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Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut

Envoyé par Francis Marche 
Retour en Malaisie après cinq ans d’absence: les femmes voilées de noir ne s’y remarquent plus – nombre d’entre elles se masquent le visage d’un voile de crêpe funèbre, ne laissant voir que leurs yeux, bouleversants de mobilité, de vie, de frayeurs, de signaux de panique ou d'enthousiasme contradictoires, fuyants, indéchiffrables, où grouillent mille codes (le masque – qui doit avoir un nom arabe que je ne connais pas – fait plus qu’exalter le regard: il impose à la femme de faire par lui s'exprimer tout ce que son corps absent, son habillement absent, ne peuvent plus exprimer).

En contrepoint de ce mouvement, partout inexorable, de progrès de l'emphase islamique, la Malaisie est devenue la Mecque du tourisme indien matérialiste. L’Inde qui pour Madame Blatvatski, Rudolf Steiner ou Annie Besant et leurs amis de l’Adyar avait été la terre promise du monde futur – terreau de spiritualité par excellence – , vient d’embrasser le matérialisme industriel, comme d’ailleurs la Chine et avant elle encore le Japon. L’Inde a trahi l’espoir théosophique d’un âge nouveau et vient d’embrasser sur la bouche le XIXe siècle le plus maudit qui soit aux théosophes.

Impossible, en Malaisie, de ne pas corréler ces deux évolutions: le besoin de spiritualité ferait dans l'humanité une somme constante; dans cet équilibre de vase communiquant le monde musulman s'affirme avec violence - et quelle violence ! - dernier territoire de résistance au matérialisme. Mais qu'on se penche sur le langage de l’Islam, sa geste, son esthétique, son éthique générale: il n’est rien, il est plus que pauvre, moins que pauvre, plus que vide, plus que noir. L'exact contrepoint vide et noir au trop-plein, au trop débondant de couleurs et de formes du matérialisme planétaire triomphant.

Le Herald Tribune en ligne de ce jour présente un article sur une femme belge de 48 ans, internaute djihadiste, veuve d’un des assassins du commandant Massoud, passionaria islamiste qui depuis son ordinateur personnel appelle par de longues diatribes et incantations quotidiennes (livrées en français) à la destruction de l’Occident. La photo de l’article montre cette femme, qui ressemble à celles que l’on peut croiser ici : elle est une tache noire, un programme spirituel par défaut, qui n'existe, que la civilisation matérielle ne tolère, que comme ombre d'un plein spirituel qui l’a désertée. Par sa noire absence d'ornement, de palpable signe de tout sens autre que le gouffre-objet du Coran, cette personne semble offrir un pendant nécessaire à l’écoeurante corporéité du monde qui l’abrite (et la finance : l'Etat belge lui remettant 800 euros par mois en allocation chômage, apprend-on).

Il est probable que si toutes les civilisations à vocation spirituelle, l’indienne, la chrétienne d’Occident, la chrétienne d’Orient, la chinoise, la japonaise, sombrent corps et bien et définitivement dans le matérialisme le plus bas, le plus plein et le plus ivre de lui-même, le Djihad vaincra par nécessité autant que par défaut.

Le noir programme de mort que nous imposent et où nous attirent les Osama Ben Laden, programme spirituel vide (le plus con du monde, comme l’a si bien caractérisé Houellebecque) nous engloutira comme un trou noir cosmique. Les trous noirs cosmiques punissent ainsi l’opulence de lumière, le dégorgement de néon, auxquels cèdent certaines galaxies. Si rien n’est fait pour régénérer l’esprit en Occident - l’Inde et la Chine sont trop jeunes encore dans leur ordalie matérialiste pour pouvoir compter sur elles -, ce miroir de mica noir de notre défaut de spiritualité, qui recouvre la face des femmes du crêpe de notre deuil de Dieu, dont la vocation est de nous engloutir, irrésistiblement, nous engloutira.
Je propose, si l'auteur est d'accord, l'inscription de ce texte parmi les réferences du parti.
Utilisateur anonyme
28 mai 2008, 10:00   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
Oui, cher Francis, d'un côté le néant spirituel, de l'autre un simulacre morbide.

Rappel :

avant la seconde guerre mondiale le monde musulman voyait dans l'Occident un autre modèle possible qui, bien que rejeté par beaucoup, était accèpté par de nombreux dirigeants en son sein même. Par exemple, au seul niveau de l'intelligentsia, peu de musulmans (et peu d'occidentaux) se sentaient concernés par le "Déclin de l'Occident" de Spengler, ouvrage qui pourtant avait été traduit en arabe et en persan, et plus rares encore étaient ceux qui avaient lu les sombres descriptions de la civilisation occidentale faites par des auteurs comme T. S. Eliot. Et pratiquement personne, mis à part un petit cercle au Caire et à Karachi, n'avait lu les ouvrages prophétiques de René Guénon comme "La crise du monde moderne" et "Le règne de la quantité et le signe des temps" prédisant l'effondrement du monde moderne, bien que Guénon se fût installé définitivement au Caire en 1931 (par son angle d'attaque la critique du monde moderne faite par René Guénon reste une des plus originales du XXème siècle).
En clair, ce ne fut qu'après la seconde guerre mondiale que l'intelligentsia islamique en général devint consciente qu'à l'intérieur même du monde occidental celui-ci faisait l'objet de critiques profondes, et que ce modèle occidental, que bien des musulmans avaient essayé d'imiter, était lui-même en train de s'écrouler.

Pas étonnant, donc, d'observer partout cette sorte de "réponse vestimentaire" de l'Islam à l'effondrement spirituel de l'Occident.
Citation
Je propose, si l'auteur est d'accord, l'inscription de ce texte parmi les réferences du parti.

J'approuve absolument cette proposition!
Superbe. J'approuve aussi la proposition.
Utilisateur anonyme
28 mai 2008, 11:03   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
"(...) dans cet équilibre de vase communiquant le monde musulman s'affirme avec violence - et quelle violence ! - dernier territoire de résistance au matérialisme."

Très beau récit de voyage, en effet, dans ce que ce genre littéraire peut donner de meilleur.

Cependant, eu égard à l'aspect "mode d'emploi" du Coran et aux analyses montrant le peu de spiritualité de la religion musulmane, on peut se demander si, par delà les signes vestimentaires et comportementaux dépeints par Francis, au contraire d'être le "dernier territoire de résistance au matérialisme", le monde musulman n'est pas le territoire même de l'adhésion la plus aveugle au matérialisme technique.
Citation
le monde musulman n'est pas le territoire même de l'adhésion la plus aveugle au matérialisme technique.

Sans aucun doute mais le texte de Francis demeure, au-delà de cette réserve, remarquable.
"le monde musulman n'est pas le territoire même de l'adhésion la plus aveugle au matérialisme technique."

Cher Orimont, je partage entièrement votre opinion. Pas plus fascinés par les gadgets de la technique occidentale que les musulmans et par extension, pas plus imperméables à l'écologie, au respect de la nature qu'eux -sinon la défunte Russie soviétique .
Oui, tout à fait d'accord pour cette inscription. Il me reste à apprendre à le faire. En attendant ma prochaine séance d'initiation, je mets ce texte de Francis en réserve aux côtés du dernier Taguieff.
La contribution de l'aire musulmane à la destruction de la nature n'est rien - certainement du fait de son sous-développement économique - à côté de celle engendrée par le système marchand techno-scientifique né en Occident.
Le texte de Francis Marche est superbe.
"mais le texte de Francis demeure, au-delà de cette réserve, remarquable."

Est-ce vraiment une réserve ? je crois que la réflexion d'Orimont ne contredit pas, au contraire, le texte de Frédéric, mais qu'elle le confirme subtilement.

Cher Michel, je suis aussi d'accord avec votre remarque.
"Si nous pouvons regretter que la liberté des bédouins du désert ait été détruite, nous ne devons pas oublier que ces mêmes bédouins étaient une nation de voleurs dont les moyens de vie principaux étaient de faire des razzias contre leurs voisins ou contre les villages paisibles, prenant ce qu'ils trouvaient, tuant ceux qui résistaient et vendant les prisonniers comme esclaves.
Toutes ces nations de barbares libres paraissent très fières, nobles et glorieuses vues de loin, mais approchez seulement et vous trouverez que, comme les nations plus civi­lisées, elles sont motivées par le désir de gain et emploient seule­ment des moyens plus rudes et plus cruels."

Devinette : de qui est ce texte ?
Chère Cassandre,

Le mot réserve est peut-être mal choisi. En fait vous avez raison l'esprit du texte de Francis n'est pas contredit par la reflexion d'Orimont.

J'avais déjà mis en ligne sur l'ancien forum ce texte de Jacob Burckhardt [l'historien suisse] sur l'islam écrit vers 1870 et tiré de son livre "FRAGMENTS HISTORIQUES".

Je crois que cet extrait mérite une relecture attentive.

".../Indépendamment de la valeur absolue qu’elles peuvent avoir, il faut reconnaître que cette religion et les conceptions qui s’y rapportent sont fort bien adaptées à la nature humaine à un certain degré de son développement intellectuel et moral. Il peut s’y allier – et il s’y est ellié – une véritable ferveur, un mysticisme, une philosophie. Mais ce qu’il y a de profond dans l’Islam lui vient de l’extérieur.

Que cela fût ou non selon les intentions de Mahomet, l’Islam donne aux âmes et aux esprits une forme qui ne leur permet de produire que certains types d’Etats et de civilisation, et non pas d’autres.

Cette religion étriquée a détruit dans de vastes contrées deux autres religions infiniment plus hautes et plus profondes, le christianisme et le dualisme, parce qu’elles étaient toutes deux en état de crise. L’Islam règne de l’Atlantique jusque bien loin vers l’Inde et la Chine et pénètre de nos jours chez les Nègres. On n’a pu lui arracher qu’un petit nombre de pays, et non sans de grands efforts ; les Etats chrétiens qui ont sous leur autorité des populations mahométanes ont eu la sagesse de leur laisser pratiquer leur religion. Le christianisme n’a aucune prise sur l’Islam.

Döllinger pense à tort que l’Islam contient des «germes d’anéantissement» (et notre Europe, n’en contient-elle pas ?) et en donne les raisons suivantes : «L’Islam est une religion aux préceptes fixes et immuables embrassant toutes les sphères de la vie et entravant tout perfectionnement (c’est-à-dire tout «progrès» ; l’Islam serait-il vivant parce qu’il exclut le progrès ?) ; en tant que produit d’un peuple particulier et d’un stade inférieur de culture, ces préceptes, à la longue et en se transmettant à d’autres nations, ne peuvent que se révéler insuffisants et nuisibles et finalement se briser sur les contradictions qu’ils engedrent et sur les exigences de la vie.»

En attendant, il a déjà tenu bien longtemps, et c’est par son etroitesse même qu’il se conserve. Les Mahométans, quoi qu’il puisse leur arriver, considéreraient comme un immense malheur de ne pas appartenier à cette religion et à cette civilisation. Dans leur orgueil, ils n’éprouvent que pitié pour les mécréants.

La tendance générale de notre esprit est de conclure des grands effets à de grandes causes, - dans le cas particulier, de l’œuvre de Mahomet à la grandeur de son auteur. (Le moins qu’on veuille lui accorder, c’est de n’avoir pas été un imposteur, d’avoir pris son rôle au sérieux, etc.) Mais il peut arriver que semblable conclusion soit erronée et qu’on prenne pour de la grandeur ce qui n’est que de la puissance. En l’occurrence, ce sont surtout les qualités inférieures de la nature humaine qui ont été mises ein pleine évidence. L’Islam représente une victoire de la médiocrité – qui es le propre de la grande masse des hommes. (Les admirateurs actuels de Mahomet se décernent à eux-mêmes un piètre brevet.) Or la médiocrité est volontiers tyrannique : elle aime à imposer son joug à l’esprit qui lui est supérieur. L’Islam a tenté de dépouiller d’anciens et nobles peuples de leurs mythes, les Perses de leur Livre des Rois, et depuis mille deux cents ans, a interdit, de fait et par la force, à d’immenses populations la peinture et la sculpture.
Mahomet fut-il un devin ? un poète ? un magicien ? Il n’est rien de tout cela ; il est le Prophète.

LE DESPOTISME DE L’ISLAM.

Toutes les religions sont exclusives, mais tout spécialement l’Islam ; il est devenu très vite un Etat qui semblait ne faire qu’un avec la religion. Le Coran est un code religieux et laïque. Ses prescriptions embrassent tous les domaines de la vie, ainsi que le dit Döllinger, et gardent une immuable rigiditè. La mentalité des Arabes impose son étroitesse à une foule de nations et les transforme à tout jamais (vaste et profond asservissement des esprits !). C’est là la force propere de l’Islam.

En même temps, la forme de son empire universel aussi bien que celle des Etats qui s’en détachent petit à petit ne peut être que celle d’une monarchie despotique. D’ailleurs le fondement et le prétexte de toute son existence, la guerre sainte et la conquête éventuelle du monde, ne souffrent pas d’autre forme, et les peuples soumis, tels que les Byzantins ou les Sassanides, n’offraient pas d’autre tradition que l’absolutisme. Et, bien vite, se manifeste le vulgaire «sultanisme».

Ce n’est guère que lorsque éclate à nouveau la véritable guerre de religion que l’Islam reprend par moment quelque éclat. Alors surgissent des chefs qui ne vivent que pour la cause ; alors la communauté des Musulmans, bien qu’elle ne puisse ni voter ni élire, redevient la maîtresse de l’Etat. Alors, comme ce fut le cas de Nour ed-Din, le prince n’est que le trésorier des Croyants. Et dans les batailles il ne cherche que le martyre.

Mais, aussitôt que cet élan a cessé, c’est le despotisme ordinaire qui réapparaît. L’Islam tolère la prospérité matérielle et parfois la désire, mais il n’accorde jamais au profit une vraie sécurité. Il lui arrive de prendre plaisir à la culture de l’esprit, mais d’autre part les préceptes religieux lui tracent des sentiers dont elle ne peut sortir. Il exclut totalement le «progrès» moderne de l’Occident, et cela sous ses deux formes, l’Etat constitutionnel et le développement illimité du commerce et de l’industrie. C’est ainsi que, contrairement à l’Occident, il garde sa vigueur et qu’il èvite deux écueils : 1°) la transformation de l’Etat constitutionnel en un Etat majoritaire, 2°) la course générale après les places et le travail n’ayant pour but que les jouissances. – Il a appris, il est vrai, à faire des emprunts, mais s’il en vient à rejeter un jour tout le système du crédit et à faire banqueroute, la grande masse de la population ne s’en apercevra peut-être même pas.

L’ISLAM ET SES EFFETS.

Mahomet donne bien sa mesure par sa façon matérielle de dépeindre l’au-delà.
L’Islam est une religion peu élevée, ne faisant guère appel à des sentiments profonds, quoiqu’elle puisse s’allier à l’ascétisme et à la ferveur religieuse qu’elle trouve à l’occasion chez tel ou tel peuple.

Ce qui est très particulier et qu’on ne rencontre guère ailleurs dans l’histoire des religions, c’est l’immense orgueil qu’elle inspire à ses adhérents, le sentiment d’une supériorité absolue par rapport à toutes les autres, qui la rend complètement rebelle à quelque influence que ce soit, - et cela malgré l’absence de toute vraie culture et le manque de jugement dans la conduite ordinaire de la vie.

Le despotisme de l’Etat, qui, des califats, a passé dans les territoires issus de leur démembrement, a eu pour conséquences d’autres traits de caractère. Si l’on peut constater çà et là un vif attachement pour le pays, c’est-à-dire pour le cadre et les habitudes de l’existence, il n’y a pas de véritable patriotisme, d’enthousiasme pour l’ensemble de la nation, ou même de l’Etat (la langue n’a pas de mot signifiant «patriotisme»). L’avantage, c’est que le Musulman se sent partout chez lui dans le monde islamique. L’appel à la guerre ne se fait donc pas au nom d’une patrie politique, mais uniquement au nom de la foi, «ed-Din». Celui qui prêche la guerre sait que ses auditeurs ne peuvent être entraînés que par le fanatisme, alors même que le but réel de la guerre n’a rien à voir avec la foi.

Mais il est d’autres faits qui, du moins pour l’essentiel, résultent du despotisme : en toutes choses, on préfère à la voie droite les chemins tortueux ; on tergiverse, on tire tout en longueur ; au lieu d’avouer franchement ses motifs, ce qui passerait pour de l’arrogance, on recourt à la flatterie et aux intrigues pour atteindre son but ; partout on se mèfie les uns des autres : le mobile par excellence, l’ègoïsme, vise moins les honneurs et les distinctions que l’argent et le profit ; aucune reconnaissance pour les bienfaits reçus...."
Utilisateur anonyme
28 mai 2008, 13:53   Re : Akinator
Le meilleur ami de votre personnage est-il barbu ?
Il n'aimait pas non plus le Lumpenproletariat.
Il était riche.
Lui aussi avait une belle barbe.
Marcel encore plus fort qu'Alexis !
J'accepte avec honneur l'offre de Renaud Camus d'inscrire ce texte parmi ceux dits de reference.

Mis un peu mal a l'aise par vos compliments, et par l'impossibilite d'ecrire ici en mettant les accents sur les voyelles, je prefere m'eclipser et preparer un suite a cette reflexion, que je posterai sur le forum demain matin (votre soiree).

Bonne journee a tous.

F.M
The winners are : Marcel et Alexis, qui viennent de gagner un voyage en Corée du Nord.
Il s'agissait de Friedrich Engels :

* Article de Friedrich Engels, correspon­dant parisien du du journal anglais /Northern Star/, 22 janvier 1848*

"En somme, à notre avis, c'est très heureux que ce chef arabe [Abdel ­Kader] ait été capturé. La lutte des bédouins était sans espoir et bien que la manière brutale avec laquelle les soldats comme [Thomas] Bugeaud ont mené la guerre soit très blâmable, la conquête de l'Algérie est un fait important et heureux pour le progrès de la civilisation.
Les pirateries des Etats barbaresques, jamais com­battues par le gouvernement anglais tant que leurs bateaux n'étaient pas molestés, ne pouvaient être sup­primées que par la conquête de l'un de ces Etats. Et la conquête de l'Algérie a déjà obligé les beys de Tunis et Tripoli et même l'empereur du Maroc à prendre la route de la civilisation. Ils étaient obligés de trouver d'autres emplois pour leurs peuples que la piraterie et d'autres méthodes pour remplir leurs coffres que le tribut payé par les petits­ Etats d'Europe.
Si nous pouvons regretter que la liberté des bédouins du désert ait été détruite, nous ne devons pas oublier que ces mêmes bédouins étaient une nation de voleurs dont les moyens de vie principaux étaient de faire des razzias contre leurs voisins ou contre les villages paisibles, prenant ce qu'ils trouvaient, tuant ceux qui résistaient et vendant les prisonniers comme esclaves.
Toutes ces nations de barbares libres paraissent très fières, nobles et glorieuses vues de loin, mais approchez seulement et vous trouverez que, comme les nations plus civi­lisées, elles sont motivées par le désir de gain et emploient seule­ment des moyens plus rudes et plus cruels.
Et après tout, le bourgeois moderne avec sa civilisation, son industrie, son ordre, ses « lumières » relatives, est préférable au seigneur féodal ou au voleur maraudeur, et à la société barbare à laquelle ils appartiennent."
Les arabes selon Ibn Khaldoun

Ils sont en effet, en raison de leur naturel farouche, gens de pilleries et de brigandage : tout ce dont ils peuvent se saisir sans lutte et sans danger, ils l'enlèvent, puis ils s'enfuient vers leurs pâturages du désert. Ils n'attaquent point ouvertement, ni ne combattent en bataille rangée, à moins d'y être contraints pour leur propre défense : aussi, s'ils se heurtent à une forteresse ou à un endroit qui leur réserve des difficultés, ils les laissent de côté, sans les attaquer, et se tournent vers quelque objet de conquête facile. Les tribus qui se retranchent contre eux dans les rochers des montagnes sont à l'abri de leurs rapines et de leurs violences, car ils n'escaladent point les hauteurs, ni ne s'engagent dans des terrains difficiles, ni ne s'exposent à des dangers pour les atteindre. Quant aux plaines, s'ils peuvent s'en emparer du fait qu'elles sont mal gardées ou que le pouvoir gouvernemental manque de force, elles deviennent leur butin et la proie qu'ils dévorent : ils y multiplient leurs incursions, leurs pilleries et leurs violences, en raison de la facilité qu'elles leur offrent, si bien que leurs habitants finissent par tomber sous leur domination; puis ils se les passent les uns aux autres, et le désordre aboutit à la ruine de leur civilisation : Dieu a puissance sur ses créatures; il est l'Unique, le Coerciteur, et il n'est point d'autre Seigneur que Lui.

UN PAYS CONQUIS PAR LES ARABES EST BIENTÔT RUINÉ


C'est là, en effet, un peuple farouche, chez lequel la rudesse de moeurs s'est ancrée au point de devenir leur tempérament propre et leur naturel; et ils s'y complaisent, parce qu'elle leur permet d'échapper à l'emprise de l'autorité et à la sujétion à un gouvernement. Un tel naturel est incompatible avec la civilisation, et leur interdit de se développer, car errer et être les plus forts sont les seuls buts que leur assigne leur manière de vivre, ce qui interdit la vie sédentaire, de laquelle dépend la civilisation, et est incompatible avec elle. Si, par exemple, ils ont besoin de pierres pour caler leurs marmites, ils en arrachent aux constructions, les ruinant pour en avoir; de même, s'ils ont besoin de bois pour faire des poteaux ou des piquets pour leurs tentes, ils démolissent des toitures pour en avoir : la nature de leur existence est donc incompatible avec l'art de construire, qui est la base de la civilisation. Voilà comment il en va d'eux en général.

En outre, leur naturel est d'arracher aux autres ce qu'ils possèdent : leurs moyens d'existence sont à la pointe de leurs lances, et ils ne connaissent, pour ce qui est de prendre le bien d'autrui, aucune limite à laquelle ils se tiennent; au contraire, chaque fois que leurs yeux tombent sur un troupeau, un objet, un ustensile, ils se l'approprient de force. Si, ayant pris le dessus et s'étant adjugé l'autorité souveraine, ils ont toute latitude de se comporter ainsi, il n'est plus aucun moyen administratif de protection de la propriété, et la civilisation est ruinée.

Également, ils obligent les artisans et les corps de métier à des travaux sans leur en verser le salaire et le juste prix. Or le travail est, comme je l'exposerai, la véritable source de la richesse; si donc le travail est vicié, du fait qu'il n'est pas plus profitable, l'espoir en la richesse s'évanouit, les bras cessent le travail, l'ordre établit se dérange, et la civilisation se corrompt.

De plus, ils n'ont aucun souci de gouverner, d'empêcher les gens de mal faire et de les protéger les uns des autres : la seule chose dont ils se préoccupent, c'est ce qu'ils arrachent aux autres, soit par le pillage, soit par des extorsions. Parvenus à ce but, ils ne voient pas loin : nulle préoccupation d'améliorer la situation de la population, de veiller à ses intérêts, d'empêcher certains de mal faire. Souvent, il est vrai, ils infligent des amendes pécuniaires, espérant en tirer profit, en exigent des sommes considérables, comme ils s'y entendent, mais cela ne suffit pas pour empêcher de mal faire et arrêter ceux qui ont de mauvais desseins. Au contraire, car en la matière une amende pécuniaire pèse en regard de la réalisation des desseins.

C'est pourquoi leurs sujets restent, sous leur domination, comme privés de gouvernement, sans personne pour les régir, et l'absence de gouvernement est la perte de l'humanité et la ruine de la civilisation, en vertu de ce que j'ai exposé, à savoir que l'existence de l'autorité souveraine convient particulièrement à l'homme, et lui est naturelle, et qu'il ne peut avoir en dehors d'elle d'existence et de vie sociale.

En outre, tous parmi eux aspirent à commander : il est extrêmement rare que l'un d'eux consente à abandonner l'autorité à un autre, fût-il son père, son frère, ou le principal de sa famille, et encore n'agit-il ainsi qu'à contre-coeur et par respect humain. Si bien qu'un grand nombre d'entre eux sont pourvus d'autorité et de pouvoir, qui pressurent et tyrannisent concurremment leurs sujets, et c'est la ruine et la fin de la civilisation.

Un Arabe venu en députation auprès de `Abdalmalik, comme celui-ci s'informait auprès de lui d'al-Hajjaj, lui répondait (et dans son esprit c'était là faire l'éloge de la manière dont il gouvernait et rendait prospère sa province) : « Quand je l'ai quitté, il ne faisait de tort qu'a lui-même».

Aussi, considère tous les pays qu'ils ont conquis et assujettis depuis la Création : tu verras combien leur civilisation est disloquée, leurs habitations appauvris; leur terre elle-même est transformée. Au Yamen, tous les établissements sédentaires sont ruinés, à l'exception de quelques villes. Dans l'Irak Arabe il en va de même : la civilisation que les Perses y avaient développé est ruinée pour sa plus grande part. En Syrie, de nos jours, il en va de même. En Ifriquiya et au Maghreb, depuis que les Banou-Hilal et les Banou-Soulaïm y sont passés, au début du Ve siècle, et se sont acharnés sur ces pays pendant 350ans, toutes les plaines sont ruinées, alors qu'autrefois su Soudan jusqu'à la Méditerranée tout était cultivé, comme l'attestent les vestiges qui s'y trouvent : monuments, constructions, traces de fermes et de villages. Dieu recevra en héritage la terre et ceux qu'elle porte :«Il est le meilleur des héritiers» (Coran, 21, 89).


DE TOUT LES PEUPLES LES ARABES SONT LE PLUS INCAPABLE DE GOUVERNER.


La cause en est qu'ils sont le plus bédouin de tous les peuples, celui qui erre le plus profondément à l'intérieur des déserts, celui qui sait le mieux se passer des objets de première nécessaire et des grains des régions cultivées, tant ils sont accoutumés à une vie dure et grossière, si bien qu'ils se suffisent à eux-mêmes. Leur goût et la rudesse de leurs moeurs font qu'ils n'acceptent que difficilement d'être soumis les uns aux autres; lorsque leur chef fait appel à eux, c'est le plus souvent à cause de l'esprit de corps qui les pousse à assurer leur commune défense, et il est obligé de n'exercer son autorité qu'en les ménageant et se garder de les contrarier, de peur de voir cet esprit de corps lui manquer, ce qui serait sa perte et la leur : or l'art de gouverner un empire ou un royaume exige que celui qui gouverne contienne par la force ses sujets dans leur devoirs, sinon il ne gouvernera pas correctement. En outre, il est du naturel des Arabes, comme je l'ai déjà dit, d'arracher aux autres ce qu'ils possèdent en propre, et ils ne s'occupent de rien d'autres. Si donc ils deviennent les maîtres d'un peuple quelconque, le but qu'ils assignent à leur domination est d'en profiter pour lui prendre ce qu'il possède, et ils négligent tout autre souci gouvernemental. Souvent ils remplacent par des amendes pécuniaires les châtiments corporels destinés à punir les mauvaises actions, se proposant d'augmenter par là leurs revenus et de profiter d'avantage : pareille pratique est incapable de contenir les hommes dans leur devoir, et souvent même elle pousse au mal, car celui qui a dessein de mal faire considère ce qu'il doit débourser de la sorte comme de peu d'importance en regard de ce que lui assure la réalisation de son dessein; en ****équence, les crimes se multiplient, ce qui amène la ruine de la civilisation. Un tel peuple reste donc comme s'il était dépourvu de gouvernement, chacun cherche à voler le voisin, la civilisation ne peut plus se développer correctement et est rapidement ruinée par l'anarchie, comme j'ai déjà dit.
Il peut arriver parfois qu'ils s'assujettissent des États faibles, comme c'est aujourd'hui le cas au Maghreb, mais ils n'aboutissent alors qu'à ruiner la civilisation des pays dont ils se sont emparés
Utilisateur anonyme
28 mai 2008, 15:06   93 etc...
"la rudesse de moeurs s'est ancrée au point de devenir leur tempérament propre et leur naturel; et ils s'y complaisent, parce qu'elle leur permet d'échapper à l'emprise de l'autorité et à la sujétion à un gouvernement. Un tel naturel est incompatible avec la civilisation, et leur interdit de se développer, car errer et être les plus forts sont les seuls buts que leur assigne leur manière de vivre,"

"De plus, ils n'ont aucun souci de gouverner, d'empêcher les gens de mal faire et de les protéger les uns des autres : la seule chose dont ils se préoccupent, c'est ce qu'ils arrachent aux autres, soit par le pillage, soit par des extorsions."
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Subitement on comprend mieux les vraies raisons de certaines "incivilités"...
Utilisateur anonyme
28 mai 2008, 20:24   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
qui recouvre la face des femmes du crêpe de notre deuil de Dieu, dont la vocation est de nous engloutir, irrésistiblement, nous engloutira.

Une fausse note dans le concert, seulement une, discrètement, pour dire qu'en tant qu'agnostique, et cela pourrait-être l'être aussi en tant qu'athée, j'existe aussi, tout simplement.
Obi Wan, Obi Wan, éloignez de vous cette croyance aveugle dans les mots, leurs pompes, leurs oeuvres...
Les islamistes djihadistes et leur culture du dénuement ostentatoire se présentent à nous tous comme signifiant le désert, d’une part celui, chorologique et historique d’où émanent ces bédouins – leur croissant ceinture le ventre de la planète, l'espace de nos civilisations chrétiennes (hémisphères nord et sud) est déjà par lui divisé –, d’autre part celui qui fait miroir au dénuement spirituel qui nous afflige. C’est ce dénuement nôtre qu’ils miment, signifient, nous rappellent, et dont ils usent pour nous mettre à l’index. Ils sont un vide, un désert donc, qui pointe du doigt un autre vide, urbain, bondé de matériel, en prétendant non pas le combler mais l'effacer, l'anihiler en détruisant le plein (celui de notre civilisation matérialiste) où se creuse ce vide spirituel (béance laissée par l’Esprit parti de nos riches cités abruties d’athéisme et de festivaleries). Voilà un comic spirituel, un insensé gouffre de haine et de bêtise, le coranisme fondamentaliste, qui prétend par son action, par même sa seule présence en nos murs, combler un autre vide créé par le départ de la spiritualité chassée des cités dès les premières années du XXe siècle !

Ils se présentent donc, pour reprendre un cliché de la psychanalyse, comme un retour du refoulé qui arborerait, ce refoulé, tous les signes du désert pour nous annoncer, nous infliger le châtiment, la juste rétribution d’une expulsion, d’une mise au désert de l'Esprit, acte dont la culpabilité nous incombe. D’où le bon accueil officiel (politico-médiatique) qui leur est fait en nos murs, car de cette annonce d’un tel châtiment, il faut croire que nous sommes reconnaissants, comment sinon expliquer que nous recevions chez nous, en le considérant comme « une chance », en l’entretenant, en le mettant à l’aise dans son fourreau, en le cajolant, le noir épée de la rétribution qu’ils proclament porter à nos cœurs ?

L’islamiste est alter-désert qui mime, trace les contours et met à l’index le désert nôtre et qui se propose – c’est son unique objet, sa seule fin – de tout détruire de ce qui chez nous a creusé tel désert, savoir à ses yeux, mais sur ce plan son regard ne se trompe guère: le matériel. Tel est donc le sens de la destruction vandale du matériel des cités et celui aussi du non-respect général que les populations influencées par la lecture du Coran affichent envers l’organisation matérielle du monde qu’ils trouvent chez nous. Au vrai, on pourrait se consoler en songeant que ces exterminateurs ne sauront guère exterminer plus que du matériel, étant trop vides pour détruire une architecture spirituelle comme nous-mêmes sommes trop vides de toute architecture spirituelle à risquer entre leurs mains. Cependant, si l’attaque vise spectaculairement le matériel (11 septembre à NY, tentative de destruction de la cathédrale de Strasbourg, dégradation quotidienne des édifices publics dans toutes les villes d’Europe), elle n’en est pas moins animée d’un inépuisable acharnement symbolique. Sa charge est toujours riche de ce sens symbolique-là : attaquer le vide spirituel par la destruction des bords matériels où, historiquement, il semble s’être creusé. Qu'à cet égard les islamistes prennent la proie pour l'ombre, la cause pour la conséquence, n’y change guère. Que la vie matérielle des citoyens qui ne saluent point le Coran en soit rendue impossible n'affecte en rien non plus le motif premier de ces attaques, cette conséquence n’étant sans doute à leurs yeux qu’une sorte de bénéfique effet incident ; si les populations non-islamisées sont par ces comportements chassées de leurs territoires, il n'y a là en effet que conséquence, pour eux louable, d’une entreprise qu’ils veulent de pur assainissement spirituel: "vous avez créé en vos cités une béance athéologique ? Voici pour la combler son vide-frère, l’aride poche de désert théologique sans bord et que nous seuls, hommes-déserts, occuperons !"
La tentative contre la cathédrale de Strasbourg me fait penser à la pauvre laide église moderne incendiée dans ma ville lors des émeutes de 2005, dans la plus grande discrétion. L'opposition radicale entre esprit et matière, posée dans vos beaux textes, pourrait s'éclairer d'un trait de la civilisation occidentale, qui n'est peut-être pas totalement enseveli sous notre athéisme et nos festivaleries ; ce trait, c'est l'idée que l'Esprit peut s'incarner dans la matière, la faire signifier, la faire parler. Cela commence théologiquement avec l'Incarnation, dont témoignent les icônes et tout l'art sacré, mais se prolonge dans l'art herméneutique juif ou chrétien, qui prend les signes écrits comme des prétextes à l'interprétation et à la libération du sens (et dépasse le conflit de la lettre et de l'esprit dans la pratique du contresens créateur). Au-delà du religieux au sens strict, l'art moderne témoigne que la matière, même spectaculairement matérielle et exhibée comme telle, se charge d'esprit. Peut-être même que cette circulation de signes qu'est l'argent, est une manière de nier la valeur de la chose en soi, et de montrer que rien n'a de valeur que l'esprit humain ne puisse discuter et négocier. Il me semble significatif que derrière la haine "spirituelle" (spiritualiste, millénariste) de l'islam pour notre "matérialisme", se manifeste une profonde horreur pour toute idée d'incarnation du Verbe et de circulation des signes, qui profanent les choses dans leur essence immuable. L'islam est tautologique : Dieu est Dieu, l'homme est l'homme, et le prêt à intérêt n'est pas permis, car il donne aux produits échangés des valeurs imaginaires, aussi imaginaires, en un sens, que les figurations des artistes ou les "falsifications" des théologiens. Vraiment, vos textes donnent à penser.
Alain Daniélou demandait à Swami Karpâtrî, qui était à l'époque, dit-il, le chef spirituel de l'Inde du nord, ce qu'il pensait de la profusion des gourous de pacotille qui sévissaient (et sévissent toujours, sans doute plus que jamais) en Inde. (Dans l'esprit de Daniélou, la Société de théosophie ou l'entreprise Aurobindo n'en étaient pas loin). Réponse du sage : « s'ils n'existaient pas, où se cacherait-on ? »
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 11:05   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
"se creuse ce vide spirituel (béance laissée par l’Esprit parti de nos riches cités abruties d’athéisme et de festivaleries)."
........................................
Et à propos de ce vide, de ce trou, ce court extrait d'un ouvrage remarquable (pour moi ils le sont tous) de Jean Baudrillard, "L'illusion ou la fin", p. 67 :

"C'est comme l'histoire du camion et du trou : des ouvriers creusent un trou, ensuite ils le chargent sur un camion, mais lors d'un cahot sur la route, le trou tombe, et, en reculant, le camion tombe dans le trou. Ce camion et ce trou, c'est nous : nous sommes lourds d'un trou de mémoire, lourds du vide rétrospectif de notre histoire, si bien que nos sociétés ne savent même plus si c'est vers l'avenir qu'elles se dirigent. Elles surfent sur leur richesse actuelle et problématique. Derrière leur mobilité, leur accélération apparentes, elles se sont immobilisées dans leur coeur et dans leur finalité, c'est bien pour cela qu'elle accélèrent d'ailleurs, mais elles le font par inertie."
Cher Francis, je crois que vous vous laissez un peu emporter par votre brio. Il y a certes du vrai dans ce que vous dites, mais si les jihadistes veulent l'anéantissement de l'occident ce n'est pas par haine du matérialisme, mais par fascination pour celui-ci ; un peu comme ces puritains fascinés par le sexe et qui envoyaient au bûcher en tant que sorcières les belles filles qu'ils ne pouvaient s'envoyer.
Or, l'islam est, selon moi, une religion matérialiste obsédée par le sexe. Mahomet, était lui-même un jouisseur, amateur du principal bien de consommation : les femmes. Il n'a jamais fustigé, bien au contraire, comme le Christ, la possession des biens de ce monde ni , comme la plupart des grandes religions, préconisé la rédemption, la purification ou la libération par l'ascèse. La récompense du jihad était, sur terre, le butin pris aux vaincus, les richesses des "infidèles" , y compris les femmes, ayant de toutes façons vocation à appartenir aux musulmans ; et, dans l'au-delà, un boxon hollywoodien. Ils sont plus avides que n'importe qui au monde de biens et de confort matériels (il n'y a qu'à voir la façon de vivre des princes des lieux saints de l'islam) mais ils savent qu'ils sont incapables de se les procurer par eux-mêmes, d'ou cette frustration haineuse qu'ils cherchent à masquer sous cette caricature de spiritualité que vous décrivez si bien. En somme, ils font d'incapacité vertu. Il y a encore quelques décennies, les musulmans acceptaient leur infériorité dont ils ignoraient l'importance, mais depuis que le monde est devenu ce village planétaire , devenu terre d'islam par l'implantation de millions de musulmans , ils ne l'acceptent plus, comme ils acceptent mal que, dans leurs pays, les "infidèles" soient mieux vêtus, mieux logés ou mieux véhiculés qu'eux, d'où le statut de "dhimmi" qui prescrit à ces derniers des tenues, des habitations et des montures plus modestes qu'aux musulmans.
D'accord avec vous, chère Cassandre. Je crois que, sur ce point, Philippe Muray s'est égaré.
Citation
Je crois que, sur ce point, Philippe Muray s'est égaré.

Cher JGL,
Pouvez-vous préciser?
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 11:45   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
"Il n'a jamais fustigé, bien au contraire, comme le Christ, la possession des biens de ce monde ni , comme la plupart des grandes religions, préconisé la rédemption, la purification ou la libération par l'ascèse. La récompense du jihad était, sur terre, le butin pris aux vaincus, les richesses des "infidèles"
...................................................................................................

Non, chère Cassandre, c'est faux !, et voici, tirées du Coran, quelques citations pour le prouver (et je pourrais ainsi en extraire des dizaines) :


"La vie de ce monde n'est que divertissement et jeu. La demeure de l'Au-delà est la vraie vie, s'ils savaient!" Coran, XXIX, 64.

"Sachez que la vie de ce monde n'est qu'un jeu, paroles oiseuses et apparat, vantardise entre vous, rivalité pour les richesses et les enfants..." Coran, LVII 20.

"Les richesses et les enfants sont la parure de la vie de ce monde. Mais les bonnes actions qui perdurent sont préférables aux yeux de ton Seigneur et meilleures pour l'espoir." Coran, XVIII, 46.

"La rivalité mondaine vous distrait, jusqu'à ce que vous alliez dans la tombe [...] Alors, en ce jour, vous serez interrogés au sujet de vos plaisirs." Coran, CII, 1-8
Nous sommes d'accord, cher Pascal,sauf que "la demeure de l'au-delà" c'est le boxon, un boxon dont les biens et les plaisirs promis dureront éternellement alors que ceux d'ici-bas ne durent pas, comme le souligne la fin du verset 20 de la sourate LVII : " Tout ceci ressemble à la pluie : les incrédules s'émerveillent à la vue des plantes, mais elles se fanent, jaunissent et deviennent des fétus de paille...". Or pour mériter ces biens et plaisirs durables au paradis, il n'est pas question de renoncer à ceux de ce monde , mais il convient d' accomplir les "bonnes" actions prescrites dont la principale est le djihad récompensé par le...butin ! Vous voyez : c'est le serpent qui se mord la queue. L'islam a le génie du double langage.
Les choses sont en train de changer Cassandre: les femmes s'y mettent, et la djihadiste (une Belge d'origine marocaine) presentee par le Herald Tribune (je vous en prie, lisez cet article) n'est en rien une "jouisseuse". Elle est bien ce qu'elle se donne l'apparence d'etre: une araignee noire, une tarentule tueuse. Ne perdez pas de vue que "l'entree des femmes dans le djihad" est en train de modifier de fond en comble la perception qui est la votre. Le brio qui, dites vous m'entraine dans ma reflexion est bien pale face au reel des attentats suicides prepares, menes, par des femmes, elles-meme mobilisees par d'autres passionaria djihadistes diffuseuses d'appels a la mort de l'Occident.

Il n'y a aucune hypocrisie chez ces femmes.
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 14:02   Il n'y a aucune hypocrisie chez ces femmes !
Alors c'est bien plus dangereux !
Merci de votre precieux commentaire cher Henri, qui apporte de la chair et du relief aux esquisses et cheminements que je propose.

Je me permets donc de poursuivre ici :

L’islamiste dit : « Je suis votre béance revenue vous chasser. Il ne vous appartient pas de ne pas me reconnaître. »

Aussi nous le reconnaissons et lui aménageons sa place parmi nous, sa mosquée. Et tant qu’ainsi nous lui reconnaissons son rôle de coin de vide enfoncé dans notre béance, il demeurera inexpugnable. Il ne peut pas ne pas vaincre ni parvenir à ses fins.

Le vaincre serait le convertir. Et pour le convertir, il faudrait d’abord nous reconvertir nous-mêmes, mettre un terme à notre béance en nous convainquant que nous en valons la peine et que nous valons la peine de ne point périr. Et cette reconnaissance première que nous valons la peine d'être sauvés suppose à son tour que cette peine soit reconnue dans celle que nous avons infligée à Notre Seigneur en nous détournant de Lui.

Cet extraordinaire retour des choses, si nous ne l’accomplissons pas, rien ne se produira que ce que veut l’Islamiste, qui vaincra, et nous chassera à coups de gourdin; et nous fuirons en tous sens comme courent les poules devant le voleur de poules pénétré dans le poulailler et dont certaines n’ayant trouvé d’issues dans l’enclos ni n’ayant péri assommées, finiront par se jeter d’un vol maladroit dans les bras avides du prédateur, comme cela commence de se faire.

Tel sera, si aucun éveil n'intervient, le cours ordinaire des choses.

Au vrai, il s’agit bien de l’exploitation d'une mauvaise conscience à son profit qu'accomplit l'Islamiste, mais cette mauvaise conscience n'est pas celle que l'on croit: elle n'est pas celle du tort prétendu que nous lui aurions infligé dans le passé, à lui, à ses frères, à ses tribus, ses princes, ses intérêts, non – la mauvaise conscience qu’il réveille en nous, et puisse ce réveil préluder à l'ultime réveil, celui de notre sursaut salvateur, est bien celle de nous être défaits, dévestis de notre sens spirituel propre ; nous nous agenouillons devant lui comme devant le Démon qui nous intime à la repentance pour une trahison dont lui-même s'est fait, dès les origines, le spécialiste et l’emblème, et qui, parce qu’il est spécialiste, grand connaisseur en trahison, à su nous flairer comme la Bête flaire sa proie – par la voie d’une horrible cognition intime qui ressemble à de la connivence.

La repentance à laquelle le Démon nous intime prend la forme d'une injonction impérieuse à nous identifier à lui. C'est la méthode de Satan: « identifie-toi à moi, fait corps avec moi sans retour et tu seras sauvé ».

Notre Seigneur se distinguait de Satan en ceci que Lui laisse toujours ouverte à la brebis égarée la porte du retour, du choix conscient, considérant comme rédimable la conscience du baptisé; Satan à l’inverse absorbe les âmes rongées par leur conscience du péché et les tétanise pour l’éternité, c’est du moins ce qu’il veut (d’où la valeur chrétienne suprême et supérieure de la confession et du pardon qui vaut retour libérateur à la Vie et fait échec à l’entreprise satanique, celle qui punit de mort l’apostat).
Sans doute, mais pour une ou deux cinglées réellement convaincues et qui qui relèveraient probablement de la psychanalyse, combien de pressions sur les femmes, comme sur les hommes, d'ailleurs, pour les pousser à cette sorte de suicide ? De quelles manipulations, de quels chantages , de quelles menaces sur leurs proches, de quel lavage de cerveau méthodique, de quelle exploitation d'une fragilité psychique font-elles - ou ils - l'objet? Quel colossal sentiment d'infériorité compensent-elles pour passer au seul acte susceptible de les valoriser aux yeux de leur société ? De quelle dose de drogue ont-elles - ou ils - besoin pour se faire exploser? Malheureusement nul ne peut le savoir, car l'investigation dans ce domaine est impossible (ne serait-ce, déjà, qu'en raison la mort de la -ou du- terroriste ) et qu'elle ne tente guère, de toutes façons, nos journalistes bien décidés à ne voir dans ces kamikases que les martyrs volontaires héroïques d'une juste résistance à l'occident.
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 14:27   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
"il convient d' accomplir les "bonnes" actions prescrites dont la principale est le djihad récompensé par le...butin !"

Il me semble, chère Cassandre, que vous surestimez le jihâd de manière excessive (et celui-ci dans son aspect uniquement conquérant et guerrier).
Le jihâd est essentiellement un moyen d'accéder, ou plutôt de se rapprocher, du divin , mais pas le seul, ni le meilleur, comme en témoigne ce Hadîth du Prophète : "Celui qui s'engage au jihâd dans la voie de Dieu est comme celui qui jeûne et passe la nuit en prières, qui récite assidûment les versets du Coran et ne se lasse pas de jeûner et de prier, jusqu'au retour de celui qui s'est engagé dans la voie de Dieu." (Roger Arnaldez, "L'homme et le Coran".)

D'accord avec Francis, les jihâdistes (hommes ou femmes) sont tout sauf des jouisseurs.
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 14:47   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
"Au vrai, il s’agit bien de l’exploitation d'une mauvaise conscience à son profit qu'accomplit l'Islamiste, mais cette mauvaise conscience n'est pas celle que l'on croit..."



Analyse surprenante (surprenante par l'évidence qu'elle pointe du doigt) et on ne peut mieux pertinente de notre "mauvaise conscience", merci !
Excusez-moi, mais ce n'est pas moi qui place le jihad guerrier au-dessus de tout le reste mais le Coran. Je n'ai guère envie, pour le moment, de me replonger dans ce livre ( aussi indigeste qu'indigent) pour vous donner les versets qui le confirment, mais s'il le fallait absolument, je le ferai . Le haddith que vous citez ne fait que confirmer que le jihad guerrier est, au moins, l'équivalent de celui de la prière, le butin en moins. Or dans le dar-el-gharb, ce qu'est l'occident pour l'islam, le butin est légitime même sans combattre. Sa prise est à elle seule une forme du jihad, car "nuire à l'infidèle n'est pas péché" . Quant au père Roger Aranaldez, après s'être efforcé à dialoguer avec les musulmans, il a tout envoyé balladé à la fin de sa vie dans une lettre où il révèle qu'il trouve plus d'attrait au dernier penseur européen qu'à tous les penseurs arabo-msulmans réunis et que le terrorisme islamique a bien son origine dans le Coran et les haddiths, ce que conteste l'islamophilie de rigueur. Comme quoi, de nos jours, un bon islamologue est un islamologue à l'article de la mort ou, au moins, à la retraite, c'est-à-dire qui n'a plus rein à perdre.
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 15:08   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
" Quant au père Roger Aranaldez, après s'être efforcé à dialoguer avec les musulmans, il a tout envoyé balladé à la fin de sa vie dans une lettre où il révèle qu'il trouve plus d'attrait au dernier penseur européen qu'à tous les penseurs arabo-msulmans réunis et que le terrorisme islamique a bien son origine dans le Coran et les haddiths, ce que conteste l'islamophilie de rigueur. "



Vous serait-il possible de mettre en ligne cette lettre de R. Aranaldez ?

Par avance merci.
Dans le signe monétaire, la valeur (au sens économique) se fait chair en quelque sorte. Mahomet était un marchand. Je ne vois pas en quoi la circulation des signes, ou du moins de ces signes-là, constituerait un problème quelconque pour l’Islam. Le capital commercial - le plus prédateur car on achète pour revendre plus "chair" sans rien créer de productif - a connu de grandes périodes de gloire dans l’aire islamique (voir l’Islam au temps de sa première grandeur de M. Lombard). En Islam, encore aujourd'hui, le bazar se porte bien. L'économie de la rente pétrolière en est une brillante manifestation. On ne crée rien, on importe.
Peut-être l'islam politique n'est-il qu'une réaction désespérée à un fétichisme généralisé de la marchandise trop développé. Le fétiche "Allah" n'est pas de taille... Et puis, on le sait depuis Marx, aucune muraille de Chine ne saurait résister à la marchandise. Peut-être même pas l'islam.
Je n'ai malheureusement gardé qu'un court extrait de cette lettre dans lequel ne figure pas la phrase où Roger Arnaldez affirme trouver plus d'attrait au dernier penseur européen qu'à tous les penseurs arabo-musulmans réunis, mais je la certifie. Il est possible de trouver la lettre entière, très intéressante, sur le site "Libertyvox", mais cela demanderait une recherche que je ne me sens pas de faire en ce moment.

Voici l'extrait en question:

Lettre d’Arnaldez adressée au père Maurice Borrmans



"...Enfin, au terme d’une longue vie consacrée à l’étude de l’Islam, le « recyclage » actuel dont je vous parlais, a eu pour résultat de me persuader qu’à part quelques exceptions ( offertes en général par les mystiques) la pensée musulmane n’apporte pas grand’chose à la pensée universelle.
Ce n’est pas la crise islamiste avec son fondamentalisme qui est cause de mon scepticisme et de mes réserves. Mais elle les conforte. Je m’élève contre ceux qui veulent distinguer un « bon » et un « mauvais » islam, comme on a distingué une bonne et une mauvaise Allemagne. J’attends qu’on me dise quel est le principe, théorique ou pratique, des terroristes musulmans , qui n’est pas fondé à la lettre sur un verset coranique. Trop de ceux, chrétiens ou non, qui veulent « sauver » l’Islam en l’idéalisant, n’ont pas eu la patience de lire le Coran, comme autrefois on ne lisait pas « Mein Kampf ».
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 15:46   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
Chère Cassandre merci.
Vous n'aviez pas la force mais je viens à votre secours très chère Cassandre. Ci-dessous le texte intégral de la lettre.

Roger Arnaldez a écrit des livres qui ont pu laisser croire qu’il était à fond pour le dialogue islamo-chrétien.
Or une lettre d’Arnaldez adressée au père Maurice Borrmans nous prouve exactement le contraire.
Cette lettre a été diffusée par Maurice Borrmans auprès de ses connaissances , sans doute à cause des mots aimables qu’elle contient : une sorte de reconnaissance –caution posthume du dit Borrmans et son militantisme.

Cette lettre est un document accablant qui prouve que si , SUR LE PLAN UNIVERSITAIRE, Roger Arnaldez fut un homme de dialogue, avec des ouvrages comme « Trois messages pour un seul Dieu » (Albin Michel, 1983)ou « A la croisée des trois monothéismes » (Albin Michel, 1993) ,
SUR LE PLAN PERSONNEL Roger Arnaldez restait un catholique très sceptique sur « le sens qu’on peut donner à un dialogue islamo-chrétien ».

Paris le 7 septembre 1994

Mon Révérend Père et cher Ami

Ne croyez pas que je me désintéresse de votre institut d’Islamochristiana et surtout de vous-même. Ce qui se passe, c’est que j’ai accepté de diriger le 4ème volume de l’Encyclopédie philosophique universelle, qui est consacrée aux textes. Or cela me prend tout mon temps : d’une part j’ai une équipe à faire marcher, en France et hors de France ; d’autre part et surtout, je recherche moi-même des textes intéressants et moins connus que ceux des grands ténors de la philosophie, ce qui est captivant et me donne l’occasion d’un complet recyclage. Néanmoins je compte vous prouver, par untexte écrit, que je ne vous oublie pas, loin de là. Je pense aussi à un article pour Islamochristiana, que vous recevrez d’ici Noël.
Vous me demandez un témoignage sur le Père Anawati. J’ai recueilli quelques souvenirs qui sont pour moi significatifs. Peut-être les trouverez-vous sans intérêt. Je vous les envoie à tout hasard. S’ils vous semblent ne pas convenir, n’hésitez pas à les écarter.

En ce qui concerne l’islam, vous savez que depuis longtemps j’ai des doutes sur le sens qu’on peut donner à un dialogue islamo-chrétien. La situation est des plus simples : être musulman consiste à croire que le Coran est la parole même de Dieu, éternelle ou créée, peu importe.
Or il m’est impossible, en lisant ce texte, d’imaginer qu’on puisse faire sienne une telle croyance. Sur ce point, la « psychologie » d’un fidèle sincère, est pour moi un mystère impénétrable , en particulier à notre époque. Comment peut-on se convaincre que le Coran est la parole même de Dieu ? Que peut-on tirer d’un tel livre qui ait quelque valeur et qui ne se trouve pas déjà, sous une forme incomparablement plus parfaite dans l’Ancien ou le Nouveau Testament ou dans les ouvrages anciens (antérieurs à l’Islam) de la tradition juive ou chrétienne ? Je crois que le Prophète a été véritablement illuminé par l’idée monothéiste, sur laquelle il s’est malheureusement « braqué » et « bloqué ». Mais cela dit, il n’a rien compris à la révélation judéo-chrétienne ; on peut certes l’excuser de n’y avoir rien compris. C’était difficile, sans doute impossible, pour cet homme sans culture. On trouve dans l’idée qu’il était « ummî »et dans l’usage qu’en font les docteurs de l’islam, la racine d’un tour d’illusionnistes qui émerveillent par de purs artifices un public crédule. Ce n’est pas parce qu’il était « ummî » qu’il est légitime de penser que tout ce qu’il rapporte, ne pouvant venir de la lecture de livres ou d’enseignements reçus, vient forcément d’une prétendue révélation divine, mais c’est parce qu’il était « ummî », qu’il était incapable de comprendre le judaïsme et le christianisme à travers ce qu’il avait pu en voir ou en entendre dire ici ou là. Mais ne devons-nous pas, ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle, dénoncer ce tour de passe-passe des auteurs musulmans ? Que penser, par exemple, de ce point de vue, de la traduction que Md Hamidullah donne de « yâ ukht Harûn » : « Fille d’Aaron, Ô sœur » , avec en note « littéralement( ?) « Sœur Aaronide » ?
J’ai, il y a quelques années à Aix, dans une réunion des « Avents » avec le Père Haim, essayé d’affirmer, avec précaution, qu’un chrétien ne pouvait croire que le Coran est la Parole même de Dieu. La réaction des musulmans invités fut des plus vives : j’étais un « ennemi de l’islam. J’eus beau ajouter que les musulmans ne croyaient pas de leur côté que les textes sacrés judéo-chrétiens étaient la parole de Dieu. Cela, ils l’admettaient, mais ils n’admettaient pas que la réciproque était fondée. Comment , dans de telles conditions, concevoir la possibilité du dialogue ?
Quand le pape Jean-Paul II est allé au Pakistan, il prit la parole. Je recevais à cette époque une revue appelée « Vageen ». Elle donna un compte-rendu du discours papal, par un shaykh , qui loua les bonnes intentions du Pape, mais en ajoutant qu’il n’apprenait rien aux musulmans, et que s’il avait connu le Coran, il aurait compris l’inutilité de son intervention. Je ne sais si au Vatican on lit « Vageen » : ce serait une lecture utile ( parmi beaucoup d’autres ouvrages antichrétiens que j’ai dans ma bibliothèque). J’avais donné une photocopie de l’article en question au Cardinal Lustiger. Je ne sais ce qu’il en a fait.
Enfin, au terme d’une longue vie consacrée à l’étude de l’Islam, le « recyclage » actuel dont je vous parlais, a eu pour résultat de me persuader qu’à part quelques exceptions ( offertes en général par les mystiques) la pensée musulmane n’apporte pas grand’chose à la pensée universelle. On fait grand cas de la civilisation arabe médiévale ; à en croire certains, l’Europe chrétienne, voire toute la pensée et la science dites occidentales, ne seraient rien sans les arabes. Quelle erreur ! Que les savants musulmans aient joué un rôle, c’est incontestable. Mais les traductions du grec en arabe ont été faites par des chrétiens. Saint Thomas en avait d’ailleurs d’autres à sa disposition, faites directement sur le grec par des latins. D’ailleurs calculez combien de fois le Docteur angélique cite Avicenne, Ghazâlî ou Averroès ( et encore souvent pour les critiquer), à côté du nombre de citations qu’il fait des Pères de l’Eglise, et d’autres auteurs chrétiens. Mais surtout mon « recyclage » m’a permis de constater que le moindre des penseurs européens a , à lui seul, plus d’intérêt que tous les penseurs « arabes » réunis. Et cela, sans parler des Indiens et des Chinois, que je comprends , il est vrai, plutôt mal, mais dont l’originalité surpasse certainement de loin celle de tous les auteurs musulmans, arabes ou non arabes. Car ce qu’a écrit Corbin sur les Iraniens, me paraît considérablement interprété, enflé, fantaisiste et fantastique. Tout ce que je vous dis là est si évident, que vous jugerez sans doute que j’aurais pu épargner et la peine pour moi de le dire, et pour vous l’ennui de le lire. Et pourtant !!!
Voilà donc, mon cher Père, où j’en suis.Est-ce à dire que je suis opposé au dialogue ?Non. Il faut , il est vrai, reconnaître que les musulmans en tirent parti pour leur propagande , car ce dialogue les met en vedette. Mais c’est leur affaire . L’essentiel est de ne pas s’y laisser prendre. Je dirai pourtant que ce dialogue est utile aussi aux chrétiens, d’une part parce qu’il leur permet de ne pas s’enfermer dans des idées toutes faites ou dans des ignorances de ce qu’est objectivement l’Islam (en bien ou en mal), ce qui n’est pas chrétien ; mais d’autre part et surtout, parce que la connaissance de cette religion qui se dit monothéiste (mais « qui » est le Dieu unique ?) et abrahamique (mais quel Abraham ? Le seul que je connaisse est celui de la Genèse et non la caricature du Coran), permet de comprendre en profondeur ce qu’est l’incomparable originalité du christianisme. C’est ce que je disais déjà, il y a longtemps, quand je faisais un cours d’islamologie aux jeunes pères du scolasticat de Fourvière à Lyon.
Ce n’est pas la crise islamiste avec son fondamentalisme qui est cause de mon scepticisme et de mes réserves. Mais elle les conforte.
Je m’élève contre ceux qui veulent distinguer un « bon » et un « mauvais » islam, comme on a distingué une bonne et une mauvaise Allemagne. J’attends qu’on me dise quel est le principe, théorique ou pratique, des terroristes musulmans , qui n’est pas fondé à la lettre sur un verset coranique. Trop de ceux, chrétiens ou non, qui veulent « sauver » l’Islam en l’idéalisant, n’ont pas eu la patience de lire le Coran, comme autrefois on ne lisait pas « Mein Kampf ». Tout dépend, il est vrai, des commentaires, mais des commentaires, on fait d’eux ce qu’on veut
Il reste que le Coran est en soi un engin explosif, et le mieux qu’on puisse en dire, c’est qu’il n’explose que si quelqu’un le met à feu.
Qu’on fasse connaître l’Islam aux chrétiens, c’est parfait (quoique inutile pour leur formation religieuse chrétienne personnelle : l’Evangile suffit à tout) ; mais au moins qu’on le fasse connaître tel qu’il est dans sa racine coranique, et qu’il menace sans cesse d’être ou de devenir selon les circonstances temporelles, socio-politiques ou culturelles. Cela étant, le propre des chrétiens est d’avoir l’espérance quand ils pensent bien faire. Or c’est penser bien faire que de chercher le dialogue, même s’il n’est pas encore trouvé dans son authenticité de dialogue, pour les raisons très fortes que j’ai dites. Il faut donc persévérer, et je suis vos efforts avec une sincère sympathie. C’est pourquoi je vous enverrai l’article depuis longtemps promis pour Islamo-christiana.
Croyez, mon cher et révérend Père, à toute ma respectueuse et fidèle amitié.

ROGER ARNALDEZ

P.S La lettre de Roger Arnaldez ne laisse aucun doute sur sa vraie pensée , concernant l’islam. Aurait-il été d’accord pour cette mascarade que furent ses funérailles ?

En lisant attentivement la lettre du 7 septembre 1994 envoyée par Roger Arnaldez à Maurice Borrmans , le père Régis Morelon pourra comprendre que , quel que soit son droit de réponse- si droit de réponse il y a –je persiste à penser que Roger Arnaldez ne désirait certainement pas que des versets du Coran soient lus – , au cours d’une réunion sans messe, sans communion.
Car pour reprendre ses mots « Que peut-on tirer d’un tel livre ( le Coran) qui ait quelque valeur et qui ne se trouve pas déjà, sous une forme incomparablement plus parfaite dans l’Ancien ou le Nouveau Testament »

Eh oui, Révérend Père, Régis Morelon, une messe , pour Roger Arnaldez , aurait eu une valeur incomparablement plus parfaite que cette lecture de misérables versets par un cheikh-même si ce cheikh était lié à la famille Arnaldez par des liens d’amitié.
En fait vous avez privé Arnaldez d’une mort catholique. Pour les amis catholiques d’Arnaldez c’est un scandale. Et pour vous mon Révérend Père ?
Des amis d’Arnaldez qui m’ont envoyé cette lettre ont écrit « Tout cela offre une méditation profonde sur la nature humaine arabisante dans sa misère…quels méandres pour la vanité ! »




Source ici
Utilisateur anonyme
29 mai 2008, 21:34   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
Cher Francis,

Le tour singulièrement mystique de vos dernières interventions m'inspire cette question : pensez-vous que l'Islam soit un des instruments de l'Ante-Christ ?

Pour ma part, ce n'est que dans l'affirmative que je parviens à donner un sens à vos messages.
On juge un arbre à ses fruits!
Il semble que la civilisation byzantine ait commencé à disparaître de la mémoire collective européenne au moment où se produisait l'engouement pour la civilisation arabe, c'est-à-dire vers le début du 13ème siècle. Je crois avoir, il y a quelques années, exprimé le point de vue suivant qui va dans le sens de l'intuition de Francis : les deux phénomènes concomitants cités ci-dessus pourraient venir de la honte refoulée éprouvée par l'Europe chrétienne qui, au lieu de s'en prendre aux musulmans, avait trahi, lors de la quatrième croisade, les siens, à savoir les Byzantins, en saccageant sauvagement Byzance qui ne devait jamais totalement s'en relever et allait amorcer son déclin jusquà la victoire finale des Turcs deux cent cinquante ans plus tard. Après tout si Byzance n'était plus qu'un astre mort et les Arabes porteurs d'une civilsation bien plus féconde, il n' avait pas été si calamiteux de démolir la première. Il me semble que la volonté de valoriser la civilisation arabo-musulmane et l'islam , aujourd'hui, participe de cette même honte refoulée d'avoir oeuvré à l'anéantissement de sa civilisation. Après tout puisque nous devons notre essor aux Arabes, il n'y a pas grande calamité à notre disparition. Mais je crois me souvenir qu'Henri n'était pas du tout d'accord.
Je me demande si, pour la premiere fois, vous ne pechez pas par optimisme, chere Cassandre: Il suffit de quelques « cinglés » déterminés pour faire basculer le monde; on sait cela déjà depuis un certain temps, depuis la prise du Palais d’Hiver ou l’incendie du Reischtag. Pour ne pas quitter le monde arabo-musulman : les vingt millions de Libyens par exemple, n’ont pas besoin de plus d’un Khaddafi pour nuire et menacer.
Cher Orimont,

Oui, c'est bien mon sentiment. Je pense que quelques recherches serieuses et suffisamment concentrees permettrait de confirmer ce sentiment.
Si ma mémoire est bonne, chère Cassandre, je devais vous dire que le sac de 1204 n'avait pas eu les répercussions idéologiques que vous dites, ou bien, que je ne connaissais pas de textes allant dans ce sens. Au Moyen-Age, des figures sympathiques comme celle de Saladin étaient créditées des mêmes valeurs chevaleresques que les nôtres. Il aurait "mérité" d'être chrétien, en somme! L'idée selon laquelle Byzance est un astre mort, une espèce d'empire qui se survit à lui-même dans une interminable décadence depuis le V°s jusqu'aux Turcs, se trouve chez Montesquieu et Gibbon. Bien sûr, ils sont tributaires de l'historiographie catholique romaine qui les précède, et dont ils reprennent brillamment les préjugés, mais ils ne me paraissent pas remonter au Moyen-Age : ce serait à vérifier. Je me demande si l'islamophilie contemporaine n'est pas née plus tard, avec le Romantisme et ses voyages en Orient.

M. Petit-Détour a raison à propos du signe monétaire. Je me suis trop aventuré, sur la fragile base de ce que j'avais entendu des salafistes et de leur interdit jeté sur l'intérêt.
Oui, bien sûr, l'islamophilie contemporaine est née avec le romantisme et au siècle précédent quand elle servait de stratégie intellectuelle pour prendre ses distances avec la civilisation occidentale et en faire un objet d'études afin de mettre en valeur les bizarreries qui échappent à ceux qui y sont immergés. Toutefois je pensais plutôt à l'arabophilie, qui semble avoir sévi un temps au moyen-âge . Et puis je partais de mon expérience. Je fais partie d'une génération où l'Histoire comptait beaucoup et s'enseignait dans le détail. Or, il n'était guère question de la civilisation byzantine, et encore aujourd'hui, cette civilisation paraît bien ignorée. Il me semblait à la lumière de ce qui se passait aujourd'hui, que les deux phénomènes: arabophilie et oubli de l'importance de Byzance, pouvaient être liés à ce traumatisme de la quatrième croisade et au refoulement du sentiment de culpabilité. Mais, cher Henri, je n'ai pas votre érudition et, naturellement, je suis toute prête à abandonner cette intuition.
Utilisateur anonyme
30 mai 2008, 10:26   Re : Défaut de spiritualité – Spiritualité par défaut
Cher Francis,

Merci pour votre réponse sans ambigüité.
"Je me demande si, pour la premiere fois, vous ne pechez pas par optimisme, chere Cassandre: Il suffit de quelques « cinglés » déterminés pour faire basculer le monde; on sait cela déjà depuis un certain temps, depuis la prise du Palais d’Hiver ou l’incendie du Reischtag. Pour ne pas quitter le monde arabo-musulman : les vingt millions de Libyens par exemple, n’ont pas besoin de plus d’un Khaddafi pour nuire et menacer."

Là, je suis bien d'accord avec vous.
Vous savez , il n'y a pas si longtemps, l'islam passait aux yeux de beaucoup pour une secte satanique. On trouve cette idée dans l'étonnant roman "Alexandra" d'Ernest Sabato.
Utilisateur anonyme
30 mai 2008, 10:51   Re : Alejandra
Précisons que le roman de Sabato a été réédité dans la collection Points-Seuil avec un titre plus fidèle à l'original espagnol : Héros et tombes (Sobre héroes y tombas).
Il n'est pas nécessaire de remonter jusqu'à Byzance et son oubli moderne pour trouver l'origine de la mauvaise conscience de l'Occident vis à vis de l'Esprit, même si je trouve très intéressante votre idée que la quatrième Croisade eut des conséquences mal mesurées à cet égard. Il faut explorer l'idée que la trahison spirituelle des intellectuels (avec le radicalisme et la gauche en France) et les événements de 1905 sont la source moderne de ce sentiment de coupable mauvaise conscience qui pousse toute la gauche politico-médiatique de ce pays à se jeter aujourd'hui éperdument aux pieds du Désert spirituel coranique et à se livrer à son service. La trahison est fraîche; la mauvaise conscience – devrions-nous écrire « mauvaise in-/sub-conscience »? – vive et profondément ancrée dans les sphères intellectuelles et politiques de ce pays. La trahison de la fille aînée de l'Eglise a à peine plus de cent ans.

Quant au goût de la Gauche française pour l'occulte et le satanisme sous ses multiples formes, vous qui avez à portée de main "Le XIXe siècle à travers les âges" vous saurez y trouver matière à le relier à ce que je dis ici du satanisme de l’Islam. La (re)lecture de Philippe Muray (avec peut-être certains textes de Péguy) s'impose avec urgence. Il se pourrait que ses livres (y compris celui évoqué plus haut par Ostinato) recèlent une vérité qui nous avait jusqu'à présent échappée. Je relis quant à moi le Dr Suzuki (écrits sur le Zen) de 1914, dans une édition anglaise préfacée par C.G. Jung et y trouve hélas confirmation de mes intuitions sur un certain virage sataniste de la pensée moderne ces années-là. J'espère avoir l'occasion ou le temps d'en parler plus longuement ici.
Las! quand je vois tous ces (brillants) échanges entre personnes cultivées, érudites, raisonnables, civiles, sur un sujet qui n'aurait pas mobilisé le centième de ces belles énergies il y a seulement trente ans, je me dis que la partie n'est pas loin d'avoir été gagnée par l'adversaire. Occuper le terrain physiquement, matériellement, intellectuellement, spirituellement, affectivement, avec tous les ment possibles et imaginables, y compris celui à l'oeuvre ici, c'est-à-dire antithétiquement, recouvrir des pans entiers du discours, mobiliser toutes les intelligences vers sa centralité de "trou noir", (pour reprendre la métaphore saisissante de Francis Marche, et participer moi-même de ce qui me chagrine), c'est ce à quoi est parvenu en quelques décennies cet Islam honni qui voit son nom désormais reproduit à l'infini par ses zélateurs et ses détracteurs unis dans le même devoir d'ubiquité qui lui est afférent.
Vous n'avez, hélas, que trop raison : je crois bien que l'adversaire a gagné la partie. Il suffit de voir, entre autres accomodements "raisonnables", les décisions de justice, du Canada à l'Allemagne en passant par chez nous, qui prennent de plus en plus en compte le droit musulman.
Mais ces décisions de justice iniques ne sont-elles pas la preuve que nous sommes en marche vers une fusion babelienne de toutes les civilisations dans un grand TOUT UNIVERSEL?

Le vieux rêve gnostique et panthéiste n'est-il pas en train de se réaliser?
J’ai évoqué la prise du Palais d’Hiver, mais j’aurais pu vous dire la même chose de Pizarro, autre parfait cinglé qui émergea de la selve à Cajamarca avec quelques douzaines de camarades, ahuris de fatigue, héberlués de fièvres, pour abattre avec quelques coups d'arquebuses et démonstrations équestres l'empire incaïque de ses hauteurs une fois Atahualpa liquidé.

L’empire incaïque qui, s’il était rongé par une guerre civile pour la succession au trône, l’était aussi de satanisme. Il suffit de parcourir le Machu Picchu quelques heures pour ne plus entretenir de doute sur la nature des rites qui s’y pratiquaient. Celui qui adore Satan et ses signes est foutu. Pourquoi ? Parce que l'adorateur de Satan, l'adepte de bains pris dans le sang de vierges et de prisonniers vivisectés, est dévoré d’une culpabilité dont il nettoie sa conscience avec plus de sang sacrificiel encore ; or celui qui croit nettoyer dans le sang la lame de son couteau souillée de sang ne peut gagner aucune guerre. Aucun soldat, jamais, ne gagne aucune guerre en portant dans son paquetage une conscience souillée, coupable et sanglante (sanglante et sanguinolente). Pizarro donc, a gagné la guerre en promettant à l’ennemi la libération chrétienne de son paquetage sanglant (*).

L'Islam pourrait gagner la sienne contre nous par des voies ressemblantes si ce n’est que l’Islam, hélas, n'est pas chrétien: il faut entendre ici que sa proposition, qui est celle du bain de sang qui devrait, dans la violence et la terreur, laver pour nous le sang du Christ trahi, inentendu (Claudel) des hommes et des femmes d’Occident tout au long du XXe siècle, en fait cet affreux détergent qui boit la souillure ancienne de nos consciences en faisant payer son service du prix de notre âme ; venu en nos murs pour offrir un refuge aux consciences coupables et aux sourds, en lui se décharge de son paquetage le pécheur qui fuit son mal en s’y enfonçant, guidé et poussé par la promesse faustienne que s’il s’abstient de se retourner, s’il se résout à ne plus jamais faire machine arrière, s’il ne renonce aucune fois à Satan, son mal disparaîtra de sa vue pour de bon et l'odeur du sang qu’il a versé ou fait verser, ou toléré que l’on versât, restera derrière lui et ne l'incommodera plus. Son passé, qu’il aura de la sorte déserté en lui tournant le dos à jamais, ne lui sera plus d’aucune gêne et pourra ainsi être répété et le mal commis perpétué. Mais cette possibilité ne tarde pas à se muer en obligation car la sur-souillure qui entretient cette fuite dans le Mal en protégeant la conscience se devra par nécessité, pour ainsi dire systémique, d’être perpétuellement recommencée. Il y faut les flots quotidiens du sang d’innocents égorgés; il y faut cinq prières par jour. Satan l’exige, pour qui le sang versé se lave quotidiennement par le sang versé.


(*) Il y eut certes ce que l'histoire a retenu comme subterfuge indigne pour se débarrasser d’Atahualpa ; il reste que si ce dernier n’avait pas piétiné les Evangiles le soir de l’entretien de Cajamarca, il aurait pu avoir la vie sauve et même conserver son trône.
Cher Francmoineau, je me plais, parfois, à penser que, dans deux ou trois siècles, quand la France sera depuis longtemps un état islamique, des historiens se penchant sur les vestiges de la France non musulmane, dénicheront avec étonnementet, peut-être même avec émotion, ce petit bastion de résistance intellectuelle et morale, d'ultime baroud d'honneur de l'esprit que fut ce forum.
Utilisateur anonyme
31 mai 2008, 10:38   Cassandre m'a casser
Cassandre !!!

Je sais bien que vous devez mériter votre pseudo, mais, s'il vous plaît, je m'apprêtais à me lever d'un bon pied, ce matin, et mon café a un goût amer depuis que j'ai lu votre message !
Quand on sait que nous avons été incapables de sauvegarder le contenu de l'ancien forum qui pourtant regorgeait de billets magistralement écrits par notre chère Cassandre on peut douter que des historiens du futur puissent un jour se pencher sur d'ultime baroud d'honneur de l'esprit que fut ce forum.

Boris vous pouvez aller vous recoucher...
Utilisateur anonyme
31 mai 2008, 11:03   Chez les Gaulois
J'y vais, Cher Rogemi, j'y vais. (Ça tombe bien, le ciel nous tombe sur la tête…)
31 mai 2008, 11:29   Re : Chez les Gaulois
Que voulez-vous, cher Boris, je prèfère l'absence d'espoir aux espoirs toujours déçus.
Cher Rogemi, là, vous me portez le dernier coup !
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