Le site du parti de l'In-nocence

"Ce qui n'est pas demontre par la statistique n'existe pas"

Envoyé par Francis Marche 
Soit cette declaration "rassurante" de l'academie de medecine sur les risques sanitaires d'un usage intensif du telephone portable. [www.academie-medecine.fr]


C'est cette demarche d'esprit, qui veut ignorer royalement les processus en cause, dont la nocivite est demontrable, qui ne jure que par l'etude statistique, laquelle doit prouver par le nombre de cas de cancers correlables a l'usage de ces telephones que cet usage presente des risques, qui est devenue caracteristique d'un certain esprit scientifique qui ne merite plus son nom. Il ne s'agit en l'espece aucunement du debat sur le fameux principe de precaution mais bien d'une faille dans la demarche, d'une lourde supercherie, d'un grave devoiement de l'esprit scientifique.

Imaginons une academie de medicine a qui l'on eut demande dans les annees 80 si la frequence des rapports sexuels non proteges est correlable au risque de developper le sida. Et bien le raisonnement statistique, aveugle a l'agent d'infection (le VIH), nous eut pondu le meme texte que celui sur le portable dont hyperlien ci-dessus: la correlabilite ne peut etre etablie: des millions de gens ont des rapports sexuels non proteges dans le monde et n'attrapent pas le sida, ERGO il n'est pas prouve que le sida se contracte par des rapports non proteges et ceux qui affirment le contraire sont des alarmistes, etc.

Voila ou nous en sommes aujourd'hui de la science pastorienne qui fit la gloire de l'occident, celle qui s'attache a isoler les agents causatifs des pathologies: elle est tombee entre les mains de petits docteurs en statistiques pour qui ce que l'etude statistique ne revele pas dans les populations d'usagers concernes n'existe tout simplement pas, ne saurait etre la consequence d'aucune cause decelable. L'epidemiologie, medecine ne masse, se fout comme de sa premiere chemise de ce qu'il advient dans l'organisme humain des micro-ondes, des ondes electromagnetiques, de leur effet sur les tissus organiques, ces phenomenes ne ressortissent plus a la science medicale. Ce qui plait aux hommes en blouse blanche et a noeud papillon, c'est l'etude statistique des cas de morbidite ou de mortalite, precurseuse de la campagne de marketing et donc du chiffre de vente. Tout ce qui ne fait pas masse, chiffre, n'interresse pas ces messieurs qui sont les scouts et eclaireurs, renifleurs en blouse blanche des profits futurs des grands laboratoires pharmaceutiques. Quand la mortalite de masse sera la, averee, ils diront, comme pour l'amiante ou le tabac, "ah mais c'est qu'a l'epoque on pouvait pas savoir... la science n'etait pas avancee comme aujourd'hui..." et nous verrons ces messieurs partir a la retraite exoneres de toute responsabilite.
Entièrement d'accord avec vous monsieur Marche. Votre démonstration prenant la transmission du HIV comme exemple me paraît probante. J'ai lu il y a quelques années un livre d'Upinsky expliquant les manipulations que les mathématiques permettent de dissimuler.

Inversement peut-on dire qu'un risque démontré statistiquement n'en est pas pour autant scientifiquement prouvé et auriez-vous un argumentaire "clé en main", pour me permettre de briller lors de mes dîners en ville, à peu de frais, tout ça grâce à l'in-nocence ? Je ne manquerai bien entendu pas de citer mes sources.
Ce qui est remarquable, plus encore qu'affligeant dans ce charlatanisme d'un type nouveau est le biais dit de l'anamnese, lui aussi sinistrement applicable au sida; en effet, les victimes de cette maladie ont une souvenance plus aigue de leurs rapports non proteges que les non malades, ce qui est tout naturel, mais qu'importe, on leur retorquera qu'il n'y a la qu'illusion de leur part, qu'en fait, les non malades ont eu tout autant de rapports non proteges qu'eux, et qu'ils s'en portent fort bien, etc...

Cette fausse science, assise sur la statistique, qui delaisse les faisceaux de presomptions, tourne le dos a la curiosite investigatrice, la recherche sur les processus, les faits intimes, physiologiques, est a denoncer car elle sevit absolument partout. Elle repose sur le postulat que ce que qui n'a pas ete prouve n'existe pas. Elle est une nuit de l'esprit.
Lu ceci avec emotion, ceci:

[abonnes.lemonde.fr]

qui m'a contraint a faire la mise au point suivante sur leur forum. Il est certaines erreurs factuelles et prejuges nefastes qui dans un quotidien de reference ne peuvent etre toleres. Je ne doute pas que la docte assemblee qui me lit ici n'approuve ma demarche

[forums.lemonde.fr]
On ne peut qu'applaudir à votre assaut contre la statistique, Cher Francis. Cette lèpre du rationalisme fanatique s'étend désormais à tous les domaines de la vie.

Peut-être avez-vous entendu parler des problèmes causés par l'installation du système "wifi" dans les bibliothèques parisiennes? Vous évoquez les effets des ondes électromagnétiques : "statistiquement", le nombre de personnes indisposées par l'exposition aux ondes du wifi est pour ainsi dire nul; en réalité, des malaises ont été observés dans la plupart des bibliothèques disposant d'installations similaires.

Mais la statistique est un filet extensible au gré des besoins. Selon la taille et la forme que vous lui donnez, elle offre une perspective différente de la réalité. Si vous décidez que la statistique pertinente sera celle des maladies avérées, clairement diagnostiquées, directement liées au système wifi dans les lieux publics, vous obtiendrez un résultat favorable au maintien du système (proche de 0% de maladies).

Si vous préférez établir la statistique des malaises ressentis dans les bibliothèques où le wifi est implanté dans des conditions de confinement et d'exposition très spécifiques, vous "prouverez" mathématiquement qu'il faut immédiatement retirer les antennes et les boitiers supposés dangereux (en découvrant que 90% environ des installations ont eu des conséquences - physiques ou psychosomatiques - sur les employés).

On dit couramment qu'il est possible de "tout faire dire" aux statistiques. Je dirais plutôt qu'on peut choisir n'importe quel angle de vue grâce aux statistiques, selon l'effet de persuasion que l'on veut produire sur l'opinion, et les intérêts qu'on veut défendre.
Utilisateur anonyme
20 juin 2008, 22:18   Re : "Ce qui n'est pas demontre par la statistique n'existe pas"
À bas le Wifi ! Olivier, je suis avec vous.
Merci Boris! Mais vous le savez bien : "Les jeunes aiment le wifi!". C'est l'adjoint au Maire de Paris qui l'a dit. Sentez-vous tout le poids de cet argument?

A la bibliothèque Sainte-Geneviève, magnifique ouvrage de Labrouste, le système wifi avait été suspendu suite aux plaintes d'un magasinier. Il avait déclaré souffrir de maux de têtes et de divers malaises depuis l'installation d'un boitier à proximité de son poste de travail. Après visite d'"experts", il a été décidé de rebrancher les bornes, les mesures de niveau de champ électromagnétique n'ayant apporté aucune preuve probante de nocivité du système.

Les jardins publics de la Ville de Paris sont infestés de ces bornes wifi. Nulle part le jeune ne doit être (ou même se sentir) "déconnecté".
Utilisateur anonyme
20 juin 2008, 22:50   Re : "Ce qui n'est pas demontre par la statistique n'existe pas"
Oh oui, je le sens bien, ce poids ! Je ne le sens que trop ! Cette histoire est une monstruosité. On ne peut donc plus échapper à ces s....... ?
Cher Olivier,

En matiere de statistiques et d'epidemiologie, tout tient au choix eminemment non scientifique de l'ecart juge significatif dans les denombrements entre cas averes et cas temoins. La mesure de correlation est un procede volontairement aveugle, de recherche aveugle, non eclaire au sens philosophique du terme, des causes, une heuristique de chimpanzee donc, privee d'induction et de valeur eucataleptique au sens donne a ce terme par Francis Bacon.

Reprenons l'exemple du sida. Pour commencer relisons ce que nous dit l'academie nationale de medicine a propos du risque d'apparition de gliomes lies a un usage intensif et prolonge du telephone portable : "aucune des six etudes concernant les gliomes ne montre de risque significatif d'utilisation du portable mais le regroupement des etudes anglaises et nordiques montre un risque relatif de 1,39, a peine significatif (intervalle de confiance a 95% : 1,01 a 1,92) pour une utilisation du portable superieure a 10 ans et du meme cote que la tumeur".

Ce "a peine significatif" pour un risque de 1,39 devrait nous faire bondir. En effet, si dans un thought experiment, on prend cent sujets selectionnes de maniere aleatoire (lettres A a C de l'annuaire telephonique du 14e arrondissement) qui auront chacun un rapport heterosexuel non protege, avec cent sujets pris dans l'annuaire du 17e eme arrondissement de Paris, il est possible que nous ayons un ou deux sujets contamines par le sida a 10 ans; cependant qu'il n'y en aura aucun dans un groupe de cent sujets temoins ayant eu des rapports PROTEGES suivant le meme protocole experimental. Le resultat obtenu nous indiquerait ainsi un risque de contamination par des rapports heterosexuels non proteges de 1,02, SOIT UN CHIFFRE NON SIGNIFICATIF au sens que donne a ce terme l'academie de medecine. Et notre academie nationale de medicine d'en conclure logiquement, mathematiquement QU'IL N'Y A AUCUNE CORRELATION STATISTIQUEMENT DECELABLE ENTRE LA PRATIQUE DES RAPPORTS HERETOSEXUELS NON PROTEGES ET LA CONTAMINATION PAR LE SIDA.

La "chasse aux faits" n'a pas eu lieu. L'enquete inductive qui aurait du reveler l'objet qui brouille la relation directe de l'esprit aux choses (Bacon) n'a pas eu lieu; l'objet masque qui cause les cas de sida, savoir le virus VIH, a ete enjambe par le calcul statistique et le processus de contamination demeure occulte. On le voit ainsi clairement : la mesure de correlation statistique est une charlatannerie methodologique.
La pertinence des statistiques s'amoindrit à mesure que s'agrandit leur champ d'investigation (en nombre d'individus concernés, et de facteurs qui doivent être pris en compte).

Comment peut-on espérer produire des chiffres exploitables de la nocivité des ondes électromagnétiques, par exemple? Comment cerner les contours de pathologies inconnues, parfois indéfinissables ou nouvelles (l'"électrosensibilité") parmi les traces des usages fort différents des appareils, par des centaines de millions d'individus, sachant, de plus, qu'il faut étudier le phénomène sur dix, quinze, vingt ans - et qu'il faut envisager, en outre, la possibilité d'une interaction des sources diverses de propagation des ondes dans notre environnement quotidien, et tout ce que nous ignorons encore des conséquences invisibles de ces modifications de notre mode de vie, de leur impact psychique, etc. ?
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