Le tout premier drapeau belge comportait les couleurs actuelles soit celles de l'écu de l'ancien duché de Brabant. Il représentait un lion d'or (jaune) sur fond de sable (noir), griffes et dents de gueules (rouge). Lors de l’indépendance belge en 1830, il a fallu faire coudre en urgence un drapeau mais les bandes étaient horizontales.
Mais:
« Au lendemain de la représentation de la
Muette de Portici* (26 août 1830), des drapeaux aux couleurs les plus variées sont arborés dans la ville de Bruxelles. Mais le drapeau français flotte sur la façade de l'Hôtel de Ville. Alarmé par cette tentative de récupération de la Révolution par les partisans de la France et par les meneurs étrangers, Lucien Jottrand, avocat et journaliste à la rédaction du Courrier des Pays-Bas, charge son ami Édouard Ducpétiaux de faire revivre les couleurs déployées lors de la Révolution brabançonne de 1790 et l'éphémère États-Belgiques-Unis.
Comme déjà, en février 1790, les partisans de la France avaient tenté de diffuser le drapeau français à Bruxelles, Ducpétiaux se précipite vers la Grand-Place, et à quelques pas de là, au coin de la rue de la Colline, fait irruption dans le magasin d'aunage des époux Abts. Marie Abts confectionne sans tarder deux drapeaux composés de trois bandes de mérinos, placées horizontalement.
Le premier ira flotter à l'Hôtel de Ville à la place de l'étendard français ; le second est pris en charge par un ami de Ducpétiaux, Alexandre Vanhulst, afin d'être brandi à la tête de la première compagnie de la Garde bourgeoise et de rallier le peuple bruxellois à la cause nationale. Dans la soirée le drapeau belge a complètement remplacé le drapeau français dans les rues de Bruxelles.
Le 30 septembre, le gouvernement provisoire adopte officiellement le drapeau national, imité bientôt par le Congrès national, dont les couleurs ont pour origine celles de l'écu de l'ancien duché de Brabant. La répartition horizontale est celle de 1787, lors de la libération des provinces belges de l'empereur Habsbourg Joseph II d'Autriche par les Brabançons. »
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*Pour rappel, la révolution s’est faite en septembre 1830 mais s’était mise en branle à Bruxelles, au théâtre de la Monnaie, le 25 août, lors d’une représentation de la Muette de Portici d’Auber. Échauffés par l’hymne « Amour sacré de la Patrie », et surtout par le choeur
"Courons à la vengeance !
Des armes, des flambeaux !
Et que notre vaillance,
Mette un terme à nos maux"
la foule est sortie en hurlant et s’est répandue dans toutes les rues, suivie assez vite par le petit peuple; ensuite des émeutes ont éclaté dans toutes les villes et les volontaires ont rejoint la capitale pour chasser les Hollandais.