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Mont Saint-Adolf (suite)

Envoyé par Michel Le Floch 
JGL à la rescousse de la sorcière :
[stalker.hautetfort.com]
Utilisateur anonyme
19 mai 2008, 17:27   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
"C’est l’habituelle reduction ad hitlerum des staliniens"

--> La réduction ad stalinium a elle aussi de beaux jours devant elle...

"Enfin, le dernier signataire un peu connu est un Égyptien, qui a peut-être été naturalisé"

--> N'eut-il pas été plus correct de vérifier la chose et d'éviter cette modalisation sans grand intérêt?

Qui plus est M. JGL s'en remet lui aussi (mais plus discrètement que les gauchos pétitionneurs) aux sains arguments ad hominem qui le révulsent s'agissant de Gouguenheim en insistant sur les décorations dudit égyptien (peut-être naturalisé)...

Il aurait largement suffi de montrer que les dits chercheurs n'étaient pas spécialistes de la question traitée par l'ouvrage de Gougenheim... JGL le fait certes mais pousse l'avantage jusqu'à commettre les mêmes impairs que ses opposants...

Dommage... Cela étant, malgré ces réserves je suis bien d'accord avec l'essentiel de l'article, en ce qui concerne l'aspect moral s'entend.

N'ayant pas lu Aristote au Mont Saint-Michel je m'en tiendrai là...
Agiter le chiffon rouge Stalker était risqué, forcément...
Utilisateur anonyme
20 mai 2008, 01:40   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
Didier, vous n'êtes pas tout à fait à jour si je puis me permettre s'agissant de mes relations avec Asensio (en tout bien tout honneur il va de soi)

J'ajoute que j'ai réagi à quelques points de l'article, précis et sans grand rapport avec la caution du Stalker. Du reste je ne suis pas le seul ici à avoir eu maille à partir avec Juan Asensio...
Citation
Du reste je ne suis pas le seul ici à avoir eu maille à partir avec Juan Asensio...


A quoi faites-vous allusion?
Utilisateur anonyme
20 mai 2008, 15:42   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
Sans grande importance, c'était surtout à destination de M. Goux qui voyait le mal où il n'était pas... Bonne journée à vous.
Que les attaques contre le livre de S.G. fussent injustes, en partie idéologiques, c'est certain, mais pour autant JGL ne montre pas le sérieux du livre, il se contente de rappeler les titres universtaires de son auteur.
Un titre universitaire n'est pas un argument (ni pour ni contre). On peut être bon ou mauvais chercheur et faire partie de l'université.
L'article ne me semble pas apporter grand-chose au débat.
J'attends avec impatience l'émission de Jacques Le Goff, "Les lundis de l'histoire", où S.G. est invité pour pouvoir se défendre, car Jacques Le Goff est plutôt un partisan de son livre. Il serait bien qu'au cours de l'émission un spécialiste dubitatif quant à la qualité du travail vînt disputer avec lui.
Nos autres pourrions nous faire une idée plus claire de toute la question.
J'en veux pour ma part davantage aux journalistes qu'à SG dont j'ai lu le livre trop vite. Mais des journalistes ne connaissant rien à la question se sont, comme d'habitude, empressé d'asséner des "vérités", se sont réjoui de thèses nouvelles, alors que lesdites thèses n'avaient rien de nouveau et que les vérités qu'ils assénaient n'en étaient pas et n'avaient même souvent rien à voir avec le contenu du livre, lu trop vite ou mal, faute d'une connaissance minimale du Moyen Âge.
Dans cette affaire, on retrouve les mêmes mécanismes aveugles quand dans l'affaire Faye (ou Heidegger). La plupart des gens (à commencer par les journalistes), ignorant et l'allemand et la pensée de Heidegger affirmaient avec certitude ceci ou cela. Leur ignorance les conduisaient à parler avec une morgue et une assurance inouïes.

Dans l'affaire SG, il y a, me semble-t-il, deux ordres de questions :
1) celle qui touche la qualité du travail de SG. Elle inclut celle qui touche son originalité (très relative).
A son propos, un débat entre spécialistes citant les textes est nécessaire.

2) celle qui touche l'éventuelle partialité idéologique de la thèse du livre ; son corollaire est celle qui touche l'éventuelle partialité idéologique de ses détracteurs.
A propos de la question de l'idéologie, il n'est pas à exclure que les deux parties fussent idéologiquement partiales. Elle n'est de toute manière tranchable qu'une fois la première éclairée. En effet, tout ce que SG avance qui n'est pas fondé sur une véritable analyse, peut être considéré comme idéologique et tout ce que ses détracteurs affirment touchant le livre qui ne s'appuie sur aucune citation du livre peut également être considéré comme idéologique.

Ces deux questions doivent être traitées séparément (ce qu'aucun journaliste ne prend le temps et la peine de faire). Il me semble que sont en jeu plusieurs choses :
1) le sérieux de la recherche universitaire et la possibilité d'en débattre publiquement.
2) le sérieux des recensions des ouvrages de recherche universitaire, qu'on peut mettre en doute tant il est patent que toutes ces recensions sont faites à la va-vite sans que rien ne fût vérifié par le recenseur.
3) la possibilité de débattre publiquement de nos racines.
4) la question de notre identité et de la manière dont il est possible de la définir et de la construire.
5) l'éternelle liberté d'expression : on ne peut plus rien dire sur rien sans qu'une partie d'un camp ou de l'autre monte sur ses grands chevaux et menace des tribunaux (politiques, moraux, juridiques, voire divins).

Pardonnez ce long message, mais j'espère avoir un peu éclairer la question (question que je trouve capitale, en dépit de son aspect purement universitaire).
Je suis en train de lire le livre de SG et je ne vois pas , mais alors pas du tout, ce qui pourrait lui valoir l'opprobre de ses pairs, tant sa démarche me paraît rigoureuse et s'appuyant sur d'innombrables références on ne peut plus précises. Que dans le nombre se soient glissées quelques erreurs, c'est fort possible et même probable, mais cela ne suffit pas à infirmer la thèse d'ensemble. D'ailleurs il aurait été simple de donner en exemple au moins une de ces erreurs. Si les pétitionnaires ne le font pas, c'est, me semble-t-il, qu'elles ne sont pas déterminantes. Avec les citations tronquées ou sorties de leur contexte, la focalisation sur des erreurs secondaires qui ne changent rien à l'essentiel, est un procédé bien connu pour jeter le discrédit sur un auteur et le démolir. Que les deux parties soient animées par des arrière-pensées idéologiques, sans doute ; mais cela ne signifie pas pour autant qu'il faille les renvoyer dos à dos. Seules l'exactitude des faits et la valeur des arguments doivent compter pour savoir qui a raison. On ne peut les contester par l'anathème mais par d'autres faits et d'autres arguments. C'est, précisément ce que fait, contrairement à ses adversaires, SG. Je ne sache pas, en effet, qu'il y ait jamais eu, de sa part ni de celle des historiens qui partagent ses conclusions, de pétitions et de cris d'orfraie contre ceux qui, aujourd'hui, soutiennent l'idée des racines msulmanes de l'Europe . Enfin, A. de Libera, dans l'interview qu'il a accordée à je ne sais plus qui, donne à croire que les arrière-penssées idéologiques sont plutôt de son côté quand il s'indigne (je cite de mémoire) que l'Europe des racines chrétiennes soit celle du ministère de l'immigration et de l'identité nationale, ajoutant dans la foulée que cette Europe n'est certainement pas la sienne. Si ce n'est pas vendre la mèche ...
21 mai 2008, 19:20   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
« Notre passé c’est bien Athènes et Jérusalem »
Voilà ce qu’affirme Jean Clair (s'en étonnera-t-on?) dans son dernier superbe ouvrage paru aux Éditions Gallimard « Autoportarit au visage absent. Il y dépeint, en une trentaine d’écrits et presqu’autant d’artistes, au-delà et au travers du thème, une Lotharingie spirituelle un peu élargie, de la Scandinavie à l’Italie en passant par l’Angleterre, de la France à l’Autriche en passant par la Belgique.
C'est passionnant! Aussi, pardonnez-moi, cher Corto, si je n'ai pas répondu à votre message sur l'art contemporain vu par Lévi-strauss, le temps m'a manqué mais surtout, ces textes me séduisent et me touchent nettement plus...


« Dans son dernier ouvrage tout récemment paru aux éditions Gallimard, magnifiquement et elliptiquement intitulé Autoportrait au visage absent, Jean Clair, incontestablement l’une des figures les plus marquantes de notre époque en matière de critique et d’histoire de l’art, nous livre le fruit de ses méditations artistiques au cours de ces trente dernières années. En effet, ce livre rassemble des textes écrits sur une période allant de 1981 à 2007, de diverse nature, souvent issus de catalogues d’expositions dont Jean Clair se trouvait être parfois le commissaire ; on y trouve également plusieurs articles écrits pour la Nouvelle Revue Française, ainsi qu’une préface à l’étonnant roman de science-fiction – l’un des premiers du genre - de Gaston de Pawlowski, Voyage au pays de la Quatrième Dimension, écrit en 1912 . A noter également la présence de deux textes inédits, les chroniques sur James Ensor et Claudio Parmiggiani, écrites respectivement en 2004 et mai 2007. Cette remarquable compilation, que Jean Clair a lui-même qualifiée d’Écrits sur l’art, nous offre donc un panorama original et exhaustif de l’histoire de l’art et des changements esthétiques, mais aussi idéologiques et scientifiques que le vingtième siècle a pu produire sur l’art et ses conceptions en général. Ainsi, le livre de Jean Clair, divisé en quatre parties selon une progression à la fois chronologique et conceptuelle, s’ouvre sur Gustave Klimt et s’achève sur Claudio Parmiggiani, artiste très contemporain , en passant par Bonnard, Giacometti, Balthus, Zoran Music, Francis Bacon, Louise Bourgeois, David Hockney, Anselm Kiefer, et tant d’autres…
Il faut rajouter à cela deux textes théoriques insérés à la fin de cet ouvrage déjà si complet qui en éclairent singulièrement le propos, intitulés L’Art et l’Intelligence : de la règle au gouffre et le texte qui donne pour ainsi dire son titre au livre : Autoportrait sans Visage . »
Marion Naugrette
Utilisateur anonyme
24 mai 2008, 14:19   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
Merci, chère Aline pour la mention du dernier ouvrage de Jean Clair que je vais commander de ce pas, car cet autoportrait sans visage a l'air, en effet, passionnant. Je vais sans doute devoir espacer un peu mes interventions sur ce site pour parvenir à lire toutes les lectures qui me sont actuellement conseillées. Mais si c'est pour dire des choses plus érudites et informées à mon retour, je gage que personne ne s'en plaindra !
Utilisateur anonyme
24 mai 2008, 14:26   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
Corto, surtout ne lisez pas Jean Clair !
Utilisateur anonyme
24 mai 2008, 14:39   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
Pourquoi, Boris, c'est l'antidote à Lévi-Strauss que je viens de recevoir et dont je commence la lecture en premier ?
Utilisateur anonyme
24 mai 2008, 15:06   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
J'ai seulement peur qu'on vous prenne pour le patron de mon papa.
Utilisateur anonyme
24 mai 2008, 20:01   Re : Mont Saint-Adolf (suite)
Vous êtes comme Akinator, Boris, presque toujours juste, parfois non.
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