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A " Répliques " : Les racines de l'Europe

Envoyé par Cassandre 
Ce matin, à " Répliques " A.F. débattait avec Dominique Urvoy et Rémy Brague sur les racines de l'Europe et le cas de Sylvain Gougenheim. Ni D.U. ni R.B. n'ont à aucun moment contesté la thèse ni la démarche de S.G. A aucun moment ils n'ont même relevé une quelconque erreur de fait ou de détail dans son livre. R. Brague a souligné, de plus, fortement, que, quoi qu'il en soit, il est faux de dire que l'Europe aurait une "dette " à l'égard du monde arabo-musulman, s'agissant du savoir antique. Le monde arabo-musulman ne nous a fait aucun cadeau, nous ne lui sommes redevables de rien : ce sont les Européens eux-mêmes qui se sont appropriés ce savoir d'abord par toutes sortes de moyens, entre autres les traductions en arabe, qu'ils se sont procurés, ensuite et surtout en rendant les esprits capables de recevoir cet héritage antique, ce que n'ont pas fait les musulmans, faute de quoi, Averroès, et d'autres, n'ont jamais " mordu " sur la société musulmane et sont aussitôt tombés, chez elle, dans l'oubli. Jugeons-nous, d'aillerus, que nous avons une " dette " vis-à-vis des Arabes, sous prétexte qu'ils nous procurent le pétrole que nous leur avons " inventé " ?
Ils ont juste un peu chipoté sur Renan, sans remettre nullement en cause l'essentiel de ses propos, en particulier que la science issue du monde arabo-musulman ne doit rien à l'islam. En somme, à quelques nuances près, ils ont approuvé implicitement le livre de Gougenheim.
Utilisateur anonyme
28 juin 2008, 15:53   Re : Consensus partiel
En ce qui concerne l'absence de toute dette, A. de Libera ne dit pas autre chose. Je reprends juste un extrait de l'article du Temps que j'avais reproduis dans un fil, en mai dernier :

Citation

– En définitive, qu'est-ce que l'Europe doit à l'islam?

– Elle ne lui doit rien. Un héritage culturel ne réclame pas de don préalable, ni de testateur. La circulation des savoirs se fait par appropriation volontaire. Il y a quelquefois des échanges et des réciprocités. Plus souvent des porosités. Au minimum, des contacts, qui peuvent être conflictuels. La religion ne produit pas la science. Bien heureux quand elle ne l'empêche pas.
Utilisateur anonyme
28 juin 2008, 16:41   Effroi
Mais c'est affreux, comme on nage dans le consensus, en ce moment !
Utilisateur anonyme
28 juin 2008, 17:14   Re : Puisque vous êtes là
M'est avis qu'ça va, qu'ça va, qu'ça va pas durer, Boris.
Utilisateur anonyme
28 juin 2008, 17:18   À fond
Allons allons, mais vous savez bien que les culs bénis sont pour le consensus !
Utilisateur anonyme
28 juin 2008, 17:25   Re : La nuit obscure de Boris (bis)
Jamais, vous ne parviendrez à me faire croire que vous n'avez pas compris ce message, Boris.
Chère Cassandre,
j'ai, comme vous, suivi avec beaucoup d'intérêt ce que ces deux spécialistes ont dit, en termes courtois, et avec beaucoup d'intelligence, au cours de cette émission. A aucun moment, même si, pour des raisons qui m'échappent, le sujet de l'émission n'était pas le livre de SG, les analyses que celui-ci a faites dans son livre n'ont été infirmées.

Il se trouve que, désireux de cerner l'univers mental des anti SG, j'ai acheté le petit livre de Mme Jacquart, Découvertes, Gallimard, 2005, l'égérie, celle qui dirait tout ce qu'il "est permis de dire" (sic) sur ce sujet, la référence révérée dans les milieux pétitionnaires : livre au titre éloquent, l'épopée de la science arabe, publié à l'occasion de l'exposition organisée à l'Institut du Monde arabe en 2005 : "l'âge d'or des sciences arabes".

Le titre "l'épopée..." résume l'entreprise : l'épopée est, on le sait, un genre littéraire qui consiste à embellir un fait historique (souvent "minuscule", comme dans La Chanson de Roland) et à broder, à partir de ce canevas, non pas au point-de-croix, mais à grands coups d'épée, de taille et d'estoc, l'histoire majuscule d'un peuple, d'une race, d'une foi, d'une nation, etc. "L'épopée de la science arabe", c'est bien, dans ce livre, cela : une chanson de geste, dont l'origine ou la matrice est double, Mahomet et la Révélation, le Coran et la langue arabe. Personne en Europe ne désigne comme matrice de la science, que l'on ne qualifie jamais "d'européenne" ni "d'aryenne" ni "de latine", etc. (la science est la science; la qualifier, c'est la disqualifier), l'Ancien Testament, les Evangiles, Constantin, Justinien, etc... Sauf par dérision. Ce serait se discréditer à jamais que de le faire.

Or, quand il est question de la langue arabe, de la "science" dite "arabe", de la science dans les pays d'islam ou d'Islam, de l'injonction de Mahomet à aller jusqu'en Chine pour apprendre quelque chose, de l'expansion de l'islam dans le monde, toutes ces barrières ou tous ces scrupules (qui nous évitent de sombrer dans le ridicule) sautent, comme par miracle ou enchantement : il n'y a plus de bornes à la déraison ou à la folie. C'est Lyssenko que l'on rejoue dans les plus hautes sphères de la "recherche" (d'Etat). Faire pousser du blé en plein hiver dans les glaces de Sibérie se traduit, en langue arabe, ainsi : les versets du Coran font germer les graines de science qu'Allah y a semées.
On sait maintenant que les Chinois ont inventé le zéro (Continent Sciences, France Culture, oublié la date).
Et les Indiens les chiffres dits " arabes ", et le Grec Diophante le principe de résolution par ce qui ne s'appelait pas encore, à son époque, l'algèbre ; et nous ne devons aux Arabes que le nom "algèbre ", précisément, du procédé .
Alors on ne sait toujours pas ce que le jury de pairs a décidé pour Gouguenheim ?
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