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Communiqué n° 575 : Sur la mort d'Alain Robbe-Grillet

Le parti de l'In-nocence fait part de la grande tristesse que lui cause la nouvelle de la mort d'Alain Robbe-Grillet, un des derniers romanciers français qui aient fait l'objet de la part des lecteurs et des universités du monde entier d'une attention soutenue. Il regrette l'écrivain, il regrette le théoricien, il regrette le cinéaste et il regrette infiniment l'homme, qui a défendu infatigablement sa très originale vision du monde et de la littérature avec un abattage, un humour et une bonne humeur à toute épreuve.

Le parti de l'In-nocence adresse à tous les lecteurs d'Alain Robbe-Grillet, à tous ceux qui ont travaillé avec lui ou travaillé sur son oeuvre, et à sa femme, compagne enjouée de toute une existence, ses condoléances amicales et très affligées.
Utilisateur anonyme
19 février 2008, 11:07   Re : Communiqué n° 575 : Sur la mort d'Alain Robbe-Grillet
Alain Robbe-Grillet s'est-il expliqué sur son refus de prononcer son discours pour marquer sa réception à l'Académie française ? Etait-ce parce qu'il aurait dû faire l'éloge de Maurice Rheims, à qui il succédait ?
D'après Le Figaro, il avait posé des conditions dont certaines avaient été acceptées (pas d'épée, pas d'habit vert, pas de réception publique) et d'autres refusées, notamment celle de la présence de caméras d'une chaîne publique (ce qui me semble contradictoire avec le refus d'une réception publique).
20 février 2008, 13:36   Cohérence
Effectivement, une réception qui n'est pas publique mais avec caméra, c'est étrange...
20 février 2008, 13:40   Re : Cohérence
Il y a une différence entre « réception publique » et réception privée rendue publique par la télévision...
Bien cher Bernard,


Il est vrai qu'il y a une différence, mais d'un niveau de subtilité tel qu'il n'est guère perceptible de prime abord. Je vous laisse juge de savoir ce qui est le plus public, du public sans caméra, ou de la caméra sans public.

Malgré tout le respect dû aux morts, je trouve étrange qu'on postule afin d'être élu à l'Académie (détrompez-moi si on peut être élu sans postuler) et qu'on récuse deux de ses symboles comme l'habit vert et l'épée.

C'est comme remplir le questionnaire de la légion d'honneur et dire ensuite qu'on veut bien de la décoration mais à la condition que son ruban ne soit pas rouge et que sa forme n'invoque pas une croix.
Nous raisonnons sur des "on dit", semble-t-il, mais il me paraît que dans le cas d'une « réception publique », c'est l'Académie qui reçoit, elle invite dans les formes qu'elle souhaite, ou qui lui sont traditionnelles, je ne sais, en tout cas qui semblaient déplaire au postulant. Dans une réception privée, même avec les caméras de la télévision, on est tout de même plus libre de la forme...
20 février 2008, 15:28   Figaro-ci...
Voici l'analyse d'Etienne de Montety, directeur du Figaro littéraire sur "l'esprit de l'Académie" :

Enfin intervient quelque chose d’indéfinissable qu’on pourrait nommer l’esprit de bonne compagnie : un misanthrope ou un atrabilaire, même de grand talent, ne sera pas forcément élu. L’Académie n’est pas un tableau d’honneur, c’est un lieu de vie et de travail, obéissant notamment à des règles de courtoisie. C’est pourquoi le romancier Alain Robbe-Grillet, élu en 2004, n’a toujours pas été reçu. À ce jour, il refuse de se plier aux usages du discours de réception et de l’habit.
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