Petite victoire pour les "amoureux du désastre".

Comment interpréter la suppression du ministère de l’identité nationale ?


16 Novembre 2010 Par Eric Fassin - Médiapart.
Edition : En finir avec le ministère de l'immigration et de l'identité nationale
Une avancée symbolique, mais la xénophobie de gouvernement s’installe au ministère de l’intérieur.

Le ministère de l’immigration et de l'identité nationale n’est plus, et c’est tant mieux. Nous avions, il y a près d’un an, appelé à sa disparition.

De très nombreux syndicats, partis et associations ont alors manifesté leur soutien à notre Appel pour la suppression de ce ministère (on peut en consulter la liste et les déclarations en ligne). En outre, plus de 45.000 personnes ont spontanément transformé cet Appel en une pétition nationale, des comités locaux pour la suppression de ce ministère se sont constitués, et le film Ulysse clandestin s’est fait l’écho de notre initiative. Nous les remercions vivement de leur soutien et de leur engagement.


Toutefois, le mal est déjà fait : après trois ans et demi, les dégâts sont là ; ils sont profonds. La logique enclenchée avec la création de ce ministère n’a fait que s’emballer : après l’encouragement à l’expression xénophobe qu’a offert le prétendu « grand débat » sur l’identité nationale, jusque parmi les membres du gouvernement, la stigmatisation des étrangers qui a culminé avec le discours de Grenoble et son amalgame entre immigration et délinquance atteint de plus en plus, qu’il s’agisse des Roms ou des musulmans, les « Français d’origine étrangère » – catégorie désormais institutionnalisée par la loi Besson.


Avec le ministère, c’est un symbole qui disparaît, et l’on ne peut que s’en réjouir. Néanmoins, si le président de la République renonce à l’intitulé sur lequel il fondait sa campagne électorale en 2007, ce recul symbolique ne marque malheureusement pas la fin d’une logique qui restera à l’œuvre dans le discours comme dans la pratique du gouvernement. En effet, l’immigration relève désormais du seul ministère de l’Intérieur, comme le voulait Nicolas Sarkozy lorsqu’il occupait ce poste. Autrement dit, qu’il s’agisse par exemple des demandeurs d’asile ou des couples binationaux, des visas ou des naturalisations, cette politique est désormais réduite à une question de police. Qu’elle revienne à Brice Hortefeux, sous le coup d’une condamnation judiciaire pour propos racistes, n’est pas moins un symbole.


Il n’est donc pas question pour nous de crier victoire. Du moins la bataille ne se livre-t-elle plus sur le même front. L’immigration n’est pas un problème qui requiert un ministère particulier ; c’est une réalité sociale hétérogène qui relève de traitements politiques et partant de ministères différents, selon qu’il s’agit du travail, de la famille, de l’asile, etc. Il faudra donc demain démanteler le ministère, pour en répartir les dépouilles. En attendant, notre combat continue : nous persistons en appelant partis, syndicats, associations et l’ensemble de la société à refuser la vision policière de l’immigration et à s’opposer à la promulgation de la loi Besson relative à l’immigration et à la nationalité.



Signataires du communiqué : Michel Agier, Etienne Balibar, Marie-Claude Blanc-Chaléard,

Luc Boltanski, Eric Fassin, Françoise Héritier, Daniel Kunth, Laurent Mucchielli,

Pap Ndiaye, Gérard Noiriel, Mathieu Potte-Bonneville, Richard Rechtman, Serge Slama,

Emmanuel Terray, Tzvetan Todorov, Sophie Wahnich, Patrick Weil.

Tout n'est pas perdu, la gastronomie française vient d'être reconnue par L'UNESCO. Certains voudraient nier l'histoire et les oeuvres, ils auront du mal.

L'Unesco est le tombeau touristifique de tout ce qui agonise d'une manière ou d'une autre.

Toutefois, le mal est déjà fait : après trois ans et demi, les dégâts sont là ; ils sont profonds.

La Profondeur du Mal... Quand je pense qu'ici nous n'avons rien vu...

« Français d’origine étrangère » : les guillemets sont magnifiques. Ils traduisent la schizophrénie ambiante qui veut qu'on revendique d'afficher partout sa spécificité culturelle, qu'on clame partout son identité, sa fierté de venir de tel ou tel endroit, tout en refusant d'être nommés tels par les hôtes, par ceux qui ne viennent pas d'ailleurs. Seuls les Français d'origine étrangère on le droit de se nommer tels.


Il me semble aussi que j'aurais pû citer moi-même la liste des signataires.

Ah oui, la liste des signataires, très important, ça. Tenez, Françoise Héritier, par exemple - que ne relit-elle Race et culture, de son maître ?...

Il en manque quelques-uns me semble-t-il.

Signataires du communiqué : Michel Agier, Etienne Balibar, Marie-Claude Blanc-Chaléard,

Luc Boltanski, Eric Fassin, Françoise Héritier, Daniel Kunth, Laurent Mucchielli,

Pap Ndiaye, Gérard Noiriel, Mathieu Potte-Bonneville, Richard Rechtman, Serge Slama,

Emmanuel Terray, Tzvetan Todorov, Sophie Wahnich, Patrick Weil.

Toute la bienpensance sociologique qui vit dans le cinquième arrondissement, met ses enfants dans des écoles privées, mais donnent des leçons de civisme et d'antiracisme aux pauvres souchiens qui vivent en banlieues. Que ne vivent-ils tous à Villiers le Bel ces grenouilles de bénitier de la religion de l'Humanité! Il faut qu'ils donnent l'exemple!

Laurent Mucchielli

Sous les dehors de l'aisance et du "sympa", le plus infect pédantisme doublé d'une extrême inintelligence du Réel : de loin mon préféré.

Les frères Fassin philo sociologues tendance rue d'Ulm ne sont pas mal non plus.

Quel courage de la part de ces intellectuels ! Ils font honneur à la France. Appel, pétition, comité de soutien, vigilance. Tout l'arsenal de la résistance y est. Un seul point m'inquiète : je ne vois pas le mot nauséabond. Stigmatisation, xénophobie, racisme, oui mais pas nauséabond. Cette démobilisation linguistique m'inquiète.

Citation
Cette démobilisation linguistique m'inquiète.

Moi aussi.

Mon préféré est Luc Boltanski le redécouvreur du fil à couper le beurre marxien !

Cette démobilisation linguistique m'inquiète.

C'est peut-être qu'ils affinent leur "pensée"... ?

En tout cas Rogemi, c'est mieux que le fil à couper le beur. Et puis pour le coup c'est pas nauséabond.

Manque l'affreux Wieviorka.... ?

Et Todd alors, hein, qu'est-ce que vous en faites de l'Emmanuel ?

Et Gérard Miller ?

des "sociologues" divers qui ne prennent aucun risque en dehors du papier gaché. Ils affinent seuls leur com...

...Marcel Détienne, Hervé Le Bras...

Ah oui Marcel Détienne ! Bravo Bily ! Celui-là, après la victoire de l'In-nocence on l'embaumera afin que les générations à venir puissent contempler la doxantiraciste personnifiée. Je me souviens notamment d'un débat sur France-Culture où il était opposé à l'excellent Daniel Lefeuvre lors duquel il grondait comme un chat giflé à chaque fois qu'il entendait le mot "France". Il ne grondait pas d'ailleurs, il chuintait, sifflait Dethyène la haine.

...Sylvain Bourmeau ! Josyane Savigneau !! Edwy Plenel !!! Frédéric Martel !!!! Et alleeeeezzzzzz...

Josyane, Edwy, au secours !!!!!!!!!

Merci Bily. Merci Bily. Merci. Martel ! Je l'avais oublié aussi. Martel, le Gullf stream du mainstream antiélitiste. L'homme pour lequel la plus insipide des telenovelas brésiliennes est supérieure à toute l'oeuvre, rance, d'un Racine.

Oui, je garde un très bon souvenir de la gifle que, du plat de sa main bourrue, lui avait infligé Finkielkraut en guise d'introduction à son émission (pour mémoire, Charles Frédéric Martel, dont l'émission précédait celle de Finkielkraut, avait dit le dégoût que lui inspirait la personne de Renaud Camus qu'il savait qui serait invité)...

Même si ces gens nous déplaisent on ne va pas commencer, les amis, à faire des listes de proscription.

Que je sache, ce sont ces gens qui se "listent" eux-mêmes en apposant leur nom au bas de pétitions innombrables. Quand ils oublient de le faire, quoi de plus naturel que de les rappeler à leur devoir citoyen ?

Il serait intéressant de savoir d'où provient leur personnel de maison, et combien gagne celui-ci. Info à faire circuler bien entendu.