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L'archétype même de la "bavure".

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
11 mai 2008, 22:20   L'archétype même de la "bavure".
Une "bavure", encore une prétendue "bavure", l'archétype même de la "bavure".
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A Grasse, une manifestation dénonce «une bavure policière»
LIBERATION.FR : dimanche 11 mai 2008


Plusieurs centaines de personnes ont défilé dimanche à Grasse (Alpes-Maritimes) en hommage à un jeune homme de 22 ans mort vendredi peu après son interpellation par la police.

Derrière une banderole proclamant «bavure policière, assassins», les manifestants – entre 500 et 600 selon la police, un millier selon les organisateurs – ont défilé dans le centre de Grasse dans un silence brièvement interrompu par quelques cris «police, assassins» poussés devant le commissariat de la ville.

Une jeune femme, témoin de l’interpellation, a indiqué à la presse, en marge de la manifestation, que Abdelakim Ajimi avait été maintenu à terre lors de son interpellation par plusieurs policiers, dont l’un lui serrait fortement le cou.

«Pendant les vingt minutes où j’étais là, il ne lui a pas lâché le cou. Il le serrait très fort. Cette image ne me sort pas de la tête», a raconté Layla Picout, 17 ans, étudiante en BEP vente. «Hakim (son diminutif, ndlr) ne se défendait pas, il était sur le sol, complètement à l’envers, comme s’il était déjà parti, comme s’il acceptait son sort. Quand ils l’ont mis dans le coffre de la voiture, menotté, on aurait dit une guimauve», a ajouté la jeune femme. La police a démenti que Abdelakim Ajimi, interpellé après une altercation avec les employés d’une banque où il était venu retirer de l’argent, ait été placé dans le coffre de la voiture de police.

Un autre témoin, cité par le quotidien Nice-Matin, a mis en cause les conditions de son interpellation. «Il avait la face contre terre, trois policiers sur lui, j’ai entendu le jeune homme dire qu’il ne pouvait plus respirer, il était violet. Un des trois policiers lui a donné des coups de poing», a affirmé Ludovic Gérard, maître chien à Cannes.

«Il ne pouvait plus parler ni crier. Alors il a tapé contre le sol avec la paume de sa main, à la manière d’un catcheur qui veut cesser le combat», a indiqué un autre témoin, cité par l’avocat de la famille, Me Sylvain Pont.

Dans un communiqué, le préfet des Alpes-Maritimes Dominique Vian a souligné que le jeune homme s’était violemment opposé à son interpellation durant laquelle deux fonctionnaires de police ont été blessés. L’un a été hospitalisé avec une fracture de la clavicule. «Aucun élément ne permet actuellement de mettre en cause l’action des fonctionnaires», a ajouté le préfet. Une autopsie sera pratiqué mardi à Nice. Des policiers de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) sont arrivés à Grasse.

Le jeune homme avait été à trois reprises interné dans des hôpitaux psychiatriques. Il faisait l’objet de poursuites judiciaires pour conduite sous l’emprise de cannabis.
Pour vous ce n'est pas une bavure? Ce jeune homme est mort oui ou non?
Utilisateur anonyme
12 mai 2008, 15:22   Re : L'archétype même de la "bavure".
"le jeune homme s’était violemment opposé à son interpellation durant laquelle deux fonctionnaires de police ont été blessés. L’un a été hospitalisé avec une fracture de la clavicule"

"Le jeune homme avait été à trois reprises interné dans des hôpitaux psychiatriques. Il faisait l’objet de poursuites judiciaires pour conduite sous l’emprise de cannabis."



Oui, je suis bien d'accord avec vous, c'est une bavure, la bavure type à laquelle il manque LA suite logique (mais ne désespérons pas) : émeutes, bâtiments et voitures incendiés...
Utilisateur anonyme
12 mai 2008, 15:26   Re : L'archétype même de la "bavure".
Ce n'est pas le fait qu'il soit mort qui indique automatiquement la bavure, mais ce qui s'est passé pendant l'intervention des policiers. Si ce qui est raconté plus haut est vrai (mais c'est justement le point à élucider), c'est en effet une bavure, et même une sacrée bavure !

Cependant, il est vrai qu'on a tellement souvent lu et entendu ces mêmes descriptions atroces qui se sont révélées par la suite comme purs fantasmes, qu'on peut légitimement attendre d'en savoir plus, avant de monter sur son archétype de course ou d'indignation.
Utilisateur anonyme
12 mai 2008, 15:50   Re : L'archétype même de la "bavure".
"«Il ne pouvait plus parler ni crier. Alors il a tapé contre le sol avec la paume de sa main, à la manière d’un catcheur qui veut cesser le combat"...


Oui, la scène est saisissante... et la police a très certainement manqué de "fair-play", cher M. Joyce.
Je pense que malheureusement, la situation est telle qu' il faut se méfier des témoignages car témoigner à visage découvert dans un sens qui innocenterait la police est devenu, dans certains lieux, trop dangereux pour celui qui témoigne. Je pense aussi que, contrairement à la logique républicaine, la solidarité communautariste fait que si la personne incriminée ou, à plus forte raison, victime, est maghrèbine ou noire , les témoins de même origine auront, de toutes façons, tendance, à prendre le parti de leur congénère qu'il ait été dans son tort ou pas.
Est frappant aussi le fait que, pour les médias (autant dire pour ceux qui les reçoivent, c'est-à-dire (presque) tout le monde), en tout cas dans un premier temps (celui de l'émotion qui seule importe), ne semble avoir force, valeur et existence que le "témoignage" (avec toutes les réserves qui ont ici été dites) à eux confiés. La technique et l'efficace du micro-trottoir, en quelque sorte. Et en effet, ici joue le travers que dénonce Cassandre, savoir que l'on ne recueillera de la sorte que des "témoignages" univoques.
Utilisateur anonyme
12 mai 2008, 16:16   Re : L'archétype même de la "bavure".
des "témoignages" univoques"
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N'ayons plus peur des mots, cher M. Francmoineau, et ne parlons plus de "témoignages univoques" mais de "solidarité ethnique", de "réflexe communautaire", de "mimétisme identitaire", de "liens du quartier".




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Le problème est qu'il n'est nul besoin d'être un esprit particulièrement averti pour prendre en compte ce genre d'évidences, que, pourtant, les médias semblent ignorer.
Outre qu'il peut rendre fou, en réveillant ou en suscitant des troubles bipolaires d'une extrême gravité (comme on l'a vu avec le cas de ce psychotique paranoïaque qui dans un hôpital de Pau n'eut d'autre choix que de se défendre à coup de couteau contre une infirmière transformée en serpent géant sous ses yeux), le cannabis peut aussi créer des états de panique d'un grand péril pour les organes vitaux, le coeur en particulier, lorsque mêlangé à l'alcool. Ces phénomènes de stress intense, avec ou sans policiers transformés en dragons à poils, peuvent causer chez le sujet un arrêt cardiaque brutal et irrémédiable hélas.

Quoi qu'il en soit, la police ne souhaite pas assassiner, craint plus que tout au monde de se voir imputer des morts. C'est là une réalité incontournable.

Je n'ai pas encore lu, mais je lis peu ou pas assez les revues, quoi que ce soit sur les effets nocifs, létaux (et non seulement délétères) ou comme on disait naguère de l'alcool, les ravages du shit et de la fumette en général dans une société déjà très imbibée d'alcool. La consommation de cannabis, traditionnellement, est le fait de sociétés sans alcool, parce que musulmanes, si bien que cette drogue sortie de son contexte et se mettant en synergie avec une autre, ses effets peuvent se montrer cataclysmiques sur certaines individus fragiles en causant des pathologies qui n'apparaissaient pas nécessairement, ou de manière point aussi dramatique et répandue, dans son "milieu naturel" des montagnes afghanes ou du Rif marocain.

Le cannabis est aux sociétés occidentales à vodka, whisky ou vin blanc, ce que l'opium fut à la Chine à une certaine époque: un problème de santé publique certes, mais pas seulement -- un schème d'agression politique comme peut l'être la cocaïne en Amérique, arme nucléaire des Farc contre les Etats-Unis. Et tout nous dit que les Talibans, les Khadafi, le savent pertinemment.
Ou comme le whisky vendu, jadis, aux Indiens d'Amérique .
Utilisateur anonyme
12 mai 2008, 20:50   Assassins
Je pense que les bavures existent.

Je pense aussi et surtout que s'est développée une haine sans nom du "flic" qui est partagée de manière très inquiétante. Mon voisin a réchappé d'une cuisinière jetée du huitième étage sur la voiture qu'il venait de quitter, et dans laquelle se trouvait un jeune stagiaire. Sur certains blogs, pas loin d'ici, on trouve qu'il convient de s'en réjouir.
Utilisateur anonyme
12 mai 2008, 21:43   Re : L'archétype même de la "bavure".
"Quoi qu'il en soit, la police ne souhaite pas assassiner, craint plus que tout au monde de se voir imputer des morts. C'est là une réalité incontournable. "

Salutaire évidence !, plus précieuse que de trop fines analyses...
Il faut rappeler que si le jeune homme en question était en vie au moment de son arrestation et qu'il est mort après, la responsabilité de la police est en cause, quelle que soit l'origine ethnique du monsieur, quels que soient ses antécédents et sa consommation de cannabis. C'est du pur bon sens.
Qu'il soit mort de "manque" me paraîtrait très, très surprenant.
A part, cela il est proprement scandaleux que "Libé" se fasse le relais de ces alégations :le prévenu dans le coffre, ça semble énorme, non (ou alors il était réellement complètement allumé)?
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