Communiqué n° 662 : Sur le projet dit "6+5" du président de la FIFA

Le parti de l'In-nocence appuie faute de mieux et comme un strict minimum le projet présenté par M. Joseph Blatter, président de la Fédération internationale de football, et visant à imposer aux clubs de football un quota de six joueurs nationaux par équipe.

Le parti de l'In-nocence estime d'autre part que le rejet de ce projet par les députés européens au motif que cette règle « créerait des discriminations fondées sur la nationalité » remet en cause de manière radicale et fondamentale la répartition par nations, au sein du sport international, des équipes et même des individus, et constitue une attaque frontale contre le concept même de nation, dans ses implications non seulement sportives mais aussi culturelles, linguistiques, juridiques et politiques.

Heureusement qu'au Parlement européen ne s'exerce aucune discrimination fondée sur l'intelligence, la lucidité ou le courage. Cela permet à tout un tas de branquignols de se trouver un job bien payé, sur nos impôts, et de se payer nos fioles.
Vraiment, la vie est belle.

L'évolution du football est le miroir le plus fidèle de la société.

Dans les années soixante dix, il ne s'agissait pas de réclamer un nombre minimum de joueurs nationaux dans les clubs, mais d'interdire plus de DEUX joueurs étrangers par équipe. On est ensuite passé à trois et puis tout s'est emballé.

Ce soir, pour la finale de la Coupe de France, le public a pu assister à l'affrontement de l'équipe Pitch contre l'équipe Pitch.

Le PSG l'a emporté par 63 crachats de joueurs contre 49 à l'Olympique lyonnais.

À quoi bon ces quotas, puisqu'on sait bien que les instances du football ont toute capacité à faire naturaliser un joueur en un temps record, s'ils veulent l'intégrer à l'équipe nationale ?

Puisque la nationalité des joueurs ne compte plus, les équipes seront uniquement fondées sur le pouvoir de l'argent. Ce sera à celui qui peut s'acheter les meilleurs joueurs, entraîneurs, les payer au plus cher, les droguer peut-être le plus subtilement par des techniques plus avancées que celles servant à leur détection. Logiquement, ce sont donc les pays les plus peuplés, les plus riches qui seront champions. Restera le hasard pour faire vibrer les gogos.

Ce projet n'a aucune chance de passer car il est illégal.

Article 39 du traité instituant les communautés européennes :

1. La libre circulation des travailleurs est assurée à l'intérieur de la Communauté
2. Elle implique l'abolition de toute discrimination, fondée sur la nationalité, entre les travailleurs des États membres, en ce qui concerne l'emploi, la rémunération et les autres conditions de travail.
3. Elle comporte le droit, sous réserve des limitations justifiées par des raisons d'ordre public, de sécurité publique et de santé publique:
a) de répondre à des emplois effectivement offerts;
b) de se déplacer à cet effet librement sur le territoire des États membres;
c) de séjourner dans un des États membres afin d'y exercer un emploi conformément aux dispositions législatives, réglementaires et administratives régissant l'emploi des travailleurs nationaux;
d) de demeurer, dans des conditions qui feront l'objet de règlements d'application établis par la Commission, sur le territoire d'un État membre, après y avoir occupé un emploi.
4. Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux emplois dans l'administration publique.

La Cour de justice des communautés européennes verra dans ce projet une discrimination au sens dudit article 39. Je connais bien sa jurisprudence et cela ne fait pas l'ombre d'un doute.

"aucune discrimination fondée sur l'intelligence"
Bah, je suis certain que des plaintes à ce sujet mijotent déjà dans les chaudrons du progressisme...

Les fédérations inter-nationales (Fifa et Uefa) tentent de freiner des quatre fers l'inexorable évolution du football marchand. Michel Platini a rencontré Jean-Pierre Jouyet, afin que la France lors de sa présidence de l'Union européenne propose que le football jouisse d'un statut d'exception, nommée spécificité du sport, telle la culture pour contrer cette dérive. Pendant que les investisseurs pompent frénétiquement tout ce qu'il y a à retirer de la poule aux oeufs d'or, les visionnaires du football, faiblement munis, ont compris l'importance de l'identité dans ce sport. En dépit des efforts pour les affaiblir, les équipes nationales restent des valeurs sûres. Les derbys passionnent davantage que des événements animés par des mercenaires déterritorialisés, en dépit du marketing et de la publicité massifs.

Mais, cher Stéphane, la jurisprudence de la Cour de justice des communautés européennes s'applique-t-elle aussi à des extra-européens ?