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Des évolutions dont le PI s'inquiète de longue date...

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
04 juin 2008, 11:51   Des évolutions dont le PI s'inquiète de longue date...
Tiens donc, les préoccupations souvent évoquées sur ce site seraient-elles de plus en plus largement partagées ?
Article paru ce jour dans le quotidien suisse Le Temps

Citation

Virginité: le débat sur la place de l'islam dans la France laïque est relancé

FRANCE. L'affaire du mariage annulé montre à quel point la foi musulmane bouscule les frontières entre religion et Etat.
Sylvain Besson, Paris
Mercredi 4 juin 2008

Appels à descendre dans la rue, lancement d'une pétition «Ni vierge ni soumise», articles dénonçant un verdict digne d'un tribunal afghan... En France, l'indignation continue d'enfler contre le jugement annulant le mariage d'un couple musulman au prétexte que l'épouse avait menti sur sa virginité.

Il faut dire que les faits, qui commencent à être mieux connus, évoquent davantage une scène de l'Ancien Testament que les mœurs censées prévaloir dans l'Europe du XXIe siècle. En juillet 2006, près de Lille, un ingénieur d'une trentaine d'années épouse une élève infirmière, d'environ dix ans sa cadette. Leur union est surveillée de près par les familles des conjoints, tous deux d'origine marocaine. Il est convenu que la fiancée doit être vierge. Le soir des noces, alors que les invités festoient non loin de la chambre nuptiale, le mari découvre qu'il n'en est rien. A 4heures du matin, scandalisé, il annonce la chose aux derniers convives et renvoie son épouse.

Quelques jours plus tard, l'ingénieur s'adresse à la justice pour faire annuler son mariage. Le Tribunal de Lille lui a donné raison le 1er avril dernier: puisque la jeune femme a reconnu «un mensonge relatif à sa virginité, il s'en déduit que cette qualité avait bien été perçue par elle comme [...] déterminante du consentement [du mari] au mariage projeté», relève le jugement.

Plusieurs juristes estiment que, sur le plan du droit, le raisonnement se tient. Mais le vrai problème est ailleurs. «Cette décision est le symptôme d'une petite contre-révolution visant à revenir sur les acquis du mouvement de libération des femmes», estime la journaliste et militante laïque Caroline Fourest. Le plus frappant, selon elle, est qu'un «jeune de 30 ans insiste pour que sa femme soit vierge. Ça montre que ce n'est pas une vieille mode en train de s'estomper, mais une régression en cours.»

Il y a d'autres signes de cette «régression». Face aux demandes émanant surtout de familles musulmanes, l'ordre des médecins a interdit à ses membres d'établir des certificats de virginité. Il désapprouve aussi les actes chirurgicaux - dont le nombre est difficile à évaluer - visant à restaurer l'hymen après défloration.

L'obsession de la chasteté semble provenir davantage de familles nord-africaines attachées à la tradition que d'islamistes militants. La pratique consistant pour le mari à exhiber en public, le soir des noces, un tissu imprégné du sang de son épouse pour prouver sa virginité est ainsi qualifiée de «barbarie» et de «chose abominable» par le site islamiste Oumma.com.

Il n'empêche: le tollé actuel montre à quel point la présence de l'islam en France reste un sujet sensible. Depuis plusieurs années, hôpitaux, écoles et services publics sont le théâtre de heurts entre pratique religieuse et laïcité à la française. Les autorités ont répondu par un torrent de circulaires administratives visant à rétablir la primauté de l'Etat laïc - parfois avec un certain succès.

Ecole: la trêve du voile

En 2003, un rapport officiel sur la laïcité affirmait que «le déroulement normal des enseignements ne peut plus être assuré» en raison de conflits incessants sur le port du voile ou les dispenses de cours de sport. L'adoption de la loi interdisant le port de «signes religieux ostensibles» à l'école a ensuite permis de «calmer le jeu», selon le sociologue Michel Wieviorka. Mais son application reste délicate. L'an dernier, l'autorité de lutte contre les discriminations a jugé excessif d'interdire à des mères voilées d'accompagner leurs enfants lors des sorties scolaires.

Hôpital: l'Etat serre la vis

A la suite de conflits entre le personnel hospitalier et des maris exigeant que leurs épouses soient examinées par des femmes, l'administration a publié une directive refusant aux usagers le droit de demander «une adaptation du fonctionnement du service public» à leurs convictions religieuses. D'autres textes ont interdit aux fonctionnaires de manifester leur foi en public, et légitimé le renvoi des agentes qui refuseraient d'enlever leur voile.

Mosquées: fin de la pénurie

Pour remédier à la pénurie de salles de prières décentes pour les musulmans, Nicolas Sarkozy a longtemps caressé l'idée d'assouplir la loi de 1905, qui interdit à l'Etat de financer la construction de lieux de culte. Mais l'édification de plusieurs grandes mosquées (région parisienne, banlieue lyonnaise, Marseille), ainsi que la résistance du camp laïc l'ont conduit à renoncer, au moins provisoirement, à ce projet.
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