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La grande déculturation

Envoyé par Marcel Meyer 
03 février 2008, 21:36   La grande déculturation
Voici, pour illustrer la réalité analysée par Renaud Camus dans son dernier éditorial, une lettre circulaire que j'ai reçue par courrier électronique.

Les passages soulignés l'ont été par les auteurs. J'ai très légèrement changé l'orthographe du nom du signataire.

Citation

Chers amis
Vous n'êtes pas sans ignorer que les "politiques culturelles" sont en danger par la réduction drastique des crédits mais aussi, plus grave, par une conception de la culture qui arrive à faire disparaître des textes "fondateurs" la notion de "démocratisation de la culture" ou encore d'"éducation populaire"...
Déjà que nous avions du mal à exister en tant que tel... Nous voilà liés dans ce que nous faisons... C'est l'existence de l'ensemble de nos mouvements qui est en jeu.

En attendant une riposte un peu plus musclée de ces mêmes mouvement je vous invite à signer et aussi - et peut être surtout - à faire signer cet appel autour de vous... Vous savez que la masse dans ces cas est la seule vertue de l'engagement de chacun.
Je vous invite aussi a contacter les élus locaux sur ces disparitions bien inquiétantes pour ceux qui pensent que "la culture" ce n'est pas seulement assister à des spectacle mais c'est aussi "vivre ensemble" et trouver un développement harmonieux des territoires ruraux...

Ce texte à été signé par l'ensemble des fédérations d'éducation populaire signataires de la charte culture éducation populaire...
Cliquez sur le lien suivant

http://educpop-culture.info/

D'ici la fin de la semaine nous mettrons en ligne des outils d'information (communiqué de presse lettre aux élus etc... )

En attendant faite passer et encouragez la signatuer de ce texte..

Merci et à très bientôt.

Alain TRUCMUC'H
Délégué général - Fédération Nationale des Foyers Ruraux
En charge de l'action culturelle
tel 01 45 78 12 37 - 06 74 13 33 08

FAITES UN COPIER-COLLER AVANT DE FAIRE SUIVRE !

Remarquez bien, ne restez pas "sans ignorer", qu'elle a été signée et donc, peut-on supposer, lue et approuvée par "l'ensemble des fédérations d'éducation populaire signataires de la charte culture éducation populaire".
03 février 2008, 22:27   Re : La grande déculturation
Juste un mot à la hâte, Cher Marcel Meyer, pour vous remercier en mon nom et au nom de tous. C'est vous qui avez sauvé la situation dans cetet période troublée.
04 février 2008, 09:42   Re : La grande déculturation
Je vois qu'on peut faire varier la taille des caractères au moment de la publication, mais n'est-il pas possible de le faire au moment de la rédaction ? Tous nos contributeurs n'ont pas vingt ans. Et pour ma part j'éprouve de grandes difficultés à écrire en des caractères aussi petits.
04 février 2008, 09:43   Re : La grande déculturation
[size medium] taille des caractères [size]
Utilisateur anonyme
05 février 2008, 21:19   Re : La grande déculturation
Et puis, pour en finir avec les récriminations, je n'aime guère cette nouvelle fonction qui fait que tout nouveau message replace en tête de page tout le fil où il vient s'accrocher, moyennant quoi l'un rien pesant "fil utilitaire" menace d'occuper le haut de l'affiche indéfiniment quand, dans l'ancien régime, on l'aurait vu avec soulagement, moi en tout cas, descendre peu à peu puis disparaître en "deuxième page", réservé aux seuls amateurs.
Utilisateur anonyme
05 février 2008, 22:15   Re : Défaut de jeunesse
Encore d'accord avec vous M. Orimont Bolacre, Mais je suppose qu'il s'agit de petits défauts de jeunesse. Sinon, je ferai un fil Corto que je veillerai à maintenir en tête de liste tant que Dieu me prêtera vie et que la gomme de son supérieur hiérachique ne m'aura pas renvoyé à la damnation des exclus du site.
06 février 2008, 17:45   Re : La grande déculturation
Du temps fort lointain où je m'intéressais vaguement à l'ésotérisme, il me revient que ce que l'on appelait, jadis, la " philosophia perennis " avait pour dogme que l' enseignement de la Sagesse, au sens noble du terme, perdrait en force et qualité ce qu'il gagnerait en nombre d'intéressés et que pour cette raison, pour que le contenu de cet enseignement ne s'altérât pas, il fallait impérativement qu'il fût réservé à un petit nombre d'initiés, de disciples triés sur le volet. Selon ce point de vue un enseignement de masse eût été considéré comme une véritable hérésie. Pourtant l'école républicaine, jusque dans les années 70, a bien failli réussir, en partie, le miracle de conjuguer la qualité et la quantité, peut-être parce qu'elle apparaissait à chacun comme, précisément, un lieu enviable d'inititation , c'est-à-dire d'épreuves acceptées en vue de l'amélioration de ses capacités intellectuelles, coupé du monde, recueilli, et sous l'autorité de maîtres respectés. A partir du moment où les pédagauchistes ont fait disparaître ce côté initiatique de l'école devenue banal "lieu de vie" "ouvert sur la rue" où les maîtres ne sont pas respectés par principe ni la moindre autortité admise, il était évident que l'enseignement y perdrait de son prestige, et irait se galvaudant toujours davantage en fonction d'un public d'autant plus je-m'en-foutiste qu'il était plus nombreux et plus étranger. Je pense, d'ailleurs, que la féminisation du corps enseignant a, aux yeux des garçons, contribué à la disparition de l'aspect initiatique de l'école et donc à la faire, inconsciemment bien sûr, baisser dans leur estime.
06 février 2008, 17:51   Re : La grande déculturation
Je trouve, comme toujours mais plus que jamais, Chère Cassandre, passionnantes votre intervention et les perspectives pour moi inédites qu'elle ouvre — je ne savais rien de ce dogme de la Philosophia perennis et crois bien, sans (trop) me vanter, l'avoir reconstitué tout seul.
06 février 2008, 18:44   Re : La grande déculturation
" je ne savais rien de ce dogme de la Philosophia perennis et crois bien, sans (trop) me vanter, l'avoir reconstitué tout seul. "
C'est, en effet, cher président, ce que je voulais dire.
06 février 2008, 19:10   Re : La grande déculturation
Pour illustrer le rapprochement et pour donner envie à ceux qui ne l'auraient pas encore fait de lire l'éditorial n°45, accessible en cliquant sur la fenêtre "Editoriaux" dans le menu situé en haut de la page :

Citation

Le savoir n'est pas une matière première. Le répandre, l'étendre, l'élargir, le diffuser dans le public devrait n'avoir aucun effet sur son épaisseur et sur sa consistance, ni sur la quantité des réserves accumulées. Or il semblerait que c'en est bel et bien un, et fâcheux, et qu'une règle peu compréhensible de physique sociale, si elle tolère son accroissement modéré, s'oppose absolument à son accroissement indéfini.

Et plus loin :

Citation

On dirait qu'il existe là, de façon encore mal explicable, une curieuse variante du principe attribué plus ou moins abusivement à Pareto, et qui veut, dans sa version vulgarisée (très vulgarisée), qu'en toute société quatre-vingt pour cent de la richesse soit toujours détenue, quoi qu'il arrive, par vingt pour cent de la population : il peut y avoir des bouleversements mais toujours la balance revient vers ces proportions-là. Il serait singulier que dans le domaine qui nous occupe les chiffres, en plus, fussent les mêmes. Mais il paraît vraisemblable qu'ils soient, s'agissant de la culture, plus spectaculaires encore ; et que quatre-vingt-dix-huit pour cent de la culture, ou davantage, soit entre les mains, ou dans les esprits, d'un ou deux pour cent de la population. Dans un cas comme dans l'autre, on peut tenter de changer cela, bien entendu : dans le domaine économique il n'est pas tout à fait acquis encore, mais il est loin d'être exclu, que pareil élargissement de la prospérité, au-delà d'un certain seuil, soit préjudiciable à la richesse globale ; dans le domaine culturel, en revanche, il semble bien, et c'est infiniment regrettable, que la dissémination de la connaissance, à partir d'un certain degré, soit dommageable à sa masse, et nuisible à la culture générale (dans les deux sens de la formule).

Encore une de ces très étranges lois sociales, ou mathématiques, déjà repérées sous des formes à peine différentes : le niveau réel de qualité d'un diplôme, et les répercussions culturelles qu'il entraîne, ne dépendent nullement de son nom, ni même du nombre d'années d'études qu'il exige, mais du nombre de ceux qui l'obtiennent, et de leur proportion au sein du corps social. Le baccalauréat qu'obtient quatre-vingt pour cent d'une classe d'âge correspond mutatis mutandis (les matières enseignées ne sont plus les mêmes) au niveau de connaissances atteint par quatre-vingt pour cent d'une classe d'âge aux autres époques. Et ainsi de suite pour les autres diplômes.
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