Requête en audio-visuel

Depuis le temps que je n'avais plus stationné au comptoir du village et comme j'étais seul, je me suis laissé aller à cette distraction d'écouter les conversations. Un groupe assez remonté commentait le passage récent d'un certain téléfilm dont je m'apercevais qu'il n'avait pas été du goût des trinqueurs. Je n'en ai pas bien saisi le titre, du genre polar, une histoire de notables "du cru" cherchant à faire porter le chapeau d'un assassinat à un homme, en raison de ses origines.

Cette description sommaire permet-elle à quelqu'un de voir de quel téléfilm il s'agit ?

(Message supprimé à la demande de son auteur)

De retour d'un long voyage, j'en ai regardé dix minutes : cela m'a suffi. C'est du réalisme socialiste à la française - c'est-à-dire une représentation du monde entièrement façonnée par l'idéologie du jour et qui n'a plus aucun rapport avec quelque réalité que ce soit, sinon les pauvres fantasmes des idéologues / sociologues / militants.
Un fait m'a beaucoup amusé. Ainsi, il semble que, dans un procès d'assises, les jurés n'aient pas le droit d'intervenir dans les débats et qu'ils soient contraints au silence : or, dans ce téléfilm, on voit le juré qui est aussi l'assassin (jugé par Darroussin) se lever, demander la parole (ce qui lui est accordé par le juge sans réserve), poser des questions "pointues" aux avocats de la partie civile, etc...
Cette marmelade est diffusée sur une "chaîne" (jamais mot n'aura été mieux adapté) de "service public", à une heure de grande écoute : à France 2, on est bêtes, on est stupides, on est les Bouvard et Pécuchet du XXIe s., mais on ne s'en cache pas, on veut que toute la France le sache, on le crie sur les toits, on s'en vante... Il est vain de s'en indigner : c'est à hurler de rire...

Sur l'écran où s'affichent la synopsis du film et la petite bande-annonce avec Darroussin, apparaît inexplicablement une fenêtre publicitaire de la fime Eparco où s'inscrivent en blanc sur fond vert les mots
FOSSE SCEPTIQUE+FILTRE COMPACT.

J'ai lu aussitôt, comme beaucoup sans doute,
Fosse sceptique+Film compact.

Des techniciens de France 2 seraient-ils entrés en résistance?

C'est ainsi qu'en Chine, à l'époque maoïste, des rédacteurs de journaux officiels passaient clandestinement des messages subliminaux dans les colonnes imprimées, qu'il fallait lire en perpendiculaire au sens du texte, pour découvrir en peu de mots ce qu'ils pensaient des articles publiés.

Je propose que l'In-nocence décerne tous les ans un "Prix de la haine de soi", en grandes pompes, à l'oeuvre filmée ou écrite qui s'y vautrera le plus résolument. Ce film, d'après sa synopsis, mériterait sans doute d'être le premier sélectionné, pardon "nominé".

Permettez-moi de signaler au jury cette oeuvre qui mérite certainement de figurer en bonne place dans cette sélection.

Je ne regarde absolument jamais les téléfilms diffusés par France 2 mais j'ai vu jadis le film dont ce machin de propagande est un remake. C'était il y a quarante-cinq ou quarante-six ans car je devais être en seconde. Cela m'avait beaucoup impressionné et je garde un souvenir très clair de la première intervention du septième juré joué par Bernard Blier, le véritable assassin (curieusement, je n'arrive pas à me rappeler la tête de l'accusé mais je suis à peu près certain que ce n'était pas un membre d'une "minorité visible", cela me serait resté) : il lève le doigt et le Président, interloqué, lui demande ce qu'il veut ; il répond qu'il souhaite poser une question comme, croit-il savoir (il avait potassé la question auparavant), il en a le droit. La cour hésite car ce n'est pas du tout l'usage, mais il faut se rendre à l'évidence, la loi le permet. A l'époque, je n'avais pas douté de la réalité de cet état de fait tant le film me paraissait réaliste, malgré le caractère extrêmement improbable de la situation de base de l'intrigue. Corto pourrait-il nous éclairer sur la question ?

La proposition de M. Marche est amusante, mais elle présente un grave inconvénient, pour ne pas dire un insurmontable obstacle : il faudrait, alors, regarder tous les téléfilms de l'année, afin de pouvoir décerner le prix en conscience. Et, ça, franchement...

C'est à ce pénible devoir que les jurés du Prix Lyssenko se soumettent, et franchement, comme vous, cher Didier, je ne les envie pas. En plus, il faut donner quelque chose au lauréat, non? Une statuette, de l'argent, un billet gratuit aller-simple pour Pyong-Yang? C'est cher.

à propos du film "Maman est folle" et de l'esthétique qui se dévoile à travers cette photo de jeune femme au regard clair et illuminé de l'affiche mise en lien: impossible de ne pas se souvenir de certains films albanais du début des années 70 du siècle dernier. L'Albanie d'Enver Hodxa, à cette époque, lança une vaste offensive de "communication-propagande-agitation" en direction de l'Ouest. Les cinéclubs pour étudiants fauchés, les salles d'art et essais furent alors inondés de héros prolétariens au coeur d'or, à la fibre sacrificielle, au teint clair, au regard pétillant et enthousiaste comme celui de cette jeune femme, qui vous embarquaient dans des histoires abracadabrantes où tel ouvrier électricien dévoué sacrifiait sa vie dans des champs enneigés pour aller réparer des lignes électriques à haute tension qui lui bleuiraient fatalement le teint quand il rétablirait le jus aux villages du canton; où telle mère de famille se montrait modestement prête à périr ensevelie dans le silo à blé ripé par la rouille pour rouvrir les vannes à céréales alimentant la porcherie socialiste du sovkoze local qui nourrissait l'orphelinat du bourg.

Ces acteurs avaient cette face éblouie, ce sourire, et le pétillement socialiste dans le regard que l'on voit sur cette photo. Et ces films étaient tous primés au festival du Luchon albanais local comme le sont ces films subventionnés par le conseil général de Picardie.

Cher Francis, il me semble que dans votre message, par ailleurs si plein d'esprit, vous maltraitiez l'orthographe du patronyme du génial leader du pays des Aigles.
En langue albanaise, le "x" se prononce "dj". On écrira donc Enver Hoxa ou Enver Hodja.

Vous avez raison, je sentais en moi comme un curieux malaise depuis que j'avais déposé ce message, auquel je ne pouvais attribuer d'explication: c'était l'oeil du Génial Camarade qui me visait depuis sa tombe.

Grâce à vous, je vais beaucoup mieux. Merci M. Petit-Détour.

Telle est l'ortographe exacte.

Le message de Francis me fait penser à "la prolétaire au parler vrai" chère à la propagande albanaise.

Noter que l'Albanie avait l'équivalent du dazibao, nommé là-bas "feuille-foudre".

Monsieur Sarkozy au 20 heures, sur Antenne 2, hier, déclarait que refuser un emploi aux "vieux", eh ben, c'est du racisme, je le dis comme je l'pense.
Et voici encore reposée, in fine, la douloureuse question de la pénurie de places disponibles dans les prisons françaises : que compte faire le PI à ce sujet ?

Respirez profondément, Monsieur Wan, tout va très bien se passer...