Communiqué n° 1211, samedi 26 mars 2011
Sur les avancées de la liberté dans le monde arabe
Le parti de l'In-nocence, lorsqu'il a pris position de la façon la plus claire et la plus formelle en faveur des divers mouvements insurrectionnels qui ont secoué et qui continuent d'ébranler les différents États du monde arabe, s'est vu taxé d'imprudence, d'impétuosité et d'enthousiasme déplacé au motif qu'on ne savait pas ce qui remplacerait les diverses dictatures éventuellement renversées. Il est très volontiers convenu de cette incertitude, qu'il partage. Il s'en tient néanmoins à ses positions, par amour de la liberté, par hostilité à la tyrannie, par horreur des régimes de torture et de terreur, par conformité avec son programme politique qui proclame la solidarité avec les peuples contre les gouvernements sans légitimité qui les oppriment. En contrepartie, il se veut aussi attentif que possible à tout ce qui, au sein des divers mouvements insurgés, qu'ils aient déjà triomphé ou non, peut donner matière à inquiétude quant à leur évolution. À cet égard il a jugé décevants les résultats du récent référendum en Égypte, qui laissent la puissance publique entre les mains d'une armée en ayant déjà eu l'exercice, et non sans de terribles abus et malversations, depuis cinquante ans. Et il trouve très étonnant, voire inquiétant, que les nouveaux pouvoirs en place en Tunisie et en Égypte, qui ont joué un rôle déterminant à l'origine du mouvement actuel, participent si peu à ses prolongements libyens et apportent un si maigre secours aux insurgés de Libye. On conçoit qu'ils éprouvent des inquiétudes pour leurs ressortissants mais on voit mal que, étant eux-même issus d'insurrections contre des dictatures, ils puissent laisser les Occidentaux et quelques monarchies du Golfe appuyer seuls les insurgés en lutte contre le colonel Kadhafi.