Une grande fête

Chers in-nocents, je vous attends nombreux cet après-midi à la Gay Pride. Le char de l'In-nocence sera en bonne place dans le défilé. Vous me reconnaitrez facilement à mon slip tricolore. Je compte slamer des poèmes de Gabriele d'Annunzio en duo avec Pascal Orsoni.

Pensez à faire une petite vidéo...

Bien sûr Didier, c'est prévu. Elle sera disponible sur ce site dans la catégorie "air du temps".

Arrête ton char, Olivier !

On dirait que l'homophobie à l'école vous laisse indifférent Boris. Je vous suspecte de ne pas vous sentir concerné par les discriminations. Raciste peut-être?

Oui, sûrement. Un type qui n'aime pas le rap (ni même le rock !) ne peut être que fondamentalement suspect, à mon humble avis.

Mais quel rapport avec l'école, Cher Olivier ?

Eh bien, Cher Boris, l'école - l'homophobie à l'école, tout particulièrement - est à l'honneur de la Gay Pride 2008.

Rentrez-en vous-mêmes, s'il-vous-plaît, et cherchez bien : il y a sûrement des tas d'autres raisons de vous sentir suspect. N'y a-t-il pas, par exemple, au fond de vous, un vieux con qui pense que la bande dessinée n'est pas un art, hum, dites-moi?

Et un vieil homophobe tout ratatiné de satisfaction incongrue qui n'a jamais manqué de traiter de tarlouse, de tapette, de tafiole, et j'en passe, tous les jours à l'école, son petit camarade de douze ans qui a fini par se suicider? C'est beaucoup plus suspect, non ? Y en a vraiment qui donnent envie d'aller défiler...

Oui, ça y est, j'ai enfin compris, on me l'a annoncé à l'instant par téléphone, que l'école allait défiler pridement avec les queers. Depuis le temps, on se demande vraiment à quoi elle pensait, l'école !

[Pour la BD, Olivier, COMMENT SAVEZ-VOUS ? Je parle en dormant ?]



     Corto, mon bon Corto, calmez-vous un peu, vous allez me donner envie d'être à-la-limite-homophobe-on-va-dire, cette après-midi.

Enfin, on ne va plus entendre ces ignobles insultes : « grosse gouine du cul ! » et « sale pédé sexuel ! », qui étaient jusqu'à hier monnaie trop courante sous les préaux des maternelles !

Vous voulez-dire Cortophobe ? Car homophobe, c'est directement en prison sans passer par le start. Et il y a ce maudit gazon à tondre, Boris.

Mais non Didier, gros ou grosse, ce n'est pas (encore) une insulte.

Corto, votre remarque me fait un bien fou (grand fou !)...

Moi je suis TOUTphobe, Corto, c'est comme ça que jusqu'à présent j'ai évité la prison : ils ne me prennent pas au sérieux.

"Je compte slamer des poèmes de Gabriele d'Annunzio en duo avec Pascal Orsoni."


Cher Olivier entre vous qui citez d'Annunzio (quel bel homme !) et moi Gobineau... (Sûr qu'Alexis enrage et que le Corto n'attend que de lui emboîter le pas...)

Pascal, ce Gobineau, beau gosse, je vous le concède, a passé sa vie à écrire, superbement, de très lourdes, très grosses, très pesantes conneries. Ce qui ne retire rien, cela va sans dire, à sa valeur littéraire. L'inépuisable connerie de Gobineau n'a d'inépuisable équivalent que son talent littéraire, c'est en effet remarquable, très singulier et cela pourrait mériter qu'on s'y attache. Et du reste, on s'y attache, en effet, comme l'épingle à linge sur le nez du curieux délicat.

Cher Francis,

si Gobineau est lourdingue (?) il n'en demeure pas moins que, sans jamais tomber dans le déterminisme matérialiste, le message profond de l'"Essai" de Gobineau consiste à dire qu'au delà du mouvement passionnel des opinions et des croyances, on ne touche pas impunément au sang et au sol d'une nation san hypothéquer gravement son avenir. C'est ce message qu'il me semblait intéressant de faire passer sur le forum...

Cher Olivier entre vous qui citez d'Annunzio (quel bel homme !) et moi Gobineau... (Sûr qu'Alexis enrage et que le Corto n'attend que de lui emboîter le pas...)

Connaissez-vous la belle réflexion de Céline sur Ariel et Caliban ?

Non. J'aimerais pourtant...

"Connaissez-vous la belle réflexion de Céline sur Ariel et Caliban ?"

Vous citez Céline ?... vous ???

Céline, oui, la chanteuse ?

Excusez-moi, mais ne trouvez-vous pas que le terme "homophobe" est très mal formé puisqu'il signifie "la haine du même" et non "la haine des homosexuels" ?
De plus, la haine n'est pas interdite, sa seule expression l'est. Il me semble que vouloir faire disparaître toute haine que ce soit est peine perdue... Être impitoyable face à ses expressions, voilà le combat, qui commence par user d'un mot qui le nomme correctement au lieu de nommer autre chose.

Vous citez Céline ?... vous ???


C'est bien ce que je disais !

"C'est bien ce que je disais !"

Cher Alexis je crois bien que je vais finir par vous citer...

Il ne manquait plus qu'une citation de Céline pour faire avancer le débat...

Nous sommes de plus en plus Caliban monsieur Orsoni, mais certains croient qu'il suffit d'être le moins Caliban possible pour être du côté d'Ariel.

Houla ! Je sens que la prédiction de M. Bily est en train de se réaliser : décidément, il ne fait pas bon contrarier M. Orsoni sur ce forum !

Dites, cher Virgil, moi je suis pédophobe. Vous pensez que le terme est bien formé ? Quant à homophobe, dans le langage contemporain, il ne signifie certes pas la haine du même et il est probable qu'il ne l'a jamais signifié, étant né (bon je m'avance un peu...) à la suite de la prise de conscience des homosexuels, dans les années 1970, de la scandaleuse oppression que l'hétérocratie leur faisait subir. Bon entre-temps, les femmes ont pris le pouvoir et ce sont ces pauvres pauvres mâles hétérosexuels qui subissent le joug de la tyrannie féministe. On comprend qu'ils détestent les homosexuels qui paradent dans les rues et que leurs épouses adorent. Mais, bon, je vous la fais un peu rapide, cher Virgil. Je suis un peu nuancophobe à mes heures.

Cher Corto,
Vous me faites dire des choses que je n'ai pas dites. Je n'ai parlé que du terme qui est fort mal formé, non de la chose dont je ne conteste nullement l'existence. Le nommer intolérance (beaucoup trop faible, sans doute) ou tout simplement "haine des homosexuels" me semblerait plus juste et plus explicite.
Cela dit, la haine est difficile à traquer lorsqu'elle ne s'exprime pas, mais elle pose problème surtout quand elle s'exprime (pas seulement).

Bon, eh bien je clorai la discussion en décrétant que je suis phobophobe.