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Déclaration votée à l'unanimité par les membres de l'Académie française

Envoyé par Gérard Rogemi 
Trouvé sur le site de Claude Rochet.

(Nos "élites" n'ont de cesse d'en rajouter dans la haine de soi et la dévalorisation de leur propre pays. Une fois n'est pas coutume, l'Académie française se retrouve à l'avant-garde de cette protestation contre ce mouvement institutionnalisé de régression - cela vaut la peine d'être mentionné)
CR
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Déclaration votée à l'unanimité par les membres de l'Académie française dans sa séance du 12 juin 2008 :


Depuis plus de cinq siècles, la langue française a forgé la France. Par un juste retour, notre Constitution a, dans son article 2, reconnu cette évidence : « La langue de la République est le français ».

Or, le 22 mai dernier, les députés ont voté un texte dont les conséquences portent atteinte à l’identité nationale. Ils ont souhaité que soit ajoutée dans la Constitution, à l’article 1er, dont la première phrase commence par les mots: « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale », une phrase terminale : « Les langues régionales appartiennent à son patrimoine».

Les langues régionales appartiennent à notre patrimoine culturel et social. Qui en doute ? Elles expriment des réalités et des sensibilités qui participent à la richesse de notre Nation. Mais pourquoi cette apparition soudaine dans la Constitution ?

Le droit ne décrit pas, il engage. Surtout lorsqu’il s’agit du droit des droits, la Constitution.

Au surplus, il nous paraît que placer les langues régionales de France avant la langue de la République est un défi à la simple logique, un déni de la République, une confusion du principe constitutif de la Nation et de l’objet d'une politique.

Les conséquences du texte voté par l'Assemblée sont graves. Elles mettent en cause, notamment, l’accès égal de tous à l'Administration et à la Justice. L'Académie française, qui a reçu le mandat de veiller à la langue française dans son usage et son rayonnement, en appelle à la Représentation nationale. Elle demande le retrait de ce texte dont les excellentes intentions peuvent et doivent s'exprimer ailleurs, mais qui n'a pas sa place dans la Constitution.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
17 juin 2008, 13:58   Re : Constitution et monument aux morts
"Au surplus, il nous paraît que placer les langues régionales de France avant la langue de la République est un défi à la simple logique".

C'est vrai. Mais ce que nos bons académiciens oublient, c'est que l'on n'inscrit les langues régionales dans la constitution qu'en raison des menaces qui pèsent sur elles. C'est aussi ce que les constituants d'après guerre ont fait avec les catalogues constitutionnels de droits fondamentaux. Si la liste en est si longue dans la Grundgesetz, par exemple, c'est en souvenir des menaces et des atteintes qu'elles ont subies sous le régime nazi. Quand on inscrira la langue française dans le Préambule de la Constitution, ce sera comme l'inscription d'un nom de soldat sur un monument aux morts : pour s'en souvenir de temps à autre.
On appelle cela de la transmission de pensées, cher Didier!
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