Miss Pays de Loire

Dans un grand Etablissement culturel national, sis à Paris, l'accueil est assuré par des "agents de sécurité" d'origine africaine à 95%. Ceux-ci se relaient à l'entrée de l'édifice. A chaque "relève de la garde" ce sont des discussions à n'en plus finir, surtout quand la conjoncture internationale s'y prête (élections au Mali, événements en Tunisie). Discussions interminables tenues avec la discrétion qu'on imagine. Et dans toutes les langues de l'univers, sauf le français.

Je m'insurge. Je dis que c'est déplorable pour l'image de la France et de l'Etablissement culturel en question. Que ces agents sont investis d'une mission de service public. Que la Constitution de la France dispose en son article 2 : "Le Français est la langue de la République".

On me répond en haut lieu (direction générale) :

- rien de choquant

- l'article de la Constitution ne signifie pas que tout le monde doit toujours parler français en France

- auriez-vous la même réaction s'il s'agissait de langues régionales comme le Breton, le Provençal, le Ch'ti ?

- et à Strasbourg, que diriez-vous ? les locaux y parlent l'alsacien depuis toujours, y compris dans des institutions nationales, sans choquer personne

- l'arabe dialectal ou les parlers de l'Afrique Noire ne sont pas moins des langues régionales que le Breton, le Provençal, le Ch'ti ou l'Alsacien puisque ces territoires furent français

- votre réaction est ressentie comme un manque de respect envers ces agents.

Je ne demande pas aux habitués du forum de s'indigner avec moi. L'indignation est stérile. Il faut trouver des arguments brefs, en réponse à ces sophismes. Ou peut-être que ce ne sont pas des sophismes ? Peut-être que la conjonction de la démocratie (le système démocratique) et de l'ancien colonialisme nous amène là, logiquement, inéluctablement...

...Auquel cas il n'y aurait plus qu'à fuir (mais où ?) ou à se suicider. Mais si ce sont quand même des sophismes, il faut pouvoir y répondre. Du tac au tac. Bien entendu toutes les vraies réponses (ainsi que les vraies questions) sont dans Du sens... mais dans la vie pratique il faut simplifier et cogner, hélas.

On me permettra de placer ce message sous l'invocation de Miss Pays de Loire qui me paraît un bel emblème pour toute interrogation sur les rapports du territoire, de l'histoire, des origines et de la langue. C'est un hommage à l'oeuvre de Renaud Camus, comme l'est mon pseudonyme de Buena vista, on l'aura sans doute compris.

Il y a déjà un début de solution : que les Français qui ont pour langue maternelle le français acceptent ce genre d'emploi.

Cher Buena Vista, voulez-vous leur recommander la lecture de nos grands philosophes ?

Le second paragraphe est une réponse à la question posée par Jean-Marc.

La milice, comme on a déjà vu, était devenue très à charge à l’État. Les soldats avaient trois sortes d’avantages : la paye ordinaire, la récompense après le service, et les libéralités d’accident, qui devenaient très souvent des droits pour des gens qui avaient le peuple et le prince entre leurs mains.

L’impuissance où l’on se trouva de payer ces charges fit que l’on prit une milice moins chère. On fit des traités avec des nations barbares, qui n’avaient ni le luxe des soldats romains, ni le même esprit, ni les mêmes prétentions.

Il y avait une autre commodité à cela : comme les barbares tombaient tout à coup sur un pays, n’y ayant point chez eux de préparatifs après la résolution de partir, il était difficile de faire des levées à temps dans les provinces. On prenait donc un autre corps de barbares, toujours prêt à recevoir de l’argent, à piller et à se battre. On était servi pour le moment ; mais, dans la suite, on avait autant de peine à réduire les auxiliaires que les ennemis.

Les premiers Romains ne mettaient point dans leurs armées un plus grand nombre de troupes auxiliaires que de romaines, et, quoique leurs alliés fussent proprement des sujets, ils ne voulaient point avoir pour sujets des peuples plus belliqueux qu’eux-mêmes.

Charles-Louis de Secondat, in Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734)

Nous sommes d'accord, on donne du pain et des jeux, et il ne faut pas s'étonner des conséquences.

Il faut trouver des arguments brefs, en réponse à ces sophismes.

- que la France s'est défaite de toutes ses colonies d'Afrique il y a un près d'un demi-siècle;

- que ces langues d'Afrique ne sont de ce fait langues d'aucune région de France;

- que par conséquent il est abusif de considérer, par exemple, le wolof, sur un même plan que l'alsacien parlé à Strasbourg, le breton parlé à Rennes ou le niçois ou le provençal parlés dans le Sud-Est du pays,

- que, même du temps de ses colonies, le wolof n'était pas considérée par la France comme langue régionale et qu'il n'y a là rien d'irrespectueux envers cette langue ou ses locuteurs;

- que certaines de ces langues d'Afrique sont les langues officielles de pays qui ne sont pas la France;

- qu'aucun de ces pays ayant ces langues pour langues officielles de leur Administration ne tolérerait que les agents d'icelles usent du Russe ou du Chinois dans leurs heures de services et dans les bâtiments officiels de l'Etat, et que pareille légitime intolérance n'éveillerait chez personne dans lesdits pays le soupçon d'un quelconque manque de respect envers ces russophones ou sinophones;

- qu'enfin la langue officielle de la France est, constitutionnellement, le français, ce qui signifie en clair que la langue de l'Administration, laquelle doit, en effet, être distinguée des langues et patois dont peuvent librement user les administrés, est le français à l'exclusion de toute autre, ce qui impose à ses agents de normalement ne point parler d'autre langue dans l'exercice de leurs fonctions.

Dans le cas cité par Buena Vista, il s'agit de personnes discutant entre elles et non de personnes s'adressant à un administré.

Plusieurs points me semblent à considérer.

Il ne s'agit pas de fonctionnaires recevant un usager, si je comprends bien, mais de gardiens. En ce sens, ils n'incarnent pas plus la puissance publique que la femme de ménage que vous croisez dans les couloirs.

Ils ne vous parlent pas, et ils parlent entre eux. Cela ne vous regarde donc pas, à moins que cela n'ait une incidence sur, par exemple, votre temps d'attente.

Si cela a une incidence, c'est le fait de discutailler pendant le travail qui est en cause, et non le fait de discutailler dans une langue ou une autre.

Si vous entrez dans un bureau de poste et que des agents parlent de football sous votre nez alors que vous poireautez au guichet, vous êtes fondé à vous plaindre. Si deux postiers discutent au guichet alors que vous êtes servi par un troisième, vous n'avez rien à dire.

Cher Jean-Marc,
vous avez raison, mais où est passé votre sens de l'humour…

Anna,

Il est quelque peu mis à l'épreuve ces temps-ci...

Je pense que la candidature de Renaud Camus impose un effort de mise en perspective des choses, de concentration sur l'essentiel.

Mais, cher Jean-Marc, l'humour est essentiel... C'est une de nos valeurs, dont on voudrait qu'elle ne disparaisse pas, avec tant d'autres. Quelle merveille d'humour lorsque Renaud Camus, déjà candidat à la candidature en 2007, invité à Radio-Courtoisie, parle à l'antenne de choses et d'autres et confie à son Journal quelque temps après : J'avais oublié que j'étais candidat. Quelle merveille d'humour lorsque le PI se proclame aujourd'hui le seul parti défenseur de la nuit. Cest pour cet esprit-là et pour cette France-là qu'il faut se battre mordicus.

Non, non, chers amis, je suis confuse d'avoir asticoté Jean-Marc, et j'espère qu'il m'en excuse.
Quant aux employés qui parlent avec un de leurs collègues dans leur langue d'origine, s'ils le font en sourdine, ça peut aller, mais s'ils glapissent (même en français) je me ferais un grand plaisir de les prier de faire un peu moins de raffut.

Pour changer de sujet : une pensée vers Jean Dutourd, voire un communiqué du Parti ?

Il mérite un fil à part entière.

Anna,

Je ferais comme vous.

Ce qui est insupportable, c'est la conversation imposée au voisin, celle qui dérange. Récemment, j'ai froncé les sourcils lors de ma visite à mon hypermarché habituel, car la caissière n'avait rien trouvé de mieux que de poursuivre sa conversation téléphonique avec sa caisse centrale, alors que je lui tendais la sorte d'enregistreur d'achats automatique qu'on obtient à l'entrée en insérant dans la fente ad hoc la carte de fidélité (ceci pour Marcel et dans la crainte d'utiliser un néologisme), puis ma carte de paiement. La dame s'enquit alors de mon regard réprobateur et je lui fis observer que je ne me serais pas permis de poursuivre une conversation sur mon téléphone portable alors que je me présentais à la caisse. La dame comprit et s'excusa.

Je me permets d'ajouter que je n'appelle jamais depuis un magasin, et que je me paie le luxe d'avoir, le plus souvent, ce portable éteint.

Si c'était de l'humour alors je ne vois qu'une solution: pétitionner cette administration pour qu'elle installe un peu partout où se tiennent ces plantons des panonceaux où l'on pourra lire en lettres gothiques, comme dans les encarts de légende des premiers temps du cinéma muet Défense de se curer le nez et de parler patois pendant le service.

Ah, je croyais que Buena Vista était parfaitement sérieux, jusque dans ses velléités vallésiennes, alors que Jean-Marc plaisantait imperturbablement...

Mais j'étais parfaitement sérieux, cher Alain Eytan. Le fil de discussion s'est égaré vers l'humour à la suite d'une remarque d'Anna Ruperti-Lambert sur le manque d'humour supposé de Jean-Marc. Après quoi j'ai cru pouvoir dire que la France que nous voyons disparaître avec sa langue, son peuple et son patrimoine était une France qui ne manquait pas - aussi - d'humour et je citais deux exemples dans l'oeuvre de Renaud Camus. Mais mon plus cher désir serait que ce fil de discussion revienne à son point de départ, c'est-à-dire aux moyens de lutter contre la démission de l'Administration qui n'exige même plus de ses agents exerçant une mission de service public, et durant le temps de cette mission même, qui n'exige même plus, donc, qu'ils s'expriment dans l'idiome de la Nation. Je remercie à cet égard M. Francis Marche d'avoir, le seul, fournit des arguments précis, concrets, indiscutables que je ne manquerai pas d'utiliser contre les sophismes qu'on m'oppose.

Qu'appelez-vous, cher Alain Eytan, mes "velléités vallésiennes ?" Je suis désolé de ne pas bien comprendre... et je crois,
pour le coup (pour parler comme on parle), ne pas être velléitaire du tout dans cette histoire.

Il faut parler la langue hôtesse, c'est la moindre des politesses, en dehors de toute autre considération, spécialement si l'on travaille dans le pays qui a ouvert ses portes, et plus encore si ce travail est en lien direct avec la population, comme celui d'"agent de sécurité".

A ce propos, on attendrait de la Halde qu'elle se penche sur la sur-représentation ethnique dans tous ces métiers de la "sécurité". Comment en est-on arrivé à une situation qui, dans ce domaine d'activité, offre un démenti formel à l'ambition de la cosidetta diversité ?

La Halde peut aussi s'interroger sur la sur-représentation ethnique dans les métiers de techniciennes de surface et de manoeuvres dans la bâtiment, ainsi que la sur-représentation des rugbymen dans les métiers à sinécures comme employé de mairie dans certaines communes du midi.

Sans oublier les bars à tapas... ou bodegas en tout genre.

Florentin,

Vous souvenez-vous du récent coup de sang de Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan, et qui sur bien des points est conforme à l'esprit de ce forum quand il s'aperçut que sur les régiments d'employés municipaux rémunérés pour s'occuper des ordures, seule une maigre section était à l'oeuvre ?

De même, organisons une visite sur le Port de Marseille : vous y verrez une belle brochette de branleurs grassement payés.

On croit deviner où vous voulez en venir, Jean-Marc : à la pilosité palmaire qui vous tient tant à coeur. Or, si sa présence rend très éventuellement rhédibitoire à certains les métiers du nettoyage et celui de manoeuvres, le cas des métiers de la sécurité me parait tout différent.

A mon humble avis, quelque chose me dit que ce domaine d'activité est devenu, je ne sais comment, la chasse gardée, bien gardée, recherchée et pas du tout subie, d'une catégorie de la population de même origine ethnique non-européenne. Viendrez-vous à présent prétendre que le métier de vigile est un dur labeur que ces gros branleurs de locaux refuseraient d'exercer ? Ou bien plutôt une activité où se cooptent des individus à qui on ne demande et qui ne demandent qu'à jouer les m'as-tu vu, dont c'est la tâche principale d'être craints, d'arborer la plupart du temps un visage patibulaire et rien de plus, tout en échangeant des propos dans leur langue dès que l'occasion s'en présente ? Et dites-moi si le pékin du cru est tenté de s'incorporer à une escouade de "vigiles" contemporains et s'il s'y sentira à l'aise ?

J'ai l'impression que d'une ville à l'autre on retrouve les mêmes travers : ça fait des sous tout ça.

Tenez, après le port, Jean-Marc, organisons dans la foulée une visite dans un aéroport : vous y verrez une belle brochette de branleurs grassement payés à s'agiter en vain pour aller donner l'heure aux quatre coins du monde.

Le métier de vigile est un métier difficile : la très grande majorité des emplois sont de nuit (en cet instant même, je suis à l'hôtel, dans une "zone d'activités" sinistre, et j'ai vu en arrivant un vigile, noir, accompagné d'un gros chien, près de sa voiture ressemblant un peu à un véhicule de police. Je lui laisse sa place et je garde mon salaire).

De même, dans les aéroports, je constate (et pas plus tard que tout à l'heure) que les employés des contrôles sont rarement blancs, c'est vrai. Je constate aussi que les passagers sont particulièrement désagréables avec eux, alors qu'ils agissent pour la sécurité de tous.

Cela étant, il se peut qu'il y ait une élite des vigiles et gardiens, composée de sub-sahariens se cooptant, à vrai dire je n'en sais rien.

Il est sans doute vrai que beaucoup d'emplois de vigiles sont exercés de nuit. Cela non plus, je n'en sais rien. Les emplois "de jour", en revanche, sont bien visibles, si j'ose dire, et ne représentent pas peu de monde : il y en a désormais à peu près partout. C'est un des rares domaines d'activité qui recrute et, pardonnez-moi, compte tenu des conditions de travail (celles de jour), l'absence de cette fameuse "diversité" me semble difficile à comprendre autrement que par un système de "chasse gardée"..

Lisez l'ouvrage d'Anna Sam, caissière (et de souche européenne, je le précise) quant au métier de caissière (métier diurne ou exercé durant les heures ouvrables de la nuit, si j'ose dire).

Le sujet des vigiles y est abordé plusieurs fois, de façon périphérique. Vous y verrez que le travail en question n'est pas un lit de palmes. La caissière essuie le premier feu (Francis, existe-t-il un terme "Supermarket Rage" ?). Le vigile accouru a, lui, droit aux coups.

La cause est entendue et je n'insiste pas : plaignons ces bon vigiles qui font le sale boulot et laissons-leur au moins le délassement de parler alsacien ensemble.

Non, Orimont, ce n'est pas cela, vous mêlez tout.

Mon point de vue est qu'il faudrait que les Français d'origine européenne prennent ces métiers là, ainsi bon nombre de problèmes ne se poseraient pas. Cela ne me semble pas être une proposition insensée, je ne m'attaque ni au syndicat du livre, ni aux dockers.

Il y a bon nombre de chômeurs. Si ce métier est si attrayant, pourquoi ne leur dit-on pas : Prenez-le, ou dites adieu à vos allocations ?

"Le vigile accouru a, lui, droit aux coups."

Sauf mauvaise interpétation de ma part, vous évoquez là des agressions dont seraient victimes les vigiles. Cette circonstance permet une hypothèse à laquelle je n'avais pas pensé pour expliquer la sur-représentation ethnique dont nous parlons. En effet, qui sont les auteurs, la plupart du temps, de ces agressions, je vous le demande ? Il ferait beau voir, alors, que des vigiles de type causasien et qui, dans leur tenue de travail, leur stature et leur air n'évoquerait rien d'autre que des skins head, fassent le coup de poing et s'opposent par la force à des agresseurs "issus de la diversité", comme on dit. Ce serait un tollé perpétuel. Cela confirme, à mon avis, que nous sommes bel et bien en présence d'un métier répondant avec hypocrisie à des critères ethniques et non pas, comme vous le prétendez, d'un métier que ne voudraient pas exercer les gens du cru.

Cela date me semble-t-il d'une vingtaine d'années, lorsque les centres commerciaux situés en banlieue ont commencé à recruter comme vigiles les grands frères jugés seuls capables de limiter les débordements d'affection de la part des jeunes. Ensuite, parmi ces fameux grands frères, la préférence est allée aux plus musclés peut-être bien. Hou-là le vilain cliché raciste !

Mais alors, comment expliquer que les gendarmes soient blancs ?

Et c'est moi qui "mêle" tout ! Il faudrait maintenant comparer les critères de recrutement dans la gendarmerie nationale avec ceux des "boîtes de sécurité" privées !

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"Mon point de vue est qu'il faudrait que les Français d'origine européenne prennent ces métiers là, ainsi bon nombre de problèmes ne se poseraient pas. Cela ne me semble pas être une proposition insensée, je ne m'attaque ni au syndicat du livre, ni aux dockers.
Il y a bon nombre de chômeurs. Si ce métier est si attrayant, pourquoi ne leur dit-on pas : Prenez-le, ou dites adieu à vos allocations ?"

Que vous soyez à même de nous indiquer l'adresse et le menu d'un restaurant dans une artère de Hong Kong ou parveniez à évoquer avec drôlerie l'an quarante, il semble que vos déplacements ne vous permettent plus d'être au fait de ce qui se passe dans les locaux de Pôle emploi, ce qui ne vous empêche pas, périodiquement, de donner des leçons aux chômeurs et de servir ce perpétuel "poil dans la main" qui, lui aussi, date de l'an quarante. Les assistés chroniques existent, j'ai toujours été prêt à le reconnaître, mais, d'abord, ils n'appartiennent pas en majorité, loin s'en faut, à la catégorie des "Français d'origine européenne". Deuxièmement, ils font partie de cette "masse incompressible" et, par là, assez négligeable, de la population active dont la mise au travail ne changerait pas grand'chose à la situation.

Et puisque vous ne ratez jamais une occasion de faire la morale, permettez-moi de vous servir la mienne. Mon point de vue est que bon nombre de gens qui percoivent une pension de retraite honorable continuent à travailler par caprice, pour le plaisir, parce qu'ils s'em... (je ne parle pas de ceux qui ne peuvent faire autrement faute de revenus), tout comme bon nombre d'autres ne prennent pas leur retraite pour les mêmes raisons de commodités psychologiques, en prétextant que s'ils partaient tout de suite, ils perdraient 150 euros mensuels de pension, ils n'auraient pas leur fameux "taux plein" et ainsi ils s'accrochent à leur poste. Tous ces gens (qui valent bien, par leur caprice, les assistés chroniques) seraient bien inspirés de soulager de leur présence le marché du travail, de faire ce sacrifice par altruisme, de ne pas "jouer les prolongations" ad nauseam, et, s'ils le font tout de même, d'avoir au moins la politesse de ne pas prononcer des jugements hâtifs et stéréotypés sur la situation de ceux qui sont vraiment en âge de travailler et vraiment contraints à devoir gagner leur vie - ce qui n'est pas leur cas. Ce serait la position que j'adopterais si, percevant une retraite qui me permette de vivre, fût-ce modestement, je ne pouvais m'empêcher de continuer à "bosser".

!

Vous nous dites :

Les assistés chroniques existent, j'ai toujours été prêt à le reconnaître, mais, d'abord, ils n'appartiennent pas en majorité, loin s'en faut, à la catégorie des "Français d'origine européenne".

C'est une allégation, qui a exactement la même valeur que les miennes.

Passons donc à des choses concrètes. Prenons le taux de chômage au troisième trimestre 2009 (source INSEE).

Il est de 7,8 en Bretagne, et de 8 en Ile-de-France. Il me semble que les observations visuelles des In-nocents indiquent qu'il y a plus qu'un peu plus de Français d'origine européenne, en proportion, en Bretagne qu'en Ile-de-France. Je pense donc que, si vous rendez dans une agence de Pôle emploi à Rennes ou à Brest, vous avez d'assez fortes chances d'y voir des Français de cette origine-là.

Pour ce qui est de la morale, je me pose sans doute en donneur de leçon, mais vous noterez que je ne le fais que lorsqu'un message tend à aborder le thème "les immigrés (ou leurs descendants, sous réserve qu'ils paraissent quelque peu Africains, du nord ou du sud, et ce jusqu'à la trentième génération, sorte de forme moderne de l'anti-France), se gavent de subsides et trustent (?) les bonnes petites places qu'ils se sont soigneusement mitonnées". Je considère cela à la fois faux et dangereux.

Je ne manque pas, alors, de signaler que charité bien ordonnée commence par soi-même et qu'il est d'usage de balayer devant sa propre porte.

Pour ce qui est du travail, je considère (et vous noterez que c'est une constante chez moi, et sur tout les sujets) que travaille qui veut, et à quelqu'âge que la personne soit parvenue. Il n'y a rien d'impur à travailler, et le "place aux jeunes" est un slogan d'une rare bêtise.

Il appartient à chacun de se former, de se mettre à la tâche, et de recevoir le fruit de son travail. S'il y a des inadaptés et des paresseux, c'est leur problème. Un état moderne se doit de leur assurer la subsistance, pas de leur payer des chèques vacances ou l'abonnement de leur i-phone. Les doctrines communistes et boboïstes du style "de chacun suivant ses capacités, à chacun suivant ses besoins" ne sont pas les miennes, je pense plutôt "à chacun selon son travail".

Or, dans la France moderne, le marginal, l'underdog (pour faire sous-chien) est la merveille devant laquelle on doit s'extasier et le laborieux n'appelle que lazzis et taxes, permettant une sorte d'opération "milking the working cow".

Il est piquant de dénoncer la logique qui "bolosse" l'élève studieux et d'instaurer la même pour le travailleur qui travaille.

J'ai l'impression qu'on a oublié l'essentiel :

Miss Pays de Loire

Très mignonne. Et sans doute adorable à fréquenter. On attend avec impatience l'élection de Miss Pays Dogon pour être tout à fait heureux, ma favorite serait cette demoiselle:



ou bien celle-ci:




Le Africains nous considèrent comme d'authentiques paumés. Ils ont tout à fait raison.

Je ne sais pas Jean-Marc, "Supermarket Rage" est construit sur le modèle "Road Rage" qui se dit "violence routière" me semble-t-il, en France, alors que cela ne désigne qu'une "colère d'automobiliste" ("pétage de plombs au volant", etc.).

"Supermarket Rage": "pétage de câble/ caca nerveux à la caisse"... Mon éloignement du territoire national commence à mordre dans mes capacités lexicales à l'étagère "Argot". C'est normal.

A propos d'argot et de son lexique. J'ai rouvert un San Antonio récemment, paru en 1959 (j'ai oublié le titre). Je retrouvé des pans de ce vocabulaire populaire d'alors. Par exemple bicher pour le kiffer d'aujourd'hui (to dig en anglais). Si le verlan n'existait pas alors, c'est bien grâce à cette création permanente de l'argot. Frédéric Dard était un écrivain multi-talentueux -- virtuose de la langue, excellent conteur, etc.

Oui, Francis.

Je construisais "SuperMarket Rage" sur le modèle de "Air Rage", la chose qui crée tellement de problèmes à l'heure actuelle avec les "Unrully Passengers" (vous n'imaginez pas le nombre d'avions déroutés parce qu'un passager est saisi de cela. Maintenant, l'équipage déclare "l'état d'urgence" (Emergency) et se pose sur le plus proche aérodrome). Je pense que Air Rage est plus limité que Road Rage.

Savez-vous que les deux seuls mots de la "langue aéronautique" qui sont français sont relatifs à des états de catastrophe ?

Il s'agit de "M'aider", écrit "MayDay", et de "Panne, Panne, Panne", écrit "Pan, Pan, Pan" : l'émission de ces deux messages donne à l'émetteur, pour l'un, une priorité absolue, et pour l'autre entraîne l'obligation à tout aéronefs ou navire de se porter au secours.

Plus généralement, je crois qu'une langue qui refuse l'évolution de son vocabulaire se condamne à l'invasion par les vocables étrangers.

C'est un peu le syndrome de la rocade de Toulouse : si elle est vide, on s'y précipite, on y roule vite et on se fait prendre par les radars. Si elle est dans son état normal, c'est à dire bouchée, on l'évite. Donc ne pas accepter les néologismes ouvre une autoroute aux termes semi-anglais, une nouvelle forme de Road Rage.