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"Casse-toi alors, pauvre con".

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
24 février 2008, 08:08   "Casse-toi alors, pauvre con".
S'il est une qualité que l'on puisse accorder avant toutes autres au langage et à la pensée de N. Sarkozy, c'est la simplicité...
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La visite de Nicolas Sarkozy au Salon de l'agriculture samedi matin a été marquée par un échange d'invectives entre un visiteur et le président.

«Casse-toi alors pauvre con». Le premier Salon de l'Agriculture de Nicolas Sarkozy en tant que président de la République n'aura pas été sans heurts et sans rencontres désagréables. Une algarade, saisie par une caméra du Parisien.fr, y a opposé le chef de l'Etat et un visiteur du Salon, fort peu poli à son égard. Dans cette vidéo, on y voit le président, en plein bain de foule, pressé et souriant, malgré quelques huées, serrer les mains. Alors qu'il s'apprête à saisir la main d'un des visiteurs qui l'entourent, celui a un geste de recul et lui lance « ah non, touche-moi pas». «Casse-toi, alors», lui réplique Nicolas Sarkozy.

«Tu me salis», enchaîne le badaud à lunettes, pas du tout intimidé. «Casse-toi alors, pauvre con», lui enjoint le président avant de reprendre son chemin escorté de Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture. Rasséréné au bout de quelques pas, Nicolas Sarkozy adresse, comme si rien ne s'était passé, à nouveau «mercis» et poignées de main à la foule.



Lefigaro.fr (24.02.04).
C'est effectivement d'une exquise délicatesse.

Cela étant,

Quand j'entends à la radio, hier et ce matin, deux reportages sur :

- la famille d'un jeune qui a succombé à Villers à une indigestion de pare-choc (la minimoto tragique) parlant des machinations policières, sans aucun commentaire de la journaliste ;

- les drones devant surveiller les banlieus agitées, qui ne recueillent, d'après le reportage, que des commentaires négatifs ;


Quand j'entends hier à "Répliques" Alain Finkielkraut citer un ahurissant passage d'un "journal de gauche" sur le nouveau droit impresciptible de nous occuper librement de "notre gueule et notre cul", avec cela pour unique horizon,


Je me dis que traiter certaines personnes de "pauvres cons" est au-dessous de la réalité.

Tout le monde n'a pas le talent de Renaud Camus pour peindre "la mère" dans sa récente pièce. Je n'aurais pas la force ni la qualité pour dire tout ce qu'il écrit, et je cracherais simplement : "sale connasse".
Utilisateur anonyme
24 février 2008, 08:37   Re : "Casse-toi alors, pauvre con".
Oui, cher Jmarc. Et si, comme le pense Humboldt, "le fondement où s'alimentent les langues, c'est toujours, dans toute sa pleinitude, sa perfection et sa vitalité, l'individualité du peuple" (Fondements d'une typologie universelle des langues, 1826), alors l'individualité du peuple français, désormais...
24 février 2008, 08:57   Gide
Vous noterez que si je n'apprécie guère la mère et le fils, j'amènerais bien Ahmed disserter dans un cabinet particulier de la "pluralité des causes du monde" en abandonnant quelques instants les "lettres d'une religieuse portugaise".
24 février 2008, 09:20   Re : Gide
Moi, je garde la fille, pour peu qu'elle consente à se taire une heure ou deux...
24 février 2008, 09:43   Re : Gide
Chers Didier Goux et jmarc,
la mouche du coche, alias Anna, se demande si vos deux dernières répliques ne se logeraient pas avantageusement sur le forum des lecteurs ?
24 février 2008, 09:56   Re : Gide
Chère Anna, compte tenu de sa valeur intrinsèque, je pense que ma "contribution" n'a de place à peu près nulle part...
N'a jamais aimé la poésie, ce Goux...
Je proteste, Maître, je proteste : j'adôôôre la poésie, au contraire. Mais je n'y puis rien : pendant le déduit, l'alexandrin me déconcentre...
Il y faut du Péguy, alors...
Tacatoutacatim, tacatoutacatim...
Rien de tel pour rythmer la séance...
Quand nous aurons joué nos derniers personnages,
Quand nous aurons posé la cape et le manteau,
Quand nous aurons jeté le masque et le couteau...

Mouais... je ne suis pas sûr que ça m'aide beaucoup...
» «Casse-toi alors, pauvre con», lui enjoint le président avant de reprendre son chemin

Franchement, pour un président qui se réclame du changement, ne trouvez-vous pas qu'un coup de boule eût été jouable ?
Maurice Barrès prétendait qu'en période de crise il convenait de se replier sur ses minima.

Donc revenons au régime préconisé par Stendhal : la monarchie absolue, tempérée par l'assassinat.
25 février 2008, 14:17   Re : "Casse-toi alors, pauvre con".
Les grenouilles qui demandent un roi

Les grenouilles se lassant
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un roi tout pacifique:
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau.
Or c'était un soliveau,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant,
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant;
Une autre la suivit, une autre en fit autant:
Il en vint une fourmilière;
Et leur troupe à la fin se rendit familière
Jusqu'à sauter sur l'épaule du roi.
Le bon sire le souffre et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue:
«Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue.»
Le monarque des dieux leur envoie une grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir;
Et grenouilles de se plaindre.
Et Jupin de leur dire:« Eh quoi? votre désir
A ses lois croit-il nous astreindre?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement;
Mais, ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier roi fut débonnaire et doux
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire.»

Que personne ne voie dans le choix de cette fable d'allusion désobligeante pour personne : je crains de faire partie de ces grenouilles et de me comporter souvent comme elles.

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Et si le Soliveau veut que cette splendeur
Soit à nouveau lisible à la fin des primaires
Je pourrais bien, je crois, être son défenseur
Mais ce sera sans doute encore une chimère...
Pour Aurélie Filipetti, proche de Ségolène Royal, le pouvoir sarkozyste est «anxiogène» et «déstabilisant». - Le Figaro du jour.
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