Ce type de propagande, de matraquage, en France, dépasse les moyens qui sont les nôtres de le dénoncer. Son caractère à la fois massif et insidieux, omniprésent, "naturellement" présent dans la bouche -- et jusque dans leurs silences, leur raclement de gorge, quand un auditeur invité à livrer son opinion les surprend à "ne pas bien penser" -- des médiateux comme l'eau du fleuve dans le lit du fleuve où baignent le silure et la lamproie, défait la critique: même, lorsque comme vous le faites, on dit qu'il y a propagande, il est trop tard, notre dénonciation n'est pas entendue, elle est elle-même entendue comme propagande, ou bien si nous sommes entendus, nous sommes aussitôt relativisés, notre cri, aussi articulé, est noyé dans le coton, comme dans ces cauchemars où l'on a beau gueuler que l'on ne veut pas mourir, pas être torturé nu au brodequin ou à la gégène de première génération, rien n'y fait, aucun son ne sort de nous, notre sort comme un monstre marin se noue à notre cou et nous sommes aphones et condamnés
à gueuler avec les yeux !