Le site du parti de l'In-nocence

Are you human ?

Envoyé par Francis Marche 
13 mai 2008, 08:25   Are you human ?
Je remplis ce matin un formulaire d'inscription au ForumW.org [forumw.org] "to share and discuss". Dans les cases du "Profile information", je donne mon adresse courriel, un pseudonyme, et me plie à l'interrogatoire de rigueur, et voici qu'au bas du formulaire on me pose la question piège en même temps que la plus insidieuse qui soit, celle, biblique, qui fait le cheval se cabrer devant le serpent:

Are you human? *
Sorry, but this stupid question shall keep away the bots from this forum.


Le choix est simple, il est fondamental, il ressort à un jugement premier et dernier auquel nul n'est censé échapper. Créature, pré- ou post-humaine, je suis, de bon matin sommé de me déterminer, de bifurquer une fois pour toute face au serpent qui me fixe: YES / NO

Il y a un demi-siècle, je fus baptisé, aujourd'hui, je me dresse sur mes deux pattes et décline mon ontologie à la communauté universelle: "Je suis un non-bot".
13 mai 2008, 15:46   Re : Are you human ?
La grande faiblesse de l'intelligence artificielle, en désavoeu de transcendance (le robot désavoue sa paternité humaine, mais l'humain le lui rend bien, qui voudrait que le robot autonome et humanisé ne lui doive rien, qu'il ne soit pas le gant du marionnettiste), reste son incapacité à mentir, un peu comme la terre qui en fait de même lorsqu'elle cesse d'être le prétexte que se donne la créature de Dieu pour vénérer le Créateur, l'accueillir comme un hôte de marque le jour du sabbat, et devient l'alpha et l'oméga du païen, ou de l'animiste à qui elle est contrainte de donner tout en tout lui reprenant quand on l'y enfouit corps et âme, suivant un circuit clos.

Comme la terre à son païen, le robot ne sait ni mentir, ni être obscur, il ignore la transcendance. La supériorité de l'homme sur le robot et l'intelligence artificielle (intelligence faite homme), reste sa capacité à mentir pour rien, parce que la vérité et la clarté sont en soi mortelles - ennuyeuses certes mais fatales aussi. Dans certaines civilisations (à Bali) on ment, on vit dans le mensonge, dès l'enfance, on le reconnaît et on s'en explique: "pourquoi dire la vérité quand le mensonge est possible". Le mensonge insondable, qui ne tient pas même du jeu, voilà où se tapit le secret de l'intelligence non artificielle. D'abord, mentir; après, on verra bien, on trouvera bien à s'arranger, l'horizon, obscurci par le mythe aura bien tout le temps de s'éclaircir pour notre ravissement ultérieur. Thomas l'imposteur est Thomas l'Obscur, Thomas au mensonge à mobile obscur.

Si le robot mentait, que ferait-il après ? S'il nous disait "je ne suis pas un robot, je suis un humain", dans quelle carrière se lancerait-il ensuite ? Il n'est pas programmé pour cela parce qu'il n'y a pas de programme menteur. Un programme menteur serait trop vaste, la transversalité du faux, du mensonge est telle que du programme fil ou chaîne, il faudrait faire une trame nouvelle en abolissant la séparabilité des programmes. C'est très bête de (se) mentir, c'est pourtant la forme la plus naturelle de l'intelligence, qui rend si solitaire la claire vérité des robots, condamnée à se rouiller avant que de servir ou de s'affirmer.

L'intelligence artificielle n'a aucun avenir parce qu'elle est supérieure.
Utilisateur anonyme
13 mai 2008, 16:54   Re : Are you human ?
"C'est très bête de (se) mentir, c'est pourtant la forme la plus naturelle de l'intelligence"

Est-ce à dire que le petit-bourgeois (homme sans nerfs, souvent lâche, superflu), lequel ment facilement, et comme par principe, vaut mieux que l'aristocrate qui, idéalement parlant, cultive la droiture et la sincérité... ?
13 mai 2008, 18:00   Re : Are you human ?
Non, je ne crois pas. Mais il est des formes d'intelligence inférieures plus efficace, ou disons, plus chargées d'avenir que la vérité éblouissante et fatale. Le ver a plus d'avenir que le lion. C'est indéniable.

(Le mensonge est gros d'avenir du fait qu'il repousse un dénouement dans la vérité. Il n'y a pas d'avenir au-delà, après la vérité et le robot est un impuissant sans avenir puisqu'il ne sait pas tisser du mensonge; le mensonge s'invente, construit un processus, son ou ses propre(s) programme(s), tandis que la vérité est donnée; à l'avènement de la vérité, tout s'arrête; tout au plus peut-on - à l'aide du mensonge - retarder son avènement, son dévoilement. N'est-ce pas parce qu'il est gros d'avenir que le mensonge séduit tant les enfants, les adolescents comme Thomas, tous êtres en construction, en devenir constant, dont la fin est obscure. L'enfant est obscur et menteur (affabulateur, dissimulateur) parce que sa fin, fort lointaine, lui est obscure. Le mensonge sans fin est proprement sans fins définies et c'est à cela qu'il doit sa pérennité et sa résistance face aux pressions de la vérité dont tout le business se résume à éclore; la vérité, elle, sera finie comme un oeuf qui doit être pondu, révélé en un laps de temps relativement bref - ce qu'en politique on nomme "prise de conscience"; et le riche mensonge oeuvre sans plus de fin que de fins, si ce n'est de retarder et de suspendre le temps de la vérité, point d'orgue de sa partition. Le labeur mensonger conduit à la vérité comme un fleuve tortueux à la mer - le terme de l'Union soviétique (un dernier coup d'Etat communiste à quelque mois de la liquidation); le terme de l'Irak de Saddam Hussein furent les moments où le mensonge officiel atteignit un véritable point d'incandescence, où il fut hideux comme jamais, mais où il rejoignit aussi le comique de comédie, où il fut resplendissant et par transparence déjà éclairé du rayon de la vérité naissante; ces morts de régimes furent les moments historiques où le mensonge perdit son obscurité et tout soudain révéla sa fin et ses fins).
Bien cher Pascal,


Je vous trouve bien sévère à l'encontre des petits-bourgeois.

N'ont-ils pas, davantage que les aristocrates, fait l'Angleterre que nous connaissons ? qui a conduit les entreprises coloniales ? sur qui Napoléon s'est-il appuyé ?

Pour revenir sur l'idée de Francis, je vous dirai que s'il n'est pas démontré que les petits-bourgeois soient, du fait des mensonges, tous des lumières, la lecture de nombreux ouvrages m'a convaincu qu'aristocratie rimait souvent avec étroitesse d'esprit, voire avec stupidité.

Pensez à la noblesse napolitaine dépeinte dans "Le Guépard".
Utilisateur anonyme
13 mai 2008, 21:29   Re : Are you human ?
"Le ver a plus d'avenir que le lion. C'est indéniable. "

J'observe avec ravissement que Nietzsche est encore dans les parages... (Si mes souvenirs sont bons, cher M. Marche, il dit exactement la même chose.)

............................................
"Je vous trouve bien sévère à l'encontre des petits-bourgeois"

Cher Jmarc, et comme le dit Renaud Camus, désormais nous sommes tous des petits-bourgeois !, plus ou moins, alors...
Utilisateur anonyme
13 mai 2008, 22:34   Re : Aristocrates et petits-bourgeois
E-T- L-A- H-I-E-R-A-R-C-H-I-E ?
Utilisateur anonyme
13 mai 2008, 22:37   Précision.
"Désormais nous sommes tous des petits-bourgeois", oui, enfin plus précisément : " Eh bien, en régime de dictature effective de la petite bourgeoisie, tous les petits-bourgeois sont tyrans. Et tout le monde est petit-bourgeois." (Renaud Camus, "La Dictature de la petite bourgeoisie", p.11.)
13 mai 2008, 22:49   Petit-bourgeois
Bien cher Pascal,


Vous allez, me semble-t-il, plus loin que le Maître de Plieux, qui a comme constat que "nous sommes tous petits bourgeois". C'est là le drame.

De la même façon, si nous étions tous paysans, grand-bourgeois ou aristocrates, ce serait pareil, car ce serait une autre forme de nivellement.

J'ai cru percevoir, dans l'oeuvre du Maître, le goût de la hiérarchie, du "chacun à sa place". Je n'ai pas trouvé de critiques de la petite bourgeoisie quand elle "restait à sa place" (un peu comme le : "Cordonnier, pas plus haut que la chaussure").
Utilisateur anonyme
13 mai 2008, 23:06   Re : Are you human ?
"J'ai cru percevoir, dans l'oeuvre du Maître, le goût de la hiérarchie, du "chacun à sa place". Je n'ai pas trouvé de critiques de la petite bourgeoisie quand elle "restait à sa place"

Mais, cher Jmarc, le problème de la petite bourgeoisie c'est justement qu'elle n'a pas de place !!!, ou, si vous préférez, qu'elle est sans place, sans rang, et qu'elle absorbe tout ce qui autour d'elle pourrait encore avoir place, rang, prestige...
13 mai 2008, 23:14   Victoria
Bien cher Pascal,

Prenez l'Angleterre victorienne : vous aviez des classes laborieuses, une petite bourgeoisie, une grande bourgeoisie (classe dominante) et une aristocratie, qui commence à "battre de l'aile".

Tout cela ne marchait pas si mal...
13 mai 2008, 23:25   Sherlock
Prenez Conan Doyle. A quelle catégorie sociale d'origine le verriez-vous appartenir ?
En un sens un programme d'automatismes mensongers (qui serait un programme d'automatismes menteurs) est très difficile à concevoir. Si, comme on l'a dit, le menteur spontané est dans l'obscurité quant à sa fin et ses fins (mobiles obscurs au mensonge), un tel programme ne saurait être élaboré par quiconque dès lors que tout programme élaboré suppose la connaissance de ses fins et de la nature, de la configuration finale de son aboutissement. Donc pas de théorie du complot menteur qui vaille.

Ni l'Urss d'Andropov et de Tchiernenko, ni l'Irak de Saddam Hussein, lieux, foyers du mensonge systématique, n'envisagèrent leur fin respective ni leurs hauts dirigeants ne mentirent en sa connaissance.

Si pas de programme intelligent du mensonge, alors pas de théorie du complot qui soit raisonnable. Le mensonge est toujours un acte aveugle et déraisonnable, jamais si riche de destinations que lorsque celui qui l'émet n'est plus ignorant de son destin.
Utilisateur anonyme
15 mai 2008, 08:39   Re : Are you a bot ?
Cher Francis,

Quelque chose m'échappe dans votre aventure ô combien humaine. Vous écrivez :

"Je remplis ce matin un formulaire d'inscription au ForumW.org [...] "to share and discuss". Dans les cases du "Profile information", je donne mon adresse courriel, un pseudonyme, et me plie à l'interrogatoire de rigueur, et voici qu'au bas du formulaire on me pose la question piège en même temps que la plus insidieuse qui soit, celle, biblique, qui fait le cheval se cabrer devant le serpent:

Are you human? *
Sorry, but this stupid question shall keep away the bots from this forum."

D'après ce que je comprends, la "question piège" apparait à la fin du formulaire d'inscription et se présente comme une sorte "d'arme fatale" qui permettra de "keep away" les robots (si "bots" signifie robots). Vous dites cependant vous être préalablement plié à "l'interrogatoire de rigueur". Il est vrai que j'ignore en quoi il consiste mais, en somme, le "bot" aurait su s'en arranger et, si on suit votre raisonnement, y répondre sans mentir puisqu'on croit indispensable de le "piéger" en fin de questionnaire. Comment est-ce possible ?

Par ailleurs, si, en effet, "un programme d'automatismes mensongers (qui serait un programme d'automatismes menteurs) est très difficile à concevoir, [...], un tel programme ne saurait être élaboré par quiconque dès lors que tout programme élaboré suppose la connaissance de ses fins et de la nature, de la configuration finale de son aboutissement.", qu'est-ce qui empêche la programmation d'une seule réponse mensongère dans le cas où, pour le programmateur, le but recherché se borne à pénétrer un forum (pour y faire quoi, d'ailleurs ? Diffuser des spam ? De la publicité ? Espionner les messages ? Voler des informations ?)

"Le mensonge sans fin est proprement sans fins définies" écrivez-vous. Mais le programmateur du "bot", dans votre exemple, a un but bien défini : s'introduire dans un forum. Il ne me semble pas difficile, alors, de faire en sorte que le "bot" réponde "oui" à la question "are you human" sans que cette réponse mensongère ait la moindre conséquence sur ce qu'il se propose de faire une fois introduit dans le forum et je ne saisis pas en quoi cette question devrait le désarçonner.

De même, si on posait cette question : "Are you a bot ?", si "bot" il se présentait, il ne pourrait répondre que par l'affirmative ?
15 mai 2008, 15:43   Re : Are you a bot ?
Cher Orimont,

C'est moi-même qui fut désarçonné par cette question. En fait, j'ai réagi à elle comme l'eût fait un robot (et ce faisant, ai doublement trahi mon humanité - frappé de perplexité et de mutisme tel un robot d’une part, et d’autre part et dans un même mouvement me récriant au nom de mon humanité sans pour autant oser décliner celle-ci en toutes lettres par un «Oui » à leur question) : "j'ai planté" comme on le dit d'un ordinateur écartelé dans un chassé-croisé d'opérations et me suis abstenu d’aller plus loin, perdant la face face à la machine, dans le face-à-face qu’elle m’imposait. La question posée, évidemment tendancieuse, insidieuse jusqu’à l’absurde, et qui fait un peu songer à celle des fonctionnaires de la police des frontières étatsuniennes dans les formulaires de débarquement (« Are you a terrorist ? »), est bien une question-piège: en feignant de vouloir départager les hommes des robots, elle les fond en une classe unique - le Visiteur, le Passant, l’Usager, etc…

Quoi qu’on fasse devant une telle question, on se sent abîmé : ne rien faire et reculer c’est être lâche comme je l’ai été (même si plus tard, j’y suis revenu) et « traitre à sa condition humaine »; répondre Oui, c’est être idiot, souscrire à l'idiotie, elle-même très proche de celle du robot, et donc encore trahir son humanité. Et répondre « non », bien évidemment reviendrait à se désolidariser de la confrérie humaine pour embrasser l'identité du robot (et du reste qu'arriverait-il si d'aventure on inscrivait à cette question une réponse négative ?)

Les filtres habituels employés dans ce type de formulaire se présentent sous forme d'une petite fenêtre où sont dispersés, maculés, une demi-douzaine de chiffres et de lettres que seul un « humain » saura identifier, le robot n’étant pas doté du discernement nécessaire pour déjouer le stratagème du désordre et opérer cette identification.

Je songe en vous écrivant qu'il n'est pas à exclure que dans quelques années existent des forums pour robots, où ces derniers se rencontreront pour "échanger", des fichiers, des codes d’applications, des méthodes de cryptage, de « cracking », et des programmes, et des programmes de programmes, et qu’à l’entrée de ces forums le visiteur soit accueilli par la même question sphyngique qui fait de nous aujourd’hui des chimères ou des cyborgs, mais inversée: "Are you a robot ? »; le visiteur humain, devra alors se concentrer sur sa réponse : soit il répondra non et reculera comme un lâche, défait dans un aveu implicite d’infériorité et d'acceptation de son exclusion, soit il répondra "oui" et pénètrera dans le forum et devra alors jouer au robot, feindre d'en être un et s'engager résolument dans des programmes d'imposture et de menterie improvisés.

Or s’agissant des robots actuels, fruits artificiels de l'intelligence humaine naturelle mais délibérément artificialisée, ceux-ci ne peuvent pas, ne disposent pas des capacités nécessaires, leur intelligence étant trop claire, point suffisamment obscure, pour dérouler des programmes de menterie sans fin, sans finalité pré-assignée. Le mensonge humain, politique, est sans programme, si ce n'est celui de durer, de durer dans le pouvoir de cachoterie, de préservation de l’obscurité, et de l’Imposture, sans autre mobile que la cachoterie, l'auto-préservation, et l'auto-fiction imposturière. Revenons à l'hypothèse de l'homme feignant d’être un robot dans un tel forum où s'est opérée l'inversion des classes : s’il continue de mentir, en s’enfermant dans ses mensonges tout en s’en échappant par d’autres sur-mensonges improvisés (à l’instar de Thomas l’Imposteur de Cocteau), où va-t-il ? vers quel but, quelle fin ? Nul ne le sait. Il erre, s’enferme, s’échappe, s’enferme encore et s’échappe à nouveau n’ayant pour autre fin que celle de "demeurer dans le forum », i.e. dans sa matrice de menterie(*).

Je ne sais pas si ceci est humainement concevable: un programme automatique, de robot donc, qui n'aurait d'autre fin ni d’autre débouché que celui de se perpétuer tel, de se perpétuer programme ouvert à sa seule perpétuation non répétitive (le mensonge ne peut se répéter, la matrice sinon, éclate, d’où les échapperies dans le sur-mensonge, le mensonge qui ment pour préserver un mensonge). Seul l’humain est ainsi programmé, programmé sans nul autre but que la perpétuation du faux, qui loge en lui, programme de ses programmes, où la Vérité future roule et s’amasse comme une balle de roseau dans le fleuve, jusqu’à la fourche finale, celle du delta de sa révélation où le vrai se séparera du faux.

Ce qui n’est pas inconcevable : la venue d'un hybride homme-robot, l'un feignant l'autre en un seul être. Nous aurons alors le mode du mensonge pur, de l’obscurité auto-fictionnelle pure, où le faux essentiel continuera de se décliner comme moteur tournant à vide, dans le vide de sa perpétuation, goûté par certains esthètes comme ancien « style de vie », digne de nostalgie, comme il en est aujourd’hui, par exemple, d’un certain « art de vivre à la française ».

(*) J'ajoute que, ce faisant, il se comportera comme seul un humain peut le faire, c'est à dire que, à terme, ses comparses robots finiront par se poser à son sujet la question de son identité véritable et à le questionner sur son programme et à lui demander de décliner son chiffre, et qu'il sera ainsi démasqué comme imposteur humain et nécessairement éjecté de la matrice où il s'était égaré !
Un soupçon de paranoïa... Nous sommes tous des robots qui s'ignorent. Mais nous nommons "liberté" l'impuissance dans laquelle nous sommes de connaître nos déterminations. Tiens, je vais aller relire La fourmi électrique, moi.
Après la fourmi dans le corps, le cafard dans l'espace: extrait de dépêche parue ce jour (ci-dessous). L'expédition de cafards en orbite, si ceux-ci s'acquittent honorablement de leur mission, devraient permettre d'importantes économies de satellites espions. Mais que les Russes ne se fassent aucune illusion sur leur supériorité dans ce domaine: les Américains ne devraient pas tarder à annoncer le lancement d'une fusée habitée de corbeaux.

Quand on sait que l'étude des cafards alimente le développement de la robotique depuis déjà un certain temps, on aura à l'esprit de reconnaître l'espion futur à son aspect de bronze articulé dépourvu d'ailes, et qui offre sur le corbeau l'avantage de croasser en silence.

Des chercheurs russes de la région de Voronej (sud) mènent des expériences sur des cafards qui ont volé dans l'espace l'année dernière à bord d'un laboratoire spatial et sur leurs descendants, a rapporté jeudi l'agence Interfax.

Une cinquantaine de cafards de la région de Voronej ont volé dans l'espace pendant 12 jours, à bord du satellite scientifique russe Foton-M3 lancé en septembre 2007, a indiqué un responsable de ce projet, chercheur de l'Académie médicale de Voronej, Dmitri Atiakchine, cité par Interfax.

Après ce voyage, une femelle cafard a pondu 33 petits conçus en apesanteur qui ont grandi beaucoup plus vite que leurs frères terriens, a-t-il indiqué.

"D'habitude, les cafards naissent avec un corps transparent qui devient foncé après un certain temps. Les cafards conçus dans l'espace ont pris de la couleur plus vite", a précisé le chercheur.

Récemment, les cafards-cosmonautes "ont eu des petits-enfants" qui "ne se distinguent en rien" des cafards ordinaires, a ajouté le chercheur.

Ce projet a été développé par des étudiants de l'Académie médicale de Voronej et a été choisi pour être réalisé à bord du laboratoire volant Foton pendant un concours.
Utilisateur anonyme
16 mai 2008, 12:02   Septembre 2007
"Une cinquantaine de cafards de la région de Voronej ont volé dans l'espace pendant 12 jours."

Que faisiez-vous pendant ce temps ? C'était peut-être des nuits encore tièdes, à contempler la voie lactée ?

J'ai beaucoup lu en septembre 2007 et rédigé des fiches inspirées de Super Nanny.

J'ai relevé cette phrase, dans Journal à quatre mains des sœurs Groult : « Ce soir, de vieux amis sont venus à dîner, si vieux qu'ils ont usé jusqu'à notre amitié. La vaisselle des gens qu'on n'aime plus est rebutante à faire. »
16 mai 2008, 13:07   L'Eubage
Douze nuits durant, j'ai contemplé le brunissement des cafards, les yeux au firmament...
Utilisateur anonyme
16 mai 2008, 13:20   Rata pinhata et puce élastomère
"Des chercheurs de l'Université du Michigan ont reçu 10 millions de dollars de l'armée américaine pour concevoir, d'ici à cinq ans, un robot espion inspiré de la chauve-souris. Survolant une zone de combat, COMBAT (bat signifie chauve-souris en anglais) devra récolter une multitude de données et les renvoyer aux soldats au sol en temps réel. Si cinq ans ne suffisaient pas à mettre au point "l'animal", l'armée réinjecterait 12,5 millions de dollars pour cinq autres années de recherches."

"L'équipe de John Rogers, un spécialiste des matériaux de l'université de l'Illinois annonce dans la revue Science avoir mis au point une puce électronique à base de silicium et d'élastomère. Elle serait complètement déformable. Intérêt : s'adapter à la géométrie de n'importe quel support, ce qui n'est pas le cas des puces classiques planes, rigides et fragiles. Conséquence, elles pourraient être implantées chirurgicalement chez l'homme, sur un organe ou un tissu, pour par exemple surveiller des paramètres physiologiques clés et, en fonction de ces informations, déclencher la libération d'un médicament."

Sciences et avenir (mai 2008)
Vous voulez dire... la rate pignate, celle qui longtemps s'est couchée tôt dans la tour sud de la cathédrale de Saint-Flour, désacralisée et transformée en "Temple de l'Etre suprême" en 1793 ? Vous m'étonnez tiens... après la Fourmi électrique dans le corps...

Bien avant le robot, l'animal fut un espion. Le chat, la mouche sur le mur, la chauve-souris, le dauphin se confient des secrets et le sorcier, aujourd'hui roboticien, est celui qui les recueille au passage.

Et le lapin, installé à tout jamais dans la lune des Chinois, aura précédé tous les autres dans l'habitat céleste.
Utilisateur anonyme
16 mai 2008, 17:34   Bestiaire ambivalent
Cette rate pignate m'échappe en ses allusions. Je voulais évoquer la chauve-souris qu'en niçois on nomme rata pinhata et qui sert de symbole populaire à cette ville, concurremment avec l'aigle, plus officiel, ce qui en dit long sur l'ambivalence du patronage totémique en ces parages.
Un légende languedocienne faisait loger dans une tour de la cathédrale de Saint-Flour la "rate pignate" (chauve-souris, donc, un peu fabuleuse, ne m'en demandez pas plus ce soir); j'ignorais absolument l'origine niçoise de ce nom, et m'en émerveille.
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