"On voit bien que ce qui énerve certains opposants à cette annonce du chef de l'Etat, c'est le fait qu'il soit encore question de la Shoah et des Juifs et que l'on assiste encore ici à une nouvelle manifestation de la soi-disant "judéomanie". Au coeur du tollé actuel, il y a aussi cela, et Finkielkraut a raison de le rappeler."
Evidemment. Mais le rappel légitime des causes de l'énervement de certains n'enlève rien, à mes yeux, à l'encore plus légitime rejet de cette idée "douloureusement extravagante" de faire "parrainer" par des élèves de CM2 un enfant juif annihilé, dans tous les sens du terme, par les nazis. Cette idée n'aurait rien "d’obscène ou d’indigne" selon le philosophe. En effet, ce n'est pas l'obscénité ou l'indignité qui est en cause, c'est le sens commun, c'est la conception même de ce qu'est l'enseignement de l'histoire.
Par ailleurs, il ne me semble pas possible de comparer, comme le fait A.F., les dispositions particulières prises par un musée (Le musée de l’Holocauste à Washington) et celles que décide d'adopter l'Education nationale, pour conclure "L’émotion et la pédagogie peuvent
donc aller ensemble." (c'est moi qui souligne ce très discutable "donc".)
En définitive, il manque fort peu de choses pour que cet entretien donne les armes les plus fines pour une critique radicale de l'idée du président de la République. Les arguments déployés contre elle sont bien plus parlants que les sortes de "circonstances atténuantes" qu'avance le philosophe.
Pour ma part, cela reste sans excuse. On ne peut admettre qu'un chef d'Etat improvise des "propositions malheureuses" . Comme on dit aujourd'hui : c'est n'importe quoi.