Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 574 : Sur la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo

Le parti de l'In-nocence est fermement partisan du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, il soutient le droit des Kurdes ou des Tibétains à disposer d'un État libre et indépendant et il s'est félicité de la résurrection du Monténégro. Il considère néanmoins que ce droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'a de validité que combiné avec des droits territoriaux anciens entérinés par l'histoire, et qu'il ne saurait sanctionner la conquête, l'immigration de masse, la colonisation ou la contre-colonisation.

Le parti de l'in-nocence fait remarquer que le territoire du prétendu nouvel État indépendant de Kosovo est le berceau de la langue et de la culture serbes et qu'il abrite encore, outre une minorité serbe, et malgré les destructions ou les déprédations dont toutes les parties se sont rendues coupables au cours des années récentes, certains des plus précieux monuments de l'art et de la religion serbes. Il fait observer d'autre part que c'est un bien singulier "peuple" que celui qui se désigne en général sous le nom des ressortissants d'un État voisin et, le jour de son "indépendance", ne trouve à agiter dans sa liesse, outre le drapeau américain, que l'étendard de cet État voisin.

Le parti de l'In-nocence considère dans ces conditions que la France et les autres États européens seraient bien avisés de faire preuve de la plus grande circonspection à l'égard de la déclaration d'indépendance prononcée unilatéralement par certains dirigeants du Kosovo. Il rappelle que la Serbie est un État souverain reconnu par la communauté internationale, dans des frontières qui comprennent le Kosovo. Il estime qu'en l'occurrence le grave problème posé par le défaut de coïncidence entre droits historiques et droits démocratiques de la majorité trouverait sans doute une solution plus heureuse et raisonnable dans une éventuelle révision de frontière entre l'Albanie, dont il s'étonne qu'il ne soit jamais question dans la crise actuelle, et la Serbie
L'occultation de la "question albanaise" est patent. L'indépendance du Kosovo ne constitue pourtant que le prélude à la création d'une entité albanaise plus vaste intégrant l'ancienne province serbe mais aussi probablement le nord de la Macédoine à majorité albanaise. Il y existe d'ailleurs une guerilla endémique fonctionnant sur le modèle de l'UCK. Il est à craindre donc que le cycle de la violence dans les Balkans ne soit pas près de s'achever.
19 février 2008, 13:14   Liesse albanaise
Pour illustrer mon propos, voici un article publié dans un quotidien albanais, trouvé sur le site du "Courrier des Balkans".



Shekulli
En Albanie, les cœurs battent à l’unisson de la joie kosovare
Traduit par Mandi Gueguen
Publié dans la presse : 17 février 2008
Mise en ligne : dimanche 17 février 2008


En ce jour de la déclaration de l’indépendance du Kosovo, un tour des villes d’Albanie, où des manifestations festives sont organisées partout pour célébrer l’événement en communion avec la joie des Kosovars : Elbasan, Shkodra, Lushnja, Gjirokastra, Fier, Korça et le poste-frontière de Qafe-Thane où la circulation s’intensifie en direction de Prishtina.
À Elbasan

Installés dans cette ville après les représailles serbes dans les territoires albanais, elles étaient 35 familles kosovares il y a 80 ans. La région aux alentours d’Elbasan compte aujourd’hui 200 familles descendant de celles-là. Leur intégration a été rapide et leurs relations avec les habitants d’Elbasan ont été bonnes, fondées sur l’échange des traditions, us et coutumes des diverses régions albanaises. 80 ans sont passés, et de nombreux Kosovars ont disparu avant ce jour tant espéré. L’un d’entre eux, Abdyl Krasniqi, 85 ans, est heureux même s’il est malade. Chaque jour il parle à ses neveux et nièces de l’Indépendance, tout ému, il leur raconte son voyage, le premier depuis les changements démocratiques, à Gjilan, sa ville de naissance. « Vive l’indépendance du Kosovo ! », clame les larmes aux yeux le vieil homme, âgé de 4 ans lorsqu’il quitta son pays natal et qui en a gardé un amour inconditionnel et intact. Curieux, il guette toute nouveauté dans les médias en tout genre. Les discussions parmi ces Kosovars de naissance et patriotes jusqu’au plus profond d’eux-mêmes, tournent autour du drapeau. Pour eux, le drapeau des Albanais est rouge et noir, quelle que soit la décision des internationaux. « Il n’y a que ce drapeau-là qui compte pour tout Albanais, il est rouge avec l’aigle bicéphale noir déployant ses ailes au centre. C’est le drapeau qui flotte dans la nation entière. Même à l’époque du roi Zog on disait « Que le drapeau rouge et noir soit levé au Kosovo et à la Cameri ». Nous devons être heureux de ce jour, tout le mérite en revient aux États-Unis et aux Nations Unies », dit, enthousiaste, Abdyl Krasniqi.

« Le Kosovo sera toujours une partie de l’Albanie, dit Agim, un des petits-fils de la famille Krasniqi. Il ne faut pas oublier que c’est notre terre, notre patrie, ce sont des mots qui sont devenus réalité, nous sommes tristes que nos parents et nos ancêtres n’ont pas pu partager avec nous ces jours heureux pour le Kosovo ». Il raconte les premières visites après l’ouverture des frontières, la nostalgie, la douleur et le bonheur des retrouvailles avec la famille restée là-bas, les souvenirs d’enfance. Même ceux qui n’y étaient pas nés, raconte Agim, ressentent cette nostalgie et cet amour retransmis sans relâche par les parents et les grands-parents. Chez les Krasniqi et toutes les autres familles kosovares, aujourd’hui les allées et venues n’arrêtent pas, les façades des maisons sont décorées avec les drapeaux albanais. Dans le quartier la fête a déjà commencé. Ce matin un bus rempli de Kosovars partira vers Pristina pour participer à la grande fête de l’Indépendance.

Vlora revit une deuxième Indépendance

Le slogan « Vlora de l’Indépendance pour l’Indépendance du Kosovo » est affiché partout dans la ville du Sud albanais, où l’Indépendance de l’Albanie fut proclamée pour la première fois en 1912 par Ismail Bej Qemali. La ville vit à l’unisson avec les frères kosovars la proclamation de l’indépendance du Kosovo. La mairie a déclaré hier que cette indépendance que la ville fête depuis 95 ans, tous les 28 novembre, et que les frères Kosovars désirent ardemment depuis la même époque, réunit Albanais d’Albanie et Albanais du Kosovo. La fête commencera à 16h30, tous les lycéens se réuniront sur la place devant le Musée de l’Indépendance. A 17heures, d’autres élèves et citoyens et des artistes divers marcheront vers la Place du Drapeau, au centre ville où à 18 heures aura lieu une grande réunion festive pour saluer la naissance du plus jeune état européen, le Kosovo et aussi pour se réjouir de la renaissance d’un peuple, le peuple kosovar.

Shkodra organise deux jours de fête pour le Kosovo

Shkodra fêtera l’indépendance kosovare pendant deux jours. Le groupe musical de la ville a déjà commencé à jouer de la musique festive et patriotique en circulant entre les deux places principales la Place Parruca et la Place « Luigj Gurakuqi ». Le programme festif continue avec une représentation au théâtre « Migjeni » consacrée à la figure de Mère Teresa. La ville est entièrement « habillée » des drapeaux nationaux qui flottent fièrement dans les rues et sur les façades des diverses institutions. Beaucoup de restaurants et de maisons ont aussi revêtu les couleurs rouge et noir, de circonstance. Un concert festif sera organisé en fin de journée et à la tombée de la nuit des feux d’artifice éclaireront de leur bel éclat la ville albanaise du Nord.

Lushnja déploie des drapeaux et des slogans de vœux

Des drapeaux rouge et noir et des banderoles où figurent les vœux des Albanais aux Kosovars pour ce beau jour d’indépendance. Les symboles nationaux affichés partout témoignent de la joie des Albanais de voir leurs frères Kosovars si heureux. Des concerts et autres événements festifs sont prévus dans toute la ville. Le maire, Albert Sanxhaku, affirme que les habitants de Lushnja vivent de tout leur cœur cet événement historique au Kosovo. « L’indépendance du Kosovo appartient à tous les Albanais », dit-il. Hier, de nombreux habitants de Lushnja sont partis au Kosovo. Ils ont voulu assister au moment historique de la proclamation. Ce sont les habitants eux-mêmes qui ont voulu fêter l’événement dans les rues de la ville et sur la place principale. Les drapeaux flottent partout, si le drapeau de l’indépendance est levé au Kosovo, tous les Albanais, où qu’ils soient, le vivront comme si l’indépendance du Kosovo était la leur, affirment presque à l’unisson les habitants de Lushnja.

Gjirokastra : en direct avec le Kosovo

À Gjirokastra, on fête aussi l’indépendance kosovare. Le maire, Flamur Bime, a déclaré que les activités festives commenceront le soir, avec la participation de nombreux groupes polyphoniques locaux, des pièces théâtrales, des lectures... Un écran géant sera installé au centre ville pour permettre aux citoyens de suivre en direct la cérémonie de la proclamation de l’indépendance de la capitale kosovare. « Pour la première fois tous les Albanais se réjouiront, sans distinction de leurs sensibilités politiques, de l’indépendance du Kosovo », affirme le maire. Des feux d’artifices seront tirés du point le plus haut de la ville. La mairie a pris des mesures pour remplacer une plaque abîmée, posée au château de Gjirokastra par les Kosovars qui y avaient habité pendant leur séjour en mars-juin 1999, pour remercier la ville de son accueil chaleureux.

Le rêve kosovar, fête à Fier

À Fier, une grande fête populaire réunit grands et petits pour communier avec l’accomplissement du rêve séculaire des Kosovars et de tous les Albanais. Comme toutes les autres villes albanaises, l’habit de fête rouge et noir est de mise. L’ensemble « Myzeqeja » est mobilisé pour gratifier de ses belles chansons et danses la joie collective. À l’époque de la guerre, la ville avait accueilli 29.000 citoyens kosovars. À l’époque une trentaine d’organisations nationales et internationales, des ONG et autres associations étaient venues apporter leur aide aux pouvoirs locaux pour installer les familles kosovares.

À Korça, la fête continuera même lundi

La proclamation de l’indépendance du Kosovo est à l’ordre du jour dans la ville de Korça, elle aussi en habits de fête avec des drapeaux bicolores et de nombreuses pancartes qui affichent la joie kosovare partagée par les Albanais. La fête commencera ici dès 11 heures du matin, bien que la bande des musiciens de la ville a déjà débuté de jouer hier soir en installant une atmosphère festive et patriotique. Ils joueront lundi pour clore les festivités l’Hymne du Drapeau, puis le chœur traditionnel de Korça « Lira » chantera depuis le jardin public où trône le monument du patriote albanais Themistokli Germenji.

À Qafe-Thane, le trafic s’intensifie vers Prishtina

Au poste douanier de Qafe-Thane, le flux des voyageurs en direction de Pristina s’intensifie. Des voitures décorées du drapeau bicolore n’arrêtent pas de passer. « C’est un grand jour, le rêve de nos frères kosovars est en train de réaliser », affirme Blendi Yshmeraj d’Elbasan. Le commandant du poste douanier, Temo Hodaj, souligne que tout se passe dans le calme et la normalité, le poste frontalier macédonien en face a pris toutes les mesures pour que la circulation ne soit pas perturbée. Dans la ville de Pogradec, l’atmosphère de joie est palpable partout. La mairie n’a pas organisé de concerts particuliers, mais les propriétaires des bars et restaurants de la ville se sont mis au goût du jour, la fête symbolisée par l’affichage des symboles nationaux.

© 1998-2008 Tous droits réservés Le Courrier des Balkans (balkans.courriers.info) - Le Courrier des Balkans, Centre Marius Sidobre, 26 rue Emile-Raspail, F-94110 Arcueil - Tél.: 09 50 72 22 26 (prix d'une communication locale) - Ce site est réalisé avec SPIP, logiciel libre sous licence GNU/GPL - À propos du Courrier des Balkans - Pour nous joindre - Politique de confidentialité
19 février 2008, 14:57   Kosovo et Albanie
Il va de soi que l'indépendance du Kosovo est le prélude à la "Grande Albanie".

Cela étant, je comprends mal la position du parti de l'In-nocence sur cette question : si cratylisme il y a, c'est bien dans le sens des Albanais.

En effet, c'est lors de la poussée serbe vers le sud que les Illyriens ont dû abandonner partiellement l'actuel Kosovo (je pense vers le XIème siècle). Ce n'est que trois ou quatre cents ans plus tard qu'ils ont pu revenir. On explique d'ailleurs la forte conversion des Albanais à l'islam par leur désir de récupérer leurs terres.

Je rappelle aussi que le gouvernement de Mussolini (peu suspect d'islamisme) avait rattaché le Kosovo à la Grande Albanie, et qu'Enver Hodja (lui aussi non-islamique) avait tenu le même langage.

En ce qui concerne la Macédoine, la revendication albanaise est aussi forte. Notez que, dans ce cas, c'est une population "albanaise mixte", c'est à dire musulmane et catholique (Mère Théresa était originaire d'Uskub (Skopje)).


Enfin, vous remarquerez que ce sont les "deux Albanies" qui ont fêté "l'indépendance" du Kosovo : l'Albanie musulmane et l'Albanie orthodoxe (en l'occurence celle de Girokaster).


Pour conclure, ce qont les Serbes qui, au cours des cent dernières années ont causé des problèmes à tout le monde : guerres balkaniques pour récupérer le Kosovo "historique", capture de la Voïvodine (sous prétexte que cette terre historiquement hongroise était peuplée en majorité de Serbes), sans parler des récentes guerres.
Je suis d'accord avec vous et j'embête régulièrement Renaud Camus sur cette délicate question.
Deux précisions :
La population albanaise du Kosovo comporte aussi une minorité catholique assez forte dans l'ouest de l'ex-province, de même qu'une communauté crypto-catholique, qui s'est convertie à l'Islam tout en continuant à pratiquer sa religion originelle (une sorte de "marranisme" donc).
L'identité nationale albanaise est plus forte que l'identité islamique en dépit de tous les efforts de l'Arabie séoudite et de l'Iran. Skanderberg qui a mené la résistance des Albanais à l'Empire Ottoman est un héros national. Une place lui est dédiée à Pristina.

Il faudrait dire aussi que les Serbes paient au prix fort la politique insensée de Milosevic : suppression de l'autonomie de la province ; licenciements de masse des Albanais dans l'administration et les mines de la région de Mitrovica ; terreur politique digne de la période stalinienne.

Cela dit le communiqué du P.I. exprime une légitime inquiétude. N'eût-il pas mieux fallu que l'Union européenne, avant de reconnaître l'indépendance, exigeât des dirigeants albanais de Tirana comme de Pristina un engagement, solennel, formalisé dans un traité, à ne pas soutenir l'irrédentisme albanais dans le nord de la Macédoine où l'on sait bien qu'une armée de libération est sur le pied de guerre ?
Bien cher ami,


Le kanun d'Albanie interdisant strictement l'endogamie, il y a beaucoup de mariages mixtes, et en effet un "cryto-christianisme".
J'ignorais que le Kanun, encore en vigueur dans les montagnes du nord du pays des aigles, interdisait l'endogamie. Cela s'appliquait donc aussi bien aux musulmans qu'aux catholiques ? Je crois d'ailleurs que les régions où la loi du Kanun (les vendettas) est encore en vigueur sont majoritairement peuplées de catholiques. A ce sujet, il faut lire le beau roman, d'Ismaël Kadaré "Avril brisé".
Utilisateur anonyme
19 février 2008, 16:30   Re : Kosovo et Albanie
"Il va de soi que l'indépendance du Kosovo est le prélude à la "Grande Albanie"."

Voilà au moins une évidence qui change un peu de l'évidence servie pendant les dernières décennies, savoir la cosidetta "Grande Serbie".

"Pour conclure, ce sont les Serbes qui, au cours des cent dernières années ont causé des problèmes à tout le monde (...)" Eh oui, ce côté "bâtons merdeux" de l'Europe m'a toujours paru suspect et j'ai fini par lui trouver quelque ressemblance avec les traits par lesquels on se plaît à représenter de plus en plus souvent la France et ses habitants "d'origine hexagonale ancienne."

Nous sommes tous des Serbes du Kosovo, pour jouer au chroniqueur.
20 février 2008, 01:40   Kanun
Il se trouve que je dispose d'un exemplaire dudit Kanun, dont je vous ferai des extraits dès que j'aurai regagné mon domicile.


En fait, catholicisme et islam ne sont pas si séparés que cela en Albanie, il y a toujours eu un point essentiel : on est albanais d'abord, l'islam étant surtout représenté par une secte.

D'autre part, le pouvoir ottoman n'a jamais eu intérêt à trop insister sur l'islam, car cela l'aurait privé de l'importante ressource des enfants chrétiens d'Albanie, essentiels pour le recrutement militaire.


En ce qui concerne la Serbie, force est effectivement de constater qu'ils ont emmerdé tout le monde : François-Ferdinand n'était pas le grand mufti de Vienne, et il ne comptait rien céder aux ottomans. Il fut cependant assassiné par les Serbes du colonel Apis.
Utilisateur anonyme
20 février 2008, 07:49   Re : Kanun
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
20 février 2008, 09:01   Re : Kanun
Les « emmerdeurs » sont sans doute des rescapés des Ages Obscurs, ce qu’on appelait auparavant l’Histoire …

N'oublions pas trop vite ce qui s'est passé en amont de cette déclaration d'indépendance, et en particulier la façon dont les Serbes, sous l'autorité de Milosevic, ont imposé au Kosovo leur idée de la Grande Serbie, (qui n'était pas qu'une évidence rebattue voire une invention de journaliste anti-serbe) en procédant de façon brutale et impitoyable à un véritable "nettoyage ethnique" conduit entre autres par les milices du tristement célèbre Arkan, dont on a pu également apprécier l'efficacité à Vukovar... Tout cela n'a sans doute pas contribué à apaiser les tensions entre les différentes populations et ne pouvait guère déboucher sur une grande fraternisation : il faut aussi se rappeler cela quand on plaint aujourd'hui le sort des malheureux Serbes...
Utilisateur anonyme
20 février 2008, 09:04   Re : Kanun
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Bien cher Didier,


Pour ce qui est de la Grèce, le problème serait plutôt inverse : il n'y a pas de minorité albanaise en Grèce, mais des immigrés (assez largement orthodoxes d'ailleurs). Il y en revanche une minorité originaire de Grèce en Albanie (une partie de l'Albanie est appelée Epire du nord).

Pour ce qui est de la Macédoine, beaucoup de pays seraient d'accord pour la faire disparaître, dont la Grèce (rappelez-vous que c'est aux Grecs que la Macédoine doit le joli nom de FYROM (Former Yugoslavian Republic Of Macedonia)).

Pour ce qui est des Serbes, je disais que c'étaient des emmerdeurs car, au-delà de ce que vous appelez des "droits historiques" vous noterez que :

- le rêve d'union des slaves du sud (Yougoslavie) sous leur houlette n'avait rien d'historique (les Croates et les Slovènes, slaves et chrétiens, ne demandaient rien, les musulmans de Bosnie encore moins) ;

- la Serbie a procédé à un véritable rapt de la Voïvodine, au mépris des "droits historiques" des Hongrois ;

- la Serbie, sous l'appellation "Yougoslavie" a fait de même avec Raguse et Fiume, de toute évidence davantage italiennes que slaves. Voir à ce propos la réaction de d'Annunzio ;

- la Serbie a aussi combattu les Bulgares, à propos de la Macédoine ;

- je passe enfin sous silence les démélés avec les Autrichiens.


Reconnaissez que cela fait beaucoup !
Utilisateur anonyme
20 février 2008, 09:52   Re : Kanun
Je voulais simplement dire que la façon dont vous expliquez la situation actuelle au Kosovo comme l'aboutissement d'une variante de conquête par (re) peuplement ne me semble pas vraiment pertinente ; outre le fait que les Albanais sont présents au Kosovo depuis plusieurs siècles, la manière dont les Serbes ont voulu régler le problème en abolissant l'autonomie du Kosovo et en procédant à une répression féroce a provoqué une radicalisation de la majorité albanaise (en particulier avec la naissance de l'UCK). C'est surtout cela qui explique ce qui se passe aujourd'hui au Kosovo, bien plus que le résultat d'une inéluctable conquête par le fait immigratoire ou démographique dont les Serbes seraient les victimes.
Utilisateur anonyme
20 février 2008, 10:04   Re : Kanun
(Message supprimé à la demande de son auteur)
20 février 2008, 12:21   Balkans
Cela me paraît triste à dire (et porteur de menaces pour la Macédoine), mais le sort des Balkans me semble devoir passer non par une purification ethnique, comme on dit, mais par les déplacements des minorités.

Cela fut fait entre la Grèce et la Turquie.

Selniki, ville natale d'Ataturk, redevint Thessalonique et vit ses Turcs expulsés, de même que Smyrne vit les Grecs être chassés.
20 février 2008, 13:05   Re : Balkans
Et ce qui se fera, ou plutôt continuera de se faire, au Pakistan, sans aucun doute. Ce qui se passe là-bas est très inquiétant...
Utilisateur anonyme
20 février 2008, 20:15   Re : Kanun
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter