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Le Sénat et la Turquie

Envoyé par Phil Steanby 
24 juin 2008, 09:34   Le Sénat et la Turquie
"Les sénateurs ont supprimé lundi soir en séance plénière un amendement introduit par les députés dans la réforme des institutions rendant obligatoire un référendum pour une adhésion éventuelle de la Turquie à l'Union Européenne.
Ils ont ainsi confirmé un premier vote en ce sens en commission des Lois lors d'un examen préparatoire du projet de loi il y a une dizaine de jours.
Sous la pression de plusieurs dizaines de députés UMP, l'Assemblée avait adopté le 29 mai en première lecture un amendement rendant le référendum obligatoire pour l'entrée dans l'Union européenne de pays représentant plus de 5% de sa population, ce qui concerne tout particulièrement la Turquie.
Les sénateurs sont revenus ainsi à la rédaction initiale du texte de la réforme qui supprime l'automaticité d'un référendum pour tout nouvel élargissement introduite dans la Constitution en 2005 par Jacques Chirac alors président. Ce sera au président de la République qu'il reviendra de choisir entre ratification par voie parlementaire ou référendum de toute demande de nouvelle adhésion à l'Union Européenne.
Tous partis confondus, hormis les communistes, les sénateurs ont dénoncé un amendement "offensant" et "discriminatoire" pour la Turquie "pays allié et ami". Ils l'ont supprimé par 297 voix contre 7.
Le PCF a défendu en vain un amendement réclamant des "consultations du peuple pour tout élargissement européen".
La garde des Sceaux, Rachida Dati qui en commission avait jugé la solution des députés "équilibrée", s'en est cette fois-ci remise "à la sagesse de l'Assemblée". "Cet amendement a suscité des controverses et le gouvernement ne peut y être insensible", "il est confiant dans la capacité du parlement de faire émerger une solution durant les navettes" parlementaires, a-t-elle déclaré.
"On ne montre pas du doigt un pays ami", a lancé Jacques Blanc (UMP).
"C'est une disposition scandaleuse, indigne et méprisante pour ce pays" a renchéri Alima Boumédiene-Thiery (Verts). "On a le droit d'être pour ou contre l'adhésion de la Turquie mais on a pas le droit de se cacher derrière une rédaction hypocrite", a poursuivi Bernard Frimat (PS).
"C'est l'occasion pour nous ce soir de donner à ce grand pays un témoignage d'amitié", a martelé le président de la Commission des Affaires étrangères Josselin de Rohan. "Les 5% ont déjà fait beaucoup de mal là-bas pour l'image de la France", a soutenu Jean-Pierre Sueur (PS).
"C'est une mesure hypocrite et consternante", a dit le centriste Pierre Fauchon tandis qu'Hubert Haenel (UMP) président de la délégation pour l'UE du Sénat jugeait qu'"une constitution n'est pas faite pour régler des cas particuliers".
Début juin, le gouvernement turc avait fait part de son "irritation" à propos de l'amendement de l'Assemblée.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, a mis en garde les parlementaires contre le risque de "rupture plus grave qu'on ne le croit" avec Ankara, induit par ce référendum obligatoire.
Ce vote devrait provoquer une levée de bouclier parmi les députés souverainistes de l'UMP qui devraient faire entendre leur voix lors de la deuxième lecture du texte à l'Assemblée nationale."


AFP, 24 juin 2008 (sur le site du Monde)
Citation
Tous partis confondus, hormis les communistes, les sénateurs ont dénoncé un amendement "offensant" et "discriminatoire" pour la Turquie "pays allié et ami". Ils l'ont supprimé par 297 voix contre 7.

N'est -il pas pervers de constater que le mot Représentant sert à désigner nos parlementaires qui font tout sauf nous représenter.

On peut vraiment dire que nous avons affaire à une oligarchie qui travaille en notre nom pour son propre compte et il faut vraiment être aveugle pour ne pas comprendre que ces gens sont corrompus jusqu'à la moelle.
Je ne sais pas s'ils sont corrompus, ou alors au sens ancien du terme ; ils me paraissent surtout crétinisés par la rectitude politique, la bonne pensée obligée, et vidés de toute substance, de toute force vitale par une immense fatigue d'eux-mêmes.
« Tous partis confondus, hormis les communistes (...) »

Pour le coup, les communistes, même si leurs raisons de protester contre une telle décision n’ont pas les mêmes fondements que celles que seraient tentés d'alléguer les sympathisants du Parti de l'In-nocence, sauvent l'honneur en quelque sorte, peut-être en dépit d'eux-mêmes.
Paul-Marie Coûteaux, dans son Libre Journal, et avec sa clairvoyance coutumière, avait pour ainsi dire senti venir le coup, et prédit un tel retournement : tout était joué d’avance, rien n’y ferait, les turcs recevaient depuis longtemps déjà des subventions destinées à leur permettre de hisser leur économie au niveau de celle des pays membres, raison de plus pour ne pas les décevoir, etc.
Et surtout, surtout, se bien garder d’ « irriter » le gouvernement turc, renouveler sans cesse les « témoignages d’amitié » à son égard, ne pas discriminer… Les turcs sont-ils si intimidants, ou si menaçants, qu’une telle profusion de serviles courbettes, d’éloges visqueux et de congratulations outrées, soit en cette matière devenue la règle ?
Utilisateur anonyme
24 juin 2008, 23:29   Re : Le Sénat et la Turquie
Dans ce contexte, un Turquie-Allemagne en demi-finale de la coupe d'Europe de football, c'est vraiment piquant, surtout si prélude à une finale Russie-Turquie.
24 juin 2008, 23:31   Communiqué
Je saisis cette occasion pour suggérer au Parti d'attendre, de façon générale, la fin d'un débat parlementaire pour publier un communiqué : j'ai encore en mémoire celui relatif aux langues régionales, rédigé à l'occasion d'un vote partiel sur le même texte.
25 juin 2008, 08:11   Re : Communiqué
Mais non, car il lui faut user de son influence pour aider à ce que de mauvais textes ne soient pas votés en participant aux protestations de ceux qui s'y opposent.
25 juin 2008, 16:43   Re : Communiqué
A partir du moment où on a réussi cette ignominie unique dans l'histoire de l'humanité : obliger un peuple à offrir son pays à des populations étrangères encouragées, de surcroît, à se comporter en vraies propriétaires du pays au détriment du peuple d'accueil, on pourra faire avaler à ce peuple n'importe quoi. Or ce sont, en gros, ceux qui ont voulu le déposseder qui veulent aussi l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Ils réussiront cela comme ils ont réussi ceci. Et ils le savent. L'affaire est dans le sac.
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