Pour Didier Goux (à propos d'une Canadienne)

Cher Didier,

Je ne sais si Madame votre chère Irremplaçable aime l’opéra. Mais une de ses compatriotes pourrait bien être l’une des favorites du concours Reine Elizabeth ("Concours musical international Reine Elisabeth de Belgique»). Elle s’appelle Layla Claire et a beaucoup impressionné aux demi-finales. (Cher Marcel, je m’adresse aussi à vous bien entendu mais il y a si longtemps que je n’avais plus « papoté » avec « Anna son fiancé » comme diraient les vrais Bruxellois).

Pour ceux d’entre vous que cela intéresserait, ce concours, véritable événement-phare dans la vie culturelle d’ici, fut créé en 1937 par la Reine Elizabeth, épouse d’Albert 1er de Belgique elle-même excellente violoniste. C’est Eugène Ysaye qui le lui inspira. Le premier gagnant fut David Oïstrakh.
Les cycles se présentent comme ceci : une année est consacrée au violon, la suivante au au piano, et la troisième au chant (depuis 20 ans).
Le programme a été modifié cette année, au soulagement de beaucoup de candidats. Jusqu’à, présent, le règlement pour la session de chant était lourd, trop lourd paraît-il. En effet, les candidats devaient présenter des mélodies, des airs d’opéra et un air d’oratorio. Deux orchestres étaient requis, un "classique" et un baroque et les chanteurs devaient pouvoir s’adapter à deux diapasons différents. Sans compter que peu d’entre eux étaient capables de briller dans les trois styles. On a supprimé cette année l’obligation de chanter un air baroque (d’avant 1750 précisait le règlement).
Je n’ai pas suivi les demi-finales mais il semblerait que la Canadienne et la Française Gabrielle Philipponet (1er Prix du concours de Béziers) soient bien placées.
On peut suivre les concerts en direct sur Arte Belgique tous les soirs de cette semaine et ce, depuis hier. Pour les renseignements et la captation depuis la France, voici des liens :

[www.arte.tv]

[www.cmireb.be]

Ah, mais, Chère Aline, vous rendez-vous compte que s'il y a, en finale, une Canadienne et une Française, on risque de s'étriper au Plessis-Hébert ? À moins qu'il ne s'agisse pas d'une Québécoise, mais d'une maudite Anglaise. Auquel cas, je devrais avoir la paix...

Chez moi, ce serait plutôt l'inverse.

C'est tout de même dur, de penser que seul l'un de nous deux pourra continuer à couler des jours paisibles...

Hum, bon, bon, je me suis trompée de favorite ! Elle est bien canadienne mais c’est le mezzo Michèle Losier qui a tant impressionné en demi-finales.
(Voix magnifique et présence scénique époustouflante, paraît-il)
"De Saint-Isidore, sa ville natale au Nouveau-Brunswick, Michèle Losier a gagné Montréal au tournant du millénaire pour compléter sa formation musicale à l'Université McGill, avec Winston Purdy. Depuis, les choses vont plutôt bien pour la jeune mezzo-soprano. En 2000, elle remportait la bourse Maureen Forrester de la Guilde des musiciens de Montréal, puis elle gagnait le Premier Prix lors des Journées de la musique française. Il n'en fallait pas plus pour qu'elle obtienne des rôles sur scène. Cherubino dans Les noces de Figaro et Hansel et Gertrude dans Hänsel et Gretel pour l'Opéra de Montréal, Dorabella dans Cosi fan tutte à l'Opéra Théâtre d'Avignon. En mars 2005, elle atteignait la finale du concours du Metropolitan Opera de New York. Elle retournera à l'Opéra de Montréal à l'automne pour interpréter Lazuli dans L'étoile de Cabrier. "

De Layla Claire, soprano, très bien aussi, j’ai récolté ceci:
Son CV : Université McGill, Atelier lyrique de l'Opéra de Montréal, Merola Opera Program et Juilliard Opera Center. Finaliste du Metropolitan National Council en 2005. A joué au Metropolitan Opera, avec Louis Langrée, à Seattle, à Los Angeles.)




Elles sont trop fortes, vous êtes foutu, Didier, en 2000, c'est déjà une cnadienne qui a gagné (Marie-Nicole Lemieux, mezzo-soprano).

Correction:
(Je crois qu'il est temps que je m'arrête...
J'avais inversé mes "copier-coller", toutes mes excuses, vraiment.)

Elles peuvent bien gagner autant de concours qu'elles veulent, ces présences scéniques époustouflantes, ce n'est pas cela qui nous les fera écouter.

La présence scénique de la Bartoli est époustouflante et cela ne nous empêche pas de l'écouter!

Non, je sais bien, Aline. Ce que je voulais dire, c'est qu'on juge de plus en plus les chanteurs à cette fameuse "présence scénique". Je ne regrette pas le fait que les chanteurs de notre époque soient aussi des comédiens, je regrette que cela prenne très souvent le pas sur leurs qualités proprement lyriques, qui me semblent, quoi qu'on en dise, bien plus importantes. Et puis, même pour Bartoli, je vous avouerai que je préfère l'entendre sans la voir.

Quelle petite merveille cette Michèle Losier ! Quelle intelligence ! Alors que d’autres, nombreux, proposent un programme d’airs d’opéra sensés les faire briller dans tous les styles, elle a tout misé sur des lieder, nous donnant un bouleversant « Chants du compagnon errant », deux airs de Schéhérazade de Ravel (Quelle belle Mélisande elle ferait !) et un seul extrait d’opéra, un très beau Sesto de la Clémence de Titus, « Parto »).
Elle sera difficile à battre, cher Didier. Mais ce soir, paraît-il, il y a une autre Française encore, Isabelle Druet. Elle a déjà « des planches » elle aussi.
J’imagine l’ambiance à couteaux tirés au Plessis-Hébert ! On en frémit !

On a déjà retiré les tableaux des murs, à cause des éclaboussures de sang...

Monsieur Sarkozy a donc remis la Légion d'honneur à Céline Dion, cette "petite" canadienne. Ne proposerions-nous pour faire justice, de la remettre également à cette Grande Dame de Paris, qui possède aussi une sirène anti-aérienne, la Tour Eiffel ?

Ah, oui, excellent, cher Obi Wan.