Le site du parti de l'In-nocence

L'homme est l'avenir de la femme

Envoyé par Gérard Rogemi 
Vidéo-clips de plusieurs entretiens donnés par Madame Polony.

Natacha Polony a 32 ans (1975). Agrégée de Lettres (1999). Juin 2002 : devient candidate aux élections législatives.
Elle est enseignante et responsable des pages « éducation » au sein de l'hebdomadaire Marianne. Elle est l’auteur de Nos Enfants gâchés, petit traité sur la fracture générationnelle (Lattès 2005) et M(me) le président, si vous osiez… : 15 mesures pour sauver l’école (Mille et Une nuits 2007).

Elle dit des choses très sensées et en plus elle a de la classe!

Pour voir le premier vidéo-clip cliquez [url=
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Je signale que la revue "Commentaire" fête ses 30 ans d'existence avec un n° spécial très épais, de qualité inégale : quelques contributions sont un peu lourdes ou vaseuses, beaucoup sont à lire, parce qu'elles sont inattendues et font entendre une voix inouïe : Fumaroli sur "Amérique", Manent sur "Conversion", Baverez sur "France" (beaucoup d'a priori, mais brillant), Boutillon sur "Christianisme", Besançon sur "Ignorance" (un éloge paradoxal de l'ignorance du présent). Un chapitre du dernier livre de Mme Polony est reproduit : c'est celui dans lequel elle montre pourquoi les filles sont les premières victimes de l'effondrement de l'école. D'autres articles intéressants, dont un sur la théologie politique de Carl Schmitt, et les habituels commentaires sur le libéralisme.
Pourriez-vous, cher ami, nous dire un mot de l'article de Pierre Manent ?
Pour les trente ans de la revue Commentaire on pourra aller visionner un entretien-vidéo de son rédacteur en chef JC Casanova en cliquant I C I
Cher ami,
l'article de Pierre Manent est court (2 pages) et, anodin en apparence, il semble insignifiant. Bien entendu, il n'en est rien. L'Europe est définie comme la région du monde où la conversion est l'action humaine la plus haute : la conversion à ou vers la vérité. Se tourner vers la vérité, c'est ce qui définit la philosophie et a fait la première religion chrétienne. Ce qu'observe PM, c'est que les Européens actuels, vaste troupeau de touristes, tiennent la vérité pour peu de choses, n'y croient plus ou ne croient plus qu'il y en ait une, et sont prêts à brader ce qu'ils sont ou ce qui les a faits pendant des siècles : se tourner vers la vérité, se convertir à la vérité de la philosophie et du christianisme.
Merci, cher JGL.
"les Européens actuels, vaste troupeau de touristes"
Sévère! mais pas loin d'être juste...
Oui l'article de Pierre Manent est très court mais d'une profondeur remarquable. Je vais, dans les prochains jours, le scanner et le mettre en ligne pour que tout le monde puisse en prendre connaissance.
Cher Marcel Meyer, voici quelques passages de l'article de Pierre Manent « Le philosophe et l'Etat » (il s'agit de l'introduction à un recueil de textes de P.M. parus la plupart dans Commentaire . : «Enquête sur la démocratie. Etudes de philosophie politique » Gallimard, coll. Tel 2007) :
« ... La démocratie n'est pas chose nouvelle ni récente dans l'histoire politique de l'Europe puisqu'elle vint au jour et fut baptisée dans la Grèce antique. Ce qui est nouveau et relativement récent, c'est la démocratie libérale....
Le libéralisme n'est pas une opinion ni même une doctrine politique parmi d'autres. On a le droit d'être conservateur ou socialiste, mais le conservatisme ou le socialisme ne sont pas des doctrines comparables au libéralisme. Elles ne sont pas sur le même plan. Elles supposent le libéralisme auquel elles répondent, la première voulant préserver voire restaurer ce que le mouvement libéral tend à emporter, la seconde entend réaliser plus complètement la promesse d'égalité et de prospérité contenue dans le libéralisme.....
....nous sommes en quelque sorte obligés de consentir au libéralisme, sous peine de laisser le mouvement du monde nous filer entre les doigts, et de devenir « anachroniques »....
Le libéralisme [....] est le fruit d'une très longue élaboration, d'une très longue distillation, de sorte qu'il résulte de toute notre histoire il la prolonge et la contient. [...]formule difficilement trouvée grâce à laquelle nous avons enfin réussi à vivre ensemble[...]. Qui, « nous » ?
Nous les Européens. Nous qui sommes devenus libéraux. [....] Les Européens étaient chrétiens, ou alors ils étaient républicains. Ils pouvaient être l'un et l'autre - et nous pouvons être des chrétiens libéraux ou des républicains libéraux - [....]
Hobbes de son côté a cette remarque amusante et profonde : la division des pouvoirs entre le temporel et le spirituel a pour effet que les Européens « voient double ». Comment celui qui voit double pourrait-il s'orienter judicieusement dans le monde ?
[...] il faut séparer le pouvoir de l'opinion. Première séparation qui va entraîner toutes les autres, à tel point que le régime libéral peut être décrit comme une « organisation des séparations ».
[...] Pourquoi l'Europe, « après la chute de l'Empire romain », n'est-elle pas repartie sur la base de la cité et de la république, alors que la référence grecque et surtout romaine restait centrale dans la conscience des Européens, bien avant ce qu'on appelle la Renaissance ? [....] Pourquoi l'Europe ne s'est-elle pas organisée comme une constellation de villes libres et chrétiennes ?
[....] La meilleure façon de saisir de manière synthétique la situation de la république dans la conscience de nos pères, c'est de se souvenir que la figure emblématique en était Caton. La conscience de l'échec lamentable de la République romaine, le souvenir de la longue calamité qu'avait été la République romaine finissante faisaient à la gloire de la respublica un cortège de scepticisme et de perplexité.
[.....] Il fallait mettre à la raison et les républicains et les chrétiens, c'est-à-dire mettre à la raison les passions qui ont le plus de pouvoir sur le coeur des hommes.[....] cet instrument de la raison , ce pacificateur et cet arbitre, il fallait donc le produire, et d'abord le concevoir, par abstraction, c'est-à-dire par arrachement.
[.....] C'est Montesquieu qui décrivit le mieux l'expérience nouvelle dans laquelle l'homme nouveau forme ses dispositions et aiguise ses compétences, l'expérience du commerce. Il faut donner à ce mot toute l'amplitude qu'il avait au XVIIIè siècle et qui enveloppait non seulement l'échange marchand mais tout ce que nous mettons aujourd'hui sous la rubrique de la « communication ».

Ensuite il parle de « l'Etat souverain», il cite Rousseau, Hegel, de la peur bourgeoise, de la guerre en Irak, Leo Strauss, de notre servitude volontaire,
Marx , Nietzsche.

Encore un petit extrait :
« "Bien juger" ne nous suffit pas. Nous voulons réaliser l'ordre juste . On comprend pourquoi les Lumières modernes seraient mieux nommées selon Strauss le grand Obscurcissement. »

Je me demande si toutes ces citations sont compréhensibles. Si vous voulez je peux photocopier l'article et vous l'envoyer.
Merci beaucoup, chère Anna. Je crois que je vais acheter la revue et même sans doute m'y abonner.
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