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Précisions sur l’origine du prix élevé du pétrole

Envoyé par Gérard Rogemi 
Une opinion sur l'évolution du cours du pétrole brut!

Précisions sur l’origine du prix élevé du pétrole
F. William Engdahl

25 mai 2008.

Comme détaillé dans un article antérieur, un calcul prudent montre que, dans le prix du baril de pétrole brut d’aujourd'hui, au moins 60% des 128 dollars sont dus à la spéculation à terme non réglementée, des hedge funds, des banques et des groupes financiers. Ils utilisent les échanges à terme du ICE Futures de Londres et du NYMEX de New York, et les échanges inter-bancaires incontrôlés ou négociés hors cote pour échapper à tout examen minutieux. Les règlements de la Commodity Futures Trading Commission du gouvernement étasunien permettent aux spéculateurs d'acheter du pétrole brut grâce à des contrats à terme sur le Nymex, en avançant seulement 6% de la valeur du contrat. Le prix en ce moment étant de 128 dollars par baril, cela signifie que le spéculateur à terme n'a qu'à donner environ 8 dollars pour chaque baril et emprunter les autres 120 dollars. Cette « force » exceptionnelle de 16 pour 1 permet d’amener le prix à un niveau follement irréaliste et de compenser les pertes bancaires du subprime et des autres catastrophes au détriment de l'ensemble de la population mondiale


Pour en savoir plus
Article intéressant même si piètrement traduit en français. Dommage qu'il laisse dans l'ombre le fait que si certains spéculent à la hausse sur les cours du pétrole - et le parallèle avec la folle spéculation haussière sur les valeurs technologiques de 1999-2000 est très pertinente, on va voir plus loin en quoi - leurs risques se multiplient de jour en jour, à chaque nouveau "record" des prix dès lors que d'autres spéculent contre eux, à la baisse, si bien que l'heure viendra inéluctable où les haussiers devront couvrir en catastrophe leurs positions à force 16 et le château de carte spéculatif s'effondrera à leurs frais, lorsque leurs positions seront devenues minoritaires par rapport à celles des baissiers, et comme toujours, ce sont les derniers gogos haussiers entrés dans la farandole qui paieront la note d'orgie de leurs prédécesseurs. On aura donc dans quelques mois un "crash pétrolier" qui enrichira les baissiers, lesquels ne seront que les premiers haussiers qui auront retourné leur veste à temps, laissant la queue de la farandole emportée par la force centrifuge du mouvement s'écraser dans les haies bordurières (les bien nommés hedge funds) ou plonger dans le ravin par-dessus les parapets des renflouages d'Etat.

Il n'y a pas de "pic" de la production pétrolière ni d'épuisement des réserves en vue. Voir à ce sujet l'article technique que j'ai mis en ligne ici il y a quelques mois ("Le pétrole, matière abiotique"). La légende d'un épuisement millénariste des réserves pétrolières accompagne, stimule, soutient le jeu spéculatif, de manière très semblable à la légende du Y2K - vous vous souvenez, le bogue informatique redouté qui devait mettre fin à la civilisation, dont on agitait le spectre à l'approche de l'an 2000 - qui servit à alimenter un phénomène tout paradoxal et bathmologique de précipitation des spéculateurs sur les valeurs technologiques du Nasdaq. C'est ainsi que, comme l'avaient fait avant eux les gogos de la technologie, nous voyons les suiveurs des gourous de la pétrocratie (parmi eux de très grosses fortunes) se précipiter et jouer des coudes pour miser sur une hausse du pétrole qui devrait atteindre les nues croyant proche ou voulant croire proche ou voulant faire croire proche (mais le plus souvent les trois en même temps) la fin imminente de la civilisation pétrolière. La spéculation financière, dieu merci, est elle aussi affligée d'une bathmologie purgative de sa propre folie.
» Il n'y a pas de "pic" de la production pétrolière ni d'épuisement des réserves en vue. Voir à ce sujet l'article technique que j'ai mis en ligne ici il y a quelques mois

Il me semble, cher Francis, que nous étions finalement tombés d'accord sur les termes suivants : il n'y a pas d'épuisement, mais seulement à l'échelle géologique ! Les réserves seront reconstituées, donc, en effet, mais quand l'humanité aura disparu...
Pas vraiment cher Bernard, elles se reconstituent en permanence, dans le golfe du Mexique par exemple, mais aussi au Brésil, des gisements apparaissent, sont apparus dès cette année. (la presse écrit "des gisements viennent d'être découverts").

Le gisement brésilien a été "découvert" après notre échange à ce sujet.
Mais ces gisements sont accessibles grâce aux progrès de la prospection, pour laquelle les moyens mis en œuvre sont de plus en plus extraordinaires, et non grâce à la reconstitution naturelle des gisements, il me semble, non ?
Cher Bernard,

Pour avoir travaille quelques mois pour une compagnie qui consacrait 90 pour cent de ses activites a la prospection petroliere, je peux vous dire que non, les moyens mis en oeuvre aujourd'hui ne sont pas plus extraordinaires qu'il y a dix ans, en prospection continentale tout au moins.

Les gisements se reconstituent, parfois in situ, le plus souvent ailleurs. (Je n'ai pas les moyens techniques de remettre en ligne cet article, si le webmestre y consent, je lui serais reconnaissant de le faire pour moi.)

Si l'on considere la nature dynamique des profondeurs de la croute terrestre on doit convenir qu'il ne peut guere en etre autrement.
Je n'arrive pas à retrouver le fil en question : il doit être antérieur à la grande disparition qui a affecté ce forum.
J'ai trouvé cet article, qui expose l'argumentaire scientifique d'une origine abiotique et du caractère renouvelable de la ressource pétrolière. C'est du Wiki, mais du bon.
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