Charles Edouard Stuart

Le numéro 37 de La nouvelle revue d'histoire, dix jours après sa parution en kiosque, est arrivé dans la boîte aux lettres des abonnés. L'événement serait infime et indigne de ce forum si l'on ne trouvait en quatrième de couverture (j'ignore si cela se dit d'une revue) le portrait de Charles-Edouard Stuart (sans le tiret entre les deux prénoms, est-ce anglais?) La biographie de ce prince, par James McCearney, vient de paraître aux Editions du Rocher. Le sous-titre est peut-être un peu malheureux : "un prince des ténèbres". Il ne va pas tellement avec ce joli visage régulier et un peu poupin, aux cheveux poudrés. Il y a sans doute de plus sérieuses raisons pour penser aux ténèbres dans la vie de ce prince "dont le destin n'a pas voulu", lit-on sur la même page.

La revue fait le point sur le livre de Sylvain Gougenheim, publie un entretien avec Chantal Delsol, épouse de Charles Millon, où elle évoque Julien Freund et l'Europe ; un article détaillé d'Antoine Baudoin raconte l'histoire du MSI italien (et m'a permis de comprendre la totale indifférence des Italiens pour les restes monumentaux, gravés et autres, du fascisme dans leurs villes ... on verrait mal les Allemands laisser les croix gammées d'époque dans leurs gares) ; il est aussi question de Julius Evola. Le dossier principal de la revue est consacré à la Reconquista espagnole. Il y a bien d'autres choses, particulièrement en histoire moderne (le mythe d'Al-Andalus, le nationalisme islamique andalou, la guerre d'Algérie, etc...)

Je suis étonné de la publication de cette biographie, qui vient très peu de temps après celle de Frank McLynn, laquelle semblait pourtant définitive. Triste destin, au demeurant. La question reste ouverte de savoir si le prince est passé à deux doigts du succès (comme il semblerait) ou si vraiment il n'avait aucune chance de réussite (comme il semblerait aussi, et d'une certaine façon ce serait moins amer).

Le très court article consacré au livre signale qu'il était vraiment abandonné de tous ses alliés naturels: Louis XV, le Pape, etc... Reste à savoir quel était l'état des esprits dans l'Angleterre, l'Irlande et l'Ecosse de 1746, et si une seconde restauration Stuart était concevable.