Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 647, vendredi 9 mai 2008 : Sur la dégradation de la situation au Liban

Le parti de l’In-nocence s’inquiète vivement de l’évolution de la situation au Liban, qui démontre à nouveau la duplicité du Hezbollah et de ses séides, lesquels recourent au chantage et à la violence chaque fois que les autorités légitimes du pays qu’ils tiennent en otage s'efforcent de restaurer l'autorité de l'État ou se permettent de contrarier leurs manœuvres.

Le parti de l’In-nocence rappelle son attachement à l’indépendance et à la souveraineté du Liban, dont l’expérience malheureuse ne saurait trop, hélas, nourrir la réflexion politique quant à la situation interne des principaux pays européens, au premier rang d'entre eux la France. Au Proche-Orient comme ailleurs, ce n’est qu’à proportion de la capacité du vis-à-vis à la mise en cause raisonnée de sa propre histoire qu’on peut juger de la possibilité d'un dialogue avec lui — à défaut, il convient avant tout de préserver ses propres intérêts vitaux.
09 mai 2008, 14:57   Liban
Le Liban est un des rares pays à l'égard duquel la France, ancienne puissance protectrice, ait des obligations.

Dans ces conditions, je souscris totalement aux termes du communiqué.
L'AFP est une agence de presse répugnante !

par Rana MOUSSAOUI AFP

BEYROUTH (AFP) - Le puissant mouvement chiite libanais Hezbollah a chassé vendredi après 48 heures de combats meurtriers ses rivaux de quartiers entiers de l'ouest de Beyrouth, où l'armée a pris position dans les rues et autour de bâtiments officiels.

"Il n'y a plus d'affrontements car personne ne fait face aux combattants de l'opposition" emmenée par le Hezbollah et soutenue par la Syrie et l'Iran, a déclaré un responsable de la sécurité libanaise sous couvert de l'anonymat.

Des membres du Hezbollah tiraient en l'air en signe de joie dans certains quartiers, d'où ont été évincés les membres du parti du Courant du Futur, le parti de Saad Hariri, un pilier de la majorité parlementaire antisyrienne.

Plusieurs militants armés chiites du Hezbollah et d'Amal étaient présents dans les rues désertes du secteur ouest de la capitale, à majorité musulmane. Ils arrêtaient des hommes en civil et les livraient à l'armée dans le quartier sunnite Tarik Jdidé.

L'armée libanaise, traditionnellement chargée au Liban du maintien de l'ordre, et les forces anti-émeutes, équipées de chars, patrouillaient les quartiers mais n'étaient pas intervenues dans les combats à l'arme automatique et aux roquettes RPG, particulièrement violents la veille, faisant au moins 11 morts et des dizaines de blessés.

Les affrontements avaient baissé d'intensité en début d'après-midi avant de cesser.

Une source proche du Courant du Futur a indiqué que le parti avait confié l'ensemble de ses locaux dans les zones désormais sous contrôle du Hezbollah à l'armée et fait évacuer ses membres pour éviter davantage de confrontation.

Selon un porte-parole, l'armée est déployée en force pour protéger "le siège du gouvernement, la Banque centrale et l'entourage des résidences de M. Hariri et Walid Joumblatt (un autre pilier de la majorité)" à Beyrouth. Les principaux axes routiers de Beyrouth sont aussi contrôlés par l'armée, a-t-il dit.

Le Hezbollah a aussi forcé, par des menaces, tous les médias appartenant à la famille Hariri à fermer, selon un responsable du groupe médiatique. Une roquette a même touché le mur d'enceinte de la résidence de M. Hariri, selon son entourage.

Dans le quartier de Ras al-Nabeh, des partisans de l'opposition ont fait irruption dans deux bureaux du mouvement de M. Hariri et accroché des posters du président syrien Bachar al-Assad sur les balcons.

Petit signe de détente, au nord, la route internationale reliant la ville de Tripoli a été rouverte après une fermeture de quelques heures. Dans la Békaa (est), toutes les routes ont été débloquées à l'exception de celle menant à la frontière syrienne. La route reliant Beyrouth au sud a également été rouverte.

Mais la route de l'aéroport international de Beyrouth, bloquée depuis mercredi par l'opposition, est toujours inaccessible et le trafic aérien reste quasi-paralysé. Le port de Beyrouth a aussi cessé toute activité pour le moment.

Les dernières violences au Liban avaient éclaté mercredi quand une grève sur des revendications sociales avait été transformée par le Hezbollah en un mouvement de désobéissance civile qui a dégénéré en heurts.

Ces heurts s'étaient intensifiés après un discours du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah qui avait qualifié jeudi de "déclaration de guerre" des décisions du gouvernement à son encontre, visant notamment le réseau de télécommunications du mouvement. Il l'avait sommé de revenir sur ces décisions et d'accepter un dialogue national.

La majorité avait fait une contre-proposition qui a été rejetée par l'opposition.

M. Assad, dont le pays a contrôlé le Liban pendant près de 30 ans avant d'être contraint d'en évacuer ses troupes en 2005, a jugé la crise comme "une affaire intérieure libanaise" et appelé à un dialogue interlibanais.

L'Arabie saoudite et l'Egypte, alliés du gouvernement libanais, ont demandé une réunion arabe ministérielle d'urgence, alors qu'Israël a mis en cause l'Iran et le Hezbollah dans la responsabilité des combats. L'Iran, en revanche, a imputé la responsabilité de la crise à Israël et aux Etats-Unis.

La presse libanaise et arabe s'est alarmée du spectre d'un retour à la guerre civile qui avait dévasté le Liban de 1975 à 1990, des craintes ravivées par la grave crise politique qui sévit dans le pays depuis fin 2006, l'opposition et la majorité n'arrivant pas s'entendre sur un partage du pouvoir.

Cette crise a empêché l'élection d'un président de la République, poste vacant depuis novembre 2007. La majorité accuse la Syrie et l'Iran de bloquer une solution via leurs alliés, tandis que l'opposition reproche à la coalition au pouvoir d'être inféodée à Washington.

La source ici
Présent du 10.5.08

La FINUL dans la nasse du Hezbollah

Vers l’irakisation du Liban ?

Beyrouth, le 9 mai 2008, 0 h 30. – Le Liban est otage du Hezbollah et de ses commanditaires, et dans la nasse, se trouvent les 15 000 soldats de la FINUL dont les presque 3 000 Français. Beyrouth et le Liban sont à feu et à sang. La course folle vers l’abîme est telle que l’on trouve presque ridicule de se poser la question : pourquoi ? Comment cela a-t-il commencé ? Pourquoi ? Quand et comment ? Nous sommes presque installés dans l’évidence du pire scénario que nous puissions anticiper : la bagdadisation de Beyrouth, l’irakisation du Liban.

Combien de morts ? Combien de blessés ? Je ne sais plus. Les chiffres évoluent très vite. Nous en ferons un premier bilan en début de semaine prochaine. Le dire exprime nos craintes : la crise est inscrite dans la durée.

La CGT locale – CGTL – appelle à une grève générale et à une manifestation qu’elle voulait à la hauteur de l’enjeu : la cherté de la vie, la hausse des salaires et du pouvoir d’achat.

Simultanément éclate d’une part, le scandale du système de surveillance des pistes de l’aéroport international de Beyrouth avec la complicité passive – ou par omission – du commandant de la sécurité de l’aéroport un chiite réputé proche du Hezbollah, et de l’autre celui du réseau de télécommunications mis en place par le parti – 100 000 lignes téléphoniques. Le gouvernement Siniora pose alors – et avec courage – deux actes de gouvernement : le limogeage du général Shoucair et l’ordre de démanteler le réseau sous peine de poursuite contre quiconque en ferait usage.

Immédiatement, le Hezbollah, qui s’était abstenu jusque-là, appelle à « participer » à la grève du 7 mai.

Journée ubuesque que ce mercredi-là. Une poignée de travailleurs – pauvres idiots utiles – se retrouvent au point de départ d’une manifestation vite annulée et des milliers de Hezbollah occupent les rues de Beyrouth et bloquent la route de l’aéroport.

Bloquer la route de l’aéroport veut matériellement dire commencer par y brûler des pneus, le temps nécessaire à une noria de camions-bennes pour décharger des tonnes de terre et de roches pour faire des murs de remblai.

Le déploiement des hommes du Hezbollah se fait – comme prévu – le long de cette nouvelle ligne de démarcation qui passe entre les quartiers chiites et sunnites. Les heurts se font alors de plus en plus violents. Très vite c’est tout le Liban qui révèle ce mal qui le ronge depuis de très longs mois : l’irakisation.

Quand je pense qu’il fut un temps où – dans notre jargon de journalistes – nous parlions de libanisation de l’Irak…

Le Liban des zones mixtes, et d’abord la Békaa, sombre dans le même scénario qu’à Beyrouth. Des barrages – similaires à celui de l’aéroport – coupent les routes qui mènent à la Békaa, isolant, selon les cas, le village chiite de son environnement sunnite ou l’inverse. Jeudi, les Sunnites de la Békaa décident de fermer la route de Damas au niveau du poste frontière de Masnaa et promettent de l’ouvrir dès que le Hezbollah dégagera celle de l’aéroport.

Et l’armée pendant ce temps ? Tant que les bagarres étaient des bagarres à coup de bâtons ou de pierres, les forces de l’ordre arrivaient avec un certain succès à régler la chose. Aujourd’hui c’est différent. Il y a des armes, des tirs, des rpg et des roquettes. Et il y a des morts et des blessés. Et il y a surtout la volonté d’en découdre. Alors les soldats se mettent à l’abri une fois qu’ils ont usé toutes leurs grenades lacrymogènes.

Discours croisés ce jeudi soir entre Hassan Nasrallah et Saad Hariri :

« Ceux qui tentent de nous arrêter, nous les arrêterons. Ceux qui nous tirent dessus, nous leur tirerons dessus. La main levée contre nous, nous la trancherons », a martelé Hassan Nasrallah qui a qualifié de « déclaration de guerre » les décisions du gouvernement. « Nous tendons deux mains, a-t-il ajouté. L’une pour faire la paix si, et seulement si, le gouvernement retire ses décisions et l’autre, non pour faire la guerre, mais pour nous défendre contre cette agression contre l’armement sacré de la Résistance. »

Le chef de la majorité, Saad Hariri, lui a alors répondu que le gouvernement s’en remettait à l’armée pour l’exécution de ses décisions et qu’un dialogue pourrait être mené par le président de la République dès son élection.

Le Hezbollah a immédiatement rejeté la proposition en rappelant les propos de Nasrallah : pour l’aéroport et les routes bloquées nous déciderons au jour le jour selon « l’esprit de coopération » de la majorité.

Le temps de vous envoyer ces quelques lignes, la situation aura évolué – sauf miracle – vers quelque chose de pire. Il restera d’abord que le gouvernement s’est levé face à l’Etat-Hezbollah pour éviter la faillite et la mort définitive des institutions libanaises et de l’Etat libanais. Qu’il a pris des risques énormes qui se sont malheureusement concrétisés sur le terrain. Le Liban, longtemps épargné, est désormais entré de plain-pied dans le bras de fer sunnite-chiite qui déchire le Proche-Orient.

Au-delà de ce conflit, il y a l’avenir de l’Etat libanais et il y a l’avenir des Chrétiens du Liban. En Irak la guerre sans merci que se mènent Chiites et Sunnites a d’abord conduit à la fuite des Chrétiens et à la mort pour ceux qui avaient choisi de rester chez eux, sur leur terre.

Au Liban chaque village, chaque quartier, sunnite ou chiite, a ses Chrétiens. Il est vrai que la géographie politique libanaise trouve des Chrétiens – les aounistes – avec le Hezbollah et des Chrétiens – les Kataëb et les Forces libanaises – au sein de la majorité emmenée par le Sunnite Saad Hariri.

Combien de temps cela tiendra-t-il ? Nous avons constaté, dans plus d’un quartier de Beyrouth-ouest, l’évacuation de force de plusieurs familles comme un avant-goût de tri et de transfert de population.

Le Liban chrétien d’Achrafieh, du Metn, du Kesrouan et de la montagne comme d’ailleurs Zahlé est calme. Mais encerclé par des quartiers et des villages qui se font la guerre. Cela est particulièrement vrai et pénible à vivre pour Zahlé et Achrafieh.

Un gros orage vient de passer. Les roulements du tonnerre se sont mêlés aux tirs et ont éteint les incendies et les pneus qui brûlaient encore. Demain sera un autre jour. Nous allons penser à nos provisions, au plein d’essence que nous n’avons pu faire aujourd’hui. Anticiper l’achat de nos médicaments et des produits de première nécessité. Dans quelques jours le pays sera à court de plusieurs produits. Le port, l’aéroport et la frontière syrienne sont les points de passage obligés de tout notre ravitaillement. Comme de celui de la FINUL…

MAROUN CHARBEL
09 mai 2008, 16:30   FINUL
On se demande à quoi servent 15000 soldats, s'ils se retrouvent "pris dans la nasse". Il en faudrait combien ? 100000 ? 1000000 ?


Encore une fois, on voit les méfaits des "machins" onusiens dont la seule véritable capacité est de dévorer les deniers des contribuables du monde développé (étant considéré que le tiers monde, qui vote suivant le principe "un pays, une voix", ne paie rien).
C'est aussi (pour le dire vite et sans nuance), un peu de ce qui nous attend, - quoique, c'est certain, nous aurons moins de panache que les valeureux chrétiens du Liban.
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