous renvoient dans vos cages, ils ont le tort de vous traiter de la même manière qu'eux-mêmes se voient traiter lorsqu'ils sont atomisés dans le grand suc de la pensée dominante, et donc de faire à d'autres ce qu'ils n'auraient pas aimé que ceux-là leur fissent.
.

Cela ne veut pas dire que je sois d'accord avec vous, au loin, mais qu'au moins le mérite d'être à contre-courant, je veux dire à contre-courant dans ce forum, je suis enclin à dire que la direction du vent dans l'unité l'instaure contre la raison, et je crois, de pointer du doigt dans la colère certaines personnes, et, comme vous le voulez dire, dans votre cage, de la même façon que cela rend indigne de vous le traitement que vous en recevez, l'atomisation des grands avantages des idées héritées, ce que d'autres font, n'en aurait pas moins de cesse que ceux-là leur en fissent savourer le suc.
Francis, exercez votre art avec les quatre paragraphes suivants, pour voir, et j'applaudirais.
Cela dit, cette pensée "dominante", quelle est-elle ? C'est celle qui n'a de cesse que ne soit niée l’existence d’un legs commun, non au sens d’une hérédité, mais au sens d’un héritage, celle qui refuse obstinément de constater que l’homme a besoin de racines pour croître, ce qui ne signifie en rien végéter toujours dans le même terreau, ni refuser surgeons ou greffons, bien au contraire, mais ne pas raser le tronc pour leur donner toute l’importance.
Je pense pouvoir prétendre que, de ce que j’en ai lu, vous ne pourrez pas déduire de la prose de Renaud Camus qu’il nie cela. Et je ne pense pas que la plupart des « contributeurs » de ce forum nient également qu’un apport culturel extérieur soit nécessaire en permanence pour donner plus de vigueur au tronc


Toutefois, cette idée de "dominante", c'est quoi? Il s'agit d'une privation continue de l'existence d'un patrimoine commun, et non pas dans ce sens, d'un héritage, mais comme une tradition, en laquelle il serait obstinément refusé de voir la croissance des racines dans celle des besoins; cela ne signifie pas toujours le même sol ni la même plantation d'arbres, ou encore que s'y applique l'émondage ou la taille des Bourjon, voire le contraste unique, entre ce qui croît et ce qui n'arase pas l'importance du tronc.
Non, et je pense que je peux dire, de ce que j'en ai lu, que vous ne pouvez pas déduire de la prose de Camus Renaud qu'il ait nié cela. Et je ne pense pas que la plupart des «contributeurs» de ce forum ait également nié que le monde extérieur porte en lui la nécessité de continuer à investir dans la culture pour une meilleure résistance du tronc.
Bravo cher Francis ! Plus que 3 avant que vous ne remportiez la tringle à rideau !

Cela dit, je trouve que vous vous noyez un peu dans l'enchevêtrement de vos négations et que vous avez top tendance à user et abuser des métaphores de vos victimes. Si je puis me permettre, veillez tout de même à ce que les propos que l'on vous sert ne tombent pas en définitive dans l'oreille d'un lourd !
Bien, bien, bien, mais il ne faudrait peut-être pas en faire un système...
Voyez-vous, nous avons beau être sur le déclin, si nous sommes encore considérés de par le monde comme les tenants d’une culture qui fait date, c’est parce que nous n’avons jamais cédé, jusqu’à maintenant du moins, à la juvénile tentation de la tabula rasa, à l’arrogance d’une génération spontanée qui prétend ne rien devoir à ses prédécesseurs et posséder tout en soi sous la bénédiction des Droits de l’Homme.


Vous voyez, on peut être diminué et croire cependant avec les partisans de la culture de par le monde que sa fin date de ce jour où, n'étant point encore considérés comme y ayant cédé, la tentation jeune, arasante, dont l'arrogance spontanée qui prétend ne rien devoir à ses prédécesseurs fait la monstration sous la bénédiction des droits de l'homme, nous fait déclarer le désir de posséder tout en soi.

[vous avez là un exemple de rewriting amphigourique combiné à une légère contraction de texte, ce qui devrait faire le sujet de votre prochain exercice pratique]
Utilisateur anonyme
01 avril 2010, 13:15   Re : Lasch contre Zébulon.
Vous êtes historien dites-vous, et vous semblez malgré tout mépriser l’objet de vos études. Car qu’est-ce que l’Histoire (avec ce « H » ravageur), si ce n’est la capitalisation culturelle de l’Humanité (avec le tranchant du même H) ?

Oui Gil, mais que notre Zebulon le Tigre, qui déjà n'est plus, se rassure : nous vivons une période d'abolition du temps, ou, plus exactement, d'abolition du temps historique. Ce qui tue les peuples, écrit Christopher Lasch, c'est l'"effilochage du sentiment que nous vivons dans une continuité historique" (Le complexe de Narcisse). Autrement dit : la perte de conscience de leur identité, l'oubli de leurs origines, l'incapacité à se mettre en perspective, le tout, écrit Raymond Ruyer, accentué par la "revendication du droit de se désintéresser de la durée, de la survie du peuple auquel on appartient, et de vivre dans la liberté du présent"(Le sceptique résolu).
Le résultat concret de la victoire de Zébulon et de ses potes (car ils ont toujours déjà gagné), c'est l'aboutissement logique de l'individualisme libéral : ce "complexe de Narcisse" si bien décrit par Lasch (pardon de le citer encore), qui conjugue l'hédonisme du petit-bonheur avec l'idéal du nomadisme et de la désinsertion.
Cher Gilgamesh,

Je vous remercie de votre réaction qui, quoique contraire à mes opinions ( et c'est bien votre droit ), me semble plus humaine et nullement insultante comme tant d'autres qui se gobergent ici de leur grossièreté sous couvert de verbiage et sous protection de leur avatar numérique. Ma conception de l'histoire n'est en effet nullement patrimoniale mais "compréhensive" et lorsque je déplore ( ou que je pleure - au sens propre ) qu'on saccage un lieu ancien, qu'on remue à la pelleteuse un site archéologique, c'est moins par souci de la conservation que par regret de perdre un moyen de connaître. Je suis d'autant plus malheureux des attaques dont j'ai fait l'objet ici que je suis un amoureux de la mémoire (même de la mémorisation), un passionné des connaissances pour elles-mêmes, que je voue Philippe Mérieux aux gémonies ( chez nous en Belgique francophone c'est une divinité, une source d'inspiration constante pour nos pédagogistes ) et que je suis un lecteur intégralement fidèle du Journal de Renaud Camus même si, souvent, je ne suis pas d'accord avec ce qu'il écrit ( et c'est bien mon droit ). Mais toute cette effervescence autour de l'identité, de l'héritage, de la décadence me paraît extrêmement malsaine, encore que je reconnaisse que jamais celui qui nous réunit ici n'a fanchi le pas de trop qui le rendrait réellement effrayant. Dans la polémique du nombre de journalistes au Panorama de France-Culture, j'étais contre lui pour ce qu'il avait écrit, mais pour lui quand j'ai vu le bombardement médiatique dont il a fait l'objet. Je suis aussi effrayé parce que cette passion de l'identité, du "soi-même" je la retrouve, plus brouillonne, plus brutale, moins bien exprimée, chez nombre de mes élèves. Ils la traduisent souvent par une attirance vers les mouvements politiques extrêmes, de plus en plus teintée d'antisémitisme sous le masque ( pour les moins sots) de l'antisionisme, également par une rejet des formes culturelles traditionnelles (abandon des langues classiques, mépris de l'orthographe, détestation de la lecture). Mais ils ont dans la défense et illustration de leur cause (et ils sont bien persuadés que c'en est une) des attitudes fort semblables à nombre des membres de cet honorable club : la moquerie, le mépris, l'insulte, ... Le danger quand on veut défendre un absolu ou une vérité c'est de rencontrer d'autres absolus, d'autres vérités, tout aussi certains d'eux-mêmes et tout aussi prêts à combattre ... Ceci dit, je concède que pour le moment l'armée des "déculturateurs", des brûleurs de livres et de bibliothèques, des lanceurs de sanctions est bien plus vaste que le bataillon des défennseurs de l'autre camp. Mon problème c'est que l'alternative ne me séduit aucunement ...
Cher Zendji, l'allergie au grégarisme, aux notions de racines, de patrimoine et de classicisme est un luxe de pays riche.
Les mêmes qui se rendront ostensiblement à des représentations traditionnelles bantoues, aztèques ou penjabies avec des dreadlocks, un os dans le nez ou une plume dans l'oignon trouveront réac' et nauséabondes les mises en scène du Puy du Fou. C'est marcher sur la tête.
Cher Zenon,

je comprends un peu mieux vos points de vue.
Une chose me trouble néanmoins : vous dites que votre approche historique est davantage compréhensive que patrimoniale, i.e. au regard des moyens de connaître qui supplanterait le reste. Soit. Et si c'est là la fin que vous assignez à l'Histoire - je veux dire l'heuristique -, je suis bien d'accord avec vous. Mais le chien se mord la queue, car comment voulez-vous étudier en détails ce qui a vocation à nous enseigner le passé sans instinct de conservation ? Comment enseigner l'amour du grec et du latin à vos élèves si en amont vous ne vous appliquez pas à promouvoir l'édition de Thucydide, Platon, Cicéron, Lucrèce ou Tacite dans le texte ? Comment vous employer à la fin qui est la vôtre sans en ménager les moyens ? Et comment disposer davantage de tels moyens qu'en revendiquant un héritage culturel gréco-latin et judéo-chrétien, qu'en défendant becs et ongles ces trésors, fussent-ils bêtement matériels, chronocentrés, territoriaux et propres à nos seules contrées ? Cela doit-il irrémédiablement rendre nos particularismes exclusifs ?

En clair, il me semble que nous avons la même fin, mais vous semblez en négliger les moyens. À moins que vous n'en voyiez d'autres ?
"des attitudes fort semblables à nombre des membres de cet honorable club : la moquerie, le mépris, l'insulte (...)"

Il me semble que vous n'êtes pas, qui que vous soyez à l'abri de votre "avatar numérique", à l'abri de cette attitude, le florilège réuni par Francmoineau à partir de vos messages le montre suffisamment.

J'y ajouterais cette référence à l'homme de Néanderthal, qu'on peut tout de même ranger dans la catégorie des "moqueries", de même que ce clin d'oeil moqueur au "Big bang", qui m'a inspiré cette question sur la recherche du boson de Higgs, qui n'est en somme qu'une recherche des origines - au nom de laquelle on s'est engagé dans la construction inouïe de cet extraordinaire "accélérateur de particules".
Utilisateur anonyme
01 avril 2010, 15:55   Re : Pour une armée de balayeurs devant leur porte
Je suis aussi effrayé parce que cette passion de l'identité, du "soi-même" je la retrouve, plus brouillonne, plus brutale, moins bien exprimée, chez nombre de mes élèves.

Quel rapport entre la passion de l'identité (collective ?, ethnique ?, nationale ?) et le soi-mêmisme ? Etes-vous vraiment certain d'avoir lu Renaud Camus (je suis un lecteur intégralement fidèle du Journal de Renaud Camus) ?
Citation

Quel rapport entre la passion de l'identité (collective ?, ethnique ?, nationale ?) et le soi-mêmisme ? Etes-vous vraiment certain d'avoir lu Renaud Camus (je suis un lecteur intégralement fidèle du Journal de Renaud Camus) ?

J'allais poser exactement la même question.
Le bizutage est interdit dans les grandes écoles sauf ici. Si on ne veut pas se faire chambrer, on n'arrive pas en sabots.
Si on ne veut pas se faire chambrer, on n'arrive pas en sabots... ou déguisé en Grand Avatar Numérique.
Je ne suis pas sûr que Zenon ait la même chose que nous à l'esprit lorsqu'il parle de "soi-mêmisme". Me gouré-je ?
Florentin, je suis gêné par votre commentaire, mais hélas, en dépit de toute ma sympathie naissante et têtue pour notre Zénon, je dois à contre coeur admettre que je vous rejoins: le sabot dans la HLM, en pleine Pâque, est une horreur sans sacrement. On a beau vouloir ne pas bizuter, on n'en souffre pas moins les affres du bizuteur malgré lui.

La fleur contondante, le couteau (allez, va!) de notre Zénon est qu'il se contredit de manière si touchante qu'on est malheureux, et pour tout dire, insatisfait, de le contredire. Zénon mérite qu'on lui fiche un peu la paix et de se décanter en lui-même. Zénon le Bigre n'est pas sans potentiel. Ses contradictions, si grosses et si nerveuses, commandent un certain respect.
Utilisateur anonyme
01 avril 2010, 16:26   Re : Pour une armée de balayeurs devant leur porte
Et moi je ne suis pas sûr que Zenon ait le même écrivain que nous à l'esprit lorsqu'il parle de Renaud Camus...
Peut-être qu'il parle du Renaud-Camus de Sylvain Bourmeau...?
Utilisateur anonyme
01 avril 2010, 16:34   Re : Pour une armée de balayeurs devant leur porte
Après tout, peut-être que la "méthode Jean-Marc" ("Bien cher Zenon etc. etc.") pourrait réussir là où nous avons tous échoué ?...
M'est avis que la date de l'article doit être regardée de plus près, cher Rogemi...
Journal de P-M Coûteaux, "For intérieur", site du RIF

Vendredi 19 mars.
Quinze jours à Paris, voilà qui fait beaucoup trop. Dispersion insupportable. Tout à l’heure, près de Montaparnasse, amusant déjeuner cependant, avec Eric Zemmour, qui est venu à mon émission avant-hier et que j’ai trouvé plus sémillant que jamais. Il me relate les derniers rebondissements de l’affaire provoquée par ses propos, hardis en effet, sur la forte proportion d’immigrés, ou de Français issus de l’immigration, parmi les vendeurs de drogue. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à dire ce que tout le monde sait –tout le monde sachant aussi que cette proportion est grande dans plusieurs catégories de délinquants… Je tente de le convaincre de ne faire aucune concession aux divers screugneugneux de la bienpensance qui lui cherchent chicane ; nous tentons aussi de parler de son livre, « Mélancolie française », qui m’en a pas mal redémontré sur certaine lecture, impériale, de l’Histoire de France ; et nous tentons aussi de déjeuner…
J’écris que « nous tentons », car nous nous ne parvenons à rien de cela. Comme, fort heureux de l’air printanier, j’ai eu la mauvaise idée de choisir une table en bord de trottoir, nous sommes sans répit interrompus par de bonnes gens qui passent, et, reconnaissant M. Zemmour, viennent lui apporter d’incessants mots d’encouragement : « allez-y, continuez ! » ; « M. Zemmour , tenez bon, on est avec vous ! », etc. Certes, la rue est zemmourrienne ! Deux jeunes gens s’installent carrément au bout de la table, et, ravis de voir que nous nous connaissons, nous pressent de constituer ensemble un gouvernment de salut public –ils se disent pourtant « monarchistes » ! A deux reprises, le patron du restaurant, tout aussi bienveillant, prend nos plats et les fait réchauffer –« allons, vous allez manger froid ! » ; des pompiers s’arretent sans façon, bloquent la rue et viennent apporter leurs encouragements. Tintamarre ; « Mais non, ne klaxonnez pas, c’est Zemmour qui est là ! - Comment, Zemmour est là ?». Etc. C’est tout un attroupement… Deux heures et demi pour avaler un plat et un café –et vérifier que, décidément, il existe bien un peuple français.
Citation
Etc. C’est tout un attroupement… Deux heures et demi pour avaler un plat et un café –et vérifier que, décidément, il existe bien un peuple français.

Sans Zemmour l'émission de Ruquier onpc perd au moins la moitié de ses télespectateurs et vous pensez bien que si RTL lui a offert une chronique le matin c'est parce qu'ils en attendaient une augmentation de leur audience.

Les gens aiment Zemmour et il est devenu à son corps défendant un homme populaire car il dit ce qu'il pense et pense vraiment ce qu'il dit.
Utilisateur anonyme
03 avril 2010, 16:31   Re : Eric Zemmour bloguera chez Rue89
Sans Zemmour l'émission de Ruquier onpc perd au moins la moitié de ses télespectateurs

Le supplice étant de se farcir Ruquier... Enfin je suppose que c'est le prix qu'il faut payer pour entendre Zemmour... ?
Oui mais je ne la regarde pas le samedi soir mais les meilleurs extraits le lendemain sur Dailymotion ce qui m'évite de supporter les tartarinades de Ruquier qui d'ailleurs est devenu au fil des émissions le modérateur assommant de tout ce que Zemmour dit ou avance. D'ailleurs ll n'en manque pas une pour se foutre de sa gueule ce qui est horripilant !
On peut voir ça comme ça, cher Rogémi, pourtant il me semble qu'au bout de compte, qu'il le veuille ou non, Ruquier fait office d'excellent contrepoids entre les idées extrêmement dérangeantes de Zemmour et le public, très conditionné à penser tout autrement, ou à ne pas réfléchir du tout.
N'oublions jamais que l'immense majorité des gens courent toute la journée pour satisfaire aux nécessités quotidiennes, qu'ils sont souvent fatigués (surtout à cette heure tardive), qu'ils sont peu entraînés à la réflexion, peu informés, qu'ils cherchent une détente en ce samedi soir.
Par ailleurs, Ruquier ne peut surtout pas, même s'il est en partie d'accord avec Zemmour, le donner à penser. Il perdrait alors la crédibilité de son arbitrage et engagerait sa propre responsabilité dans l'émission. N'oublions pas que nous sommes dans le monde sans pitié de la télévision où tout est rapports de force. C'est parce que Zemmour est fort qu'il est encore là la fois suivante, et si ce n'était pas le cas Ruquier devrait tout simplement s'en séparer; tout cela est mouvant, les dés sont jetés à chaque fois comme pour la première fois et ce jeu, très subtil en fait, me fascine. Mais cette force ne suffit pas, il faut encore que Ruquier en tire la sympathie du public. Et c'est là que je pense qu'il est favorable, objectivement à Zemmour, parce que les idées de Zemmour séduisent, agacent agréablement le public qui reprend avec surprise contact avec la vérité des choses et qu'il laisse faire. Qui sait, finalement, ce que pense réellement Ruquier et n'est-ce pas la condition même de son existence ?
Oui, plutôt d'accord avec Obi, Ruquier est finalement très utile.
03 avril 2010, 19:54   Rappel
"N'oublions jamais que l'immense majorité des gens courent toute la journée pour satisfaire aux nécessités quotidiennes(...)"

Tss tss... N'auriez-vous pas lu Monsieur Gilgamesh et ignoreriez-vous que tous ces gens batifolent ?
Sans compter que batifoler, chez le vulgaire, rend l'esprit plat et atone.
Citation
Francis Marche
Sans compter que batifoler, chez le vulgaire, rend l'esprit plat et atone.


C'est bien dans cette acception que j'utilise le terme, n'en déplaise à Monsieur Bolacre.
Je pense que sans quelqu'un comme Ruquier, Zemmour n'aurait plus de tribune grand-public. Ruquier, avec son humour potache (parfois assez drôle, à mon goût), son physique de gendre parfait, sa gentillesse avec tous ceux qui viennent crée un espace public où les propos durs des deux commentateurs peuvent trouver leur place sans avoir la violence qu'ils eussent eu en tout autre lieu, dans tout autre contexte. Je lui trouve beaucoup de talent pour désamorcer les conflits trop frontaux, défendre ses commentateurs, faire passer des critiques parfois très sévères (mais souvent justifiées)... Il joue parfaitement son rôle prophylactique.
Il ne faut pas se moquer des gens ordinaires. Je constate que si on prend les gens pour des cons on a des cons, et qu'à l'inverse, au contact de l'intelligence ils deviennent meilleurs. Je me mets dans le lot des gens. Je suis un gens. Je me rappelle que Renaud Camus me faisait remarquer que les autoroutes pouvaient être pleines de charme. A une période de ma vie professionnelle, j'ai fais tant d'autoroute que j'ai eu plusieurs fois, vous savez dans le cocon ronronnant et confiné de la voiture, eu envie de continuer tout droit dans le long tournant. Quand on rentre on a envie d'un bon verre, de détente, de prendre un peu de bon temps, si c'est ça batifoler. Le lendemain ça recommence. Tout le monde n'a pas la chance d'être
gâté par les fées ou par les circonstances.
Je suis d'accord avec Virgil. A chaque émission Ruquier fait en sorte, mine de rien, de désamorcer les propos de Zemmour, de les faire passer pour plus anodins qu'ils ne sont, moyennant quoi, il permet, précisément, à ces propos de passer et donc d'être entendus. C'est de la haute voltige et il s'en tire bien.
Ce que vous écrivez, cher Obi, est trés beau et sonne vrai. Merci.
C'est comme cela que je suis si bien avec vous, par les idées autant que par la perfection de votre talent d'expression, Cassandre, Éric, Virgil et les autres...
Je suis moi aussi d'accord avec M. Virgil, sur le fond. Il y a tout de même le très sérieux double barrage que constituent le rire et la voix de Laurent Ruquier. Dont il n'est pas responsable, sans doute...
Citation
Ruquier fait office d'excellent contrepoids entre les idées extrêmement dérangeantes de Zemmour et le public, très conditionné à penser tout autrement, ou à ne pas réfléchir du tout.

Cher Obi,

Je regrette il ne s'agit pas d'équilibre car le souci premier de Ruquier est avant tout de protéger ses invités (il en vit) et de ne pas transformer le forum en une chambre de torture pour les bobos de toutes couleurs qui par manque de préparation se font étriller et ridiculiser par le tandem Naulleau-Zemmour.

Cet exercice de haute voltige a pour conséquence que Zemmour, trop souvent, patauge dans des situations à mes yeux inacceptable et indignes s'apparentant à des quasi lynchages car il se retrouve totalement seul, tous les invités, le public et Ruquier étant contre lui.

Il n'est pas rare aussi qu'il se fasse grossièrement insulter et absolument personne ne prend sa défense.

En plus il est aussi très rare que Ruquier, qui n'est nullement aussi anodin que certains le croient, laisse Zemmour terminer et former ses idées et phrases sans l'interrompre. Je dirais même qu'il le coupe systématiquement.

De plus il serait naif de croire que Ruquier ait la moindre sympathie pour les idées de Zemmour bien au contraire il suffit de l'écouter sur Europe 1 ou sur d'autres chaines, ne parlons même pas des gens qui participent avec lui à ses émissions et cela depuis des années comme Miller et consorts .

L'homme Zemmour lui est certainement sympathique mais pas ses idées car Ruquier est un pur bobo.

La place que Zemmour a pris dans cette émission n'avait nullement été planifiée par les producteurs et l'envergure et l'impact qu'elle a aujourd'hui est un des problèmes les plus difficiles à gérer pour Ruquier et ses patrons !
Des rapports de force, nous sommes bien d'accord et Zemmour qui entre là-dedans comme un chien dans un jeu de quille.
Un chien qui amuse et qui fait de l'Audimat : au départ, c'est ça qui est passionnant, au départ...
Ce matin, en faisant mes courses, j'ai rencontré une amie, qui travaille dans un tribunal d'une ville de Provence : je lui ai demandée ce qu'elle pensait des propos d'Eric Zemmour ; elle m'a répondu en souriant qu'ils étaient vrais à 100% !
Je pense que tout le monde en est bien convaincu dans ce forum, d'ailleurs il suffit de s'informer un peu pour le constater, du moins en Provence.
Bien que je sois un admirateur d'Eric Zemmour, je dois avouer que le rôle qu'il joue dans l'émission du samedi soir me gêne un peu : dire en face à des gens qu'ils sont nuls ou qu'ils n'ont aucun talent, même si c'est vrai, me met mal à l'aise.
Suis-je le seul à penser de cette façon sur ce forum qui prône l'usage de la politesse et du savoir-vivre ?
D'accord avec vous Géronimo. Goethe disait qu'il y avait toujours quelquechose à tirer d'un mauvais livre, et Schopenhauer rappelait que le simple fait d'être allé au bout de l'effort d'écrire un livre méritait considération.

Et pourtant, et pourtant ! Quel pied (excusez-moi !) lorsqu'un de nos plumitifs officiels se fait démonter en deux formules assassines par les picadors de service ! Je l'avoue à ma grande honte.
Sur le plateau du Grand Journal de Canal +, au sujet de l'affaire Zemmour, Alain Finkielkraut dénonce le communisme du XXIe siècle face aux Amis du Désastre Naulleau et Bedos :
Finkielkraut au Grand Journal
Le journal " Le Monde " publie un bon article sur la vérité et les journalistes.
[www.lemonde.fr]

La vérité, ce diamant fragile, par Christophe Deloire

En ces temps de crise, la vérité est une valeur sérieusement en baisse.

Cette bonne vieille vérité que l'on croyait venue à bout des mythologies, des chimères, des idéologies, vaut désormais moins qu'une incantation de chanteur ou un boniment d'actrice.

La France est un pays étrange, sécularisé, dans lequel la vieille morale bourgeoise a été quasi éradiquée, mais où il semble régner plus que jamais la distinction entre les observations qui ont le droit de cité et celles qui en sont bannies. Comme dans les vieilles familles, "toutes les vérités n'y sont pas bonnes à dire". Ne parlons pas de la Vérité, notion définitivement absurde, mais de ces petites vérités reposant sur des faits établis, sans doute partielles, mais toujours préférables au doigt mouillé ou à la profession de foi.
Dans la France de 2010, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) sanctionne une chaîne, Canal Plus, pour avoir retransmis les propos du journaliste polémiste Eric Zemmour. Ce dernier a prétendu dans l'émission "Salut les Terriens" : "Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est un fait." La deuxième partie de la phrase est aussitôt critiquée. Aussitôt, l'employeur principal de l'impétrant le convie à un entretien préalable au licenciement. Un avocat général célèbre, Philippe Bilger, qui le soutient sur son blog, est aussitôt convoqué par le procureur général. Le monde médiatique s'en émeut, s'en offusque.

Au contraire, une grande partie du public s'offusque que l'on s'offusque. Sur les blogs qui traitent de l'"affaire", nombre d'internautes dénoncent ce qu'ils estiment être une atteinte à la liberté d'expression. Devant l'afflux des commentaires, et parfois leurs excès, les blogs décident les uns après les autres de fermer le robinet à paroles. Devant l'abondance du courrier des lecteurs, la convocation de Zemmour est annulée.

ÉLITE ÉCLAIRÉE FACE À UN POLÉMISTE ET UN PEUPLE VULGAIRES ?

Pour peu que l'on se renseigne sans a priori, il n'est pourtant pas absurde de penser que le propos sur "la plupart des trafiquants" est fondé. En 2007, journaliste au Point, j'avais tenté de révéler "ces statistiques qui dérangent". Après avoir compulsé des liasses de notes de synthèse de la direction centrale de la sécurité publique et de la direction centrale de la police judiciaire, j'avais estimé que 60 à 70 % des crimes et délits en France sont commis par des enfants de l'immigration africaine ou nord-africaine. Comme la délinquance est, au moins en partie, corrélée avec la relégation sociale ou culturelle, la statistique n'épuise pas la réalité, et surtout ne justifie pas l'excès de contrôles policiers. Mais le chiffre correspond (de manière plus ou moins pertinente) à un fait.

Toutes proportions gardées, un fait journalistique se reconnaît à la manière dont Karl Popper reconnaît une vérité scientifique. C'est une proposition réfutable sur le principe, qui n'a pas encore été réfutée. Des indices (la perception directe, les témoignages, les documents) permettent d'établir une vérité, qui sera récusée si d'autres indices me font changer de vérité. La croyance, religieuse ou politique, n'est en revanche pas réfutable. Elle est un choix, qui dépend de ma volonté plus que des indices.

Que préfère le monde médiatique ? Il est très intéressant de constater que les faits bruts avancés par Zemmour ont plus choqué dans le Landerneau que des opinions pour le coup très contestables. Ainsi le polémiste avait-il clamé que les entreprises avaient le "droit" de discriminer les Noirs et les Arabes. Que par "le droit" il ait entendu que la discrimination était "légitime" ou "légale", c'était soit scandaleux soit faux. A l'aune des réactions, ces assertions sans fondement étaient semble-t-il moins dérangeantes qu'une réalité toute crue.

Bien entendu la vérité est multiple, lointaine, profonde, même avec une "subjectivité désintéressée" comme la prônait Hubert Beuve-Méry. Mais avec l'occultation d'une réalité, d'un chiffre, d'un fait, même parcellaire, et l'interdiction d'en débattre, commence l'abolition de l'honnêteté et de l'idée même de vrai et de faux. Le plus étrange, en France, c'est qu'une vérité dérange plus que bien des inepties (ou les mensonges caractérisés qui prolifèrent impunément dans la vie politique).

Qui s'attache aujourd'hui à distinguer simplement le vrai du faux ? La vérité est sans doute une construction du réel, puisqu'elle repose sur un choix immanquablement subjectif de faits, mais elle ne souffre pas la négation du réel, ni la récusation des faits gênants. Ce devrait être le rôle premier des journalistes, de collecter tous les indices possibles pour comprendre le monde et la société, plutôt que de s'instituer en clercs proférant un prêchi-prêcha "responsable" et "moral". Si les journalistes s'avisaient seulement de lever le voile sur la réalité, peut-être seraient-ils plus populaires.

Autant que la crise économique, la défaite de la vérité, et son corollaire, la crise de la liberté d'expression, exaspèrent les Français. Sur certains sujets, le peuple (lecteurs et électeurs) ne supporte plus les leçons administrées par nos clercs autoproclamés. Sur l'immigration, la délinquance, la mondialisation, l'Europe, les communautarismes, les conflits d'intérêt, etc., les Français demandent que les médias leur disent la vérité (c'est-à-dire des vérités qui peuvent être différentes en fonction des lignes éditoriales), au lieu de s'évertuer à empêcher la révélation de faits bruts.

Il est absurde de s'étonner de la "dépression" française. Sans tomber dans la psychologie de bazar, tout corps social dont l'expression est retenue, auquel le déni de réalité est imposé, finit rongé de l'intérieur.

Une fois les éléments sur la place publique, les Français sont assez intelligents pour réfléchir. Quiconque pense le contraire doit proposer aussitôt l'établissement d'un despotisme éclairé à la place de la démocratie.
Etonnant paradoxe. L'humoriste de France Inter Stéphane Guillon peut raconter n'importe quoi, décrire untel en nazi et telle autre en "petit pot à tabac", il peut user d'une rhétorique déshumanisante, animalière, tracer des portraits diffamatoires sans se renseigner un instant sur la réalité de ce qu'il prétend "caricaturer", il passe pour un parangon de la liberté d'expression.


Tout est autorisé au divertissement, même les pires insinuations. L'air du temps spectaculaire préfère la méchanceté infondée au souci de l'exactitude.

Sur son blog, Brice Couturier, l'animateur de l'émission "Du grain à moudre", sur France culture, écrit à raison que la gauche bobo est désormais "bimi" : bien intentionnée, mal informée. On pourrait ajouter que la droite l'est autant. Il n'est point besoin d'avoir lu La Fabrique du consentement, de Noam Chomsky et Edward Herman, sur "la propagande médiatique en démocratie", pour savoir qu'en adeptes du "deux poids deux mesures", les médias peuvent colporter des intérêts particuliers, qu'ils soient nationaux, particuliers, ou de classe, sous couvert d'une doctrine de bonnes intentions.

QUE FAIRE ?

Mettre fin, immédiatement, à la traque du "dérapage" dans nos journaux. Vous avez remarqué ? Pour peu que l'on s'écarte de la pensée en ligne droite, c'est le "dérapage". Ceux qui sortent de la route doivent recevoir une leçon, pour l'exemple. Qu'ils votent "non" sur un traité constitutionnel européen, qu'ils soient favorables à une réflexion sur le protectionnisme, que le métissage général ne soit pas leur seul horizon politique, qu'ils dénoncent des conflits d'intérêt dans la société, ils doivent être remis dans le droit chemin. Ou éliminés dans le bas fossé du débat.

Dommage, car comme disait Gandhi, la vérité est "dure comme le diamant et fragile comme la fleur de pêcher". Plutôt que de nous aiguiller tels des magistrats du bien et du mal, les journalistes devraient nous aider à comprendre simplement ce que nous sommes, dans quel monde nous vivons.

L'on se demande parfois qui, de George Orwell, l'auteur de 1984, ou d'Aldous Huxley, celui du Meilleur des mondes, avait le mieux imaginé le monde futur. En tout cas, dans la France de 2010, pas besoin de Big Brother, le divertissement semble pris infiniment plus au sérieux que l'établissement laborieux des faits. Les journalistes devraient choisir leur camp tant qu'il en est encore temps.

Les sunlights du spectacle ou la recherche dans les laboratoires du réel.
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