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À genoux !

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
13 mai 2008, 14:34   À genoux !
Le Concerto pour violon de Brahms, par Ginette Neveu, accompagnée par le Philharmonia, dirigé (mal) par Issay Dobrowen, enregistré en 1946. Disque Dutton, qu'on peut acheter aux USA, très bon marché.

Je vous en parle parce que ce que je viens d'entendre est vraiment prodigieux ! C'est grâce à Francis que j'ai acquis ce disque, et je suis encore tout retourné par la merveilleuse Ginette Neveu. Un vrai miracle de justesse, d'intelligence, de force, de joie aussi, et de caractère. Je peux dire que jamais je n'avais écouté ce concerto ainsi. Quelle musicienne ! Et quel tempo !

Sur le même disque, Ravel, Chopin, Josef Suk, De Falla, Grigoras Dinicu.



[corrigé une vilaine faute au nom de la violoniste]
Utilisateur anonyme
14 mai 2008, 15:46   31 décembre 1992
Pour JLChambon :

« Nous passons le nouvel an à trois (Nina Dorliac, Milena Borromeo et moi) au son des pétards qui claquent, dans une chambre avec terrasse et vue sur la mer, où s'est noyé Shelley. Entre deux salves de feux d'artifice, je joue la Toccata de Bach au "Clavinova", et j'y prends plaisir. »

Sviatoslav Richter
14 mai 2008, 16:21   Re : À genoux !
Ah, oui, merci !

(en ce moment, je joue l'Invention n°13 en La Mineur, mais je ne suis pas sûr que Bach y prenne plaisir, lui ; il me reste trois jours avant l'audition, sur un grand Pleyel cette fois, où je risque la blessure d'amour-propre en jouant juste après mes enfants).
Utilisateur anonyme
14 mai 2008, 16:57   Re : À genoux !
"Corrigez" leurs partitions…
Cher Boris Joyce,

Pourriez-vous nous dire d'où provient l'extrait que vous nous livrez?
J'ignorais, par ailleurs, que S. Richter eût pu jouer sur un Clavinova! (Ou plutôt, j'imagine mal Richter sur un Clavinova...).
Utilisateur anonyme
14 mai 2008, 20:51   Re : 31 décembre 1992
Il s'agit tout simplement des Carnets de Richter, que Monsaingeon a publié dans "Écrits, conversations", aux éditions Van De Velde, Acte Sud et Arte.

On dit que Richter, entre deux pianos, choisissait toujours le plus mauvais… Personnellement, je n'en crois rien, mais la légende est tenace. Quand j'ai acheté mon piano, il y a près de vingt-cinq ans, j'hésitais entre un Steinway et un Yamaha. Les Steinway (& sons) de Hambourg sont excellents, mais j'ai déjà joué sur des Yamaha extraordinaires. J'avais donc fait part de mes goûts aux deux vendeurs avec qui j'étais en contact, et on m'a alors expliqué pourquoi on jouait parfois (très rarement) sur des Yamaha fabuleux, qu'on ne pourrait jamais acheter : Il existe en réalité deux ou trois (peut-être un peu plus aujourd'hui) de ces instruments "de course", réglés comme des formules 1, mais Yamaha les réservait à… Richter. (Gould a enregistré ses derniers disques sur l'un de ces Yamaha (Les sonates de Haydn et son Brahms, je crois).)

Pour revenir à Richter et à son Clavinova, il habitait souvent à l'hôtel, je crois, ce qui est sans doute une première raison, mais je crois vraiment qu'il aimait "ça", en effet, ce qui pour moi est tout à fait incompréhensible.
Merci beaucoup pour ce luxe de précisions!
16 mai 2008, 20:23   Re : À genoux !
Je salue chaleureusement l'assemblée, dont je me suis quelques temps borné à suivre les débats, faute d'avoir le loisir d'en être.

Je me bornerai, tant que je ne pourrai pas être convenablement assidu, à placer de petites notes que je veux croire utiles, telle celle-ci qui répond à l'injonction de Boris Joyce, s'il veut bien que je m'agenouille avec lui: juste quelques lignes donc, à propos de Ginette Neveu.

Les mélomanes qui n'ont pas encore exploré ce champ auront intérêt à fouiller les bacs à la recherche des petites - mais ferventes - maisons commerciales d'édition (plutôt de réédition), dont la plus remarquable actuellement est sans doute Tahra, ainsi que des "sociétés" qui produisent des disques, dont la plus emblématique est sans doute la Société Wilhelm Furtwängler (SWF, mais il y a, ou il y avait aussi l'équivalent dans d'autre pays, et aussi des sociétés Bruno Walter, Wilhelm Mengelberg etc., en confraternité et souvent en cheville).

La passion de ces conservateurs de trésors enregistrés (à côté desquels, il faut le dire, figurent quelques "pirates"), qui souvent poussent les "majors" à rééditer leurs fonds de tiroirs, nous vaut le sauvetage de très nombreuses perles. Quand on pense à la brièveté de la carrière - de la vie - de Ginette Neveu, dont tout le legs sonore officiel tenait en un coffret de quatre 33 tours, comment ne pas être ému de découvrir tel enregistrement public, débusqué par quelque obscur "mélopathe" ?

Il s'agit d'un petit monde où les gens s'occupent plus de musique que des cours de la Bourse, et les passerelles y sont nombreuses (entre Tahra et la SWF par exemple).

On trouvera ces références sur Internet, mais je copie ci-dessous un petit texte, très utile, de la dite Société (le passage en majuscules est souligné par moi):

"LES MEILLEURS CD SONT ÉDITÉS PAR LES ASSOCIATIONS ; les grands labels, EMI et DG, produisent généralement des disques convenables, malgré une FILTRATION DES BRUITS SOUVENT EXCESSIVE. Naxos fait en revanche appel aux meilleurs ingénieurs du son pour ses enregistrements historiques. Parmi les petites marques, Tahra, Testament, Andante et Biddulph font un très bon travail de restauration. En revanche la qualité est le plus souvent médiocre chez les autres éditeurs tels que Andromède, Archipel, Arkadia, Nuova Era, Rodolphe etc., habitués à recopier des sources non originales et de mauvaise qualité. Music & Arts a édité un grand nombre d'enregistrements de Furtwängler, le plus souvent d'une qualité sonore médiocre, avec un registre medium agressif, résultant d'un filtrage excessif des graves et des aigus. Il faut toutefois noter une amélioration de ces productions depuis qu’il y a un travail de restauration".

Stil avait publié en 1981 le concerto de Brahms par Ginette Neveu, le 3 mai 1948, avec l'Orchestre symphonique de Radio Hambourg, direction Schmidt-Issertedt… Qui ne craint pas le vertige peut aller voir en ligne le catalogue de Tahra - et l'évanouissement, la liste additive de leurs DISQUES ÉPUISÉS, parmi lesquels, malheureusement - et évidemment - les Ginette Neveu. On trouve aussi des séquences très impressionnantes (et il ne s'agit pas "que" de musique) sur Youtube, au moins une déjà passée sur une chaîne de la TV publique, dont le "Poème" de Chausson, merveille qui existe en "officiel".

Pour finir (pour l'instant) avec les violonistes, cher Boris, car mes rotules se tétanisent: connaissez-vous Michèle Auclair ?

Corrigé: bricoles de ponctuation.
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