Correctif: Il fallait lire dans mon envoi :"Il ne faut interdire que les prières (ostentatoires) musulmanes en (Europe)".
C'était bien sûr cohérent avec l'ensemble de mon propos. J'y rappelais que les religions traditionnelles -relevant du judéochristianisme- font partie des croyances, des nomoi européennes. Le terme grec de Nomos est plus géneral que celui de "loi" il inclut les us et coutumes, qu'ils soient religieux stricto-sensu ou agnostique, se réclamant d'un idéal kantien, des Lumières; mais l'aspect religieux de "la visée de l'Autonomie" est largement admis . En ce sens les processions à Notre-Dame, les défilés du 1° Mai, ceux du 8 Mars et de la Gay Pride relèvent de la "visibilité sociale" des associations religfieuses ou politiques que je confonds ici. Visibilité justifiée comme relevant de notre histoire. Le minaret ou les prières de la rue Myrra, non relevant d'un autre être au monde incompatibles sur un même sol par une sorte de théorème d'exclusion.
Sans rentrer dans le débat sur le relativisme, la hiérarchisation des cultures et des valeurs qui les sous-tendent, nous nous bornons ici à revendiquer, pour nous Européens, la poursuite de notre être au monde spécifique.
Marx,Hitler,Ricardo,Bentham,Condorcet,Luther,Saint Thomas l'Aquinat etc dans leurs différences fondamentales sont cependant de facto issus d'un creuset identique. La critique de ces auteurs est une critique interne opérée avec des catégories pour une bonne part commune à ces auteurs. C'est ce qui justifie la notion d'identité. C'est le constat d'une filiation entre l'Eglise apostolique et Romaine et Saint Just ou Robespierre. Ce qui fonde par exemple le concept de théologie politique caractérisant la modernité politique. Dans sa dernière livraison (T.III de L'avènement de la démocratie) Marcel Gauchet montre bien la matrice hyper moderne du Nazisme et celle anti-moderne du communisme.Une nouvelle fois le constat de cette profonde unité de pratique et de pensée de ces courants et tentations de l'Occident ne nous dédouane pas de faire le bilan de nos erreurs et de nos fautes, dénoncer les horreurs des totalitarismes ou celles plus "soft" en apparence de la société molle, post-moderne.
Mais cette critique doit être faite en interne face à l'ennemi civilisationnel . De même en admettant que nous devrions lutter contre les injustices sociales ou la prégnance des grandes holdings, en aucun cas il ne faudrait avancer ces arguments critiques par exemple pour se retirer d'Afghanistan. En admettant qu'il faille (c'est ma position) lutter contre le tout économique , il ne faut en aucun cas au nom de cette lutte (à nouveau avec toutes les précautions,lutte que je présume juste) contre les trusts ocidentaux du Gaz/pétrole, qui sont mes adversaires dans la Cité (l'Occident), faire le jeu de mes ennemis:les Talibans et la pression de l'aire islamique. C'est le BA BA de la discipline de la Polis:Sarkosy est majoritaire, il envoie nos soldats en Afghanistan (alors qu'à nos portes etc, argument habituel de la droite populiste), implique que je soutienne nos troupes même si...A nous par ailleurs d'attendre que par les urnes ou par la rue notre communauté impose de faire reprendre à la Polis un cours plus conforme à ses traditions.Pour aller plus loin: le capitalisme que j'abhorre est une création de l'imaginaire occidental:je le défends comme tel face à l'ennemi même si je combats cet imaginbaire comme adverse. Mais dans le cas de l'Afghanistan la justification du combat n'est pas, ni principalement , d'assurer des débouchés au lobby US de l'armement.