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Non, l'Algérie n'est pas antichrétienne, par Christian Delorme

Envoyé par Gérard Rogemi 
Quand il faut franchir le mur du c... il y a toujours un prêtre pour répondre présent.

La "nouvelle" église [non]-catholique dont l'épiscopat flirte depuis des décennies avec l'islam va bien finir par se convertir à cette religion. Je crois que c'est feu le père Roger Arnaldez qui mettait en doute la pertinence du dialogue islamo-chrétien.


Non, l'Algérie n'est pas antichrétienne, par Christian Delorme

Longtemps terre de convivialité interreligieuse, l'Algérie est en train de se retrouver, chez nous, au banc des accusés, à la suite de différentes mesures qui ont restreint, dans ce pays, l'exercice du droit de vivre pleinement sa religion pour les chrétiens de différentes dénominations.

Les récents procès intentés à Tiaret contre des personnes d'origine musulmane qui ont embrassé le christianisme de tendance évangélique valent désormais à l'Algérie d'être considérée, dans les pays occidentaux, comme un pays où les chrétiens sont persécutés. Cette situation est au moins autant dramatique pour l'Algérie, dont l'image se trouve ainsi salie, que pour les chrétiens en question.

La suite de l'article ici
"Longtemps terre de convivialité interreligieuse..."

Eloge (involontaire j'espère) de la colonisation?
"Car alors reviennent aux mémoires les atteintes à la culture et aux institutions musulmanes qu'ont perpétrées les conquérants coloniaux. Alors retrouvent vie les souvenirs des tentatives de détournement de l'islam qui ont été exercées au XIXe siècle sur certains groupes de la population."


Eloge de la colonisation totalement involontaire, effectivement... et qui demandait rectification.
Oui, l'Algérie française a sans doute été une terre de convivialité religieuse au moins autant que l'Espagne musulmane dont on nous rebat les oreilles. La religion et les coutumes islamiques étaient restées rigoureusement intactes pendant la période coloniale. Par exemple, même le père de Foucauld , considéré comme un saint par la population locale, n'a pas fait un seul converti au christianisme. D'ailleurs - et je suis toujours très étonnée qu'on ait oublié à ce point cet aspect des choses - au temps de la guerre d'Algérie, nombre de progressistes de l'époque reprochaient, précisément, à la France de n'avoir rien fait pour faire disparaître l'islam dans le but, selon eux, de maintenir la population en état d'arrièration intellectuelle afin de mieux la dominer. L'air du temps n'était pas du tout à l'islamophilie.
"et je suis toujours très étonnée qu'on ait oublié à ce point cet aspect des choses"


Oui, pour ce qui est de certains aspects des choses, c'est comme ça !
Utilisateur anonyme
05 juin 2008, 00:29   /Fregati !/
"(...) nombre de progressistes de l'époque reprochaient, précisément, à la France de n'avoir rien fait pour faire disparaître l'islam dans le but, selon eux, de maintenir la population en état d'arriération intellectuelle afin de mieux la dominer."


Cara Sandra,
Vous êtes une terrible chasseuse de pirouettes ! Pas une que vous n'épingliez.
On attend qu'un imam publie un texte dans Le Monde pour s'indigner qu'on ose parler d'islamophobie à propos de la France...

Non, la France n'est pas antimusulmane.

La France est en train de se retrouver au banc des accusés. La récente loi contre le port des signes religieux à l'école vaut désormais à la France d'être considérée, dans les pays musulmans, comme un pays où les musulmans sont persécutés. Cette situation est au moins autant dramatique pour la France, dont l'image se trouve ainsi salie, que pour les musulmans en question...
05 juin 2008, 13:29   L'Algérie
J'ai suivi un petit moment un reportage diffusé sur la chaîne câblée Planète, consacré aux Pieds-Noirs et à leur histoire : "Les Pieds-Noirs, histoire d'une blessure." L'émission entière dure plus de deux heures, mais elle a l'air intéressante et devrait être rediffusée bientôt sur la même chaîne. Il est curieux de voir ressortir des extraits de la presse marseillaise de l'époque, où M. Defferre se livre à des attaques contre les rapatriés, dont la terminologie ne serait pas aujourd'hui qualifiée de raciste, puisque les personnes visées sont des Européens (par exemple, "qu'ils aillent s'intégrer ailleurs"). On apprend aussi que les dockers de la CGT de Marseille avaient pour consigne de tremper les containers de bagages dans la mer, avant de les déposer sur le quai. L'accueil de ces Français en France est un sujet de honte.
Citation
On apprend aussi que les dockers de la CGT de Marseille avaient pour consigne de tremper les containers de bagages dans la mer, avant de les déposer sur le quai.

Ah les cocos ....toujours ou presque toujours dans l'abjection!
Bien cher Rogemi,


Il faut savoir que les Pieds-noirs furent horriblement accueillis, et pas que par les cocos.

Je me souviens (ce devait être en 1965, donc près de trois ans après les évènements) avoir été invité dans une famille "rapatriée". On m'avait bien précisé, familialement, que c'était une famille de fonctionnaires, et non de "Pieds noirs". Cela se passait dans un milieu de droite.


Il faut mettre les choses en perspective : à cette époque, les arabes étaient des bougnoules, nul ne s'étonnait du sort quipouvait leur être fait. La France de 1962 assimilait les pieds-noirs à l'OAS, qui commit, il est vrai, de fort nombreuses déprédations. De plus, les très importants retours du contingent (près de deux millions de jeunes Français étaient passés en Algérie fin 1962) n'étaient pas favorables aux pieds-noirs.

Cependant, la situation évolua rapidement et, en 1968, de Gaulle signa la "paix des braves".


Je pense que Cassandre, d'après ses messages, aurait travaillé en Alérie autour de cette période. Merci de confirmer ou d'infirmer qu'on ne peut juger les comportements de cette époque à l'aune de nos critères actuels.
Citation
De plus, les très importants retours du contingent (près de deux millions de jeunes Français étaient passés en Algérie fin 1962) n'étaient pas favorables aux pieds-noirs.

Íl ne faut pas exagérer, cher Jmarc, parmi des appellés du contingent seuls quelques uns ont vraiment été au feu et tous ne sont pas revenus traumatisés de leur séjour forcé en Algérie.

Il ne faut surtout pas oublier qu'entre 1953 et 1962 la presse et l'intelligentsia francaises (majoritairement communiste) s'acharnèrent sur les pieds-noirs et la machine à calomnies fonctionna à plein régime. Pas étonnant alors que les francais de France ne leurs aient pas souhaité la bienvenue à leur arrivée.
La propagande avait, en effet, réussi à donner aux Français de "métropole" une très mauvaise image des Pieds-noirs. Je dirais presque heureusement pour eux, car, quand on voit le résultat de la victimisation et de la complaisance à l'égard des immigrés d'origine arabo-musulmane, on se dit que les Pieds-noirs ont eu, au fond, de la chance d'y échapper. Au lieu de se poser en victimes récriminantes ils ont retroussé leurs manches, se sont intégrés sans tapage dans leur pays d'accueil et leurs qualités humaines faisant le reste, l'opinion s'est retourné en leur faveur quelques années après. Je connais un certain nombre de personnes hier très entichées des "potes" et qui, aujourd'hui, sans l'avouer, donneraient tous les "cpf" pour autant de Pieds-noirs.
Les témoignages que j'ai vus dans cette émission étaient d'une grande dignité. Seule la caméra en manquait, si je puis dire, quand elle continuait à filmer ces visages d'hommes qui se détournaient pour ne pas montrer les larmes.
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