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La fourmuche, une vraie tordue

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
15 juin 2008, 22:05   La fourmuche, une vraie tordue
"Ayant goualé tout l'été,
Avec les poteaux du loinqué,
La cigal' n'eut plus un pélot,
Quand radina le temps frigo,
Pas un loubem de brignolet,
A se carrer sous les croquets.
Ell' bagota en sourdine,
Chez la fourmuch' sa copine;
La pilonnant en loucedé
De lui refiler à croquer;
Car elle avait les chocottes.
- Nous avons toujours été potes
Lui bonit-elle en chialant;
Ce n'est pas du boniment.
La fourmuche, une vraie tordue
Répondit : "Tu n'auras que pouic.
Qu'as-tu fabriqué de ton fric,
Pour être aujourd'hui si loqu'due ?"
- Toutes les neuill's, dans les beuglants,
Je goualais avec les aminches.
- Ah ! Tu goualais, p'tit peau d'hareng;
Et bien maint'nant, cavale au guinche."

Jean Alexandre Fables de La Fontaine en argot
Ah... peau d'hareng, délicieux... je l'avais oublié, celui-là.

J'aime aussi beaucoup La cimaise et la fraction, vous en souvient-il?

La cimaise ayant chaponné tout l'éternueur
Se tuba fort dépurative quand la bixacée fut verdie :
Pas un sexué pétrographique morio de mouffette ou de verrat.
Elle alla crocher frange
Chez la fraction sa volcanique
La processionnant de lui primer
Quelque gramen pour succomber
Jusqu'à la salanque nucléaire.
"Je vous peinerai, lui discorda-t-elle,
Avant l'apanage, folâtrerie d'Annamite!
Interlocutoire et priodonte."
La fraction n'est pas prévisible :
C'est là son moléculaire défi.
"Que ferriez-vous au tendon cher?
Discorda-t-elle à cette énarthrose.
- Nuncupation et joyau à tout vendeur,
Je chaponnais, ne vous déploie.
- Vous chaponniez ? J'en suis fort alarmante.
Eh bien ! Débagoulez, maintenant !"

(Raymond Queneau)



modifications :"folâtrerie" et "nuncupation", bien sûr.
Menhier le corbeau, sur un bûmeke perché,
Tenait dans son bleis
Un hettekeis.
Menhier le Renard, par l'odeur faxiné
Passait juchtement par là
Et y dit comme ça :
- Tiens qui voilà ! Mais c'est Suske le corbeau !
Podferdekke, breuke, vous êt's joliment beau !
Comment c'que tout's ces plumes
ça sait faire un si beau costume !
Et si vous êt's capabel de chanter
Aussi bien que vous êt's habillé,
Sans mentir, tous les oiseaux de ce bois
Sont de la crotte à côte de toi !
Le rossignol est un snul
Et le pinson, un tatchelul !
Le corbeau en entendant ça,
Veut chanter un' dontje d'opéra.
Il ouvre son bec grand comme un' port' cochère
Et klett ! Son hettekeis triboule par terre.
Le renard saut' dessus et en un', deux, trois,
Y l'avait scamoté dans son estomac.
Alors, y dit : Apprenez, beau chanteur,
Qu'y faut jamais écouter les flatteurs !
En vous frottant la manche, y vous attrapent !

Och èrme ! Le corbeau, y savait plus dir' : pape !
Aussi la prochain' fois, au lieu d'ouvrir son bec,
Y répondra : Mon cher, den deuvel on' â nek !

(Vieille fable française ou belgicaine ou bruxelloise, allez savoir)

("den deuvel on' â nek" : le diable à ton cou)
Je n'arrive pas à retrouver la cigale et la fourmi en " pataouette ". A défaut je la donne en sabir :


La Cigale y la formi


J'y conni one cigale qui tojor y rigole
Y chante, y fir la noce, y rire comme one folle,
Y s'amouse comme y faut
Tot l'temps y fi chaud.
Ma, voilà qui fit froid !
- Bor blorer t'y en a le droit -
Ma, t'a riann por bouffer,
Bar force ti va criver.
Y marchi bor la rote
Y trovi one formi
Qui porti bon cascrote.
Y loui dit " Mon zami,
Fir blizir bor priter
One p'tit po di couscous
Bor qui ji soui manger,
Josqu'à c'qui l'hirb y pousse.
J'y paye, barol d'honnor
L'arjan y l'antiri, pas bizoann d'avoir por "
- Quis ti fir y loui di,
Quand di froid y ana pas ?
- Le jour, ji chanti bor blizir,
La noui j'y soui dormir.
- Ti chanti ? Bor moi ji pense
Qui millor qui ti danse. "
Utilisateur anonyme
16 juin 2008, 12:30   Re : La fourmuche, une vraie tordue
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
16 juin 2008, 15:53   Re : La fourmuche, une vraie tordue
Ha ha !
Utilisateur anonyme
16 juin 2008, 16:32   Re : La fourmuche, une vraie tordue
La Cigale et la Fourmi ...revisitée

La fourmi travaille dur tout l'été dans la canicule; elle construit sa maison et prépare ses provisions pour l'hiver.
La cigale pense que la fourmi est stupide; elle rit, danse et joue tout l'été.

Une fois l'hiver arrivé, la fourmi est au chaud et bien nourrie.

La cigale grelottante de froid organise une conférence de presse et demande pourquoi la fourmi a le droit d'être au chaud et bien nourrie tandis que les autres moins chanceux comme elle ont froid et faim.

La télévision organise des émissions en direct qui montrent la cigale grelottante de froid et passent des extraits vidéo de la fourmi bien au chaud dans sa maison confortable avec une table pleine de provisions.

Les Belges sont frappés que, dans un pays si riche, on laisse souffrir cette pauvre cigale tandis que d'autres vivent dans l'abondance. Les associations contre la pauvreté manifestent devant la maison de la fourmi.

Les journalistes organisent des interviews demandant pourquoi la fourmi est devenue riche sur le dos de la cigale et interpellent le gouvernement pour augmenter les impôts de la fourmi afin qu'elle paie "sa juste part".

En réponse aux sondages, le gouvernement rédige une loi sur l'égalité économique et une loi (rétroactive) d'anti-discrimination. Les impôts de la fourmi sont augmentés et la fourmi reçoit aussi une amende pour ne pas avoir embauché la cigale comme aide.

La maison de la fourmi est = préemptée par les autorités car la fourmi n'a pas assez d'argent pour payer son amende et ses impôts. La fourmi quitte la Belgique pour s'installer avec succès au Luxembourg.

La télévision fait un reportage sur la cigale maintenant engraissée. Elle est en train de finir les dernières provisions de la fourmi bien que le printemps soit encore loin.

L'ancienne maison de la fourmi devenue logement social pour la cigale se détériore car cette dernière n'a rien fait pour l'entretenir.

Des reproches sont faits au gouvernement pour le manque de moyens. Une commission enquête est mise en place, ce qui coûtera 10 millions d'euros.

La cigale meurt d'une overdose. La DH, Le Soir, La libre commentent sur l'échec du gouvernement à redresser sérieusement le problème des inégalités sociales.

La maison est squattée par un gang araignées immigrées, le gouvernement se félicite de la diversité multiculturelle de la Belgique.

Les araignées organisent un trafic de marijuana et terrorisent la communauté.

Pascaline & Vincent - 16-03-2006, 07:58:17
Trouvé sur le NET
Excellent !
Utilisateur anonyme
16 juin 2008, 17:07   Re : La fourmuche, une vraie tordue
Merci à tous, je me suis bien amusé !
Le site de Pascaline et Vincent vaut son pesant de cacahuètes !
Je me suis retenu de passer le Loup et l'Agneau au pourrisseur de texte...
Utilisateur anonyme
16 juin 2008, 21:50   Re : La fourmuche, une vraie tordue
Bon, on manque un peu de cigales, dans nos rudes montagnes :

Citation

La cigale et la fourmi en patois savoyard

One Grillië qu' tot l' cho têimps z-avê fait l' bagolu
S'est viu
As nu qu'on piu
Quand la bise nêre s' est vnu ;
Rê dîêin l' guerni, point d'bidollion,
Pas na tartiflîa, pas on keuclîon.
Al t-alâ borlâ famna
Su L'Efromi, sa vezna :
- " Rosta, vodrâ-te m'acori
" D'on qua d' glîandon pè s't-an dari ?…
" Vête ma croué, qué p' la San-Fli
" U quand tô j' oua saront épli,
" Contre ton qua di maltroué péleures
" T' aré d' grousses l'eînfolé d' ratleures. "
Tot' lé rosté sont d' cusarrées.
(E viëux d'y ai tojho parchu dire)...

Je traduit pour ceusses qui sont pas d'la hiaute :

Citation

Un grillon qui avait fait tout l'été la fête,
S'est vu
Aussi nu qu'un pou,
Quand la bise noire est venue ;
Rien dans le grenier, pas de bidolion,
Pas une pomme de terre, pas un reste.
Il est allé crier la faim.
Chez la fourmi, sa voisine.
Fourmi, voudras-tu m'aider
D'un quart de glandion ?
Jusqu'à la fin de cette année
Vois-tu ma chère à la Saint Félix
Quand les blés seront ramassés
Contre ton quart de pelures
Tu auras de grosses brassées de ratelures.
Toutes les fourmis ont le cul serré.
(Aux vieux, je l'ai toujours entendu dire)...
... L'Efromi, â plîan s' arvire,
Los brè crouèja, lè potes sarrées.
-- " Tou qu' ta fait, c'té messons
" Quand l' grou çhelîoë
" Pé l' z-étroblions
" Nô charfâvé I'zartîoë ?
-- " D' fassou lé d'lon.
-- " T' fassâ lé d'lon, t' fassâ d' cubèsses
" Avouè lé Cheutrales p' lo bliâ
" T' chantivâ preu " Vive nos maîtresses "
" E tô prin sou, el z-ont rflià,
" E îorê, p' té panfii, té vnu m' faire d' caresses
" T' fassâ lé d' lon ;
" T' modré à dion,
En violnènt su té couèsses. " Bon po, tristesse. " La fourmi d'un coup se retourne,
Les bras croisés, les lèvres serrées.
Qu'as-tu fait cette saison
Quand les grosses chaleurs
Nous chauffaient les artêts ?
Je faisais des chansons !
Tu faisais des chansons !
Avec les sauterelles dans les blés !
Tu chantais assez "Vive nos maîtresses"
Elles ont pris tes sous, elles ont tout ramassé.
Et maintenant tu viens me faire des caresses.
Eh bien maintenant danses,
Et joue du violon sur tes cuisses. Quelle tristesse.
Moralà :
Volive avè l'hivè on pan dîein la pâtire
Faut vâgni l'êin dari, apouè l' cho t-êin arcluire. Morale :
Si vous voulez avoir un pain dans l'empatière,
Fallait semer l'an dernier et puis l'été récolter.

Just Songeon (L'Almanach du Vieux Savoyard, 1976, p. 76)
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