Il y a quelque chose de "vicié" dans la méthode suivie par Lapeyronnie et autres sociologues, disciples de Bourdieu et Touraine, et qui a été critiqué avec virulence par Aron, lors de la soutenance de la thèse de Touraine il y a près de 50 ans (la thèse a été lessivée, essorée, réduite à rien), c'est le recours systématique aux "enquêtes", aux "informateurs", au "terrain". Lapeyronnie ne connaît des faits délictueux et criminels que ce qu'en disent leurs auteurs ou leurs complices, à savoir les discours justificatifs qu'ils font entendre ou les opinions lénifiantes qu'ils émettent.
Pendant des siècles, les philosophes et tous ceux qui voulaient connaître le réel se sont défiés des opinions, qui, par définition, sont changeantes et toutes subjectives, même quand elles sont le fait d'un groupe uni. Ce que l'expérience apprend ou a appris, mais ce dont les sociologues, apparemment, n'ont pas la moindre idée, c'est la rouerie rhétorique des hommes, quand ils émettent des opinions, leur aptitude au double ou au triple langage, leur mauvaise foi, leur tropisme à la dénégation. La principale propriété d'une opinion est d'être plastique - de s'adapter à tout, de se plier aux circonstances ou de se conformer à celui à qui elle est destinée. Aristote enseignait cela il y 24 siècles. En bref, les "informateurs" du sociologue ne lui confient que ce qu'ils veulent, ce qui lui fera plaisir ou ce qu'il est à même d'entendre, et dont il nourrit sa "science".
Qu'auraient donné les enquêtes de MM Lapeyronnie, Dubet, Touraine, Bourdieu et consorts auprès du bon peuple allemand dans les années 1920-30, avant et après l'accession au pouvoir du parti socialiste national des travailleurs allemands ? Auraient-ils (les sociologues) assumé ce que leurs informateurs leur auraient confié ? Auraient-ils raconté les faits du point de vue des personnes interrogées ? Auraient-ils répété le discours de leurs informateurs sur l'humiliation des Allemands, la haine des juifs ou la tentation de désigner les juifs comme boucs émissaires, la haine de la France, rendue responsable alors de tous les maux de l'Allemagne ?
La langue de ces messieurs de la science sociale est à l'image de leur "méthode", fausse de bout en bout.