Le vilain méchant clip.

Pour le MRAP, c'en est trop, ce clip raciste ne passera pas !

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Clip «Stress»: le Mrap veut que Justice soit faite.

DISCRIMINATION - Le Mouvement porte plainte contre les responsables du clip, estimant qu'il «est porteur de stéréotypes et de clichés racistes»...

Le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples) a annoncé ce vendredi qu'il avait décidé de porter plainte contre «les responsables» du clip musical Stress du groupe électro Justice, annonce l'association sur son site.

Dans ce clip controversé, réalisé par Romain Gavras, le fils du cinéaste, on assiste au rodéo urbain d'une bande de jeunes à travers Paris et sa banlieue. Au menu, agression, saccage, vol... La douzaine de blousons noirs, ornés du logo en forme de croix du groupe, terrorise la ville façon «Orange Mécanique» du 21e siècle. Eprouvante, la vidéo s'achève par le passage à tabac du caméraman qui filme la bande, ponctué d'un «Ça te fait kiffer de filmer ça, fils de pute?»


www.20minutes.fr (30/05/08)

Parodie :

Citation

Eprouvante, la vidéo s'achève par le passage à tabac du caméraman qui filme la bande, ponctué d'un «Ça te fait kiffer de filmer ça, fils de pute?»

Ce n'est que partiellement exact : aucun mot n'est prononcé, mais c'est éprouvant (merci EP). Ce clip est une apologie de la violence gratuite en milieu urbain et devrait être interdit aux mineurs. Cela n'a évidemment rien à voir avec le racisme

Cela n'a évidemment rien à voir avec le racisme

Bien sûr, d'autant plus que la bande de casseurs que l'on nous montre est très mélangée ("black-blanc-beur", selon l'expression consacrée). La seule chose qui est évidente dans ce clip, c'est que Romain Gavras pratique l'art cinématographique avec la même subtilité que son père.

Le fils est infiniment pire que le père. Il appartient à un petit groupe nommé Kourtrajme (c'est-à-dire "court métrage" en verlan, appréciez l'audace graphique) constitué de quelques "fils de" (de Gavras, de Picasso...) qui fricottent avec la racaille, écoutent du rap et militent pour un cinéma qui tourne le dos à la raison, etc. En un mot, ils s'attaquent à ce qui est mort avec la morgue de ceux qui ne peuvent pas perdre parce que leur ennemi n'est déjà plus.
La petite bande (en fait Kim Chapiron) a réalisé un premier long métrage appelé "Sheitan", une sorte de plagiat de Shining, avec Vincent Cassel (qui est dans tous les bons coups du genre) qui a produit la chose. Le film n'est que violence et rap, avec une vague référence au Satan arabe (sens du mot du titre).
Dans la même mouvance, on trouve d'autres sous-produits du mimétisme français de ce que Hollywood produit de pire : Gaspard Noé, Jan Kounen... que Besson adore et Cassel aussi évidemment. Ce sont des artistes incompris, car au succès quasi-nul. Mais l'établissement de la grande famille du cinéma aime ces jeunes rebelles (comme il aima Kassovitz).

Ce que vous dites, cher Virgil, est parfaitement exact. Ce petit monde du cinéma "franco-arabouillard" est abject.

Tous ces jeunes gens sont persuadés qu'il suffit d'agiter sa caméra dans tous les sens et de ne pas faire des plans de plus de dix secondes pour devenir des génies du cinéma. Le plus réconfortant, comme vous le dites, c'est que tous leurs films ont été des bides retentissants (en langage branché, on appelle cela "des films-cultes").

A propos de "fils de", il faut préciser qu'il s'agit du fils de Kiki Picasso.

Je suis content que ce clip abject intéresse enfin les In-nocents. Je l'avais mis en lien ici il y a déjà deux ou trois semaines et je m'étonnais un peu de l'absence totale de réactions.

On appelle cela une intervention-culte, cher Boris...

Je trouve ce clip excellemment filmé tant on pourrait croire qu’il s’agit d’une authentique virée de petites frappes du “ghetto”. Les mimiques des caïds, l’apathie des victimes, la gratuité du saccage, vraiment, la fiction dépasse la réalité.

"Le Mouvement porte plainte contre les responsables du clip, estimant qu'il «est porteur de stéréotypes et de clichés racistes»... "

D'accord avec la majorité des intervenants pour dire que ce clip n'a évidemment rien à voir avec du racisme. - Mais alors, et pardonnez mon étonnement, pourquoi le MRAP, d'habitude si viscéralement (et si "culturellement") enclin à protéger ces "d'jeûns" autant qu'à panser les souffrances, discriminations, humiliations, dont ils sont/seraient quotidiennent les victimes, s'attaque-t-il violemment à ce clip ? - clip qui, de bout en bout bien-pensant, ne désire rien de mieux que d'assurer la promotion de cette "culture kaïra" de banlieue.

C'est vrai, Cher Pascal, je ne comprends pas non plus.

Cher Boris, merci de partager mon étonnement. Là, quelque chose m'échappe...

"clip qui, de bout en bout bien-pensant, ne désire rien de mieux que d'assurer la promotion de cette "culture kaïra" de banlieue." ?

C'est le sentiment contraire que j'éprouvai après avoir vu ce clip ; et si c'est la promotion de cette "culture" que le réalisateur souhaitait, c'est complètement raté. Par contre, il est évident que Gavras voulait se prémunir contre toute accusation de racisme puisque les petits frappeurs de son film en ont contre toutes les races.

« et si c'est la promotion de cette "culture" que le réalisateur souhaitait, c'est complètement raté. »

Mais il ne s'adresse pas à vous (nous) !

"et si c'est la promotion de cette "culture" que le réalisateur souhaitait, c'est complètement raté."

Je suis persuadé au contraire que ce clip, parce qu'il est valorisant (et oui, c'est valorisant...), plaît beaucoup à la "jeunesse des quartiers". Ces "sous-Scarface" sont de vrais petits mâles tels qu'on les vénère dans les "zones sensibles".

"Mais il ne s'adresse pas à vous (nous) !"

Oui ! (Pour qui ça parle... ?)

Je suis plutôt de l'avis d'Iphark et la réaction du Mrap est d'ailleurs un indice.

Qu'une apologie de la violence soit à l'œuvre dans cette vidéo et qu'elle stimule le zèle de certains n'enlève rien à son côté repoussant, y compris dans les "quartiers" où le désir d'avoir une image positive n'est pas moindre qu'ailleurs.

"Je suis persuadé au contraire que ce clip, parce qu'il est valorisant (et oui, c'est valorisant...), plaît beaucoup à la "jeunesse des quartiers"."

Vous croyez ? Peut-être... Il est vrai que l'ultraviolence d'Alex et ses droogies en fascina quelques-uns à l'époque. Pourtant, j'ai le sentiment que cette violence sans apparat attire moins que celle que l'on peut voir dans des films tels que "Goodfellas" de Martin Scorsese, ou Casino du même réalisateur ; ou, dans un autre registre, la violence des "héros révolutionnaires" de "Fight club" (qui fait encore des adeptes parmi les jeunes). La violence figurée dans le clip dont on parle paraît gratuite : ceux qui la commettent ne revendiquent rien ; ils n'ont, dirait-on, aucun pouvoir ; ils errent parmi les hommes et, frappant au hasard, ils n'exigent rien de personne, car ils ne peuvent promettre. Ils sont comme des maîtres chanteurs qui assureraient à leurs victimes que, quoiqu'il arrive, les secrets seront dévoilés... En quoi alors seraient-ils des maîtres ? Et n'est-ce pas en raison du pouvoir inhérent, de la probable importance qu'elle donne à celui qui la commet, que la violence parfois séduit ?
En écrivant ceci, j'oublie que la violence, quelle qu'elle soit, donne de l'importance au violent dont l'existence ne laisse indifférent nulle autre qui la croise . Tout bien réfléchi, je vous donne raison (j'aurais dû commencer et m'arrêter ici).

Ah zut alors ! voilà qu'on me donne raison !

Je suis de l'avis de Pascal Orsoni. Non seulement la jeunesse des "quartiers" est ravie, au fond d'elle-même, de donner cette image, mais c'est pour cette image que les fils à papa et autres bobo les apprécient. Le goût de l'encanaillement -sans risques- qui caractérise ces petits bourgeois branchés leur fait mépriser férocement le prolo laborieux et n'avoir les yeux de Chimène que pour les petites frappes des banlieues dont ils partagent les mêmes pauvres références "culturelles", en particulier cinémarographiques. Cela n'empêche pas, bien entendu, cette jeunesse, de jouer, comme elle sait si bien le faire, sur les deux tableaux en se présentant comme victime de l' image qu'on donne d'elle.

De façon générale, peut-être ne mesure-t-on pas à sa juste valeur le désir "d'être sympa" et à quel point cette injonction peut avoir pénétré y compris les fameux "quartiers". Il ne me semble pas tout à fait réaliste de sous-estimer la capacité de pénétration de cette idéologie. Dans la lutte entre la haine et la mièvrerie, cette dernière n'est pas forcément condamnée à perdre. La salle des mariages d'une municipalité de Seine-Saint-Denis qu'on voyait il y a peu sur ce forum a aussi ses adeptes réels dans les "quartiers", lesquels trouveront que cette vidéo exagère.

D'un autre côté, il est toujours possible que mièvrerie et violence s'expriment alternativement.

« D'un autre côté, il est toujours possible que mièvrerie et violence s'expriment alternativement. »

Je dirais qu'il est possible surtout que mièvrerie et haine s'épousent en robes blanches. « Notre époque a la tripe sensible et le cœur dur » (Alain Finkielkraut)

"Je dirais qu'il est possible surtout que mièvrerie et haine s'épousent en robes blanches."

Mais laquelle doit prouver à l'autre qu'elle est "intacte" ?

"Non seulement la jeunesse des "quartiers" est ravie, au fond d'elle-même, de donner cette image, mais c'est pour cette image que les fils à papa et autres bobo les apprécient."

Chère Cassandre permettez-moi, pour conclure, de faire mienne votre observation.